dimanche 25 avril 2021

Reprise du 26 avril AESH : Chronique d'une reprise imprécise.

 

 

Reprise du 26 avril 

AESH : Chronique d'une reprise imprécise.

 

Dans une situation sanitaire encore loin d'être stable, la réouverture des écoles se caractérise une nouvelle fois par son impréparation. La CGT Éduc’action condamne à nouveau le manque d’informations claires à destination des AESH.  

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jeudi 22 avril 2021

23 avril - 1er mai, vers la convergence des luttes !

 


Reprise le 26 avril : pas à n'importe quelles conditions !

 

                                                 

Tract LGT                                                        Tract Collège

Une reprise dès le 26 avril mais pas dans n’importe quelles conditions !

 

 

Une reprise dès le 26 avril
mais pas dans n’importe quelles conditions !

 

La reprise à partir du 26 avril  doit se faire sous certaines conditions. Pour la CGT Éduc'action, il est de la responsabilité du ministre de faire en sorte que la reprise des cours du 26 avril et du 3 mai ne mette pas en danger élèves et personnels ainsi que la population entière en relançant les contaminations. C'est pourquoi, pour cette reprise, la CGT Éduc'action a certaines revendications et appelle les personnels à se réunir dans leurs écoles et établissements pour les porter.

Elle soutiendra toutes les initiatives décidées collectivement (droit de retrait, grève...) avec les syndicats départementaux CGT Éduc’action,dans le cas où les mesures sanitaires seraient insuffisantes. 

Une catastrophe prévisible

La dégradation de la situation sanitaire et la montée des contaminations chez nos élèves et les personnels ont obligé le ministre Blanquer à mettre en œuvre ce qu’il se refusait de préparer depuis un an : la fermeture des élèves et le regroupement des zones de vacances de printemps.

Pour la CGT Éduc’action, s’il fallait bien sur tout faire pour éviter la fermeture des écoles, il fallait pour autant s’y préparer si  la situation épidémique se retrouvait hors de contrôle.

Or, du fait de l’impréparation manifeste du ministère, les personnels ont dû à nouveau subir les ratés de la « continuité pédagogique ».

C’est cette même logique de déni du ministre et du gouvernement qui a conduit à fermer les écoles.

Le gouvernement n’a pas donné les moyens à l’hôpital de répondre à l’épidémie, n’a pas mis en place une campagne de test ciblant les lieux de travail, n’a que très tardivement lever la journée de carence pour les salarié·es atteint par le covid, n’a pas faciliter l’absence pour garde d’enfant malade ou cas contact…

Sa seule réponse au covid a été la restriction des libertés publiques via un état d’urgence sanitaire antidémocratique.

Un ministre dans le déni

Dans l’Éducation nationale, le ministre s’est contenté de mettre en œuvre un protocole sanitaire inapplicable faute de moyens et d’agité des statistiques sans fondements. Le ministre est resté sourd aux revendications de la CGT Educ’action d’un plan d’urgence pour l’École et s’est enfermé dans la posture du « tout va bien ».  Cette fermeture s’apparente à un véritable gâchis.

Il est de la responsabilité du ministre de faire en sorte que la reprise des cours du 26 avril et du 3 mai ne mettent pas en danger élèves et personnels ainsi que la population entière en relançant les contaminations.

La CGT Éduc’action revendique :

C’est pourquoi, la CGT Éduc’action exige pour les 26 avril et le 3 mai :

