dimanche 26 avril 2020

1er Mai : Le jour d'après je veux quoi ?



Alors que le monde entier fait face à la pandémie, ce 1er Mai sera plus que jamais la journée internationale de luttes des travailleuses et travailleurs. 
Depuis le début de la crise sanitaire, des millions de personnes sont confinées. De nombreux pays vivent grâce aux oublié·e·s, aux invisibles de nos sociétés, qui continuent à travailler, le plus souvent au risque de leur propre vie.
Les paroles de reconnaissance des gouvernements n’ont pas été suivies d’actes forts. Les mots sont évidemment insuffisants pour exprimer notre colère et notre détermination à faire changer les choses.

Nous porterons ce 1er Mai 2020, bien que confiné·e·s, les revendications qui sont plus que jamais d’actualité.

Sacrifier la santé des travailleur·se·s n’est pas admissible

La santé, la sécurité, le droit de retrait, de grève, le droit syndical doivent être respectés !

Sacrifier les droits des travailleur·se·s sur l’autel de l’économie n’est pas tolérable et ne pourra continuer quelle que soit la situation

Ce n’est pas une prime donnée au bon vouloir du patron ou de l’employeur public, une aide ponctuelle aux plus modestes qui suffiront aux travailleur·se·s : ce sont de vraies revalorisations salariales du Smic et des salaires, en particulier dans les conventions collectives où ils sont les plus bas, tout comme dans la Fonction publique !

Sacrifier les plus précaires d’entre nous n’est pas admissible dans une société d’égalité et de solidarité

Vacataires, intérimaires, intermittent·e·s, services civiques, la précarisation des travailleur·se·s s’est multipliée ces dernières années et la situation des chômeur·se·s et étudiant·e·s a été dégradée, tout comme celle des sans-papiers aujourd’hui ignoré·e·s sur le plan sanitaire comme social.

Même confiné·e·s, manifestons toutes et tous le 1er Mai

 

✔️ Prenez-vous en photo avec une pancarte et partagez-là :

  • commencez votre message par : « Le jour d'après je veux » et faites entendre vos revendications !
  • partagez vos photos, directement sur les réseaux sociaux en utilisant #1maicgt ;
  • vous pouvez également nous les adresser sur l’adresse mail photos- luttes@cgt.fr de façon à ce que la communication confédérale puisse les partager.
Slogan✔️ Jusqu'au 1er Mai, vous recevrez notre affiche via la presse quotidienne régionale : découpez-là et affichez fièrement vos couleurs à vos fenêtres ou sur le balcon !
Affiche 1er Mai
Le 1er Mai, soyons visibles, solidaires, déterminé·e·s. Nous ne paierons pas la crise générée par des choix politiques d’un système capitaliste mortifère.
Transformons le monde de demain en un monde vivable, de justice sociale, écologiste et féministe !


Chroniques du coronavirus : rentrée des classes le 11 mai, une décision hors sol ? (Nouvelle Vie Ouvrière)

Emmanuel Macron a annoncé une réouverture progressive des écoles dès le 11 mai, lors de son allocution du 13 avril. Une décision qui inquiète le personnel de l'éducation nationale. En effet, rien ne prouve que les conditions sanitaires seront réunies pour garantir une reprise des cours en toute sécurité.
En annonçant une reprise des classes le 11 mai pour les élèves du primaire et du secondaire — les élèves du supérieur reprendront quant à eux le chemin de l'université en septembre —, le Président a suscité une vive inquiétude dans la communauté enseignante. En effet, les premières annonces semblent encore peu concrètes et très éloignées des capacités matérielles de l'État.

La sécurité sanitaire doit être une priorité

« Le ministre (Jean-Michel Blanquer) a reçu les organisations, il nous a dit : “nous devons reprendre le 11, j'écoute vos propositions”. Ils n'ont pas de plan… Il y a un reversement des responsabilités vraiment inique », estime Marie Buisson, secrétaire générale de la Ferc-CGT, selon qui « personne n'est fondamentalement opposé à reprendre ».
Nombre d'enseignants ont en effet conscience que le report de la rentrée à septembre creuserait encore les inégalités, il n'en demeure pas moins que la sécurité sanitaire doit être une priorité : « La rentrée doit être repoussée tant que les conditions sanitaires ne sont pas garanties. On ne veut pas être l'outil de relance de l'économie, au détriment de la santé de tous et toutes. Notre mission, c'est d'enseigner, pas de faire garderie. C'est de nouveau une négation de notre mission. Il y a en plus un chantage insupportable. On nous dit : “les élèves les plus fragiles vont être les plus pénalisés par un report de la rentrée”, alors que ce sont justement ces élèves qui étaient les premières victimes des dernières réformes. Et soudain, ils se préoccupent de ces gamins ! ».

Aucune garantie

Pour l'heure, rien ne garantit que l'Éducation nationale et les collectivités territoriales seront en capacité d'avoir d'ici un mois à disposition des stocks suffisants de matériel de protection et de tests pour équiper les établissements et garantir la santé de tous et toutes alors même que les besoins actuels ne sont ni garantis, ni couverts dans les centres hospitaliers, les Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou pour toute autre profession travaillant encore actuellement.
Dans un communiqué, la CGT Éduc'action alerte : comment imaginer que les équipes pédagogiques seront en capacité d'aménager des espaces d'étude alors même que les classes sont déjà trop petites ou surchargées ? Comment imaginer que des élèves après deux mois de confinement, seront en capacité de respecter de façon maximale les mesures de distanciation sociale ?
« 40 % des établissements sont sous-dotés en points d'eau, dans certains établissements les conditions d'hygiène ne sont pas assurées, même hors crise sanitaire, les classes sont surchargées (30 à 35 élèves par classe au lycée, ndr). Nos revendications demeurent les mêmes qu'avant : moins d'effectifs par classe, le recrutement de plusieurs dizaines de milliers d'enseignants, une médecine scolaire et une médecine du travail à la hauteur des besoins de l'éducation nationale », expose Marie Buisson.

Des mesures indispensables

Pour envisager une reprise, la CGT Éduc’action exige un certain nombre de mesures : des tests (du virus et de l'immunité) généralisés pour élèves et adultes, des effectifs permettant de maintenir partout plus d'un mètre de distance entre chacun et chacune (en classe, dans la cour, les transports…), des masques renouvelés toutes les 4 h, du savon et du gel, des sanitaires propres, ainsi que des objectifs pédagogiques pour la reprise.

