dimanche 29 mars 2020

PEF 163


Sommaire :
p. 2 : Actualités : Quand une crise en entraîne d’autres...
p. 3 : Crise sanitaire, un marqueur historique.
p. 4 : E3C chronique d’un désastre annoncé
p. 5 : Réforme du collège : les leçons à tirer
Colloque l’obligation scolaire à 18 ans : pourquoi, comment ?
p. 6 : Direction d’école : rien ne bouge
p. 7 : Pour ne rien perdre de vos droits... formation !
p. 8 : Un questionnaire pour les stagiaires.
DI : suppression confirmée !
p. 9 : Collègues administratif·ves, sortons de l’ombre, organisons-nous !
Contre la décentralisation des services de santé scolaire
p. 10 : L’avenir des AESH : PIALs et démissions
Période de réemploi
p.11 à 14 : DOSSIER – Lutter : se réinventer
p. 15 : Réforme du lycée : burn-out pour les collègues de langues ?
p. 16 : Vidéosurveillance : «sourcillez, vous êtes filmé·e»
p. 17 : La CGT est féministe ?
Le 8 mars des grandes gagnantes.
p. 18 : Retraite et pénibilité : la régression
p. 19 : Rencontre : Patrick Désiré
p. 20 : Campagne de syndicalisation.
Congrès National de la CGT Éduc’action.
p. 21 : Ballons d’essai pour une politique de brutes
p. 22 : Nous ne battons pas en retraite !!!
p. 23 : L comme lutte

Pour que le jour d’après soit en rupture avec le désordre néolibéral (tribune unitaire)

En mettant le pilotage de nos sociétés dans les mains des forces économiques, le néolibéralisme a réduit à peau de chagrin la capacité de nos États à répondre à des crises comme celle du Covid. La crise du coronavirus qui touche toute la planète révèle les profondes carences des politiques néolibérales. Elle est une étincelle sur un baril de poudre qui était prêt à exploser. Emmanuel Macron, dans ses dernières allocutions, appelle à des « décisions de rupture » et à placer « des services […] en dehors des lois du marché ».
Nos organisations, conscientes de l’urgence sociale et écologique et donnant l’alerte depuis des années, n’attendent pas des discours mais de profonds changements de politiques, pour répondre aux besoins immédiats et se donner l’opportunité historique d’une remise à plat du système, en France et dans le monde.
Dès à présent, toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé des populations celle des personnels de la santé et des soignant·e·s parmi lesquels une grande majorité de femmes, doivent être mises en œuvre, et ceci doit largement prévaloir sur les considérations économiques. Il s’agit de pallier en urgence à la baisse continue, depuis de trop nombreuses années, des moyens alloués à tous les établissements de santé, dont les hôpitaux publics et les Ehpad. De disposer du matériel, des lits et des personnels qui manquent : réouverture de lits, revalorisation des salaires et embauche massive, mise à disposition de tenues de protection efficaces et de tests, achat du matériel nécessaire, réquisition des établissements médicaux privés et des entreprises qui peuvent produire les biens essentiels à la santé, annulation des dettes des hôpitaux pour restaurer leurs marges de manœuvre budgétaires...
Pour freiner la pandémie, le monde du travail doit être mobilisé uniquement pour la production de biens et de services répondant aux besoins essentiels de la population, les autres doivent être sans délai stoppées. La protection de la santé et de la sécurité des personnels doivent être assurées et le droit de retrait des salarié·e·s respecté.

Des mesures au nom de la justice sociale nécessaires

La réponse financière de l’État doit être d’abord orientée vers tou·te·s les salarié·e·s qui en ont besoin, quel que soit le secteur d’activité, et discutée avec les syndicats et représentant·e·s du personnel, au lieu de gonfler les salaires des dirigeant·e·s ou de servir des intérêts particuliers.
Pour éviter une très grave crise sociale qui toucherait de plein fouet chômeurs·euses et travailleurs·euses, il faut interdire tous les licenciements dans la période. Les politiques néolibérales ont affaibli considérablement les droits sociaux et le gouvernement ne doit pas profiter de cette crise pour aller encore plus loin, ainsi que le fait craindre le texte de loi d’urgence sanitaire.
Le néolibéralisme, en France et dans le monde, a approfondi les inégalités sociales et la crise du coronavirus s’abattra notamment sur les plus précaires. Selon que l’on est plus ou moins pauvre, déjà malade ou non, plus ou moins âgé, les conditions de confinement, les risques de contagion, la possibilité d’être bien soigné ne sont pas les mêmes.
Des mesures supplémentaires au nom de la justice sociale sont donc nécessaires : réquisition des logements vacants pour les sans-abris et les très mal logés, y compris les demandeurs·euses d’asile en attente de réponse, rétablissement intégral des aides au logement, moratoire sur les factures impayées d’énergie, d’eau, de téléphone et d’internet pour les plus démunis. Des moyens d’urgence doivent être débloqués pour protéger les femmes et enfants victimes de violences familiales.
Les moyens dégagés par le gouvernement pour aider les entreprises doivent être dirigés en priorité vers les entreprises réellement en difficulté et notamment les indépendants, autoentrepreneurs, TPE et PME, dont les trésoreries sont les plus faibles.
Et pour éviter que les salarié·e·s soient la variable d’ajustement, le versement des dividendes et le rachat d’actions dans les entreprises, qui ont atteint des niveaux record récemment, doivent être immédiatement suspendus et encadrés à moyen terme.
Trop peu de leçons ont été tirées de la crise économique de 2008. Des mesures fortes peuvent permettre, avant qu’il ne soit trop tard, de désarmer les marchés financiers : contrôle des capitaux et interdiction des opérations les plus spéculatives, taxe sur les transactions financières…
De même sont nécessaires un contrôle social des banques, un encadrement beaucoup plus strict de leurs pratiques ou encore une séparation de leurs activités de dépôt et d’affaires.

