samedi 31 octobre 2020

DÈS CETTE RENTRÉE NE CONFINONS PAS NOS REVENDICATIONS

 

 

 

 

DÈS CETTE RENTRÉE

NE CONFINONS PAS NOS REVENDICATIONS

 

Annulation de l’hommage national à Samuel Paty

Protocole sanitaire inadapté :

un mépris intolérable pour les personnels !

 

Pour la CGT Éduc’action, il est intolérable qu’à deux jours de la rentrée, et après deux semaines de vacances, les personnels et les familles apprennent son annulation précipitée.

D’autres choix étaient possibles, comme le report de la rentrée d’une journée demandée par la CGT Educ’action.

Notre organisation demande à ce que le mépris du gouvernement et du ministère à l’égard des personnels cesse. Il est tout aussi  inadmissible de laisser ouverts les écoles et établissements scolaires sans véritables garanties sanitaires pour les personnels et les élèves accueilli·es.

Les personnels de l’Éducation nationale ne peuvent pas être de simples variables d’ajustement au maintien de l’économie de marché.

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jeudi 29 octobre 2020

Un gouvernement dépassé, une population reconfinée.

 

 

 

Un gouvernement dépassé, une population reconfinée.

 

L’annonce d’un reconfinement, par le président de la République, mercredi 28 octobre et des différentes mesures d’accompagnement pour lutter contre l’explosion de l’épidémie démontrent que le gouvernement n’a pas été en capacité de gérer cette crise sanitaire et de protéger l’ensemble de la population.

Alors que le président de la République et son gouvernement affirment avoir tiré les leçons du premier confinement, nous notons que la politique sanitaire actuelle, sociale et économique produit globalement les mêmes effets et qu’elle conduit aujourd’hui à un nouveau confinement. Une nouvelle fois, c’est la population dans sa globalité qui subit la politique et les décisions gouvernementales incohérentes, inefficaces et autoritaires. Pire, en ne parlant que du comportement de la population dans la sphère privée, le gouvernement tente de lui faire porter la responsabilité de cette crise qui est avant tout le fruit de la destruction du service public de santé, et choisit de bafouer encore plus les libertés individuelles. C’est intolérable.

Si certain·es estiment que les nouvelles règles seront plus souples qu’au printemps, comment comprendre que tout sera interdit sauf d’aller travailler ? Il est clair que toutes les dispositions prises, dont le maintien de l’ouverture des écoles, visent avant tout à maintenir l’activité économique sans apporter de nouvelles garanties pour la santé de millions de salarié·es. Un seul mot d’ordre gouvernemental, l’économie plutôt que la santé.

Cependant, ce maintien des établissements scolaires ouverts ne pourra se faire sans un vrai renforcement du protocole en vigueur depuis la rentrée de septembre. En effet, la situation actuelle ne peut perdurer : des classes surchargées, un brassage constant des élèves, un protocole intenable, une fatigue grandissante pour les équipes éducatives. La CGT Educ’action, comme d’autres organisations n’a cessé d’alerter sur la situation critique pour les personnels depuis la rentrée.

Le ministère doit présenter, aux organisations syndicales, des nouvelles mesures et un protocole actualisé pour la reprise des cours de lundi prochain. Nous serons vigilant·es sur la protection des personnels et des élèves et exigerons la fourniture d’un matériel protecteur efficace, gratuit pour les élèves et le respect de la liste des personnels vulnérables établie en mai 2020 comme l’y oblige le conseil d’État.

Nous sommes surtout très dubitatif·ves quant à la possibilité de faire respecter tous les gestes barrières avec les effectifs accueillis actuellement et les conditions matérielles mises à dispositions des personnels. Comment croire que nous serons en capacité de gérer plusieurs services de restauration scolaire, d’éviter les brassages de grands groupes-classes, de ventiler efficacement les locaux ?

En refusant de fermer à nouveau les écoles et les établissements scolaires, le président reconnait, par ailleurs, que la « continuité pédagogique » vantée par J.M Blanquer a été un échec.

La CGT Éduc’action rappelle que des mesures concrètes et immédiates étaient à prendre dès le printemps par le biais d’un plan d’urgence pour recruter massivement des personnels afin de diminuer les effectifs par classe (et permettre par exemple d’accueillir tou·tes élèves de lycées), trouver des solutions pour compenser l’insuffisance de salles, multiplier les groupes dans les écoles et établissements, permettre la distanciation physique, l’aération des locaux ou le lavage régulier des mains et permettre la prise en compte pédagogique des difficultés des élèves engendrées par le confinement. Le gouvernement a préféré resté sourd à nos revendications qui montrent aujourd’hui leur importance.

Face à l’urgence sanitaire et sociale, la CGT Éduc’action réaffirme la nécessité d’ouvrir immédiatement et de façon pérenne des lits d’hôpitaux d’augmenter drastiquement les postes et les salaires à l’hôpital. Elle revendique dans l’immédiat des postes et des locaux dans l’Éducation nationale pour permettre distanciation et remédiation pédagogique, ainsi que la fourniture des matériels de protection de qualité et en quantité suffisante pour tous les agent·es et les élèves.

Dans le cas où le ministère ne mettrait pas en place des mesures suffisantes, la CGT Éduc’action appellera les personnels à réagir et soutiendra toutes les initiatives décidées par les collègues.

La santé de toutes et tous n’a pas de prix !

Montreuil, le 29 octobre 2020

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jeudi 22 octobre 2020

Face à l'obscurantisme, faisons grandir une société unie et fraternelle

 

Une fois encore, le visage horrible du terrorisme nous met au défi. Assassiner et décapiter un enseignant, un professeur d’histoire-géographie en charge de l’enseignement moral et civique, c’est s'attaquer au cœur de notre société


C'est s'attaquer à ces hommes et ces femmes qui se chargent sur tout le territoire national d’enseigner les savoirs, d’initier au débat argumenté, d’éveiller l'esprit critique et d’assurer la liberté de conscience.
C'est s'attaquer à l'ambition d'une école commune donnant à tous les jeunes les moyens de maîtriser leur avenir.
Dans toutes nos écoles, en exerçant leur métier, les professeurs et l’ensemble des personnels font vivre les valeurs républicaines, la liberté, la laïcité, en leur donnant sens. Chaque jour, par leur action patiente, enseignantes et enseignants, personnels de l’éducation nationale contribuent à construire une République unie et fraternelle, diverse et respectueuse, éclairée et apte au débat démocratique.
Face à l’obscurantisme qui a massacré l’un des nôtres et nous meurtrit, notre réponse doit être ferme et résolue. Cet acte a été commis au nom de l’islamisme intégriste. C’est bien cette idéologie et celles et ceux qui la portent qui doivent être combattu.es sans relâche.