Voir plus d'articles de la NVO 

Courrier intersyndical-parents-lycéens au Ministre Blanquer


 

Paris le 17 avril 2020
Monsieur le Ministre,
Personnels, parents d'élèves, élèves tiennent à vous faire part de la grande inquiétude suscitée par les annonces du président de la République sur la réouverture progressive des écoles et établissements scolaires à partir du 11 mai.
Tout le monde souhaiterait pouvoir reprendre l’école et sortir d’une situation où l’ensemble des élèves subissent les conséquences de la crise et où les inégalités scolaires se creusent. Mais les conditions seront-elles réunies à compter du 11 mai ? En prolongeant au-delà de cette date la fermeture des cafés, restaurants, lieux de culture, etc., le Président de la République a lui-même anticipé le maintien d’une situation de risque sanitaire nécessitant la poursuite de la plus grande vigilance.
Nous n’avons pas la prétention de connaître l’ensemble des procédures à appliquer. En, revanche, nous demandons à ce que les préconisations sanitaires pour la protection optimale de toutes et tous soient strictement respectées. Ce sont des conditions sine qua non à la reprise. En tout état de cause, les éléments suivants nous semblent incontournables:
- la mise en place d’une politique massive de tests qui devra correspondre aux préconisations du conseil scientifique et de l’OMS;
- la désinfection des écoles, services et établissements scolaires qui ont été fréquentés pendant la période de confinement avec des dotations en matériel spécifique (équipements, masques…) et une protection adaptée;
- la fourniture des matériels de protection (gel hydroalcoolique, gants et masques chirurgicaux ou FFP2) en quantité suffisante pour les agent-e-s et les élèves adaptés à la situation de travail de chacun;
- les personnels dont la santé ou la pathologie le nécessite doivent bénéficier des mesures d'éloignement du travail et avoir un suivi médical tel que prévu par le décret 82-453 modifié;
- les élèves dont la santé ou la pathologie le nécessite, et celles et ceux dont les parents souffrent de grandes pathologies, doivent pouvoir être exemptés du retour en présentiel;
- des garanties concernant la limitation des effectifs par groupes dès le retour des élèves (retour qui ne peut être simultané de celui des adultes), pour permettre la distanciation sociale exigée par ailleurs, et ce pour l’ensemble des niveaux et tous les lieux fréquentés par les élèves et personnels (cantine scolaire, internats, couloirs etc.).
Depuis le 14 avril 2020, vous consultez les organisations représentatives des personnels, des parents d’élèves et le CNVL. Nous avons formulé nos propositions, nos attentes pour que la reprise quand et là où elle aura lieu se passe du mieux possible en termes de sécurité pour toutes et tous. Nous vous demandons de présenter vos propositions à l’issue de ce cycle d’audiences afin que nous puissions vous faire part de nos réactions, cela pourrait avoir lieu en multilatérale et dans le cadre des instances de dialogue social ministériel: CTMEN, CHSCTMEN et CSE avant toute reprise éventuelle et avant la communication au grand public. Nous vous demandons de vous assurer que ces mesures seront présentées dans les instances de dialogue social local (niveaux académiques et départementaux).
Enfin, des établissements scolaires ont été réquisitionnés ces dernières semaines pour permettre d’héberger des personnes sans domicile ou en grande précarité de logement et leur permettre de s’isoler, d’être soignés, de se reposer pour guérir. Partout où les préfectures et agences régionales de santé estiment que la réquisition demeure nécessaire au-delà du 11 mai 2020, les établissements doivent demeurer fermés pour que la politique nationale de santé face au Covid19 ne soit pas fragilisée. Si ces conditions n’étaient pas remplies, les risques encourus par les élèves, les personnels et la population devront conduire à différer l’ouverture des écoles et des établissements scolaires prévue à partir du 11 mai.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de nos salutations respectueuses.
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Reprise le 11 mai : les élèves de la voie pro en première ligne !


 

Reprise le 11 mai :
les élèves de la voie pro en première ligne !

 En pleine crise sanitaire, le ministre Blanquer s’aperçoit enfin des problèmes sociaux des élèves dans la voie pro !
Après le discours de Macron, c’est au tour de JM Blanquer de prôner la reprise des cours à la sortie du déconfinement annoncée pour le 11 mai en insistant sur l’urgence sociale de cette mesure.
Son but, dit‐il, est de ramener à l’école, les élèves décrocheur∙euses dont le plus grand nombre est aujourd’hui scolarisé en LP.
Oui, les élèves de la voie pro représentent un tiers des lycéen·nes de notre pays, oui ces élèves sont plus que les autres confronté∙es à des problèmes sociaux, économiques et familiaux et sont aujourd’hui parmi les plus décrocheur∙euses !
La crise du COVID‐19 aura donné un coup de projecteur à ces difficultés : il s’agit de poser des actes qui permettront d’y remédier réellement au‐delà de la pandémie.
Donner plus à ceux et celles qui ont le moins est l’une des revendications que la CGT Éduc’action martèle depuis des années, en particulier dans la voie professionnelle.
Or, les réformes successives mises en place depuis des décennies ont enlevé toujours plus de moyens, toujours plus d’heures d’enseignement et ainsi favorisé le tri et la sélection parmi ces élèves, ne leur laissant souvent que très peu de perspectives pour un avenir meilleur ! Le ministre n’a‐t‐il pas, en pleine crise sanitaire, poursuivi la déconstruction de cette voie pourtant vouée à « l’excellence » selon ses dires, en supprimant le BEP, en poursuivant la mise en place de sa réforme contestée par une majorité de personnels ?
À l’évidence, la fragilité sociale de nos élèves, dont semble s’émouvoir notre gouvernement, n’est qu’un prétexte pour permettre aux parents de retourner au travail et ainsi relancer l’économie à la demande du MEDEF.
Il ne peut y avoir de reprise sans que les conditions sanitaires soient sécurisées pour éviter la propagation du virus, celui‐ci ne fait pas de distinction et rien ne justifie que les personnels et les élèves de LP soient une fois encore les premier·ières à essuyer les plâtres de l’inconséquence de notre gouvernement !
La CGT Éduc’action sera aux côtés des personnels et des élèves pour exiger que toutes les garanties leur soient données pour cette reprise et qu’à défaut elle s’opposera à cette reprise !
Ce n’est pas seulement les ramener à l’école qui permettra de remédier à leurs difficultés. C’est en acceptant enfin de prendre réellement la mesure de ces difficultés, c’est en amorçant un tournant radical dans la politique éducative, en entendant enfin les revendications que portent celles et ceux qui côtoient ces élèves depuis de longues années, que ces difficultés pourront trouver une solution !