Des aides de la BCE conditionnées à la reconversion sociale et écologique


La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une nouvelle injection de 750 milliards d’euros sur les marchés financiers. Ce qui risque d’être à nouveau inefficace. La BCE et les banques publiques doivent prêter directement et dès à présent aux États et collectivités locales pour financer leurs déficits, en appliquant les taux d’intérêt actuels proches de zéro, ce qui limitera la spéculation sur les dettes publiques.
Celles-ci vont fortement augmenter à la suite de la «crise du coronavirus». Elles ne doivent pas être à l’origine de spéculations sur les marchés financiers et de futures politiques d’austérité budgétaire, comme ce fut le cas après 2008.
Cette crise ne peut une nouvelle fois être payée par les plus vulnérables. Une réelle remise à plat des règles fiscales internationales afin de lutter efficacement contre l’évasion fiscale est nécessaire et les plus aisés devront être mis davantage à contribution, via une fiscalité du patrimoine et des revenus, ambitieuse et progressive.
Par ces interventions massives dans l’économie, l’occasion nous est donnée de réorienter très profondément les systèmes productifs, agricoles, industriels et de services, pour les rendre plus justes socialement, en mesure de satisfaire les besoins essentiels des populations et axés sur le rétablissement des grands équilibres écologiques.
Les aides de la Banque centrale et celles aux entreprises doivent être conditionnées à leur reconversion sociale et écologique : maintien de l’emploi, réduction des écarts de salaire, mise en place d’un plan contraignant de respect des accords de Paris…
Car l’enjeu n’est pas la relance d’une économie profondément insoutenable. Il s’agit de soutenir les investissements et la création massive d’emplois dans la transition écologique et énergétique, de désinvestir des activités les plus polluantes et climaticides, d’opérer un vaste partage des richesses et de mener des politiques bien plus ambitieuses de formation et de reconversion professionnelles pour éviter que les travailleurs·euses et les populations précaires n’en fassent les frais.
De même, des soutiens financiers massifs devront être réorientés vers les services publics, dont la crise du coronavirus révèle de façon cruelle leur état désastreux : santé publique, éducation et recherche publique, services aux personnes dépendantes…

Relocalisation de la production

La « crise du coronavirus » révèle notre vulnérabilité face à des chaînes de production mondialisée et un commerce international en flux tendu, qui nous empêchent de disposer en cas de choc de biens de première nécessité : masques, médicaments indispensables, etc.
Des crises comme celle-ci se reproduiront. La relocalisation des activités, dans l’industrie, dans l’agriculture et les services, doit permettre d’instaurer une meilleure autonomie face aux marchés internationaux, de reprendre le contrôle sur les modes de production et d’enclencher une transition écologique et sociale des activités.
La relocalisation n’est pas synonyme de repli sur soi et d’un nationalisme égoïste. Nous avons besoin d’une régulation internationale refondée sur la coopération et la réponse à la crise écologique, dans le cadre d’instances multilatérales et démocratiques, en rupture avec la mondialisation néolibérale et les tentatives hégémoniques des États les plus puissants.
De ce point de vue, la « crise du coronavirus » dévoile à quel point la solidarité internationale et la coopération sont en panne : les pays européens ont été incapables de conduire une stratégie commune face à la pandémie. Au sein de l’Union européenne doit être mis en place à cet effet un budget européen bien plus conséquent que celui annoncé, pour aider les régions les plus touchées sur son territoire comme ailleurs dans le monde, dans les pays dont les systèmes de santé sont les plus vulnérables, notamment en Afrique.
Tout en respectant le plus strictement possible les mesures de confinement, les mobilisations citoyennes doivent dès à présent déployer des solidarités locales avec les plus touché·e·s, empêcher la tentation de ce gouvernement d’imposer des mesures de régression sociale et pousser les pouvoirs publics à une réponse démocratique, sociale et écologique à la crise.
Plus jamais ça !
Lorsque la fin de la pandémie le permettra, nous nous donnons rendez-vous pour réinvestir les lieux publics et construire notre « jour d’après ».
Nous en appelons à toutes les forces progressistes et humanistes, et plus largement à toute la société, pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral.

Covid 19 : le service public en première ligne (communiqué confédéral)

Face à la pandémie de Coronavirus que nous subissons, une évidence s'impose : l'importance d'avoir des services publics forts, qui permettent de maintenir la cohésion sociale et l'équilibre des territoires de notre pays.
À l'heure d'une crise sanitaire sans précédent, le gouvernement s'appuie sur nos services publics, les valorise même dans les discours et clame leur nécessité à longueur d'allocution, alors que depuis des années il le détricote méthodiquement en appliquant une politique d'austérité mortifère.
Malheureusement, nous ne pouvons que constater que nos services publics se portent très mal et l'hôpital en est un exemple criant actuellement. C'est d'ailleurs ce que les professionnels de santé n'ont cessé de dénoncer au cours de ces dernières années par des mobilisations sans précédent qui n'ont pas été entendues par les décideurs politiques.
Cette situation est le résultat d'attaques incessantes des politiques néolibérales mises en places par les gouvernements successifs, alors que les citoyens n'ont cessé d'affirmer leur attachement à des services publics de qualité.
Toutes les dernières réformes touchant les services publics, leur gestions et fonctionnement, ont consisté à limiter leurs capacités d'actions, leurs moyens et à un transfert massif des activités du secteur public vers le secteur privé.
Pourtant, c'est l'unique moyen de garantir un accès, de qualité, pour toutes et tous aux services relevant de l'éducation et la formation, l'action sociale et la santé, l'emploi décent, la justice et la sécurité, le logement, les transports, l'énergie et l'eau, l'information, la culture et la communication...
La CGT réaffirme que les services publics sont nécessaires pour la cohésion sociale et l'équilibre des territoires. Ils sont une richesse et un investissement pour le développement économique et la croissance du pays.