Par ailleurs, la stigmatisation des musulman.es dans laquelle certaines forces politiques veulent entraîner le pays depuis bien des années ne peut que renforcer des clivages délétères et alimenter les machines de haine.

C’est par une politique ambitieuse d’éducation dans le cadre de l’École publique et laïque avec l’implication des mouvements d’éducation populaire complémentaire de l’enseignement  public et des collectivités territoriales, pour transmettre et faire vivre les valeurs de la République, par une politique de justice sociale que nous ferons reculer les périls obscurantistes et garantirons nos libertés.

Parce que c’est le devenir même de la République, de son École publique et laïque et de notre Nation qui est en jeu et, avec elles, une part de celui du monde, nous appelons toute la population à construire cette réponse avec nous.

Non à l’état d’urgence et à la privation de libertés. Oui à un plan d’urgence pour l’hôpital et l’École publique

 

 

 

Non à l’état d’urgence et à la privation de libertés.

Oui à un plan d’urgence pour l’hôpital et l’École publique

 

Les annonces mercredi 14 octobre du Président de la République pour lutter contre la montée de l’épidémie démontrent une fois de plus que les décisions de ce gouvernement sont incohérentes, inefficaces et principalement guidées par une idéologie ultra libérale et autoritaire. 

Le gouvernement a démontré son incapacité à gérer intelligemment et efficacement une crise sanitaire : stocks stratégiques de masques, de réactifs pour les tests, de médicaments insuffisants voire inexistants en mars, campagnes de tests non ciblées avec des résultats délivrés bien trop tard rendant les tests inutiles à l’automne, messages contradictoires adressés à la population.

Par ailleurs, le fameux « quoi qu’il en coûte » s’est certes traduit par le financement du chômage partiel mais surtout par l’instauration d’un plan de relance au grand bénéfice des entreprises sans la moindre contrepartie pour l’emploi. Quant aux services publics, pourtant indispensables, aucune mesure n’a été envisagée pour améliorer leur fonctionnement dans la période.

Le Ségur de la santé (dont les mesures budgétaires sont compensées par une baisse des dépenses de santé de la Sécurité sociale) n’a en rien permis de régler la crise de l’hôpital et du système de santé. Alors que le président affirme que le gouvernement a tiré les enseignements de la première vague Covid, le ministère continue de fermer des lits et n’a pas augmenté les capacités d’accueil permanentes en réanimation depuis la crise, alors que les personnels, exténués, continuent de faire face tant bien que mal. Les augmentions de salaire insuffisantes ne permettent pas d’attirer des nouveaux personnels qui connaissent trop bien les conditions de travail inacceptables à l’hôpital qu’aggrave encore ce gouvernement. Quant aux volontaires venu·es prêter main forte dans les services au printemps, le gouvernement a refusé de leur verser la prime Covid… Tout ceci participe activement à l’épuisement actuel des personnels.

De même, dans l’Éducation nationale, et contrairement à ce qu’a pu faire l’Italie, le gouvernement n’a en rien anticipé la rentrée de septembre ni injecté des moyens d’urgence pour permettre la distanciation physique, l’aération des locaux ou le lavage régulier des mains, qu’il prône partout ailleurs. Si le gouvernement vante la limitation des regroupements à 6 personnes, des lycéen·nes, par exemple, passent 8h par jour dans des salles difficiles à aérer à 35 élèves sans distanciation. C’est à croire que le virus s’arrête aux portes des écoles et établissements !

Rien non plus n’a été fait pour permettre la prise en compte pédagogique des difficultés des élèves engendrées par le confinement. Le ministère demeure sourd aux exigences des organisations syndicales sur ces sujets ainsi que sur la gratuité des masques pour les élèves et personnels.

Devant son incurie, le gouvernement préfère rendre responsable la population de la remontée épidémique et choisit de bafouer les libertés individuelles en relançant l’état d’urgence sanitaire et en instaurant un « couvre-feu » dans certaines métropoles. Les travailleurs et travailleuses doivent sortir pour travailler - et l’École, pour cela, doit accueillir leurs enfants dans des conditions dégradées - mais ne peuvent pas se déplacer librement le soir ! C’est inacceptable.

La CGT Éduc’action exige l’abrogation de l’état d’urgence et de ce couvre-feu. Elle réaffirme la nécessité d’ouvrir en urgence et de façon pérenne des lits d’hôpitaux en augmentant immédiatement et drastiquement les postes et les salaires à l’hôpital. Elle continue aussi d’exiger des postes et des locaux en urgence dans l’Éducation nationale pour permettre distanciation et remédiation pédagogique, ainsi que la fourniture des matériels de protection de qualité et en quantité suffisante pour tous les agent·es et les élèves. 

Montreuil, le 15 octobre 2020

 


Revalorisation : le ministre doit revoir sa copie

 

 

 

Revalorisation : le ministre doit revoir sa copie

 

Le ministère a présenté aux organisations syndicales ses derniers scénarii de revalorisation pour les personnels pour l’année 2021.

Le ministère a fait le choix de privilégier l’indemnitaire comme unique moyen de revalorisation des personnels.

Au vu des annonces salariales, la CGT Éduc’action ne peut que pointer l’inconséquence du ministère sur une question pourtant essentielle pour les personnels.

En effet, il n’y a toujours aucune piste sur le montant et les modalités de revalorisation concernant la programmation pluriannuelle annoncée par le gouvernement.

Pour le moment, donc, la revalorisation se limite toujours à 500 millions d’euros annuels à partir de 2022 (400 millions pour 2021).

Pire, sur cette somme, seuls 311 millions en rythme annuel seraient consacrés à une réelle augmentation du traitement des personnels.

260 millions seraient dédiés aux personnels enseignant·es, CPE et Psy-EN, sous la forme d’une « prime d’attractivité » dégressive selon l’ancienneté (l’échelon des enseignant·es) versée à partir de mai 2021. Ce n’est donc pas une augmentation de salaire via une refonte des grilles mais un dispositif qu’un futur gouvernement pourrait très facilement annuler.

