Monsieur le Ministre,
Vous organisez le mercredi 10 septembre une réunion des 50 principales branches professionnelles pour « marquer l’importance des négociations qui sont devant elles », selon votre courrier en date du 29 juillet dernier.
Je suis très surpris de la forme et du fond de cette initiative.
Concernant un sujet d’évidence interprofessionnel, vous avez convoqué directement les fédérations de la CGT. Ce sont nos organisations qui ont alerté la direction confédérale de cette sollicitation singulière ayant manifestement pour objectif d’écarter toute approche globale et d’éviter aux organisations patronales de devoir s’engager devant les confédérations syndicales et l’Etat.
Cette volonté se manifeste dans la proposition de déroulement des travaux qui est faite de ne laisser aucune place à une expression confédérale au sein de la réunion.
Le constat que nous faisons dans les actes et les discours est que le patronat ne souhaite pas s’engager dans des négociations interprofessionnelles et de branches pour résoudre les questions qui nous sont posées aujourd’hui en matière sociale et économique.
Les chiffres du chômage qui ont progressé de 5% en un an nous rappellent l’urgence de la situation. Ils traduisent les difficultés des 5 millions de salariés privés d’emploi mais aussi la dégradation des conditions de travail de ceux qui sont au travail, sous la pression du chômage de masse.
Il est donc urgent que des négociations s’ouvrent dans toutes les branches sur la question des salaires, de la précarité, des conditions de travail, des grilles de qualifications, des stratégies de filières, des choix d’investissements pour développer l’emploi qualifié, la recherche et l’innovation. Il est d’ailleurs surprenant que ne soient pas à l’ordre du jour de cette réunion les 34 plans de reconquête industrielle définis par le gouvernement et qui doivent entrer maintenant dans une phase de mise en œuvre concrète.
Des négociations sont également urgentes afin que l’évaluation et le contrôle des aides publiques accordées aux entreprises puissent se mettre en place, au niveau des entreprises, des branches et des territoires.
La situation qui est faite aux salariés et à l’emploi dans notre pays implique que chacun prenne ses responsabilités sociales.
Le MEDEF a déjà montré son peu d’empressement à le faire au lendemain du discours du Premier Ministre à La Rochelle en déclarant que « la logique des contreparties qui avait un sens quand on était en croissance, n’est plus adaptée ». Le désengagement en plein cœur de l’été du MEDEF et de la CGPME de la Charte bretonne de partenariat pour la qualité de l’emploi est également l’illustration de cette fuite des responsabilités.
Une forte impulsion politique est donc nécessaire pour contraindre l’ensemble des responsables patronaux à ouvrir des chantiers de fond qui mettent le travail, les salariés et la démocratie sociale au cœur des transformations à opérer pour sortir de la crise.
Je constate que ce n’est manifestement pas le sens que vous souhaitez donner à la réunion du 10 septembre puisqu’elle se résume à un échange d’expériences au travers de tables rondes.
Six mois après le pacte passé entre le président de la République et le Président du MEDEF, nous assistons à une dilution des responsabilités particulièrement préjudiciable à l’action et la parole publiques.
La CGT attend des engagements d’un tout autre niveau de la part du Ministère du Travail, de l’emploi, du dialogue social et de la formation professionnelle.
Tel est l’état d’esprit avec lequel une délégation de la CGT participera à la réunion du 10 septembre prochain.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, mes salutations distinguées.
Thierry LEPAON
Secrétaire général de la CGT
Montreuil, le 9 septembre 2014
Vous organisez le mercredi 10 septembre une réunion des 50 principales branches professionnelles pour « marquer l’importance des négociations qui sont devant elles », selon votre courrier en date du 29 juillet dernier.
Je suis très surpris de la forme et du fond de cette initiative.
Concernant un sujet d’évidence interprofessionnel, vous avez convoqué directement les fédérations de la CGT. Ce sont nos organisations qui ont alerté la direction confédérale de cette sollicitation singulière ayant manifestement pour objectif d’écarter toute approche globale et d’éviter aux organisations patronales de devoir s’engager devant les confédérations syndicales et l’Etat.
Cette volonté se manifeste dans la proposition de déroulement des travaux qui est faite de ne laisser aucune place à une expression confédérale au sein de la réunion.
Le constat que nous faisons dans les actes et les discours est que le patronat ne souhaite pas s’engager dans des négociations interprofessionnelles et de branches pour résoudre les questions qui nous sont posées aujourd’hui en matière sociale et économique.
Les chiffres du chômage qui ont progressé de 5% en un an nous rappellent l’urgence de la situation. Ils traduisent les difficultés des 5 millions de salariés privés d’emploi mais aussi la dégradation des conditions de travail de ceux qui sont au travail, sous la pression du chômage de masse.
Il est donc urgent que des négociations s’ouvrent dans toutes les branches sur la question des salaires, de la précarité, des conditions de travail, des grilles de qualifications, des stratégies de filières, des choix d’investissements pour développer l’emploi qualifié, la recherche et l’innovation. Il est d’ailleurs surprenant que ne soient pas à l’ordre du jour de cette réunion les 34 plans de reconquête industrielle définis par le gouvernement et qui doivent entrer maintenant dans une phase de mise en œuvre concrète.
Des négociations sont également urgentes afin que l’évaluation et le contrôle des aides publiques accordées aux entreprises puissent se mettre en place, au niveau des entreprises, des branches et des territoires.
La situation qui est faite aux salariés et à l’emploi dans notre pays implique que chacun prenne ses responsabilités sociales.
Le MEDEF a déjà montré son peu d’empressement à le faire au lendemain du discours du Premier Ministre à La Rochelle en déclarant que « la logique des contreparties qui avait un sens quand on était en croissance, n’est plus adaptée ». Le désengagement en plein cœur de l’été du MEDEF et de la CGPME de la Charte bretonne de partenariat pour la qualité de l’emploi est également l’illustration de cette fuite des responsabilités.
Une forte impulsion politique est donc nécessaire pour contraindre l’ensemble des responsables patronaux à ouvrir des chantiers de fond qui mettent le travail, les salariés et la démocratie sociale au cœur des transformations à opérer pour sortir de la crise.
Je constate que ce n’est manifestement pas le sens que vous souhaitez donner à la réunion du 10 septembre puisqu’elle se résume à un échange d’expériences au travers de tables rondes.
Six mois après le pacte passé entre le président de la République et le Président du MEDEF, nous assistons à une dilution des responsabilités particulièrement préjudiciable à l’action et la parole publiques.
La CGT attend des engagements d’un tout autre niveau de la part du Ministère du Travail, de l’emploi, du dialogue social et de la formation professionnelle.
Tel est l’état d’esprit avec lequel une délégation de la CGT participera à la réunion du 10 septembre prochain.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, mes salutations distinguées.
Thierry LEPAON
Secrétaire général de la CGT
Montreuil, le 9 septembre 2014
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