Loi d'urgence : un coup porté au droit du travail

Alors que la la loi d’urgence sanitaire pour faire face à l’épidémie de Covid-19 a été adoptée par le Parlement dimanche 22 mars 2020.
Ici, nous décryptons cette loi d'urgence et alertons notamment sur les ordonnances inacceptables et injustifiées qui représentent une remise en cause sans précédent du droit du travail.
Cette loi prévoit entre autre la création d’un état d’urgence sanitaire jusqu'au 31 décembre 2020, et des modifications du Code du travail et du Code de la Sécurité sociale, renvoyées à des ordonnances.
Le gouvernement profite de manière scandaleuse, de la crise sanitaire pour déroger, dans certains secteurs économiques dits essentiels mais non définis, aux règles du droit du travail.
Ainsi, le gouvernement a mis en place un certains nombres de mesures qui viennent casser les règles du droit du travail qui étaient déjà bien fragilisées :
  • la durée quotidienne maximale de travail est portée à 12 heures, au lieu de 10 heures actuellement, celle du travail de nuit à 12 heures au lieu de 8 heures ;
  • il décide de réduire le temps de repos entre 2 journées de travail à 9 heures contre 11 heures minimum aujourd'hui ;
  • il fixe la durée maximale de travail hebdomadaire à 60 heures contre 48 heures jusqu'ici et augmente également les durées de travail hebdomadaires, dans le secteur agricole ainsi que le travail de nuit ;
  • il instaure l’extension du travail le dimanche et prévoit la possibilité d’user de ces régressions jusqu'à décembre 2020.
De même, le gouvernement attend décider seul, de la définition des secteurs essentiels à la vie du pays et dont l'activité doit être maintenu.
Le gouvernement doit lister l’ensemble des activités ne répondant pas à des besoins essentiels pour la population en prenant en compte de l'avis des syndicats qui eux défendent les intérêts des travailleurs et travailleuses.
Pour la CGT, l'urgence est de garantir la protection et la santé de tous les travailleurs et toutes les travailleuses.

Communiqué - La fable des enseignant·es et des fraises !

Aujourd’hui la porte-parole du gouvernement s’est encore illustrée, dans une intervention elle a affirmé : « Nous n’entendons pas demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas compte tenu de la fermeture des écoles de traverser toute la France pour aller récolter des fraises ».
Visiblement, on a mal informé Mme Ndiaye, sur la situation actuelle des enseignant·es et des autres personnels de l’Éducation nationale… En effet, comme la majorité de la population, ils et elles sont ou malades, ou en arrêt de travail pour garde d’enfants ou dans les écoles et les établissements scolaires pour accueillir les enfants des personnels soignants aux risques de leur santé et, pour la plupart, ils et elles s’échinent à faire leur travail à distance sans moyens et sans formation spécifique pour assurer la « continuité pédagogique ». En effet, malgré les discours lénifiants du ministre de l’éducation, assurer cette dernière pour des millions d’enfants et d’adolescent·es n’est ni une évidence, ni une sinécure !
Les personnels de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, titulaires et précaires, travaillent de chez eux et elles avec leur propre matériel (ordinateurs, scanners, téléphones portables, etc.), des connexions défaillantes et des outils numériques peu adaptés et sous-dimensionnés. C’est leur implication, leur professionnalisme et leur inventivité qui permet l’accompagnement des élèves et des étudiant·es. Dans l’Éducation et l’Enseignement supérieur, comme dans beaucoup de services publics, ce sont les agent·es qui portent les missions avec peu de moyens et peu de reconnaissance des gouvernant·es.
Les personnels de ces services publics sont habitués au peu de cas fait de leur professionnalisme - leurs salaires sont pour rappel bien en-dessous de la moyenne européenne - mais ils et elles se passeraient bien dans la période, du mépris et de l’incurie de la porte-parole du gouvernement !
Montreuil, le 25 mars 2020


Continuité pédagogique et enseignement à distance - Communiqué de presse



Continuité pédagogique et enseignement à distance :
que veut nous dire le directeur du CNED ?

