samedi 23 février 2019

Loi Blanquer : Une vision de l’école que nous combattons.



Loi Blanquer :
Une vision de l’école que nous combattons.

Dès la présentation du projet de loi de l’École de la confiance, la CGT Éduc’action a dénoncé la tentative du ministre d’institutionnaliser la mise au pas des personnels, la limitation des libertés (individuelles et pédagogiques), et des modifications profondes du cadre institutionnel.
Après le passage en commission de l’Assemblée nationale et deux jours de débats en séance plénière, nous considérons que nos craintes et dénonciations étaient bel et bien fondées. Pire, des amendements ont permis d’ancrer durablement ce projet de loi dans une idéologie passéiste et autoritaire. Pour une grande partie des député·es et le ministre, l’École doit être avant tout le lieu de l’obéissance et du formatage au bénéfice de l’ordre républicain, de la défense de la Nation et de la formation des élèves au seul profit du monde de l’entreprise. Il est significatif de voir que l’article 1 de ce projet de loi, largement décrié, visant à imposer un devoir de réserve aux personnels de l’Éducation nationale, ait suscité deux jours de débats et autant d’amendements.
La CGT Éduc’action ne comprend pas plus la volonté d’introduire des symboles comme la présence obligatoire du drapeau tricolore et de la Marseillaise, mais aussi le laxisme complaisant du ministre sur les questions de l’uniforme ou l’exclusion des mères voilées des sorties scolaires.
Ces débats interminables montrent combien l’École représente un enjeu politique, que chaque nouvelle loi sur son évolution donne l’occasion aux député·es les plus réactionnaires d’avancer leurs idées. La nouveauté réside dans l’accompagnement actif du ministre qui valide de tous ces ajouts.
Ces deux jours de travail parlementaire n’augurent rien de bon pour la suite de l’étude du texte. En effet, d’autres sujets très sensibles s’annoncent. La CGT Éduc’action dénonce la volonté du ministre Blanquer et des député·es d’exploser le cadre national de l’École en instaurant des Écoles du Socle (de la maternelle au collège) au bénéfice des collectivités territoriales ou d’instaurer un management de l’institution par l’évaluation à travers un Conseil non indépendant dédié. La question de l’instruction obligatoire dès trois ans nous interroge également. Si cela correspond à une revendication de la CGT Éduc’action, nous dénonçons les conséquences de cette mesure sur les finances publiques des collectivités et exigeons qu’elle soit complétée par l’abrogation de la Loi Debré sur le financement des établissements privés.
La CGT Éduc’action considère que toutes ces attaques portées par cette loi, conjuguées à une austérité budgétaire, sont d’une rare violence et qu’il y a urgence à construire une large mobilisation citoyenne afin de s’y opposer. Elle appelle à nouveau les personnels à se réunir et à discuter des actions à porter pour s’opposer à la politique globale d’Éducation du gouvernement.
Montreuil, le 14 février 2019

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École inclusive, un anniversaire pour le ministre un cauchemar pour les AESH !



École inclusive,
un anniversaire pour le ministre un cauchemar pour les AESH !