Le ministère demande aux organisations syndicales de choisir entre 4 scenarii de versement de la prime à partir du 2e échelon jusqu’au 5e, 6e, 7e ou 8e du premier grade, soit seulement entre 14 et 42% des enseignant·es. Pour les autres, rien si ce n’est la promesse d’augmenter de 1700 le nombre de promotions annuelles à la hors classe.

Pour les autres catégories de personnels du ministère, seuls 51 millions sont budgétés, en priorité pour les directions d’écoles et les personnels de direction, voire de santé. Autrement dit, rien pour les personnels les plus mal payés, les catégories C ou les plus de 100 000 AESH.

Par ailleurs, le ministère se rend compte enfin que les enseignant·es se paient leurs outils de travail depuis des années (ordinateurs, imprimantes, consommables, forfait internet…) et promet une prime annuelle dès le 1er janvier de… 150 euros net par an (dispositif dont seraient exclu·es les CPE, Psy-En, enseigant·es stagiaires et professeur·es documentalistes !). Pour la CGT Éduc’action, cette prime, notoirement insuffisante, ne compense pas les dépenses des personnels et ne peut pas être considérée comme une revalorisation, comme le fait le ministère.

À la différence des premières annonces de février, le ministère ne parle plus d’heures supplémentaires imposées ou de paiement de formations en dehors du temps de travail. Pour la « revalorisation » de 2021, l’introduction de la prime d’équipement suite au confinement a absorbé le budget qu’il comptait y consacrer Le ministre compte toujours lier le programme de revalorisation pluriannuel à des contreparties qu’il appelle une « redéfinition des métiers », lors du « Grenelle de l’Éducation ».

Pour la CGT Éduc’action, il est hors de question de choisir entre des scenarii insuffisants et de séparer les discussions sur les annonces pour 2021, portant sur les débuts de carrière et celles sur le plan pluriannuel, concernant le reste des personnels.

Plus que jamais, la CGT Éduc’action exige une revalorisation salariale immédiate de 400€, une hausse de la valeur du point d’indice et des grilles indiciaires, sans contrepartie, pour TOUS les personnels de l’Éducation nationale.

Montreuil, le 13 octobre 2020

 

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samedi 17 octobre 2020

Assassinat d’un enseignant des Yvelines : entre horreur, tristesse et colère

 

 

 

 Assassinat d’un enseignant des Yvelines : entre horreur, tristesse et colère

 

La CGT Éduc’action tient, en tout premier lieu, à exprimer son soutien le plus profond aux proches de la victime mais aussi à ses collègues et  à ses élèves.

Pour la CGT Éduc’action, c’est toute notre profession qui est endeuillée mais qui restera combative parce que l’École doit rester le lieu du vivre ensemble, de l’émancipation et doit former des citoyen.nes libres et éclairé·es.

L’École ne pourra jamais, à elle seule, soigner les fractures d’une société minée par les inégalités sociales et les discriminations. Son rôle d’émancipation collective et individuelle ne pourra s’accomplir vraiment  qu’en travaillant à une réelle et profonde transformation de la société sur les bases de la justice sociale et d’une véritable égalité.

Sur le terrain, les enseignant.es, dans leur quotidien doivent redoubler d’ingéniosité pour enseigner l’éducation civique, la science et conserver leur liberté pédagogique.

Un·e  enseignant·e doit pouvoir, dans son enseignement, aborder tous les sujets du programme sans avoir peur pour sa vie ou celle de ses proches.

Pour l’heure, c’est  le temps du recueillement et de la retenue qui prime. La CGT Éduc’action se tiendra aux côtés des collègues qui continueront d’accomplir leur mission avec dignité.

La CGT Educ’action soutient tous les rassemblements  locaux en hommage à notre collègue.

Montreuil, le 17 octobre 2020 

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dimanche 11 octobre 2020

Organisation du Baccalauréat : la CGT Éduc’action dénonce le calendrier du bac 2021 !

 

 

Organisation du Baccalauréat :

la CGT Éduc’action dénonce le calendrier du bac 2021 !

 

Mardi 6 octobre, les organisations syndicales ont été reçues par le ministère pour une « concertation » sur le calendrier et l’organisation du nouveau baccalauréat. Outre que cette réunion intervient une semaine après la publication du calendrier 2021 – au cours d’un entretien au Figaro – elle laisse beaucoup de questions en suspens et certaines réponses sont loin d’être satisfaisantes.

Les conditions d’examen restent les mêmes que précédemment (deux surveillant·es par salle etc.) et la rémunération des examinateurs et examinatrices identique.

Concernant les épreuves de spécialités, celles-ci seront passées du lundi 15 au mercredi 17 mars. Fait nouveau : la plupart des spécialités seront programmées sur deux jours, certains élèves composant sur un premier sujet le lundi, les autres composant le lendemain sur un autre sujet. On peut s’attendre à un sentiment d’injustice de la part de certain·es candidat·es. Les oraux de spécialité et les épreuves d’évaluation des capacités expérimentales auront lieu à la suite et jusqu’au 26 Mars.

Plusieurs questions restent sans réponse sur ces épreuves : va-t-on banaliser les cours du 15 au 17 mars pour les élèves de première et de seconde, comme le demande la CGT Éduc’action ? En effet, nous voyons mal comment pourraient cohabiter des cours et des examens dans des conditions acceptables au sein d’un même établissement. L’administration compte-t-elle décharger de cours les examinateurs et examinatrices afin de pouvoir corriger dans de bonnes conditions ? Si oui, pour combien d’heures ? Une ou deux semaines ?

Nous rappelons que la CGT Éduc’action demande que ces épreuves aient lieu en juin afin d’éviter de perturber l’année scolaire et de donner un meilleur temps de formation aux candidat·es, à plus forte raison après les mois de confinement et les traces qu’ils ont laissé dans la scolarité des élèves. Si le ministère refuse cette proposition, c’est parce qu’il souhaite que le résultat de ces épreuves soit pris en compte dans Parcoursup, à seule fin de sélection à l’entrée dans le supérieur. Or, le fait que les élèves aient leurs résultats de spécialités (coefficient 16 chacune) dès le mois d’avril peut s’avérer démotivant, stressant. Et que dire des élèves absent·es à ces épreuves (surtout en période Covid), dont les résultats ne pourront apparaître dans Parcousup ?