Depuis la fermeture des écoles et établissements scolaires la semaine passée, nous assistons à la mise en place généralisée de ce qu’appelle le ministère « continuité pédagogique » et enseignement à distance. Cela soulève un certain nombre de questions sur les pratiques pédagogiques, les conditions de travail et d’étude, mais aussi sur les outils mis à disposition des personnels et des élèves par l’administration. Au-delà des aspects pratiques et techniques qui ont très vite montré leurs limites, cette mise en œuvre suscite de nombreuses questions sur le métier d’enseignant·e.
Après plus de dix jours d’expérimentation, il est clair pour la CGT Éduc’action que, plus que jamais, enseigner est bien un métier qui s’apprend, qui n’a de pertinence et d’efficacité que lorsque cela se fait en présentiel, avec un lien direct entre personnels et élèves, une interrelation permettant des échanges constructifs. Dans les faits, et malgré les efforts des personnels, il n’est pas question de continuité pédagogique et d’enseignement depuis la semaine dernière, mais plus modestement du maintien d’un lien avec les apprentissages pour une grande partie des élèves.
Dans ce contexte, nous nous interrogeons sur les propos tenus ces derniers jours par le directeur du CNED à l’AEF. En insistant à plusieurs reprises sur l’évolution de l’enseignement à distance et l’accompagnement des enseignant·es, sur la nécessité de repenser « les formes scolaires ou l’autoformation », ou sur l’utilisation de ce procédé pour les élèves isolés géographiquement, la CGT Éduc’action s’interroge pour savoir si cette position est un simple avis personnel ou bien un ballon d’essai lancé par le ministère…
Pour notre organisation, cette situation extrême vécue par les personnels de l’Éducation nationale, par les élèves et les usager·ères, ne doit pas être l’occasion pour le ministre d’ouvrir des pistes impensables d’évolution de nos métiers qui introduiraient massivement des dispositions de travail qui éloigneraient enseignant·es et élèves. Vouloir généraliser de telles pratiques, qui ne sont actuellement qu’un palliatif, serait pénalisant pour l’ensemble des élèves et leurs apprentissages. Surtout, comme nous l’exprimons depuis longtemps, l’exploitation d’un enseignement numérique est extrêmement néfaste pour de très nombreux enfants et familles qui sont éloignées du numérique. En agissant de la sorte, on minimise la fracture numérique qui existe bel et bien en France et qui accroit les inégalités. Quant à l’enjeu « écologique » évoqué au regard des « déplacements en car d’élèves dans les milieux isolés », on frise le ridicule : outre la pollution induite par le recours accru aux serveurs informatiques, oser parler d’écologie pour justifier l’abandon des écoles rurales est pitoyable. Pour la CGT Éduc’action, tout cela est inacceptable !
Enfin, la CGT Éduc’action s’oppose à une éventuelle modification des missions des personnels enseignants où un enseignement à distance serait développé. Cela poserait immanquablement des questions de fondement de notre travail, des questions sur les outils officiels utilisés, sur la propriété du matériel utilisé, mais aussi sur le temps de travail et le droit à la déconnexion des personnels. Nous resterons vigilant·es à ce que cette expérience inédite ne se transforme pas en dangereuse expérience d’apprentis sorciers.
Montreuil, le 25 mars 2020

Courrier intersyndical au Ministre Blanquer


 

Paris le 23 mars 2020
Monsieur le Ministre,
Les personnels montrent leur engagement pour accueillir dans les écoles les enfants de soignant-es, assurer les fonctions techniques et administratives qui requièrent impérativement leur présence sur site et maintenir une activité scolaire. Leur protection est nécessaire. Nous exigeons que les mesures de protection et d'hygiène soient appliquées, que du matériel (masque, gel hydroalcoolique, serviette à usage unique…) soit systématiquement fourni dans les écoles, établissements et services. Dans de trop nombreuses situations ce n’est pas le cas.
Les consignes gouvernementales demandent expressément de rester confiné-es et de télé-travailler. Or nous constatons que les fonctionnaires de l’Éducation nationale sont l’objet de demandes croissantes qui contreviennent à ce principe de confinement, appuyées désormais sur votre demande d’utilisation étendue du « motif familial impérieux » pour récupérer des supports de travail pour les élèves. Aucun personnel, aucune famille ne peut être sommé de déroger au confinement, sauf absolue nécessité justifiée par l'organisation concrète de la continuité du service ou pour l’organisation de l’accueil des enfants de soignant-es.
Nous vous demandons également d’indiquer clairement aux autorités rectorales, que les déplacements doivent être réduits à l’essentiel, qu’à l’exception des personnels volontaires pour assurer l’accueil des enfants de soignant-es et l’organisation de la continuité du service, il convient de ne pas se rendre sur son lieu de travail. Tous les moyens doivent pouvoir être donnés aux personnels afin d’assurer à distance les missions absolument indispensables.
La priorité aujourd’hui doit être sanitaire. Il est inacceptable que vous demandiez aux chefs d’établissement, aux directeurs d’école, aux IEN et aux DASEN de signer des attestations de déplacement dérogatoire destinées aux parents d’élèves.
Les personnels de tous les métiers de l'éducation ont fait preuve de la plus grande responsabilité et de professionnalisme. Les enseignant-es, particulièrement, ont mis tout en oeuvre pour maintenir le lien avec leurs élèves sans en oublier. Il faut leur faire confiance. Il faut aussi rester modestes et vigilants, et ne pas creuser les inégalités entre nos élèves. L’urgence n’est pas dans l’avancement du programme mais dans le maintien pour tous les élèves d’un lien avec les apprentissages, dans le respect de la protection dues aux agent-es. La poursuite du lien entre les professionnels et les familles n’est pas sans difficulté : inégalités entre les familles liées aux conditions matérielles d’existence, difficultés à s’organiser pour le travail des enfants à la maison. Nos organisations demandent que le ministère cesse d’évoquer une “continuité pédagogique” dont il laisse entendre qu’elle pourrait remplacer l’enseignement en présentiel.
L’engagement dont les personnels ne cessent de témoigner sera, dans des conditions retrouvées de sureté sanitaire, et comme à l'accoutumée, mis au profit de tous nos élèves.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de nos salutations respectueuses.
Télécharger le courrier au format 

dimanche 22 mars 2020

Télétravail pour les Personnels Administratif et Technique

PERSONNELS ADMINISTRATIFS:face la crise sanitaire actuelle,
ladministration doit avant tout protéger la santé des personnels!