  • un recrutement massif de personnels permettant de diminuer les effectifs par classe et les remplacements ;
  • un cadrage national sur un dédoublement de toutes les classes de la maternelle à la terminale ;
  • une solution de garde collective et l’arrêt de la répartition des élèves dans une autre classe en cas d’absence non remplacée de leur enseignant·e dans le 1er degré ;
  • une campagne massive de tests intégralement gratuits pour les personnels et les élèves ; pour rappel, les personnels n’ont pas à superviser les tests et auto-tests. Cela relève des compétences des autorités sanitaires.
  • des moyens pour minimiser les aérosols dans les classes (travaux pour faciliter l’aération, capteurs de CO2…) ;
  • la facilitation des absences des salarié·es pour garde d’enfant (cas contact ou covid) sans perte de salaire ;
  • l’adaptation des lieux et des temps de scolarisation permettant à chaque élève demi-pensionnaire de pouvoir manger à la cantine sans risques de contamination ;
  • la fourniture gratuite de masques chirurgicaux (à minima) aux élèves et aux personnels ;
  • le lancement immédiat de la vaccination des professions particulièrement exposées, dont les personnels de l’éducation, sur la base du volontariat, quel que soit l’âge et avec un calendrier de priorisation ;
  • la prise en compte de la situation sanitaire pour les examens (DNB, bac, BTS), avec l’adaptation des sujets (sujets multiples, priorisation dans les programmes…), l’aménagement des épreuves d’EAF, la neutralisation du grand oral en LGT et du chef d’œuvre en LP, la prise en compte des périodes de formation en milieu professionnel non réalisées...

 

Mobilisons- nous pour faire appliquer des mesures efficaces

La CGT Éduc’action appelle les personnels à se réunir dans les écoles et établissement pour porter ces revendications, dès leur retour en classe.

Elle soutiendra toutes les initiatives décidées par les collègues, avec les syndicats départementaux CGT Éduc’action, dans le cas où le ministère ne mettrait pas en place des mesures suffisantes. Nous avons élaboré un 4 pages « spécial droit de retrait »  afin de guider les personnels dans cette démarche et nous avons déposé un préavis de grève pour couvrir tous les personnels dès la reprise.

Plus globalement, la CGT Éduc’action appelle les personnels à se mobiliser pour un plan d’urgence pour l’École et l’obtention de moyens supplémentaires massifs dès la rentrée prochaine pour pallier les conséquences pédagogiques désastreuses de cette crise.

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Déclaration de la CGT Éduc’action au CSE du 09 avril 2021

 

Après un an de pandémie, nous en sommes arrivés dans notre pays à un troisième confinement avec la fermeture des écoles et des établissements scolaires annoncée par le président de la République ce 31 mars 2021.

Alors que le Chef de l’État et le Ministre de l’Éducation n’ont eu de cesse de proclamer que l’École était indispensable et que la fermeture des écoles et des établissements ne se ferait qu’en dernier recours, ce que d’une certaine façon nous partageons complètement, la situation les a conduits à reproduire le plus mauvais des scénarios possibles pour éviter une catastrophe pourtant annoncée et faute d’avoir, dès la rentrée de septembre, mis en place les mesures et les moyens réclamés par un grand nombre d’entre nous sous la forme d’un plan d’urgence pour l’Éducation.

Une fois encore, la décision est « tombée d’en haut » sans réelle concertation préalable avec les organisations syndicales ou même les parlementaires.

Une fois encore, la population n’a d’autre choix que d’accepter cette privation de liberté qui pourtant est de plus en plus mal supportée parce qu’étant le résultat d’une politique qui ne s’est pas donné les moyens de l’éviter. Nous continuons d’exiger l’abrogation de l’État d’urgence sanitaire.

Une fois de plus, dans la précipitation, les personnels se sont organisés pour répondre au mieux aux missions qui leur incombent et certains de nos élèves de LP vont devoir passer une partie de leurs congés à suivre leur PFMP faute d’avoir eu le temps nécessaire pour les repositionner dans le calendrier.

Enfermé dans sa posture du « tout va bien » rien n’a été anticipé pour cette nouvelle période. Aucune leçon n’a été tirée du premier épisode de l’an passé, et les bugs de mardi en sont une illustration flagrante.

En dehors des quelques rares aménagements mis en place pour les lycées, des dispositions s’avéraient nécessaires pour palier toutes les difficultés que le premier confinement avait révélées.

Si le ministre prétend avoir sauvé l’essentiel, le gâchis pour les élèves, les personnels est pourtant bien réel !