Réouverture des écoles : rien n’est prêt pour éviter une seconde vague potentielle de l'épidémie




Réouverture des écoles :
rien n’est prêt pour éviter une seconde vague potentielle de l'épidémie

Les annonces faites par Emmanuel Macron, sur la réouverture progressive des écoles et établissements scolaires à partir du 11 mai suscitent l’inquiétude et l’incompréhension des personnels, des élèves et de leur famille.
Si le discours sur les inégalités scolaires qui se creusent est juste, il ne peut pas servir d’alibi à une décision prise, avant tout, pour répondre aux pressions du patronat. Rappelons que la politique sociale et éducative menée par le président n’a fait que les renforcer depuis 3 ans. Pour l’heure, nous ne pouvons que constater les risques que ferait courir à toute la population l’ouverture des écoles et des établissements scolaires dès le 11 mai.
D’ailleurs, en prolongeant au-delà de cette date la fermeture des cafés, restaurants, lieux de culture, le président de la République prend acte d’une situation de danger pour la population, nécessitant la plus grande vigilance et le maintien des mesures barrières, seules capables de contenir la propagation de l’épidémie pour l’instant.
C’est dans ce contexte que la CGT Éduc’action a rencontré le ministre de l’Éducation le jeudi 16 avril et lui a demandé de communiquer les mesures sanitaires prévues par le gouvernement pour accompagner l’ouverture des écoles et des établissements scolaires.
Elle n’a obtenu aucune réponse précise, et personne ne sait :
  • si le gouvernement sera capable de mettre en place une politique massive de tests (préconisation du président du conseil scientifique et de l’OMS…) pour les personnels et les élèves, réputé·es fréquemment asymptomatiques ;
  • si les collectivités territoriales seront en capacité d’assurer tous les jours la désinfection des écoles, services et établissements scolaires, dans le respect de la santé de leurs agentes ;
  • si la fourniture des matériels de protection (gel hydroalcoolique, gants et masques de santé…) sera en quantité suffisante pour les agent·es et les élèves ;
  • s’il est possible de garantir la diminution des effectifs par classe, pour permettre la distanciation sociale pour l’ensemble des niveaux et pour tous les lieux fréquentés par les élèves et les personnels ;
  • s’il sera possible de prendre en compte (autorisation spéciale d’absence) les situations et les personnels pour lesquels cette distanciation n’est pas possible (AESH, professeur·es documentalistes…).
Personne ne croit que ces conditions pourront être remplies. De même, la sécurité sanitaire de l’ensemble des salarié·es appelé·es à reprendre le travail n’est pas assurée.
La réouverture des écoles et établissements permettrait le « brassage » de plus de 12 millions d’élèves en contact avec leurs parents (parfois à risque) et les personnels, multipliant les possibilités de propagation du virus.
Pour l’heure, aucun consensus scientifique ne permet d’assurer que cela ne conduirait pas à une seconde vague rapide de l’épidémie, alors que les services de réanimation sont toujours saturés et les soignant·es épuisé·es.
C’est pourquoi la CGT Éduc’action demande au gouvernement de renoncer à toute ouverture des établissements scolaires le 11 mai.
Montreuil, le 17 avril 2020

mardi 14 avril 2020

Communiqué de presse : réouverture des écoles et des établissements scolaires


Réouverture des écoles et établissements scolaires le 11 mai :
une décision très hasardeuse.

En annonçant, le lundi 13 avril, la réouverture « progressive » des écoles et des établissements scolaires à partir du 11 mai prochain, le président de la République a suscité plus d’interrogations et de craintes que d’apaisement chez les personnels de l’Éducation nationale, les élèves, les parents, mais aussi parmi les collectivités territoriales et les administrations chargées de mettre en application cette décision.
Pour gagner ce pari, le président Macron promet des aménagements et des organisations spatiales spéciales dans les lieux d’enseignement afin que les risques de transmission soient limités entre les élèves et entre les élèves et les adultes
La CGT Éduc’action est très dubitative face à ces premières annonces qui semblent encore peu concrètes et très éloignées des capacités de l’État à tout faire pour assurer cette reprise dans des conditions sanitaires raisonnables.  
Comment imaginer que l’Éducation nationale et les collectivités territoriales seront en capacité d’avoir d’ici un mois à disposition des stocks suffisants de matériel de protection et de tests pour équiper les établissements et garantir la santé de tou·tes alors même que les besoins actuels ne sont ni garantis, ni couverts dans les centres hospitaliers, les EHPAD ou pour toute autre profession travaillant encore actuellement ? Comment imaginer que les équipes pédagogiques seront en capacité d’aménager des espaces d’étude alors même que les classes sont déjà trop petites ou surchargées ? Comment imaginer que des élèves après deux mois de confinement, seront en capacité de respecter de façon maximale les mesures de distanciation sociale ?
La CGT Éduc’action estime que cette décision est pour l’heure incompréhensible comment, en effet, expliquer que les cafés ou les restaurants doivent demeurer clos et permettre en même temps aux élèves de se réunir massivement alors qu’ils·elles sont décrit·es comme potentiellement vecteurs asymptomatiques du virus — ce qui avait amené à la fermeture des écoles ?
Comment demander aux personnes à risque de rester confinées tout en envoyant leurs enfants à l’École ?
Sous couvert d’égalité et avec la volonté de faire « retrouver le chemin de l’École » aux enfants des milieux les plus défavorisés, le président de la République souhaite surtout et avant tout relancer l’économie en « libérant » les parents de leurs enfants afin qu’ils·elles retournent travailler comme le souhaite le patronat.
La CGT Éduc’action condamne cette vision de l’École comme simple lieu de garderie.
Dans ces conditions, la CGT Éduc’action attend du ministre que soit précisé le « retour progressif » (quelles régions, quelles classes, quels personnels par exemple ?), que soient garanties les mesures matérielles de cette réouverture (protections, tests…), mais aussi les droits des salarié·es (autorisations spéciales d’absence, droit de retrait…).
Le ministre sera d’ailleurs jugé sur sa capacité à ne pas mettre les personnels et les élèves en danger.
La CGT Éduc’action exigera des réponses avant d’envisager une reprise dans des conditions de sécurité sanitaire satisfaisantes, par exemple sur : les tests (du virus et de l’immunité) généralisés pour élèves et adultes, des effectifs permettant de maintenir partout plus d’un mètre de distance entre chacun·e (en classe, dans la cour, les transports…), des masques renouvelés toutes les 4 h, du savon et du gel, des sanitaires propres, les objectifs pédagogiques de la reprise…
Si les réponses ne sont pas apportées, la CGT Éduc’action s’opposera à toute reprise prématurée et nous considérons que les personnels seraient fondés à appliquer leur droit de retrait.
Montreuil, le 14 avril 2020

lundi 13 avril 2020

Communiqué de presse : suppression du BEP

La suppression du BEP n’est pas une urgence !