La présence physique dans les établissements doit être exceptionnelle. Des collègues nous ont signalé des abus ces derniers jours. Le télétravail doit constituer la règle et la présence physique l’exception, uniquement pour les tâches qui sont de l’ordre de la continuité impérative du service public et de l’hygiène. Assurer une continuité administrative n’autorise pas l’administration à mettre les personnels en danger! Quand le télétravail est impossible, le maximum de précautions doit être pris par l’employeur (équipements de protection et désinfectants), des rotations envisagées pour les équipes, en petit nombre. Si vos supérieur∙es hiérarchiques vous mettent en difficulté, contactez-nous!

jeudi 19 mars 2020

Communiqué de presse : Télétravail du 18/03/2020



Les personnels de l'Éducation nationale à l'épreuve du télétravail.

Depuis lundi 16 mars, et suite aux décisions présidentielles de ces derniers jours, tous les personnels de l’Éducation sont appelés à exercer leurs missions en priorité par le télétravail et à distance.
La première journée a été chaotique avec des personnels enseignants qui ont eu toutes les peines du monde à maintenir "la continuité pédagogique" comme demandée par notre administration. En effet, de nombreux bugs informatiques avec les plateformes CNED ou ENT ont même incité certains ou certaines collègues à se tourner vers d’autres formes de communication comme WhatsApp, voire même à donner leurs coordonnées personnelles (propres mails ou numéros de téléphone). Ceci pose alors de très nombreuses questions essentielles liées aux règles de la RGPD.

Pour les personnels administratifs, techniques (laboratoire, informatique), sociaux, ainsi que pour les AED et AESH, la situation n’est guère plus reluisante : travail sur ordinateur personnel avec une connexion parfois insuffisante (quand elle existe) quand les directions ne leur mettent pas la pression pour que leur présence soit indispensable dans les services et établissements.
La CGT Éduc’action conseille à tous les personnels de rester professionnels avec les seuls outils officiels qu’ils ont en leur possession. Si ces outils s’avèrent défaillants, c’est l’administration qui en est responsable et à elle seule d’y remédier dans les règles institutionnelles. Il est désormais clair que notre système n’était pas prêt contrairement à ce que notre ministre affirmait.  
Lors de la réunion au ministère le vendredi 13 mars, le ministre a convenu que rien ne remplaçait l’enseignement en présentiel, mais que l’enseignement à distance pouvait montrer « une plus-value ». Au regard des premières remontées, la plus-value est plus que discutable. Surtout, la CGT Éduc’action rappelle que si la période est compliquée pour tout le monde, elle l’est davantage pour une partie des élèves qui seront, à nouveau, victimes d’une inégalité d’accès aux apprentissages. L’ensemble de la communauté éducative doit en être consciente dans les approches pédagogiques demandées. 
La CGT Éduc’action rappelle qu’en cette période de télétravail, de continuité pédagogique et administrative, les personnels de l’Éducation nationale, ainsi que les élèves (tout comme les salarié·es du secteur privé en télétravail) ne sont pas en congés.
Montreuil, le 18 mars 2020

dimanche 15 mars 2020

Position de la CGT Éduc’action sur la crise du Covid 19



Position de la CGT Éduc’action sur la crise du Covid 19

Après plusieurs jours de tergiversations, d’annonces floues voire contradictoires et d'impréparation, la CGT Éduc’action considère que l‘intervention du Premier ministre et le train de mesures annoncées imposent au ministre de l’Éducation de revoir les instructions données aux Recteurs pour prendre en compte l’urgence de la situation.
La CGT Éduc’action appelle l’ensemble des personnels à privilégier le télétravail, à minimiser leurs déplacements et les transports et à faire jouer leur droit de retrait si elles·ils le jugent nécessaire. La CGT Éduc’action soutiendra et défendra tous les collègues qui auraient à faire face à des pressions hiérarchiques.
Pour ce qui est du service d’accueil des enfants des personnels soignants, la CGT Éduc’action estime qu'il s'agit d'une mesure de continuité indispensable du service public à condition qu’elle soit réalisée dans des conditions sanitaires adéquates pour garantir la sécurité des personnels concernés.

En cette période de flou et d’incertitude, la CGT Éduc’action exige que le gouvernement et l’administration prennent leurs responsabilités pour protéger l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale, les élèves et l’ensemble de la communauté éducative.
Montreuil, le 15 Mars 2020

Maintien des concours : contradiction ?



Maintien des concours :
JM Blanquer contredit E Philippe ?
Alors que le Premier ministre appelle les français·es à éviter les déplacements et que la ministre des Transports annonce la diminution des transports interurbains, JM Blanquer
annonce qu’il maintient les concours.
Encore une fois, le ministre semble en complet décalage avec les annonces du reste du gouvernement et les préconisations de santé publique.
La simple annonce de salles de concours moins remplies ne peut en aucun cas rassurer les inscrit·es.
C’est en effet totalement contradictoire avec la demande de limiter les réunions du Premier ministre et cela impose toujours à des milliers de personnes de prendre les transports en commun pour se rendre sur les sites de passation.
La CGT Éduc’action demande au ministre de prendre enfin les décisions qui s’imposent en reportant concours et examens à plus tard.