Il est donc aujourd’hui plus qu’urgent que le ministre entende les alertes lancées et prenne les mesures nécessaires pour remédier à l’ensemble des problèmes résultant de la dégradation de la situation sanitaire d’une part, mais aussi de celle de la lente dégradation des services publics asphyxiés par des années d’austérité.

En premier lieu, il conviendrait que le ministère fasse en sorte que le volontariat soit effectif pour les personnels appelés à se rendre dans les établissements en particulier les Aed et les AESH soumis à des pressions intolérables. Il faut d’urgence une circulaire qui permette d’y remédier.

Il convient également d’urgence de préparer le retour après les congés d’avril, de proposer enfin des mesures concrètes et réalistes pour la fin de l’année scolaire et de préparer la rentrée prochaine
à l’aune du vécu de ces deux dernières années scolaires et dont on ne peut nier quelles ont été perturbées.

C’est pourquoi la CGT Educ’action demande dès maintenant la mise en place de concertations permettant de déboucher sur des mesures concrètes et efficaces répondant aux attentes sanitaires et pédagogiques des équipes à savoir :

. Repenser les programmes pour la rentrée de fin avril mais aussi celle de septembre prochain
. Recruter les personnels indispensables pour permettre l’accueil des élèves en effectifs réduits et pourvoir aux besoins en remplacement.
. Mener la réflexion pour les examens de fin d’année notamment les sujets d’examen et la neutralisation de certaines épreuves (le grand oral, l’oral du chef d’oeuvre en CAP…) et aménager les épreuves d’EAF ainsi que vous le demande l’intersyndicale dans son courrier.
. Sur le plan sanitaire, mettre en place la fourniture gratuite de tous les matériels de protection indispensables à la sécurité des élèves et des personnels, prévoir les aménagements des locaux en les équipant de manière à satisfaire aux besoins d’aération ou de renouvèlement de l’air, voire en prévoir d’autres si besoin.
. Organiser la vaccination des personnels comme des travailleurs en contact avec le public et les tests pour les élèves.

La crise sanitaire et l’absence de mesures volontaires depuis l’an dernier ont mis en lumière et exacerbé les inégalités et la fragilité du système scolaire. Il est urgent d’enrayer le phénomène et d’anticiper enfin pour réduire ces inégalités et pallier le décrochage des élèves les plus modestes et les plus fragiles.

Ce qui nous amène également à dénoncer le rétablissement de la loi Ciotti sous la forme d’un amendement voté par le Sénat dans le cadre de la loi « respect des principes républicains » qui supprime les allocations familiales aux parents des élèves absentéistes.

Pour la CGT Éduc’action chaque élève, même le plus fragile est « essentiel » ! Or le constat a déjà été fait par le passé de l’inopérance de cette mesure qui stigmatise une fois encore les plus précaires d’entre les élèves !

Plus globalement, nous exigeons l’arrêt d’une politique généralisée de restriction des libertés publiques et de discrimination, à commencer par l’abandon des lois « sécurité globale » et « respect des principes républicains ».

La déclaration au CSE du 09 avril 2021 au format 

mardi 13 avril 2021

Baromètre éco CGT : Comprendre les chiffres pour mener la bataille des idées

 

 
L'économie n'est pas qu'une affaire de spécialistes. Pour aider les militants à se repérer dans l’océan de chiffres auxquels nous sommes confrontés au quotidien, le pôle économie de la CGT publie, pour la deuxième année consécutive, un baromètre économique « avec des chiffres clairs et expliqués clairement ».
« Le langage des chiffres a ceci de commun avec le langage des fleurs : on peut lui faire dire ce que l’on veut. »

Cette phrase de Michel Audiard résume à merveille ce qui se discute chaque jour sur les plateaux. C’est tout le problème du discours dominant et du gouvernement par le chiffre.

Le chiffre serait neutre, objectif, imposant des solutions (toujours les mêmes) : baisse d’effectifs, baisse de salaires, dérégulation du marché du travail… La liste est bien connue. L’autre enjeu de ce gouvernement par les nombres, c’est leur apparente complexité.

Les indicateurs, les statistiques seraient affaire de spécialistes.