Dans cette situation de crise inédite que traverse la France, depuis la fermeture des établissements et la mise en place du confinement, les personnels de l’Éducation nationale montrent leur engagement au quotidien pour maintenir un lien avec les élèves et les familles afin de ne pas les perdre.
Ils s’appliquent aussi à mettre en oeuvre la pseudo « continuité pédagogique » qui est particulièrement ardue dans les lycées professionnels où elle relève davantage de l’utopie tant les préoccupations des élèves sont, à l’heure du confinement, bien plus centrées sur leurs conditions de vie, bien avant celle de la poursuite de leur scolarité.
La CGT Éduc’action estime que cette crise démontre les inégalités face à l’éducation et particulièrement pour les élèves de la voie professionnelle. Alors que la crise sanitaire actuelle et celle économique à venir démontrent les effets néfastes de la politique néolibérale suivie depuis des décennies, l’urgence devrait être à une rupture avec un modèle qui a largement contribué à ces catastrophes sanitaire et économique.
Malgré tout, le ministère maintient le cap et s’apprête donc à publier le décret concernant la suppression du BEP, la fin du diplôme intermédiaire et son remplacement par une attestation. Ce passage en force est inacceptable. En effet, où est l’urgence lorsque l’échéance de la disparition du BEP en tant que diplôme inscrit au RNCP est fixée par la loi au 1er janvier 2024 ? Ce diplôme de niveau 3 représentait une véritable qualification avec une réelle reconnaissance dans le monde du travail. Il permettait de rassurer et valoriser les élèves les plus vulnérables, ceux·celles-là même qui sont particulièrement touché·es lors de cette période de confinement.
De même il poursuit la mise en place de la seconde vague des familles de métiers alors qu’aucun bilan sérieux n’a été fait de la précédente. La CGT Éduc’action considère que les effets d’une telle réforme ne se mesurent pas sur une seule année. Elle s’interroge sur l’avenir des élèves de première bac pro qui auront fait des choix de spécialité par défaut en raison de leur manque de mobilité ou de moyens financiers pour assurer une scolarité en internat.
Pour la CGT Éduc’action, l’expérience actuelle souligne notre vulnérabilité et devrait pour le moins interroger, sinon modifier, les valeurs sur lesquelles repose l’ensemble des politiques mises en oeuvre. Cela vaut en particulier pour l’Éducation qui devrait entendre la nécessité d’une remise à plat de notre système afin de donner plus à ceux·celles qui ont le moins dans le but de les réconcilier avec l’École et les savoirs en leur ouvrant la perspective d’un avenir réussi.
Tout comme les réformes du Lycée, du Bac voire de l’Enseignement supérieur avec ParcourSup, celle de la voie professionnelle accentue le tri et les inégalités.
La CGT Éduc’action reste opposée à cette réforme : les mesures mises en oeuvre ne permettront pas d’atteindre une meilleure insertion ou une poursuite d’études réussie et encore moins l’excellence. Les récents événements nous confortent dans cette position !
Montreuil, le 10 avril 2020


Télétravail : Enquête conditions de travail et 4p CGT Éduc'action

 Enquête conditions de travail
Elle ne prendra que 4 ou 5 minutes et nous permettra, en fonction des résultats, d'alerter le ministère sur certains aspects.
Merci de votre contribution.

L'Éducation nationale à l'épreuve du télétravail

Depuis plusieurs semaines, la France fait face à une situation exceptionnelle causée par la pandémie du Coronavirus.
Si le gouvernement feint de maitriser la situation, il ne contrôle pas grand-chose en réalité et tente de faire bonne figure. Surtout, en proposant de voter une loi d’urgence sanitaire, il s’attaque au code du travail et impose une nouvelle régression aux salarié·es. .../...

Pour la CGT, cette crise sanitaire d’ampleur est, de toute évidence, aggravée par les politiques de casse du service public menées depuis des années par les gouvernements successifs. L’Hôpital paie aujourd’hui un lourd tribut. .../...

Et dans l’Éducation nationale…
Dans notre secteur, les tergiversations du ministre ont plongé les personnels dans un profond désarroi laissant les hiérarchies intermédiaires émettre, parfois, des injonctions dangereuses et contradictoires. .../...

Classes virtuelles : La CGT Éduc'action interpelle le Ministre Blanquer

Montreuil, le 10 avril 2020
Monsieur Jean-Michel BLANQUER
Ministre de l’Éducation nationale

Monsieur le Ministre,
Depuis le début de la période de confinement, nous avons été interpellés par de nombreux·euses collègues de différentes académies qui ont vu leurs classes virtuelles être infiltrées et ce, via des plateformes recommandées par l’Éducation nationale.
Ces infiltrations s’illustrent de différentes manières : musique pendant le cours, insultes ou obscénités proférées, bruits intempestifs. Ces cours infiltrés sont parfois filmés et les vidéos sont alors postées sur les réseaux sociaux en dehors de tout respect de l’anonymat, certaines vidéos laissant apparaitre le nom des collègues.
Suite à différentes plaintes déposées, certaines vidéos ont été retirées mais la plupart d’entre elles demeurent et le phénomène prend de l’ampleur.
Quoi que nous pensions de l’utilité pédagogique réelle de ce mode d’enseignement à distance, Il est inadmissible que des élèves, qui s’y investissent fortement, soient géné·es ainsi dans leur cours virtuel, que des collègues soient tourné·es en ridicule dans des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux. C’est une atteinte pure et simple à leur dignité, en particulier pour les enseignantes qui semblent particulièrement visées par les insultes à caractère sexiste.
Dans cette période où le maintien d’un lien avec les apprentissages demande un effort à toutes et tous, il n’est pas normal de subir ce genre d’attaque voire de préjudice moral.
Le maintien de ce lien avec l’apprentissage, que vous mettez en avant sous le vocable de continuité pédagogique – formulation que nous ne partageons pas comme vous le savez - doit pouvoir se dérouler dans des conditions optimales et assurer aux enseignants et enseignantes une protection totale, alors qu’ils·elles sont le plus souvent dans une démarche volontaire.
Par conséquent, nous vous demandons, Monsieur le ministre, de bien vouloir réagir au plus vite et d’apporter une solution qui permettra, ainsi, aux agent·es d’exercer leur métier dans le respect de leur intégrité.
Plus globalement, l’enseignement à distance adossée à la fracture numérique renforce considérablement les inégalités sociales et, à travers ce genre d’incidents, prouve encore davantage ses limites. Pour notre organisation, l’expérience généralisée de cet enseignement à distance de masse que nous impose cette crise sanitaire démontre qu’il ne peut représenter l’avenir dans l’Éducation nationale.
Il met enfin en lumière, notamment à travers l’objet de ce courrier, les problèmes de sécurité informatique que pose l’utilisation de plus en plus intensive du numérique dans la pratique quotidienne de votre ministère. La CGT Éduc’action alertait déjà vos prédécesseurs sur ce sujet et nous espérons que la crise actuelle permettra enfin d’engager une réflexion avec les organisations syndicales et les personnels sur cette problématique.
En restant à votre disposition pour tout échange et dans l’attente de votre réponse, soyez assuré, Monsieur le Ministre, de notre attachement au service public d’éducation.