Concernant les épreuves passées en fin d’année, l’écrit des Épreuves Anticipées de Français et de Philosophie auront lieu le 17 Juin. L’oral de Français et le Grand Oral à partir du 18 juin. Là aussi plusieurs questions restent sans réponse : les cours seront-ils maintenus après le 17 juin, comme semblait l’imaginer le ministère ? Nous sommes intervenus pour rappeler les contraintes de fin d’année rendant la chose ingérable (réinscription des élèves, grand nombre d’oraux, etc.). De plus, comment les enseignant·es de français et de philosophie pourront être membre de jury du Grand Oral compte-tenu du grand nombre de copies à corriger et des oraux de français ?

La CGT Éduc’action continue de dénoncer l’organisation de ce baccalauréat, mais plus largement exige l’abrogation de la réforme du lycée, du baccalauréat et de l’accès à l’université. Celles-ci sont facteurs de tri social, d’accentuation des inégalités scolaires, d’aggravation des conditions de travail et de perte de sens du métier pour les personnels.

Montreuil, le 08 octobre 2020

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Direction d’école : des discussions qui s’éternisent et aucune avancée.

 

 

Direction d’école :

des discussions qui s’éternisent et aucune avancée.

 

Il y a un an, la disparition tragique de notre collègue Christine Renon soulignait les difficiles conditions de travail des directeur·trices d’école et leur isolement. C’est dans ce contexte que le ministère a relancé une série de réunions pour évoquer la question de la direction d’école. C’était il y a un an et cela faisait suite à de nombreuses autres rencontres antérieures sur la même question.

Un an après, alors que la charge de travail des directeur·trices s’est amplifiée avec la nécessité de gérer la crise sanitaire, aucune mesure concrète et immédiate n’a été avancée par le ministère pour améliorer les conditions de travail des personnels. À ce jour, l’administration a consentie à un moratoire sur certaines enquêtes et a instauré une indemnité exceptionnelle de rentrée de 450€ pour les directeur·trices en postes au 1er septembre 2020… Faibles mesures au regard de l’urgence et des attentes des personnels.

Les trois premières réunions de travail réunies depuis septembre par la DGESCO et la DGRH n’ont, pour le moment, pas permis d’avancer sur des annonces tangibles à faire aux collègues. Les organisations syndicales échangent une nouvelle fois avec le ministère, dressent un bilan déjà évoqué à maintes reprises et avancent leurs revendications. Pour sa part, le ministère parle de budget supplémentaire pour des créations de décharge supplémentaire (pour les écoles de moins de 4 classes uniquement) ou pour une revalorisation indemnitaire à venir, mais aucun arbitrage n’est réalisé ni annoncé.

Nous dénonçons une volonté ministérielle de gagner du temps avant de futures annonces sans surprise, bien en dessous des attentes exprimées. Nous dénonçons surtout une volonté permanente de faire évoluer les missions et le rôle des directeur·trices pour leur faire endosser un nouveau statut qui ne porterait par son nom. En effet, au regard du projet de loi Rilhac et des axes de travail développés par le MEN, il est clair qu’il existe une envie persistante et récurrente de faire de nos collègues directeur·trices, des dépositaires d’une délégation de pouvoir hiérarchique avec la possibilité de contrôler (administrativement et pédagogiquement) davantage les autres enseignant·es.

La CGT Éduc’action continue de s’opposer à l’instauration d’un lien hiérarchiques dans les écoles. Elle exige des moyens immédiats pour que les conditions de travail des directeur·trices s’améliorent, un temps de décharge suffisant pour les directeur·trices et les équipes pédagogiques, l’abandon de toutes les tâches administratives inutiles et inappropriées, des postes administratifs Fonction publique d’État dans toutes les écoles et une augmentation des rémunérations et des bonifications indiciaires.

Montreuil, le 08 octobre 2020

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Communiqué - Scolarisation dès 3 ans à l’école : stigmatisation des musulman·es et annonces en trompe l’œil

 

Présentant la future loi sur les « séparatismes » le 2 octobre 2020, Emmanuel Macron a annoncé que la scolarisation serait obligatoire à l’école dès 3 ans, sauf cas médicaux.

Notons en premier lieu que pour le président de la République, seul le séparatisme lié à la religion musulmane poserait problème. Nous aurions aimé l’entendre sur d’autres religions. Ainsi, on ne compte plus les groupuscules chrétiens et autres sectes, assez influentes d’ailleurs, pour imposer en 2014 l’abandon des ABCD de l’égalité alors que leur bilan était unanimement jugés comme très positif pour travailler à l’égalité filles-garçons. Ou encore celui orchestré par l’État lui-même en écartant de l’École les enfants Roms ou les Jeunes Mineur·es isolés.

Selon Emmanuel Macron, sur les 50 000 enfants scolarisés à domicile, la moitié devrait aller à l’école. Si la volonté du Président de la République était réellement la scolarisation obligatoire dans un établissement scolaire, il n’aurait pas oublié les 100 000 enfants non scolarisés [1]. Il aurait annoncé un collectif budgétaire pour répondre aux urgences que l’École subit actuellement pour des créations massives de postes statutaires et des moyens financiers en adéquation avec la réponse aux besoins de la population. Si la volonté présidentielle était de renforcer l’école publique, laïque et gratuite, il aurait annoncé cesser de financer l’école privée sous contrat, quasiment toujours adossée à une religion, dans 95% du temps à la religion catholique.

La FERC-CGT appelle donc le président de la République à ouvrir un collectif budgétaire permettant la scolarisation de l’ensemble des enfants en France dans l’école publique, laïque et gratuite. En ce sens, la nationalisation des établissements privés et la fonctionnarisation des personnels est une nécessité.

Enfin, développer l’école publique, lui donner les moyens de fonctionner, c’est lui permettre de proposer aux élèves des pédagogies émancipatrices dans des conditions d’apprentissage pour les élèves et de travail pour les personnels enfin à la hauteur des besoins.

Montreuil, le 7 octobre 2020


[1A la rentrée de septembre 2019, la défenseuse des enfants a annoncé que 100 000 enfants de moins de 16 ans n’étaient pas scolarisés en France : en majorité dans les bidonvilles mais également dans les squats et les hôtels sociaux.