Montreuil, le 15 mars 2020

Questions et reponses "Spécial fermeture des établissements scolaires"



Questions et réponses
"Spécial fermeture des établissements scolaires"

A la demande de Jean Michel Blanquer, la CGT Educ’action a été reçue, tout comme les autres organisations représentatives, au ministère afin de faire le point sur la situation dans les établissements scolaires face au coronavirus. Nous étions présents à cette réunion afin de clarifier la manière dont les personnels allaient accomplir leurs missions durant une période qui devrait aller jusqu’au mois d’avril. Voici quelques éléments de réponses aux premières questions que nous nous posons toutes et tous, éléments fournis par le ministère lors de cette réunion. Attention, ces réponses sont loin d’être exhaustives et le ministère est lui-même encore dans un grand flou sur les prochaines semaines. La CGT Éduc’action sera à vos côtés pour vous apporter les réponses les plus précises possibles au fur et à mesure mais surtout pour s’assurer que les hiérarchies intermédiaires se conforment bien aux préconisations ministérielles de souplesse pour les personnels. Spécial fermeture des établissements scolaires 

Communiqué intersyndical : Incohérence et double discours ministériel



Gestion du Covid-19 à l’Education nationale :
Incohérence et double discours ministériel

C’est avec stupéfaction et consternation que nos organisations ont reçu les propos tenus par le Ministre de l’Education nationale dans sa conférence de presse, propos contradictoires avec le discours tenu hier aux mêmes organisations syndicales et appelant à privilégier le télétravail, la présence physique dans les établissements scolaires devant être réduite au strict nécessaire. Le Président de la République l’a exprimé clairement, nous vivons une crise sanitaire de très grande ampleur, imposant à chacun la conduite nécessaire au ralentissement de la propagation du virus, en particulier l’évitement des regroupements inutiles. Cet objectif a été encore renforcé par le premier Ministre lors de son allocution en fin de journée samedi 14 mars. Or, Jean Michel Blanquer entend imposer la présence d’ « une moyenne de la moitié des personnels en permanence » dans les établissements. Il fait ainsi fi de toutes les préconisations des autorités sanitaires, imposant à des milliers de personnels d’emprunter les transports en commun, de mettre ainsi leur santé en péril et d’ajouter à la surcharge des services hospitaliers. Les personnels, conscients de leurs responsabilités envers les élèves, travaillent d’ores et déjà à mettre en place des dispositifs permettant le maintien d’un lien à distance avec les apprentissages, en tenant compte de l’âge des élèves et des possibilités techniques mobilisables. Vouloir les contraindre à une présence physique massive dénuée de sens par rapport aux missions et à l’objectif de contribuer à l’accueil des enfants de soignants est inacceptable et irresponsable. Si le Ministre s’en tenait à ces injonctions, les personnels pourraient être amenés à user légitimement de leur droit de retrait
Nos organisations demandent au ministre de prendre ses responsabilités pour préserver la santé des personnels, ce qui est pour lui une obligation statutaire.
Paris, le 15 Mars 2020

Coronavirus : il est urgent de clarifier la politique du ministère, dans le respect de ses personnels



Coronavirus : il est urgent de clarifier 
la politique du ministère, dans le respect
de ses personnels

Le moins que l’on puisse dire c’est que la communication sur le Coronavirus instaure une cacophonie au sein du gouvernement.
Jean Michel Blanquer annonçait jeudi à 17h30 sur France Info qu’il n’était pas envisageable de généraliser la fermeture des établissements scolaires sur tout le territoire, alors que c’était déjà le cas dans quatre départements.
Visiblement, la communication passe mal entre le ministre et Emmanuel Macron puisque deux heures plus tard, dans son allocution, le président annonçait la fermeture de l’ensemble des écoles et établissements scolaires, contredisant les propos du ministre de l’Éducation.
Au vu de l’expérience internationale et des décisions prises dans certains pays européens, cette annonce semble être une décision de bon sens et elle devrait mettre fin à une période où les personnels et les familles avaient toutes les difficultés à discerner les consignes changeantes et parfois contradictoires du gouvernement et de l’administration.
La CGT Éduc’action prend acte positivement cette décision. Toutefois de nombreuses questions demeurent quant à la gestion des élèves au niveau pédagogique. Le ministre a reçu les organisations syndicales cet après-midi, l’administration nous a confirmé que seuls les personnels indispensables à la continuité administrative devront être présents sur le lieu de travail à partir de lundi.
Nous avons demandé au ministère de faire passer cette consigne dans les rectorats et auprès des chefs d’établissement au plus vite, par une note de service.
En effet, au vu des premières remontées d’établissements et écoles, ce message n’est pas passé puisque les annonces de réunions des personnels non essentiels au fonctionnement s’accumulent, comme le maintien des personnels de vie scolaire et administratifs tous les jours dans l’établissement ou les injonctions faites à aux personnels AESH d’être présents lundi…
Il n’y a aucune logique à réunir les personnels et les faire se déplacer sans raison valable, au risque d’amplifier la situation épidémique.
Nous resterons vigilant·es pour maintenir les respects des conditions de travail et de santé.
Au-delà de notre secteur, cette crise sanitaire place l’hôpital dans une situation de rupture : pendant des années, les établissements hospitaliers ont subi une austérité sans précédent. Les conséquences sont, dans une crise comme celle-ci, désastreuses pour les usagers et usagères et pour les personnels soignants. Les revendications qu’ils et elles mettent en avant depuis des mois paraissent on ne peut plus justifiées.
La CGT Éduc’action tient à apporter tout son soutien aux personnels soignants qui pourraient avoir à gérer une situation dramatique.
 Montreuil, le 13 mars 2020

samedi 14 mars 2020

E3C : Contraint d’entendre l’opposition aux E3C, le ministre se limite à quelques assouplissements, loin des revendications des élèves et personnels en lutte.




E3C : Contraint d’entendre l’opposition aux E3C,

le ministre se limite à quelques assouplissements,

loin des revendications des élèves et personnels en lutte.