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AESH et télétravail : Des exigences surréalistes !



AESH et télétravail :

Des exigences surréalistes !
Alors que la situation exceptionnelle de confinement que traverse la France a engendré la fermeture des écoles et la mise en place du télétravail, les AESH (Accompagnant·es d’élèves en Situation de Handicap) se retrouvent dans des difficultés majeures pour assurer la « continuité pédagogique » des élèves en situation de handicap, exigée par le ministère. 
Pour rappel, lors de l’installation du confinement, des AESH ont essuyé les premières dérives en devant se rendre dans leurs établissements pour faire du ménage ou désinfecter les locaux.
Le télétravail mis en place de manière chaotique, au vu de l’urgence de la situation, a permis de mettre en lumière les failles de l’Éducation nationale, notamment en ce qui concerne les AESH :
Réclamé et notifié dans la circulaire 2019-90, l’accès aux différents logiciels (Pronote, ENT…) n’est pourtant toujours pas de rigueur pour ce personnel. Or, ces outils s’avèrent indispensables pour le télétravail demandé, l’accès aux devoirs et la communication avec l’équipe pédagogique. Ces personnels ne possèdent pas toujours d’outils informatiques ou n’a pas les moyens d’avoir une box, un forfait téléphonique internet ou illimité en appels. Il leur est alors impossible de communiquer avec leurs élèves surtout si ces dernier·ières n’ont pas non plus les outils et forfaits nécessaires.
La CGT Éduc’action rappelle que le télétravail renforce les inégalités sociales.
Certains établissements partent du principe que les AESH connaissent les logiciels (Excel, Zoom…) et sont en capacité de les utiliser et d’expliquer leur fonctionnement aux élèves. Malgré les revendications permanentes des AESH pour avoir des formations, il leur est toujours demandé d’avoir des compétences multiples et variées (capacité à suivre toutes les matières, à faire face à toutes les formes de handicap…) et maintenant une maîtrise informatique, tout ça sans formation et avec leur petit salaire !
La CGT Éduc’action exige une réelle formation continue et qualifiante pour ce personnel avec un salaire en conséquence.
Nombre d’élèves ne peuvent pas être aidé·es par l’outil numérique, en raison de leur forme de handicap. Il est compliqué pour l’AESH de reformuler des consignes qu’il·elle a l’habitude d’expliquer par des schémas, des explications écrites ou, pour les plus jeunes, par des outils pédagogiques non numérisés…
La CGT Éduc’action rappelle que l’outil numérique n’est pas adapté à tou·tes les élèves handicapé·es.
La CGT Éduc’action exige une véritable écoute et prise en compte des besoins liés au travail des AESH.
La CGT Éduc’action rappelle qu’on ne peut demander à un personnel un travail sans lui fournir les outils et formations indispensables à sa fonction.
Enfin, des établissements demandent aux AESH de rester en lien avec leurs élèves pendant les vacances pour l’aide aux devoirs ou mettent une pression si l’élève s’avère injoignable.
La CGT Éduc’action rappelle que le temps des vacances doit être respecté.
Encore une fois, les abus se multiplient envers ce personnel précaire en exigeant des missions qui ne sont pas les siennes et des mesures contradictoires. Le télétravail n’est pas adapté ni aux AESH ni aux élèves en situation de handicap.
Il est temps que le ministère prenne réellement en compte la difficulté d’une école inclusive et donne les moyens financiers pour payer correctement et former les AESH avec un statut de fonctionnaire pour permettre le suivi de l’ensemble des élèves qui en ont besoin. 
Montreuil, le 10 avril 2020

ATSS / Covid-19 : Fiche pratiques CGT UFSE + Vadémécum Ministériel

Personnels administratifs

Quels sont les droits et vos obligations pendant cette période ?: télétravail , ASA,droit de retrait,congés pendant la période durant l'état d'urgence sanitaire.

Congés et autorisations d'absences

  • Quels sont les textes réglementaires en matière de congés et autorisations d’absence ?
  • Un chef de service peut-il refuser à un agent de poser des congés annuels durant cette période de pandémie ?
  • Si je suis en ASA pendant la période de confinement, est-ce que mon employeur peut m’imposer de prendre des congés annuels ou des RTT ?
  • Est-ce que des jours de congés peuvent être imposés par un chef de service ?
  • Est-ce que je peux transformer mes congés annuels en ASA ?
  • Est-ce que je peux annuler des congés posés pendant la période de confinement ?
  • Est-ce que je garde mes jours de RTT si je suis placé en ASA ?
  • Est-ce que je peux perdre des droits à congés annuels pendant cette période de confinement si je ne suis pas à mon poste de travail habituel ?
  • Autorisation spéciale d’absence, congé maladie ordinaire, garde d’enfants…
  • Confinement et télétravail
  • Agents contractuels

Réponses et renseignements sur le site UFSE :
https://covid.cgtfonctionpublique.fr/


Est-ce que des jours de congés peuvent être imposés par un chef de service ?

La DGAFP précise que le chef de service ou l’autorité territoriale peut, à la fois, modifier des congés posés et imposer des dates pour des motifs tirés de l’intérêt du service.
En effet, l’employeur public peut déjà imposer des périodes de congés dans certains secteurs (cf. les établissements d’enseignement et diverses jurisprudences) et pour les jours de RTT le Conseil d’État a déjà jugé la légalité de jours imposés.
L’article 11 de la loi d’urgence n° 2020-290, pour faire face à l’épidémie de covid-19, prévoit de prendre par ordonnance toutes mesures pouvant entrer en vigueur si nécessaire à compter du 12 mars, notamment en matière de droit du travail, de droit de la sécurité sociale et de droit de la fonction publique (art.11 – I – b).
L’Ordonnance n°2020-323 du 25 mars 2020 portant mesures d’urgence en matière de congés payés, de durée du travail et de jours de repos pour le secteur privé a été publiée.
Pour la Fonction publique, le secrétaire d’Etat a annoncé qu’une note était en cours s’agissant de la mise en œuvre des mesures ayant pour objet « de permettre à tout employeur d’imposer ou de modifier unilatéralement les dates des jours de réduction du temps de travail, des jours de repos prévus par les conventions de forfait et des jours de repos affectés sur le compte épargne temps du salarié, en dérogeant aux délais de prévenance et aux modalités d’utilisation définis … par le code du travail, par les conventions et accords collectifs ainsi que par le statut général de la fonction publique. »

 
Vous trouverez ci-après le Vade-mecum du ministère , si vous avez des questions, n'hésitez à solliciter les syndicats CGT EDUC'ACTION de votre département ou académie.