 

 

RENTRÉE 2020 : Toute la communauté éducative manque de personnels et de moyens

 

 

  

RENTRÉE 2020 :

Toute la communauté éducative manque de personnels

et de moyens

 

Cette rentrée scolaire ne ressemble à aucune autre. L’épidémie de la COVID 19 démontre que l’état du bâti scolaire n’est pas à la hauteur des enjeux. La crise met en exergue le manque criant de personnels pour accueillir, accompagner et permettre la réussite de toutes et tous.

Aujourd’hui le protocole sanitaire défini pour la rentrée scolaire est quasiment vide, tout juste agrémenté de «recommandations». Celles-ci dépendent de la circulation du virus, et ne sont pas contraignantes. Par contre, elles nécessitent plus d’encadrement et de locaux sans les moyens budgétaires nécessaires. Pour passer une année et prévoir les différentes configurations, il faut revoir la constitution des classes et repenser l’organisation de l’établissement. 

Pour cela, il faut des moyens supplémentaires dans l’Éducation nationale et dans les collectivités :

Le ministre de l’Éducation nationale n’a pas tenu compte des demandes syndicales quasi unanimes de créations de postes.

Aucun recrutement massif n’est prévu de la part des collectivités pour répondre aux besoins déjà criants. Les personnels des collectivités subissent un surcroit de travail dû à l’épidémie pour l’entretien des classes, des réfectoires, des internats et de la restauration scolaire, ils sont pour beaucoup au bord de la rupture.

Des actions se développent dans plusieurs établissements de régions et départements, pour réclamer la création de poste de titulaires pour répondre aux besoins des élèves et améliorer les conditions de travail. La CGT Éduc’action et la Fédération CGT des services publics exigent des moyens supplémentaires pour les établissements scolaires pour permettre de répondre à la crise et permettre des investissements nécessaires :

  • Par des recrutements en personnels titulaires sur des postes pérennes
  • Par une dotation financière importante pour l’entretien et la rénovation immédiate des établissements scolaires

Montreuil, le 6 octobre 2020

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Périodes de formation en milieu professionnel : des propositions irréalisables

 

 

 

 

Périodes de formation en milieu professionnel :

des propositions irréalisables

 

La crise sanitaire a déjà très fortement perturbé le parcours des élèves de la voie professionnelle. L’impossibilité de télé enseigner les gestes professionnels habituellement dispensés en atelier a entrainé une déqualification des élèves.  La crise économique et le regain de la propagation du virus posent en cette rentrée de réelles difficultés pour l’organisation des PFMP. Dans ce contexte difficile, le ministère vient de diffuser en catimini une foire aux questions (FAQ) dédiée à l’organisation des PFMP. Les aménagements proposés, prétendant pallier les difficultés induites par le contexte sanitaire et économique dégradé, sont inacceptables.  D’une part ils contreviennent aux textes réglementaires qui régissent l’organisation des PFMP et, d’autre part, la « souplesse » proposée, comme le départ des élèves « au fil de l’eau » ou le brassage de groupe d’élèves dans des classes ou établissements différents, sont des éléments de dérégulation qui mettraient en danger la santé des élèves et des personnels et qui aggraveraient leurs conditions de travail.

Nos organisations SNUEP-FSU, SNEP-FSU, CGT Éduc’action, SNALC, Sud Éducation et SNCL rappellent que la mise en place des PFMP est régie par l’article R 421 du Code de l’Éducation qui précise que la détermination des dates pour l’année scolaire, relève de la compétence du conseil d’administration donc d’un vote de cette instance. En aucun cas les élèves ne peuvent donc partir au fil de l’eau en fonction des « opportunités ». De plus, exiger des personnels un travail supplémentaire pour mettre en place « une différentiation pédagogique importante » est irresponsable en cette période très anxiogène où les personnels doivent faire face à de nombreuses difficultés. Enfin nos statuts, rappelés dans la circulaire PFMP de 2016, précisent nos obligations de services pour les périodes : en aucun cas nous ne devons accepter les mesures dérogatoires proposées dans cette FAQ.

En préalable, la mise en place d'une concertation pour la voie pro et les problèmes spécifiques auxquels elle est confrontée est absolument nécessaire afin de construire une réponse adaptée et réaliste pour les élèves et les personnels.

Nos organisations demandent le retrait de ces propositions irréalisables. Elles rappellent leur demande de moyens pour la voie professionnelle qui peuvent se traduire par l'allègement des dispositifs introduits par la transformation de la voie professionnelle (TVP).

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Pour la CGT Éduc’action, l’École est faite pour rassembler, pas pour stigmatiser ou diviser.

 

 

 

Pour la CGT Éduc’action, l’École est faite pour rassembler,

pas pour stigmatiser ou diviser.

 

Alors que le président Macron annonçait préparer des mesures depuis de très nombreux mois sur la question de la laïcité et des « séparatismes », la CGT Éduc’action a été surprise de constater que la seule véritable mesure d’application immédiate présidentielle n’impliquait que l’École.

Si nous reconnaissons que l’École a une place majeure dans la construction d’une société laïque et est source d’émancipation individuelle et collective, nous ne partageons pas l’idée selon laquelle elle aurait à porter à la fois tous les maux de notre société.

La CGT Éduc’action s’étonne de l’annonce rendant l’instruction obligatoire dès 3 ans à l’École. En effet, comment croire que cette seule mesure soit de taille à répondre à la question globale de la laïcité ? Comment croire également que tou·tes les élèves n’étant pas scolarisé·es dès 3 ans sont des musulman·es soumis·es à la volonté politique de leurs familles de les écarter de « l’École de la République » ? N’oublions pas que si tous les enfants ne vont pas à l’École dès 3 ans, c’est certes un choix de certaines familles (de n’importe quelle religion ou par simples choix idéologiques non religieux), mais c’est aussi parfois lié à des problèmes de scolarisation générés par l’Institution elle-même (manque de places, problèmes d’organisation, manque récurrent d’enseignant·es, d’AESH…).

Si le président veut tant défendre le rôle émancipateur de l’école, il pourrait enfin porter une réflexion globale sur l’École obligatoire jusqu’à 18 ans et sur les moyens humains et financiers à mettre en œuvre pour accueillir tout le monde dans des conditions matérielles et pédagogiques dignes.