Dans un communiqué de presse daté du 12 mars 2020, JM Blanquer a préconisé 4 assouplissements de l’organisation de la deuxième session d’E3C.
La première proposition retenue est « l’ouverture de la Banque Nationale de Sujets (BNS) à tous les enseignant.es et, dans un second temps, au grand public dès lors qu’un nombre suffisant de sujets par discipline est atteint ». Cette décision, de bon sens pour l’ouverture aux personnels, nous semble bien tardive, et révèle, une fois de plus, l’impréparation de cette réforme. La CGT Éducation considère néanmoins que l’accès des élèves aux sujets risque d’accroître les inégalités entre celles et ceux disposant des conditions nécessaires à la préparation de ces sujets et les autres.
Le second « assouplissement » concerne le calendrier de la deuxième session : « les épreuves pourront se dérouler, au choix des établissements à partir du 20 avril (…) et jusqu’à la fin du mois de juin». Le ministre reconnait donc implicitement que le calendrier initial n’était pas tenable pour les élèves et les enseignant.es.
Dans le même temps, le ministère demande à ce que les élèves passent leurs épreuves sur leur emploi du temps « normal ». Pour la CGT Éduc’action, il est toujours inacceptable d’organiser des épreuves de baccalauréat sans cadrage national et conditions normales d’examens.
Enfin, « un temps de concertation pour les professeurs selon les modalités définies dans les établissements » est annoncé par le ministre. Pour la CGT Éduc’action, ce temps de concertation, s’il est indispensable, doit être défini et précisé nationalement afin d’en garantir l’existence dans tous les lycées.
Avec ou sans aménagement, les E3C restent un outil de tri social. Quels que soient les assouplissements envisagés, la CGT Éduc’action rappelle son opposition totale à ces réformes du baccalauréat et du lycée général et technologique, construites pour permettre la sélection à l’entrée de l’université et elle continue d’exiger leur retrait ainsi que le retour à des épreuves d’examens ponctuelles et terminales.
Montreuil, le 12 mars 2020

Recrutement des personnels du Premier degré : une nouvelle saignée inacceptable.


Recrutement des personnels du Premier degré :

une nouvelle saignée inacceptable.

Le ministère de l’Éducation nationale vient de faire paraitre au JO du 11 mars le nombre de postes ouverts au concours de recrutement des personnels enseignants du premier degré pour 2020, ainsi que leur répartition académique.
Si le gouvernement et le ministre de l’Éducation nationale répètent à qui veut l’entendre que le premier degré sera la priorité de ce quinquennat, les faits sont têtus et la réalité plus brutale. En effet, depuis l’arrivée du ministre Blanquer, les recrutements des professeur·es des écoles ont fortement baissé, passant de 10526 en 2018 à 9515 cette année.
La CGT Éduc’action regrette et condamne cette nouvelle saignée du recrutement alors que les effectifs sont déjà largement insuffisants dans les départements pour couvrir tous les besoins. Dans ces conditions, nous estimons qu’il sera impossible aux autorités académiques de réaliser les exigences ministérielles sur les dédoublements et le plafonnement des effectifs dans certains niveaux de classe.
Cette nouvelle coupe aura des répercussions dans quasiment toutes les académies. Si dans ce marasme, les académies de Créteil et Versailles conservent leur niveau de recrutement, cela ne résorbera pas la grande précarité déjà existante dans ces territoires. Surtout, de très nombreuses autres académies seront profondément touchées. Ce sera le cas de celles de Lille (qui passe de 722 en 2019 à 480 en 2020), de Paris (de 374 à 270) ou encore Nantes, Reims, Toulouse et l’Outre-mer.
La situation, déjà très difficile dans de très nombreux départements, va à nouveau se dégrader et mettre une nouvelle fois en difficulté les collègues. La diminution des recrutements aura des conséquences sur les effectifs de classe, sur les remplacements en cas de congés maladie ou sur les départs en formation, mais aussi sur l’explosion du recours aux non-titulaires. Depuis de nombreux mois, les collègues expriment dans la rue, mais aussi à l’occasion du sondage ministériel sur la direction, leur ras le bol quant à leurs conditions de travail et demandent des moyens pour pouvoir travailler correctement. Cette nouvelle décision gouvernementale est un nouveau signe de mépris à leur égard.
C’est aussi un signal très négatif envoyé aux étudiant·es préparant actuellement leur concours. A l’heure où la réforme des retraites souligne déjà la faible rémunération des professeur·es des écoles, le ministère choisit de noircir le tableau. En effet, il décourage les vocations en abaissant le nombre des recrutements, mais aussi en repoussant l’accès au concours en fin de master.
La CGT Éduc’action dénonce cette politique violente à l’égard du système éducatif qui touche sans distinction les personnels, les élèves et tou·tes les usager·ères du système éducatif.
Montreuil, le 11 mars 2020

Non à la décentralisation des services de santé scolaire.


Non à la décentralisation des services

de santé scolaire. 