Communiqué de presse : 1er Degré - Moyens supplémentaire


 Dotations supplémentaires dans le premier degré :

pas une bonne nouvelle pour tout le monde.

Alors que dans toutes les académies, les opérations de préparation des cartes scolaires sont en cours, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé le 27 mars dernier que les dotations globales seraient revues en ces temps de crise sanitaire. En effet, il a indiqué qu’il n’y aurait pas de fermeture de classe sans accord des municipalités dans les communes de moins de 5000 habitant·es et que l’équilibre ouvertures-fermetures serait « finement analysé » en milieu urbain.
Ces annonces se sont traduites cette semaine par une dotation supplémentaire de 1248 postes dans le premier degré qui s’ajoutent aux 440 postes initialement prévus. Pour la CGT Éduc’action, cette décision politique confirme que le gouvernement et le ministère n’avaient pas pris conscience de l’ampleur des besoins dans les départements pour éviter une rentrée catastrophique. Cependant, pour notre organisation, cette nouvelle dotation, qui va permettre à certaines zones de respirer, reste insuffisante pour couvrir tous les besoins ou répondre aux priorités annoncées (dédoublements en éducation prioritaire et limitation à 24 élèves en GS, CP et CE1…).
Surtout, la CGT Éduc’action s’inquiète des conditions d’attribution de ces nouveaux moyens et des critères retenus par le ministre. Il semble en effet que cette dotation supplémentaire ne se fasse qu’au bénéfice exclusif des zones rurales et au détriment des zones urbaines, principalement celles en éducation prioritaire. Les chiffres donnés par le MEN indiquent clairement ce choix puisque les académies fortement urbanisées comme celles de Lille, de Versailles ou de Créteil sont lésées. Pour nous, il y a un exemple frappant dans cette dernière académie puisque seule la Seine-et-Marne (département le plus rural de l’académie) bénéficie de la rallonge budgétaire. Nous sommes également très inquiét·es quant au devenir des RASED (eux-aussi principalement en zones urbaines) qui semblent être une nouvelle fois les victimes du ministère et de ses choix de ventilation.
Avec cette nouvelle dotation, le ministre Blanquer acte sans attendre et sans concertation, les propositions issues du rapport Mathiot-Azéma qui visent à exploser le cadre actuel de l’éducation prioritaire et à introduire la notion de ruralité comme une nouvelle priorité. La CGT Éduc’action estime qu’il s’agit d’un coup de force dans une période sanitaire très difficile, mais également dans une période politique particulière où le renouvellement des municipalités n’a pu se faire correctement. Nous dénonçons cette mise à mort de l’éducation prioritaire alors que la période de confinement génère une explosion des inégalités sociales et territoriales, comme le rappellent le décrochage d’une partie des élèves issu·es des classes populaires de la pseudo-continuité pédagogique mais aussi, plus dramatiquement, la surmortalité liée au coronavirus dans le 93.
La CGT Éduc’action exige au contraire des moyens en forte hausse pour l’éducation prioritaire, à l’école, au collège et en lycée.
La CGT Éduc’action note qu’en période de crise majeure, le gouvernement est en capacité de trouver des moyens supplémentaires pour augmenter les dotations globales. Elle demande donc que cet effort budgétaire soit étendu à l’ensemble des métiers de l’Éducation nationale. En effet, il y a urgence à ce que des postes supplémentaires soient ouverts dès la rentrée 2020 dans tout le second degré (enseignant·es, CPE, Aed), mais également chez les personnels techniques, administratifs et sociaux, ainsi que chez les AESH. Pour la CGT Éduc’action, c’est avant tout de moyens humains dont a besoin l’Éducation nationale.
Montreuil, le 08 avril 2020

Réforme INSPE : Communiqué interfédéral



 
En raison de la situation d’ “état d’urgence sanitaire”, le Président de la République et le gouvernement ont annoncé la suspension des “réformes” en cours, sans toutefois entrer dans le détail. Aussi, nous demandons solennellement aux deux Ministres de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur d'annoncer publiquement la suspension de la “réforme” de la Formation des enseignants ainsi que de l'ensemble des procédures afférentes pour permettre de nouvelles négociations.
Nous avons déjà à plusieurs reprises alerté sur la précipitation et l’impréparation de cette “réforme”. Dans les conditions d’aujourd’hui, il est complètement irréaliste de croire qu’elle pourrait être mise en oeuvre à la rentrée de septembre 2020, compte tenu également de la situation de confinement, dont le terme demeure encore indéterminé. Dans le même ordre d'idée, puisque les textes prévoient que tout changement de concours de recrutement enseignant fasse l'objet de publication de textes deux années auparavant, il faut donc maintenir le format actuel des concours pour 2022.
La situation de crise sanitaire est très difficile à vivre pour les formateurs-trices, les professeur·es stagiaires, les tuteurs et tutrices et les étudiant·es qui destinent aux métiers du professorat et de l’éducation. Pour ne pas ajouter des difficultés, ni ouvrir une crise supplémentaire dans la crise actuelle, la suspension de la “réforme” doit être
annoncée immédiatement.
Signataires : SNASUB-FSU, SNEP-FSU, SNES-FSU, SNESUP-FSU, SNUEP-FSU, SNUIPP-FSU, SNPTES, SGEN-CFDT, CGT Educ'action, FERC CGT, FERC Sup CGT, Sud éducation, SUP'Recherche-UNSA

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Communiqué de presse : EXAMENS du 03/04/2020