La CGT Éduc’action constate surtout que pour le président de la République, les « séparatismes » visés et la question de la laïcité ne concernent que la seule religion musulmane. Une nouvelle fois, nous dénonçons cette stigmatisation de la part du pouvoir en place qui ne remet en cause à aucun moment et d’aucune façon les autres religions. En effet, nous aurions aimé entendre le président Macron s’exprimer également sur le respect de la laïcité dans toutes les écoles privées (et de toute obédience) ou sur leur financement.

Pour la CGT Éduc’action, on ne peut prétendre défendre la laïcité et ne viser que les musulman·es alors que l’on développe parallèlement le financement des écoles privées via la loi Blanquer. Par ailleurs, cette mesure sur la scolarité obligatoire pourrait favoriser le renforcement des écoles privées vers lesquelles les familles visées seraient tentées de se tourner.

À ce titre, la CGT Éduc’action rappelle sa revendication de nationalisation de l’enseignement privé.

Enfin, engager une politique pour la préservation de la laïcité partout sur le territoire doit passer obligatoirement par des mesures d’ordre social et économique pour soutenir les familles et non les stigmatiser.

Montreuil, le 6 octobre 2020

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Pas de jeunesse sacrifiée : droit au respect et à la dignité

 

Communiqué de presse unitaire CGT, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et Unel

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Le plan « 1 jeune, 1 solution » de 6,5 milliards débloqué sur 2 ans du gouvernement n’est absolument pas à la hauteur des enjeux actuels.
Un peu plus de 800 000 jeunes entrent en ce moment dans la vie active alors que l’insertion professionnelle devient très chaotique. Et ce ne sont pas les sommes colossales données aux entreprises, sans exigence en contrepartie, qui vont permettre une relance qualitative et quantitative de l’emploi. L’aide à la recherche du premier emploi, supprimée en 2019 par le gouvernement, n’a toujours pas été rétablie : aucun accompagnement social n’existe donc pour les jeunes diplômés.
La crise sanitaire a dégradé considérablement une situation sociale et économique déjà bien entamée par une politique régressive menée depuis des décennies. Les inégalités continuent à se creuser et la précarité explose.
Près d’1 million de jeunes âgés de 16 à 25 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Pour les étudiant-es, le coût de la vie augmente de 3, 69 % en cette rentrée sachant qu’ils et elles devront débourser en supplément du loyer et des transports plus de 250 euros par an pour l’achat des masques.
Il est de la responsabilité du gouvernement de rompre avec les politiques actuelles et de changer de cap pour des perspectives d’avenir meilleures et durables. Il faut cesser le paternalisme et la stigmatisation des jeunes, toujours les premier-es à servir de variable d’ajustement des politiques budgétaires et encore une fois les premier-es pointé-es du doigt, aujourd’hui comme responsables du redémarrage de l’épidémie.
De même et en urgence, le gouvernement doit cesser de mener une politique de la peur, de la culpabilisation, des restrictions des libertés et des droits fondamentaux. Les injonctions de Blanquer sur les tenues vestimentaires des lycéen-es, celles de certain-es parlementaires sur celle de notre camarade, Vice-Présidente de l’UNEF, les interdictions de manifestation revendicative, les multiples répressions et humiliations des autorités policières et judiciaires sont des dérives autoritaires et liberticides inacceptables. Elles enfreignent des libertés fondamentales, percutent l’Etat de droit et dévoient les pratiques de laïcité. Elles stigmatisent et aggravent les rapports de domination qu’ils soient de classe, de genre, d’orientation sexuelle d’origine réelle ou supposée, etc. Le suicide d’une étudiante transgenre à Montpellier fin septembre montre que les conséquences sont concrètes.
Nous n’acceptons pas cette politique.  Créer une génération sans emplois, sans droits et sans avenir ne peut pas être une visée et un objectif politique implicite ou explicite. C’est irresponsable. Chacun-e a le droit d’être, d’exister, de s’exprimer, de se former, de travailler… Le droit à la dignité et au respect !
Nous demandons des moyens conséquents pour relancer l’emploi, l’insertion ainsi que la protection sociale des jeunes en recherche d’emploi. Nous exigeons des moyens favorisant l’accès aux logements sociaux, dans les foyers des jeunes travailleur-ses ou dans les Crous, des ressources suffisantes pour assurer l'autonomie financière et matérielle des jeunes. Enfin nous demandons des mesures pour une égalité des droits effective pour toutes et tous, le respect et le renforcement des libertés individuelles et collectives……

Paris, le 5 octobre

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AESH : Continuons le combat !

 

 

AESH : Continuons le combat !

 

Le ministère a élaboré un Guide National des AESH lors de groupes de travail avec les syndicats. Ces derniers ont fortement contribué à l’amélioration de ce guide soit en permettant de préciser certains éléments soit en demandant des informations supplémentaires. Il se base sur la circulaire AESH 2019-090 ainsi que sur tous les textes de loi en vigueur.

Néanmoins, La CGT Éduc’ation estime que les AESH doivent avoir d’autres précisions sur ce qui n’est pas mentionné dans ce guide, ainsi que sur certains points de vigilance. Cela pourra permettre aux AESH d’exercer un regard critique sur la politique inclusive et d’avoir quelques outils nécessaires à la connaissance et l’application de leurs droits.

Une précarité maintenue

Alors que l’inclusion est prétendue grande cause nationale depuis 2005, l’accompagnement des élèves ou personnels en situation de handicap reste dans une véritable précarité. À ce jour, plus de 100 000 AESH, la plupart ayant des temps partiels imposés, travaillent quotidiennement pour un salaire de misère, dans des conditions dégradées et sans aucune reconnaissance.

Le cadre de gestion n’est toujours pas appliqué dans nombre de départements ce qui engendre des abus de toutes sortes. Les AESH continuent d’être la cible des employeurs peu scrupuleux des réglementations qui s’imaginent avoir un personnel corvéable sous la main.

Dans le même temps, le nombre d’AESH demeure insuffisant et ne permet pas de répondre à toutes les notifications avec un accompagnement de qualité. Le nombre d’élèves par AESH se multiplie. Le droit à la scolarité n’est donc pas respecté. Cette situation s’aggrave considérablement par la généralisation des Pials (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés) et la mutualisation à outrance

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lundi 5 octobre 2020

Protocole sanitaire à l’École - Essayons d’y voir plus clair

 

 

Protocole sanitaire à l’École

Essayons d’y voir plus clair.