À la CGT, nous refusons catégoriquement cette idée. C’est pour cela que nous produisons chaque année un livret « baromètre éco » pour donner simplement à voir ce qui est bien souvent passé sous silence, mal compris ou mal connu.

En partant de sujets de notre quotidien, de notre activité revendicative, les six chapitres de ce baromètre donnent une analyse CGT des données économiques et sociales.

Ils constituent un outil pour notre travail d’argumentaire et d’explication vis-à-vis des salariés. Chacune de ses pages est conçue pour aider à la construction des revendications. Ce baromètre peut servir de ressource pour des tracts, facilitera la formation sur les questions économiques autour de journées d’étude, pour s’approprier collectivement ces enjeux.

Pour cette deuxième édition, les indicateurs ont été renouvelés et actualisés avec la crise de la Covid. Cette crise rappelle l’urgence d’un changement de politique économique, et plus généralement d’un changement de modèle, en rupture nette avec le capitalisme.

Enfin, ce baromètre CGT aide à la compréhension d’un monde où capital et travail s’affrontent.

L’économie et les choix économiques sont l’objet de rapports de force, et pas d’une sorte de « mécanique » qui s’imposerait à nous.

Comprendre ces choix, c’est comprendre qu’on peut en faire d’autres : autre répartition des richesses, autre pouvoir des salariés dans l’entreprise, autre modèle de développement économique, soucieux de la planète et de ceux qui l’habitent. Des chiffres pour comprendre, et, en ouvrant la voie à nos revendications, pour convaincre.

Baromètre éco 2021
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Le gouvernement ne tire aucune leçon d’une année de crise sanitaire !

 


Une situation sanitaire explosive, des contaminations qui s’accélèrent, particulièrement avec les variants du virus et qui touchent de plus en plus de personnes et de régions, une surmortalité constatée proportionnelle aux inégalités sociales ou territoriales et le président de la République s’auto-congratule dans son allocution télévisée.

Alors que la vie familiale, professionnelle et sociale de tous est mise entre parenthèses depuis plus d’un an, aucune annonce gouvernementale ne témoigne d’une prise de conscience des raisons objectives de ce troisième confinement nationale qui ne dit pas son nom. Pas un mot sur ce qui a conduit les hôpitaux publics et les services de santé en général à être au bord de l’implosion.

La CGT alerte, depuis des mois, sur les suppressions de moyens, en particulier les besoins en recrutement de personnels soignants formés, qualifiés et payés, la nécessaire ouverture de plus de lits particulièrement en réanimation, la réouverture d’établissements ou de services fermés.

Où sont les 14 000 lits promis par Emmanuel Macron ?

Pourquoi continue-t-il à fermer des hôpitaux ?

La réalité est sans appel, les déprogrammations de soins et d’actes chirurgicaux se multiplient et de nombreux patients atteints de maladies graves voient leur prise en charge retardée mettant en péril leur chance de guérison. Les personnels soignants sont épuisés, exposés et, souvent, tellement en sous-effectif qu’ils renoncent à protéger leur propre santé.

Le président de la République ose rappeler les applaudissements alors que les personnels attendent toujours une véritable reconnaissance salariale et un plan de recrutement de plus de 400 000 emplois dans la Santé, les Ehpad et l’aide à domicile.

Il en est de même pour les annonces concernant l’éducation nationale, pas un mot sur les suppressions de classe contre lesquelles les personnels se mobilisent en ce moment, les sections en sureffectif qui expliquent grandement les difficultés rencontrées pour exercer des missions de service public de qualité et pour protéger et faire respecter les consignes sanitaires de l’ensemble de la communauté éducative. C’est un plan d’urgence massif pour l’emploi dans l’éducation et les universités qui est plus que nécessaire !

Pas un mot en direction de la jeunesse sacrifiée qui souffre et peine à survivre avec des aides dérisoires. Au lieu de cela, les familles vont devoir gérer, du jour au lendemain, un nouveau calendrier de vacances scolaires. Elles risquent d’être confrontées à de multiples difficultés pour concilier la garde de leurs enfants et la poursuite de leur activité professionnelle.