Examens et confinement : le choix ministériel de l’inégalité sociale

Alors que le Premier ministre avait annoncé la veille la philosophie globale des futurs aménagements des épreuves des baccalauréats et du Diplôme National du Brevet, il revenait à JM Blanquer d’annoncer ce vendredi 3 avril les mesures précises d’application. Sans surprise pour la CGT Educ’action, le ministre a annoncé la prise en compte totale du contrôle continu pour la validation de ces examens, quels que soient les conditions et le calendrier de reprise éventuels des cours.
Pour la CGT Éduc’action, il y a, comme depuis le début de la crise sanitaire, beaucoup de contradictions dans les décisions et déclarations du ministre. Pour notre organisation, soit un retour en classe le 4 mai est possible auquel cas il était encore faisable et souhaitable de maintenir des épreuves aménagées (sujets au choix et/ou une limitation des programmes concernés par les épreuves), soit la situation sanitaire ne permettait pas la tenue d’épreuves écrites, auquel cas il était envisageable de réfléchir à des épreuves orales, comme cela s’est passé en 1968. Il est à noter d’ailleurs, que l’oral anticipé de français en première générale et technologique est bien maintenu !
La CGT Éduc’action regrette que de telles solutions n’aient pas été retenues par le ministre et le gouvernement et qu’ils aient préféré balayer ces hypothèses au seul profit du contrôle continu. C’est ainsi la validation du souhait auquel aspire le ministre depuis si longtemps et déjà matérialisé par l’instauration des E3C.
Pour la CGT Éduc’action, cette option n’est pas acceptable car elle estime que le contrôle continu n’est pas équitable. En effet, beaucoup d’élèves rencontrent un début d’année compliqué et améliorent leurs résultats progressivement. Dans de nombreux cas, les élèves obtiennent même leur examen grâce à d’intenses révisions alors même que leurs notes tout au long de l’année ne leur auraient pas permis de l’obtenir.
Pour notre organisation, valider un diplôme par contrôle continu instaurerait de fait des diplômes locaux au détriment d’un cadre national. Surtout, il sanctionnerait toutes les inégalités rencontrées par les élèves (territoriales, sociales et scolaires). Il est donc étonnant qu’un tel cadre soit retenu alors que le ministre reconnait lui-même l’aggravation de ces inégalités scolaires avec le confinement (tout en précisant que les élèves de premières générales et technologiques doivent préparer les textes de français pour l’oral durant ce même confinement !).
Oui, notre système scolaire est inégalitaire et le contrôle continu en est une preuve flagrante. Non, la tenue d’un jury ne permettra pas de compenser ces inégalités. C’est d’autant plus vrai si, comme le ministre l’a largement répété dans son intervention, l’assiduité et la motivation étaient des éléments centraux dans l’étude des dossiers. C’est oublier que les problèmes d’assiduité se rencontrent en priorité chez les élèves issu·es des classes populaires, celles et ceux-là même qui sont les plus coupé·es de la soi-disant « continuité pédagogique » en confinement. Que dire enfin de la volonté du ministre de prendre en compte ces facteurs si les cours ne devaient pas reprendre avant juillet, et que les jurys étaient amenés à compenser l’absence de notes au troisième trimestre ?
Comme pour la remise en cause du droit du travail avec l’instauration de l’État d’urgence sanitaire, le gouvernement fait le choix de l’inégalité sociale pour les examens. Pour la CGT Éduc’action, cette décision n’est pas acceptable.
Montreuil, le 03 avril 2020

Courrier intersyndical au Ministre Blanquer



 

Paris le 2 avril 2020
Monsieur le Ministre,
Alors que les vacances de printemps démarreront ce samedi dans la zone C, vous avez annoncé la mise en place, pendant cette période, d'un programme de soutien scolaire divisant ainsi les élèves en deux catégories, celles et ceux qui auraient besoin de se reposer et celles et ceux qui auraient besoin de remédiation.
Tous les élèves, parents d’élèves et personnels ont droit aux vacances et en ont besoin. Les parents d’élèves demandent à ce que s’arrête la pression qui s’exerce sur eux et leurs enfants.
Continuer à marteler qu’il faut faire de la remise à niveau à distance pour certains élèves, c’est entretenir l’idée que l’objectif reste d’avancer vers l’acquisition de nouvelles notions sans qu’il n’y ait de freins importants voire insurmontables par certains. Des élèves ont des difficultés qui ne peuvent être dépassées que par un accompagnement spécifique et en présentiel sur du long terme, d’autres n’ont pas les conditions matérielles et enfin des familles sont plongées dans les plus grandes difficultés pour soutenir leurs enfants. Certaines ne le peuvent pas par manque de connaissances, de matériel, d’espace ou de disponibilité. Ce faisant, vous demandez aux parents d’endosser un rôle qui n’est pas le leur. Face à l’ampleur de la tâche, se développent culpabilité parentale, stress, situations conflictuelles provoquant au mieux renoncement au pire des violences verbales ou physiques. 
L’heure est à prendre soin de sa santé sans ajouter de la culpabilité, c’est pourquoi les exigences ministérielles doivent être réorientées. Il faut cesser de tenir médiatiquement et dans les instructions transmises un discours de continuité pédagogique qui induit l’idée de progressions, d’assimilation de notions nouvelles.
Les inégalités existent, le confinement, hélas, n’efface pas ces réalités mais les révèle plus cruellement encore et les exacerbe. Il convient de ne pas les creuser davantage. Il s’agit avant tout de maintenir le lien avec les élèves et les familles pour les rassurer et les accompagner, dans le respect du droit à la déconnexion de tous et des statuts des personnels. Il convient aussi de faciliter pour tous la reprise quel que soit le moment où elle aura lieu.
Vouloir à tout prix enseigner de nouvelles notions durant la période de confinement va inévitablement aggraver les inégalités scolaires, entre les élèves qui auront été dans des conditions matérielles propices aux apprentissages et les autres. Dans ce sens, il ne doit pas y avoir de prise en compte d’évaluations qui auraient eu lieu pendant la période de confinement, ni au retour de celle-ci sur ce qui aurait été étudié dans cette période.
S’il est nécessaire de se poser ensemble la question de l’après, il faut cesser sur le temps présent de multiplier les messages. Il faut au contraire avoir une parole claire et rassurante : si le lien éducatif a été maintenu avec les élèves dans la période de confinement, le fonctionnement normal de l'école s'est arrêté le 13 mars et à la reprise, tous les éléments de programme seront repris en tenant compte de ce temps suspendu : c’est cela qui constituera la continuité des apprentissages due à tous les élèves.
Il est donc nécessaire que vous affirmiez clairement aux enseignant-es comme aux familles, que les vacances scolaires doivent être un temps de repos et de coupure. Faisons confiance aux équipes pour maintenir le lien éducatif avec leurs élèves et les familles.
C’est ce message que nos organisations portent ensemble aujourd’hui.
C’est ce message que nous vous demandons d’adresser rapidement à l’ensemble de la communauté éducative. 
Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de nos salutations respectueuses.

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Plus jamais ça ! Construisons ensemble le Jour d’Après

Ensemble, préparons le Jour d’Après, avec un même mot d’ordre : « plus jamais ça ! ».
Avec les organisations signataires*, nous appelons chaque citoyen-ne-s – vous ! - à faire entendre sa voix pour défendre des mesures sociales, environnementales et féministes et construire, ensemble, le monde d’après.
La crise sanitaire actuelle a mis le monde à l’arrêt tout en le précipitant dans l’urgence, celle de sauver des vies. Celle, aussi, de repenser et reconstruire un système qui, la preuve vient d’en être dramatiquement donnée, ne mène qu’à l’impasse.

Une impasse sanitaire, mais aussi sociale et climatique, pour laquelle nous sonnons l’alarme depuis des années.  