  

Les modifications incessantes des consignes sanitaires ministérielles s’apparentent à un véritable « plan de continuité en débrouillantiel » obligeant les personnels à gérer seuls des consignes incohérentes.

Aujourd’hui, le protocole sanitaire est une simple liste de recommandations appliquées localement selon les autorités académiques, sans prise en compte de la circulation du virus.

Ces modifications et allégements successifs inquiètent les personnels qui ne se sentent pas protégés correctement. Après avoir annoncé que les personnels à risques devaient revenir travailler ou prendre un congé maladie (et perdre un jour de carence), le gouvernement a fait machine arrière en rétablissant les autorisations d’absence (ASA) tout en réduisant la liste des pathologies concernées. Ce qui exclut les personnels vivant avec des personnes à risques.

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Il faut un plan d’urgence pour le système éducatif ! (communiqué confédéral)

 

Dans son bulletin hebdomadaire du 24 septembre, Santé publique France note qu’un tiers des clusters répertoriés se trouvent dans le milieu scolaire et universitaire. Ces chiffres arrivent alors que le ministre de l’Éducation nationale vient d’alléger le protocole sanitaire à l’école !

Rien n’a été prévu dans l’Éducation nationale et dans l’enseignement supérieur pour alléger les effectifs en cours, aménager les locaux, adapter les emplois du temps scolaires, etc. Depuis la rentrée, nous voyons se multiplier les difficultés de fonctionnement : restauration, circulation dans les établissements, internats et logements, impossibilité d’aérer des salles, manque de sanitaires, alourdissement de la charge de travail des personnels d’entretien. Face à l’opacité des informations sur les cas positifs, ce sont les personnels qui doivent faire face, seuls, à toutes ces difficultés, sans soutien ni cadrage national.
La ministre du supérieur a annoncé des places supplémentaires en université mais la rallonge budgétaire ne permet pas de créer des postes, elle se contente de rajouter des chaises dans les salles de cours !
Comment s’étonner, dès lors, de la multiplication des foyers épidémiques (sûrement sous-évalués) dans les lieux d’enseignements ?!
Alors que le gouvernement octroie des milliards, sans contrepartie, aux entreprises, le plan de relance ne prévoit rien pour le système éducatif.
Il faut un plan d’urgence et des investissements à long terme, pour donner les moyens à l’Éducation nationale et à l’Enseignement supérieur, afin d’assurer la réussite de toutes et tous.
Il faut d’urgence :

  • des masques gratuits et en nombre suffisant pour les personnels et les jeunes ;
  • un plan massif de recrutement :

•   de personnels d’enseignement et d’éducation avec intégration immédiate de toutes les listes complémentaires aux concours, titularisation des précaires ;

•   d’Assistant·e.s d’éducation et d’Accompagnants des Élèves en situation de handicap ;

•   de personnels administratifs, en particulier, pour les universités qui ont accueilli plusieurs dizaines de milliers d’étudiant·e.s supplémentaires ;

•   d’infirmier·ère.s et de médecins ;

•   de fonctionnaires territoriaux dans les écoles, collèges et lycées ;

•   de personnels pour les cités et restaurants des CROUS ;

  • l’aménagement rapide de locaux supplémentaires permettant la réduction du nombre d’élèves/étudiant·e.s par salle ;
  • l’installation de sanitaires en nombre suffisant ;
  • la mise en place d’une médecine de prévention à la hauteur des besoins pour les personnels et les jeunes.

Cet été, certains pays, comme l’Italie, ont pris des mesures dans ce sens, en assumant l’effort budgétaire nécessaire. Le gouvernement français ne l’a pas fait. Ce sont les personnels, les jeunes et leurs familles qui en subissent, aujourd’hui, les conséquences.

Montreuil, le 30 septembre 2020

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PEF 165, octobre 2020

 


PEF 165

Sommaire :

p. 2 : Actualités : un plan de relance... pour le patronat !
p. 3 : Des actes, pas des promesses !
p. 4 : L’apprentissage contre la voie scolaire
p. 5 : Une rentrée sabordée
p. 6 : Collège : pas de moyens, des vieilles recettes !
p. 7 : Injustices et répression
p. 8 : Stagiaires : un stress supplémentaire
        Quelle rentrée pour les titulaires première année ?
p. 9 : AESH : une revalorisation en suspens
         Une rentrée différente à la Vie Scolaire
p. 10 : Assistant·es sociaux·ales : oui au versement de la prime REP+
p.11 à 14 : DOSSIER – Une rentrée à risques
p. 15 : La prime qui ne passe pas à l’AS
p. 16 : Une rentrée à (très) hauts risques
p. 17 : Report du 10e Congrès de la CGT Éduc’action
          17 septembre, une journée de remobilisation
          Rentrée inédite : maintenir le collectif à tout prix !
p. 18 : Rapport annuel OCDE
          Pédagogies de l’exigence - coord. JP Terrail
p. 19 : Sexisme à l’École
p. 20 : Des virus circulent !
           La lutte des âges
p. 21 : Rencontre : Aurélie Arnaud - Co-secrétaire SDEN 30
p. 22 : «Ensauvagement» toi-même !
p. 23 : T comme Territorialisation

Indemnité ZEP en lycée, la mesquinerie de ce gouvernement n’a pas de limite

 

 

 

 

Indemnité ZEP en lycée, la mesquinerie de

ce gouvernement n’a pas de limite

 

Les personnels de lycées anciennement classés éducation prioritaire ont vu, avec surprise pour la majorité, leur fiche de paie de septembre amputée de l’indemnité de sujétion spéciale ZEP.

Pour mémoire, la réforme de l’éducation prioritaire de 2014 avait exclu les lycées de la carte de l’éducation prioritaire sous prétexte que la scolarité obligatoire s’arrêtait à 16 ans. Un dispositif transitoire, prorogé grâce aux mobilisations des personnels, avait maintenu le versement intégral de l’indemnité jusqu’à la rentrée 2020.

C’est donc à l’issue d’une année scolaire bouleversée par la crise sanitaire et dans le contexte d’une rentrée extrêmement difficile que les personnels concernés se retrouvent, sans le moindre rappel de la fin de la période probatoire, privés de plus de 90 euros de revenu.

Rappelons que les établissements concernés, souvent des lycées professionnels, accueillent les élèves des milieux populaires, principales victimes des effets du confinement, censé·es bénéficier d’un suivi prioritaire de la part du ministère.