Lundi 11 février, jour anniversaire de la loi de 2005 sur l’inclusion, la prétendue concertation sur l’école inclusive menée par le ministère de l’Éducation Nationale et le Secrétariat d’État aux personnes handicapées s’est terminée. De concertation, celle-ci n’en a eu que le nom. Les ministères n’ont évidemment retenu que les pistes décidées dès le début.
Alors que le Ministre de l’Éducation se targue d’une volonté de “valoriser ce métier et d’améliorer leurs conditions de travail afin de permettre une pleine participation aux équipes éducatives dans le suivi de la scolarisation”, les AESH sont maintenu·es dans une précarisation de laquelle toute revalorisation salariale, tout statut, toute titularisation, toute reconnaissance et amélioration des conditions de travail sont éludées, selon Jean-Michel Blanquer, de « mesures concrètes qui vont pouvoir avoir des conséquences législatives, réglementaires, financières, organisationnelles pour la rentrée 2019 »
Des mesures concrètes qui engagent, non pas une amélioration de la situation des élèves en situation de handicap et des accompagnant·es, mais plutôt une très nette régression :
  • Un développement et une volonté de légalisation des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL), dès la rentrée 2019 sur tout le territoire. Ces pôles visent une mutualisation et sectorisation à outrance des AESH avec une augmentation constante du nombre d’élèves suivies par accompagnant·e pour répondre à la demande.
  • Une modification de l’élaboration des Projets Personnalisés de Scolarisation (PPS) : La notification de l’accompagnement selon les besoins de l'élève relèvera d’une logique budgétaire guidée par la seule gestion des moyens existants, très insuffisants. Ceux-ci seront contrôlés par les cheffes d’établissements qui auront la direction d’un groupe d’AESH. Rédigé par l’enseignant·e, non formé·e au handicap, la participation déjà peu sollicitée de l’AESH sera d’autant plus inexistante.
Ces mesures ne pourront qu’accentuer les inégalités et la pression hiérarchique, dégrader encore les conditions de travail des personnels et nuire à un réel accompagnement inclusif des élèves.
Les autres dispositifs comme l’élargissement des missions au péri ou l’extra-scolaire semblent en latence mais les ministères se laissent du temps pour étudier leurs conditions de mise en œuvre.
Quant aux autres mesures déjà annoncées :
  • l’annonce de la mise en place à la rentrée 2019 d’un contrat uniformisé de 3 ans renouvelable une fois avant d’atteindre enfin un CDI reste bien floue et ne permettra certainement pas une réelle sortie de la précarité.
  • La réalité quoique très insuffisante de l’annonce d’une formation de 60h, était pas déjà prévue depuis plusieurs années dans les textes mais pas effective.
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"assez des salaires de misère et de la précarité, on veut un vrai statut !”



Mercredi 6 février, les AESH ont exigé :
"assez des salaires de misère et de         
la précarité, on veut un vrai statut !”

Mercredi 6 février, c’est à l’appel de l’intersyndicale nationale initiée par la CGT Éduc’action, qu’un peu partout en France, les personnels accompagnant·es d’élèves en situation de handicap (AESH), ont fait entendre qu’elles et ils ne veulent plus subir leurs conditions de travail dégradées, leurs bas salaires, la précarité et le mépris de l’institution pour leur métier 100% nécessaire !
Dans des dizaines de rassemblement sur tout le territoire, ces personnels 100% précaires ont exigé la sécurisation de leur statut par la titularisation avec un statut de fonctionnaire, une réelle revalorisation salariale, une formation qualifiante, adaptée à la réalité du terrain et des conditions de travail décentes.
Pour la CGT Éduc’action et les personnels, les dernières annonces ministérielles de mettre en place des contrats de 3 ans à la rentrée 2019 sont plus qu’insuffisantes et ne permettent pas de sortir de la précarité. Dans toutes les délégations reçues et par courrier la CGT Éduc’action a interpellé le ministère en ce sens.
Les personnels AESH ont également fait part de leur refus de l’élargissement de leurs missions au périscolaire et à l’extrascolaire. Elles et ils veulent la reconnaissance de leur temps de travail invisible, de la pénibilité de leurs missions et une augmentation immédiate des salaires, pas d’un 2nd employeur comme l’étudie le ministère.
La CGT Éduc’action et les personnels ont également fait part de leur inquiétude quant au projet ministériel de généralisation de Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) et de développement de la mutualisation dans un contexte d’insuffisance des recrutements. Cela ne pourra qu’accentuer les inégalités et la pression hiérarchique, dégrader encore les conditions de travail et nuire à un réel accompagnement inclusif des élèves.
Ce début de mobilisation appelle des suites. De plus en plus nombreux·ses, de plus en plus visibles, les AESH entrent dans l’action. Elles·ils ne s’arrêteront plus. Aucune avancée pour les personnels ne sera gagnée sans notre mobilisation.
La CGT Éduc’action va continuer de porter les revendications des AESH.
Dans les prochains jours, la CGT Éduc’action proposera à l’intersyndicale de prolonger l’action par de nouvelles initiatives.
Montreuil, le 7 février 2019
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