Aujourd’hui, une opportunité historique nous est donnée :
  • Celle d’une remise à plat d’un système injuste, climaticide et sexiste.
  • Celle de réaliser les changements politiques nécessaires, les plus importants de ces dernières décennies.
  • Celle d’un progrès collectif, jamais réalisé depuis des générations, pour un monde juste et durable.
  • Celle de construire un monde « d’après » qui profite à toutes et tous et non plus à une minorité privilégiée, et préserve notre avenir et celui de la planète. 
Dans ses dernières déclarations, Emmanuel Macron a appelé à des « décisions de rupture » et à placer « des services publics en dehors des lois du marché ».

Au-delà de grands discours, l’heure est aux actes. 


En tant que citoyen-ne-s, nous avons toutes et tous le pouvoir de nous faire entendre pour prendre part à ces décisions qui impacteront durablement nos vies et celles des générations futures. Aujourd’hui, ensemble, défendons les mesures sociales, écologiques, féministes, qui s’imposent.

Défendons ensemble des mesures urgentes et de long terme pour la justice sociale et climatique


Tirons les leçons de la crise actuelle et pallions aux dysfonctionnements générés par les politiques menées depuis des années.
La protection et la promotion des services publics doit être une priorité, dès aujourd’hui et pour demain. Ils sont les garants de notre santé, de notre éducation, de notre avenir. Ils sont les meilleures armes face à des inégalités croissantes et les garants du respect des droits fondamentaux. Les protéger, c’est investir dedans. C’est aussi revaloriser les personnes qui y travaillent et leur donner les moyens d’agir.
La crise sanitaire actuelle est une loupe grossissante d’inégalités criantes.
Nous ne pourrons accepter que les choix politiques qui seront faits viennent les accentuer. Ils devront au contraire les réduire, en priorité pour les femmes, aujourd’hui en première ligne de la crise, et pour les plus vulnérables, en France et dans le monde.

Enfin, nous voyons aujourd’hui toute la violence humaine et sociale d’une crise qui a pris nos sociétés de cours. Ne faisons pas la même erreur face à la crise climatique, dont les effets se font déjà sentir fortement et qui seront encore plus dévastateurs à l’avenir.
Les choix faits pour demain ne doivent en aucun cas privilégier le court terme, et sacrifier la planète à une croissance « coûte que coûte ». Une autre voie est possible, et ensemble, nous pouvons la défendre.
Aujourd’hui, nous avons le pouvoir de construire le monde de demain, pour qu’il soit  le reflet de nos aspirations : un monde plus juste, durable et solidaire. 
Ne laissons pas les décisions se prendre sans nous et contre nous. Nous avons le pouvoir citoyen.

*Pétition à l’initiative de : Action Non-Violente COP 21, Alternatiba, Attac France, CCFD Terre Solidaire, Confédération paysanne, CGT, Convergence nationale des Services Publics, Fédération syndicale unitaire (FSU), Fondation Copernic, Greenpeace France, les Amis de la Terre France, Oxfam France, Reclaim Finance, Unef, Union syndicale Solidaires, 350.org. Pétition soutienne par : Action Aid France, Fidl, Il est encore temps, Le mouvement, MNL, Notre affaire à tous, Partager c’est sympa, SOL, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature, UNL.

La CGT demande la suspension immédiate des dividendes

En pleine pandémie, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a invité lundi 30 mars les entreprises qui recourent au chômage partiel à ne pas verser de dividendes à leurs actionnaires. Notre organisation demande la suspension immédiate du versement, par les entreprises, de dividendes, rachats d’actions et bonus aux PDG.
« J'invite toutes les entreprises qui ont accès aujourd'hui au chômage partiel, c'est-à-dire qui ont leurs salariés payés par l'État, à faire preuve de la plus grande modération en matière de versement de dividendes », a demandé Bruno Le Maire, lundi 30 mars.
Il n’est pas acceptable que l'État prenne en charge les salaires des entreprises qui versent des dividendes. Mais comment garantir que les entreprises respectent ce vœux pieux, alors que celui-ci n’a rien de coercitif ?
Dans les faits, les entreprises pourront bénéficier de certaines mesures d’urgence et, notamment, du dispositif renforcé de chômage partiel tout en continuant de verser des dividendes à leurs actionnaires.

Dividendes
Pour notre organisation, il n’est pas acceptable que l'État prenne en charge les salaires des entreprises et que celles-ci versent, quoi qu’il en coûte, des dividendes à leurs actionnaires !
« La réponse économique ne peut pas socialiser les pertes et privatiser les profits. Ce n'est pas une question de trésorerie, comme l’explique le gouvernement, c’est avant tout une question de justice, de décence, de solidarité nationale. »
« Pour les bas salaires ou les contrats précaires, perdre 16% de sa paie va poser de graves difficultés », expose notre organisation dans un communiqué, signé aussi par Solidaires, la FSU et les ONG Greenpeace, Oxfam, Les amis de la Terre et Éthique-sur-étiquettes.

Initiative unitaire

dividendes

 

Les signataires demandent la suspension immédiate du versement des dividendes, rachats d’actions et bonus aux PDG, a fortiori quand elles ont bénéficié d’aide publique, le temps que durera cette crise. Après les appels inédits de la Fédération bancaire européenne, de la Banque centrale européenne et de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, le vent est en train de tourner : la Norvège et la Suède ont ouvert la voie et l’ensemble des banques anglaises ont depuis annoncé suspendre leurs dividendes en 2020.
En France, plusieurs entreprises ont d’ores et déjà annoncé des gels et des reports - la Société générale et Natixis pour les banques, Safran, JCDecaux, Nexans, Airbus, Auchan - mais certaines passent outre les recommandations du gouvernement, comme Total qui s'apprêterait à verser 1,8 milliard d'euros de dividendes.

dividendes

Analyse de la situation par l'économie (document confédéral)

L'urgence du moment est évidemment d'ordre sanitaire. La priorité est la protection des travailleur-euses.
Cependant la crise sanitaire cache une crise économique qui va être plus brutale que 2008 à court terme, et qui révèle au grand jour la grande fragilité de nos économies à plus long terme.
Il n'y aura pas de retour à la normale après cette crise; c'est tout le système productif qu'il faut changer.
Dans ce dossier, vous trouverez l'ensemble des publications (notes, décryptage...) du pôle économie de la CGT.
Elles devraient servir, durant cette période, à vous aider à y voir plus clair en vous donnant une analyse de la situation et des propositions qui s'appuient sur nos revendications.

COVID-19 : quels sont vos droits ?

Face à la crise sanitaire liée au coronavirus, des mesures exceptionnelles ont été prises. Nous vous en rendons-compte ici.