Rappelons également que cette baisse de revenu frappe les collègues alors même que le ministre annonce une revalorisation des rémunérations des enseignant·es français·es qui sont parmi les moins bien payé·es des pays de l’OCDE.

Pour la CGT Éduc’action, le ministère fait ainsi preuve d’un double langage et démontre son mépris des personnels et des élèves issu·es des milieux populaires.

La CGT Éduc’action exige le maintien du versement de l’indemnité et le rattrapage de septembre.

Elle rappelle son opposition à la carte actuelle des réseaux d’éducation prioritaire, fondée sur des critères opaques et limitée par une enveloppe budgétaire contrainte.

La difficulté scolaire et sociale ne s’arrêtant pas à l’entrée en seconde, nous continuons d’exiger une nouvelle carte de l’éducation prioritaire établie sur des critères sociaux, incluant les lycées.

Cette politique d’éducation prioritaire doit permettre de reconnaitre la difficulté d’exercice des personnels (en termes de revenu comme de bonifications pour les mutations) et redevenir fidèle à son ambition émancipatrice de départ, donner plus à celles et ceux qui ont le moins, en établissant une limite réglementaire des effectifs par classe et des moyens fléchés nationalement pour le travail en effectifs réduits. 

Montreuil, le 30 septembre 2020

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Communiqué unitaire : Le sexisme n’a sa place ni dans les établissements scolaires, ni dans les universités, ni ailleurs

 Les injonctions contradictoires sur les tenues vestimentaires ne cessent de s’amplifier. À l’école, à l’université, au travail, dans tous les aspects de leur vie quotidienne, les femmes et les filles subissent des propos sexistes culpabilisants véhiculés par une société restée patriarcale. Les vêtements portés par les filles et les femmes ne correspondent jamais à la norme : trop longs, trop courts, trop enveloppants, trop décolletés… La volonté de contrôler le corps des femmes est une constante qui se manifeste aussi sur leur tenue par des sommations : « couvrez-vous » ou « découvrez-vous ».

Sur le front de l’égalité, Le ministère communique beaucoup, mais agit peu. Si les discussions sur le plan national d’action pour l’égalité femmes-hommes progressent, rien n’est visible pour les personnels dans les établissements et les services. Malgré le travail conduit par la DGRH, les personnels, comme les élèves et les parents d’élèves attendent toujours l’application de la circulaire du 9 mars 2018 contre les violences sexuelles et sexistes. La mission de référent-es égalité filles/garçons dans les établissements ne bénéficie que rarement ou que partiellement des moyens pour la mener. Cette mission n’est jamais une priorité dans les faits. Le constat est le même au sein des établissements de l’enseignement supérieur et notamment des universités, malgré la loi Fioraso de 2013 rendant obligatoire l’existence de chargé-e de
mission égalité femme-homme.
Il existe toujours des règlements vestimentaires sexistes qui s’appliquent presque uniquement au corps des filles et des femmes, en contradiction avec l’article 9 de la Charte de la laïcité à l’école.
Des collégiennes et lycéennes se mobilisent pour lutter contre le sexisme dont elles sont victimes dans leurs établissements scolaires. Au lieu d’apporter son soutien dans la lutte contre le sexisme, le ministre Jean-Michel Blanquer demande à ce que les filles s’habillent “normalement”. Le lundi 21 septembre, il a encore franchi un cran dans cette voie en demandant de venir à l’école habillé “de manière républicaine”. Les filles et les femmes, comme les autres individus, doivent pouvoir s’habiller sans subir la sexualisation de leur corps. Le ministre semble oublier les pressions que subissent les filles et les injonctions qui leur sont faites concernant leurs vêtements, leur comportement, leur langage.
Contrôler les tenues des filles et des femmes nourrit et reproduit les inégalités de genre et les violences sexistes. Cela participe à la culpabilisation des femmes et des filles et à l’impunité des garçons et des hommes.
Alors qu’une femme sur trois est victime de harcèlement sexuel au travail au cours de sa vie, les procédures prévues par la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la Fonction Publique ne sont pas ou peu mises en oeuvre dans l’Éducation nationale, ministère pourtant féminisé à plus de 68 %, sans doute faute d’engagement budgétaire suffisant dans la formation, et dans l’installation d’une véritable cellule d’écoute. L’accord Égalité entre les femmes et les hommes dans la fonction publique stipule pourtant explicitement que les employeurs publics ont un devoir d’exemplarité en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles et qu’il leur est demandé un principe de tolérance zéro.
Le plan national d’action pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes du MENJS et du MESRI doit permettre la prévention et la lutte contre ces violences et les agissements sexistes en tous genres.
Nos organisations, (CGT-FERC, FSU, SGEN-CFDT, SNALC, SUD éducation, UNSAéducation, FIDL, MNL, Solidaires étudiant-e-s, UNEF, UNL) revendiquent :


• une formation initiale et continue des personnels dédiés à la lutte contre les stéréotypes sexistes et aux inégalités entre femmes et hommes, déployée dans toutes les académies et accessibles à un grand nombre d’agent-es chaque année ;
• une véritable éducation à l’égalité, à la sexualité et contre les stéréotypes sexistes pour les élèves ;
• des moyens pour tout-es les référent-es Égalité filles-garçons dans les établissements ;
• la mise à disposition et diffusion pour les personnels des résultats de la recherche sur les pratiques pédagogiques qui permettent de lutter contre les modes de
domination reproduits à l’école ;
• le bénéfice systématique de la protection fonctionnelle renforcée par le protocole Égalité pour les femmes qui dénoncent les violences sexistes et sexuelles au
travail et les violences conjugales ;
• une formation spécifique de tous les personnels à la prise en charge de ces violences ;
• la prise en compte réelle des actions et propositions des élèves dans la modification des règlements intérieurs où subsistent des injonctions archaïques en matière de
tenues vestimentaires, notamment à travers la mobilisation des CVC et CVL.

Communiqué de presse
Paris, le 28 septembre 2020

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Le Petit Cahier N°62

 

 


Le Petit Cahier N°62 : Le télécharger  

Publication nationale 1° degré de la Cgt Educ'Action

N°62 Septembre 2020

Sommaire : 

Edito  p 1 
Rentrée 2020 p 2
Direction d’école p 6
Inégalités femme / homme p 11
Nouveaux programmes p 12