Rien n’est prévu pour éviter que la majorité des parents en télétravail et particulièrement les femmes ne soient dans l’obligation de conjuguer cours à la maison, garde d’enfants et travail.

La CGT dénonce d’ailleurs le risque de dérives en matière de droit du travail rendu possible dans le cadre de la prolongation de la loi d’urgence (jours de congé imposés, remise en cause de la prise en charge en chômage partiel, etc.).

Le président de la République, dans sa poursuite d’une énumération indécente de ses bonnes actions et décisions politiques, tend à la provocation en parlant de la campagne de vaccination.

En effet, il est indiscutable aujourd’hui que l’insuffisance d’approvisionnement en vaccins trouve ses causes dans la casse de la recherche publique et de l’appareil productif du médicament. Les milliers de suppressions d’emplois à Sanofi en témoignent.

Pour sortir de cette crise sanitaire rapidement, une seule décision politique doit être prise. Il faut réellement faire des vaccins un bien humain mondial, libérer les brevets. Cela permettra de produire, en France et Europe, non seulement des flacons comme actuellement mais des doses de vaccins en suffisance, y compris pour l’ensemble des pays en attente. Rappelons que 130 pays, soit 2,5 milliards d’êtres humains, n’ont reçu aucune dose et que seuls 10 États ont utilisé à eux seuls 75% des doses disponibles.

Toutes les conditions sont réunies pour obtenir de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) cette possibilité prévue légalement et, pourtant, la France est un des pays à avoir voté contre la levée temporaire de la propriété intellectuelle demandée par l’Afrique du Sud et l’Inde.

À la fin de cette communication méprisante et éloignée des préoccupations des Français, Emmanuel Macron fixe une nouvelle échéance, un « bout du tunnel » hypothétique de réouverture des commerces et des lieux de culture, alors qu’il vient de décider d’en fermer encore plus pour 4 semaines.

Combien se relèveront ? Quels impacts sur les milliers d’emplois de salariés particulièrement des TPE ? Il n’en dit mot ! Pas un mot en direction du monde du travail, de ces salariés de « deuxième ligne » si essentiels à notre société.

C’est d’un plan de rupture qui rompt avec la gestion uniquement comptable des problèmes dont le pays a besoin pour sortir de la crise.

Pour la CGT, ce discours présidentiel et ceux qui vont suivre cet après-midi, notamment celui décliné par le Premier Ministre devant la représentation nationale, méritent que les travailleuses et les travailleurs se mobilisent pour exiger un véritable changement de cap.

Elle donne rendez-vous pour un printemps des luttes pour l’emploi, le renforcement des services publics, particulièrement de la santé et de l’éducation, le droit de toutes et tous d’être protégé et d’avoir accès à la vaccination.

vendredi 2 avril 2021

Le « tout va bien » de Jean Michel Blanquer nous envoie dans le mur

 

 

 

Le « tout va bien » de Jean Michel Blanquer nous envoie dans le mur.

 

La réunion de ce jeudi matin 1er avril entre les organisations syndicales et le cabinet du ministre Blanquer est loin d’avoir apporté des réponses à nos questions légitimes. Pour la CGT Éduc’action, la fermeture des écoles et établissements scolaires (alternance d’enseignement distanciel et de vacances sans zonage) est certes une réponse sanitaire nécessaire mais c’est surtout un nouveau camouflet pour JM Blanquer. C’est le résultat du déni dans lequel il s’est enfermé depuis des semaines malgré la dégradation de la situation, les alertes lancées par les personnels et les organisations syndicales, mais aussi de son inaction et des faibles décisions sanitaires prises par son ministère.

Depuis des semaines, nous alertons sur la hausse des contaminations en milieu scolaire et exigeons des mesures concrètes pour préserver la santé des personnels, des élèves et des familles : recrutements massifs immédiats de personnels pour permettre le travail en effectifs réduits et assurer les remplacements (surtout dans le 1er degré), demi-jauge généralisée des classes en lycée et collège, recrutement de personnels de vie scolaire pour faire appliquer le protocole, distribution de masques chirurgicaux (a minima) gratuits aux élèves et personnels, travaux pour permettre l’aération… Mais à part quelques assouplissements sur la demi-jauge et des recrutements de contractuel·les, rien n’a été fait par le ministre et les brassages de groupes dans le 1er degré ont accéléré les contaminations et fermetures de classes. En prônant sans cesse le « tout va bien » sans mesures fortes et en minimisant systématiquement les chiffres de contamination, JM Blanquer n’a rien anticipé et s’est enfermé dans une posture politique. En restant sourd aux préconisations des organisations syndicales, le ministre est aujourd’hui le principal responsable de cette fermeture inéluctable des écoles et établissements scolaires. Pour la CGT Éduc’action, c’est un immense gâchis pour les élèves, les personnels et les familles.

Après la réunion de concertation de ce jour, la CGT Éduc’action rappelle que les personnels n’ont aucune obligation à se rendre dans leurs écoles et établissements durant les semaines de continuité pédagogique.

Il y a désormais urgence à aider les équipes dans la mise en place de cette nouvelle phase d’enseignement à distance car rien n’a été fait depuis un an pour l’anticiper. La fracture numérique subie par les élèves (issue·es particulièrement de milieu modeste) n’a été ni abordée, ni résolue. De même, rien n’est prévu pour s’attaquer aux conséquences néfastes du décrochage que beaucoup d’élèves vont affronter à nouveau. Cette inaction ministérielle assumée va une fois de plus fragiliser les élèves déjà précarisé·es et c’est inacceptable.

La CGT Éduc’action demande donc au ministre de travailler dès maintenant à la réouverture sécurisée des écoles et des établissements scolaires afin de garantir pleinement la santé de tout le monde. Des mesures concrètes et efficaces répondant aux attentes sanitaires et pédagogiques des équipes et des usager·ères sont indispensables. Cela passe, entre autre, par la fourniture gratuite de matériel efficace de protection sanitaire aux personnels et élèves (masques chirurgicaux…), l’adaptation des lieux et des temps de scolarisation, l’aménagement indispensable des programmes pour l’année prochaine, mais aussi la prise en compte de la situation sanitaire pour les examens de fin d’année : aménagement des sujets de bac et des modalités de l’EAF, neutralisation du grand oral et du chef d’œuvre en LP, prise en compte des périodes de formation en milieu professionnel non réalisées... L’heure n’est plus à la demi-mesure.

Montreuil, le 1er avril 2021

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Chronique d’une catastrophe annoncée

 

 

Chronique d’une catastrophe annoncée


En fin de semaine dernière, le nombre de classes fermées a augmenté de 60% pour atteindre 3256. Devant ce triste record, Jean-Michel Blanquer se devrait de réagir. Pourtant, les annonces du ministre lors de la conférence de presse du vendredi 27 mars n’ont rassuré ni les personnels ni les familles.

L’annonce de la fermeture de classe dès le premier cas est, certes, positive mais arrive tardivement. Depuis des semaines, les organisations syndicales réclament des mesures renforcées dans les établissements pour enrayer la contamination. Par exemple, le manque criant de remplaçant·es dans le 1er degré, pour lequel nous ne cessons de tirer la sonnette d’alarme, n’a pas été pris en compte si bien qu’en cas d’absence d’un enseignant·e, ses collègues se répartissent les élèves et par là même accentue le brassage.

Dans le 2nd degré, nous ne comprenons pas l’entêtement du ministre pour ne pas annoncer la demi-jauge pour les collèges et la généraliser en lycée.

Si la CGT Éduc’action s’est prononcée pour le maintien de l’ouverture des écoles, collèges et lycées, il faut, en revanche, que toutes les mesures soient prises pour assurer la sécurité des personnels et des élèves, pour éviter de transformer les établissements scolaires en foyers de contamination. Cela implique une campagne massive de tests gratuits et l’abandon de l’exigence mesquine de faire payer un euro aux personnels et aux familles, des masques chirurgicaux gratuits pour les élèves et les personnels, une campagne de vaccination, des recrutements massifs immédiats de personnels pour permettre le travail en effectifs réduits et la distanciation physique dans les cantines…

Pour la CGT Éduc’action, la situation dans les établissements scolaires est aujourd’hui très dégradée parce qu’aucune mesure n’a été prise en amont. Ces mesures, le ministre n’a pas souhaité les prendre, il n’a en rien anticipé : les écoles vont devoir fermer les unes après les autres. Plus qu’un échec c’est une catastrophe pour les familles : Jean-Michel Blanquer et le gouvernement en sont les seuls responsables.

La CGT Éduc’action soutient les équipes mobilisées sur le terrain. Elle exige que toute demande de leur part de dédoublement des classes soit mise en oeuvre, que les élèves des classes de primaire sans enseignant·es ne soient plus réparti·es dans les autres classes et qu’un recrutement massif de personnels soit immédiatement lancé.

Partout où la situation sanitaire l’exige, la CGT Éduc’action appelle les personnels à se réunir en assemblée générale pour établir leurs revendications et à utiliser leur droit de retrait s’ils estiment leur santé mise en danger. Elle rappelle qu’un préavis de grève est déposé pour couvrir l’ensemble des personnels.

Montreuil, le 29 mars 2021

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Non-remplacements dans le Premier degré : à l’État de prendre ses responsabilités.

 

 

 

Non-remplacements dans le Premier degré :


à l’État de prendre ses responsabilités.

 

Depuis plus d’an, la crise sanitaire a démontré l’utilité des Services publics, et plus particulièrement celle des écoles et établissements scolaires.
Mais cette crise et sa gestion ont surtout souligné le manque constant de moyens pour le bon fonctionnement du Service public d’Éducation. Le gouvernement et les autorités de Santé ont instauré des protocoles sanitaires visant à protéger les élèves, les familles et les personnels. Si de telles dispositions sont indispensables, nous condamnons le fait que cela soit fait sans moyens conséquents. L’instauration du protocole sanitaire sans personnels supplémentaires a considérablement dégradé les conditions de travail des personnels.
Comment imaginer que les écoles et les équipes seraient capable de faire respecter correctement, et sur le long terme, tous les gestes barrières ou d’éviter les brassages entre les différents groupes-classes alors qu’elles cherchent, avant tout, à organiser au mieux les temps scolaires avec des manques constants de personnels enseignants ?

Depuis la rentrée 2020, la CGT Éduc’action dénonce le nombre insuffisant de collègues titulaires remplaçant·es afin de maintenir un accueil de tou·tes les élèves et un enseignement de qualité partout.

Les conséquences sont aujourd’hui préoccupantes pour la scolarité des élèves, les conditions de travail et le respect des missions des personnels, mais aussi et surtout, la santé de tout le monde dans les écoles. Les absences non remplacées obligent trop souvent les équipes pédagogiques à devoir accueillir et répartir les élèves dans toutes les classes entrainant ainsi un brassage de population contraire au protocole ministériel ce qui est inacceptable.

Cette absence récurrente de personnels remplaçants dans les écoles met à mal la continuité du service public. C’est à l’État, avec le soutien éventuel des collectivités locales, et non aux équipes éducatives, de gérer les absences et l’administration n’a pas à détourner les missions des collègues RASED, brigades REP+ ou des dispositifs dédoublés.

La CGT Éduc’action demande depuis de nombreux mois un plan d’urgence pour l’Éducation intégrant un recrutement massif de personnels fonctionnaires, le recrutement de tou·tes les candidat·es sur listes complémentaires et un plan de formation et de titularisation de tous les personnels précaires.

Dans l’immédiat, et afin de garantir la santé des personnels, des élèves et des familles, nous soutenons les équipes pédagogiques qui refuseraient de répartir les élèves en cas de non-remplacement et nous exigeons que les autorités académiques mettent tout en œuvre pour trouver des solutions dans l’intérêt des élèves, des familles et des personnels.

Montreuil, le 26 mars 2021

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