Dans une lettre envoyée aux préfets de région le 15 janvier, le premier ministre annonce l'ouverture d'un nouvel acte de décentralisation et un des axes porte entre autres sur la santé en milieu scolaire.
La loi « Pour une École de la confiance » de Blanquer porte l’instruction obligatoire dès 3 ans augmentant de fait le nombre d'élèves à suivre pour les services scolaires de santé. Ainsi, il faudra sûrement recruter des médecins et des infirmier·ères pour répondre à cette obligation et augmenter significativement le nombre de fonctionnaires (en sous-effectif à l’heure actuelle) pouvant traiter l’ensemble des demandes. Et cela le gouvernement libéral en place ne le veut pas.
Il sort alors une arme imparable : le transfert des personnels de santé vers les collectivités territoriales qui porteront ainsi le coût budgétaire. Cependant, dans la lettre du premier ministre, on note quelques bémols :
  • La médecine scolaire se singularise depuis de nombreuses années par des vacances de postes importantes, et les services de la PMI sont de la même manière en prise à des difficultés structurelles. Rien d'étonnant au vu des salaires versés pour des BAC+10
  • Les personnels sont attachés au cadre ministériel, à leurs statuts et au caractère national de la politique de santé à l’École, reposant sur des instructions nationales et des médecins et infirmier·ères conseiller·ères techniques à tous les échelons du ministère.
La CGT Éduc’action s’oppose à ce projet de transfert des services de santé scolaire (médecin et infirmier·ères scolaires) de l’EN vers les collectivités locales (départements). Les missions des services de santé scolaire de l'Éducation nationale s’inscrivent dans la politique générale de l’EN, et donc de l'État, qui est de promouvoir la réussite scolaire des élèves et des étudiant·es.
Ainsi les médecins et les infirmier·ères scolaires, qui travaillent en étroite collaboration avec les membres des équipes éducatives, participent pleinement à la politique éducative des établissements scolaires. Quelles seraient alors les garanties d’une égalité et d’une équité pour les élèves et les étudiant·es si les services de santé scolaire devaient être transférés aux collectivités territoriales ? Une décentralisation augmenterait les disparités territoriales de prise en charge des élèves par rapport aux besoins.
La CGT Éduc’action demande le maintien des services de santé scolaire au sein de l’EN pour un véritable service public de l’Éducation nationale.
Montreuil, le 11 mars 2020

Lettre ouverte à Monsieur Jean-Michel Blanquer


 
Lettre ouverte à Monsieur Jean-Michel Blanquer,

ministre de l’Éducation nationale

Monsieur le ministre,
Des représentantes de nos organisations CGT Éduc’action, FSU, SUD éducation ont publié une tribune dans Le Monde sur les violences sexistes et sexuelles dans l’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur et la recherche le 22 novembre 2019. Elles y dénonçaient les manquements des services de l’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur et la recherche en matière de protection des victimes de violences sexuelles et sexistes et l’impunité qui en résulte.
D’après l’enquête du Défenseur des droits, 20 % des femmes actives déclarent avoir été confrontées à une situation de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle ; près de 30 % des victimes n’en parlent à personne. 40 % des femmes interrogées indiquent que lorsqu’elles ont dénoncé les faits, la résolution s’est opérée à leur détriment.
Le MEN emploie 814 500 femmes et 322 300 hommes. Dans un ministère féminisé à plus de 68 %, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles doit être aussi une priorité.
La loi n°83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires garantit aux agent-es de la Fonction publique une protection contre les violences physiques et verbales dont ils et elles pourraient être victimes, ainsi que les situations de harcèlement sexuel ou moral. Son article 6 bis a été modifié pour inclure la notion d’agissements sexistes.
Lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail est une obligation légale du ministère employeur. L’employeur doit protéger les agent-es victimes de violences lorsqu’elles sont détectées sur le lieu de travail, et ce, y compris si elles sont extraprofessionnelles. Les violences conjugales sont d’ailleurs maintenant mentionnées explicitement dans l’accord égalité femmes hommes dans la Fonction publique.
Depuis la circulaire du 9 mars 2018, les ministères relevant de la Fonction publique sont tenus de mettre en place une politique de prévention et de protection des victimes de violences sexuelles et sexistes au travail.
Cette circulaire prévoit aussi un certain nombre de dispositifs d’accompagnement des victimes comme la mise en place de cellules d’écoute garantissant un accueil de qualité, la confidentialité, l’expertise et la rapidité. Or, nous avons constaté que ces cellules d’écoutes sont rarement mises en place. Lorsqu’elles le sont, elles ne répondent bien souvent pas aux exigences posées par la circulaire. Aucune formation de qualité des personnels référents sur ces questions n’est organisée au sein de l’institution. Et aucun bilan n’a été présenté dans les rectorats aux instances administratives.
Des académies sont pilotes dans la mise en place de ce type de dispositifs. Qu’en est-il concrètement ? Quels indicateurs et évaluations avez-vous à nous transmettre pour analyser leur effectivité et proposer des perspectives d’actions ?
Nous observons que trop souvent les autorités académiques n’informent pas les personnels sur les possibilités de solliciter la protection fonctionnelle. Lorsque, accompagné-es par nos organisations syndicales, la protection fonctionnelle est accordée, les directions ne mettent en place aucune mesure de prévention ni de réparation, alors même que la loi les y contraint.
Cette protection fonctionnelle lorsqu’elle est obtenue se borne trop souvent à une assistance juridique a minima qui ne permet pas aux victimes d’être réellement protégées. Il s’agit pourtant d’un des enjeux cruciaux de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail.
Le ministère doit impérativement et urgemment traiter ces problématiques et endiguer ces phénomènes de violences qui existent au sein de l’institution.
Monsieur le Ministre, nos organisations syndicales vous interpellent : elles demandent l’application de la circulaire du 9 mars 2018 et réclament dans ce cadre des mesures supplémentaires de protections des victimes, notamment :
- la mise en œuvre par les Ressources humaines de solutions de mobilité géographique en cas de situation exceptionnelle (et indépendamment de l’éloignement de l’agresseur), sur rapport de l’assistant-e social-e et avec l’accord des victimes.
- L’octroi par l’administration de 10 jours d’autorisation spéciale d’absence fractionnables pour que les personnes victimes de violences puissent réaliser les démarches administratives et judiciaires requises.
- L’action de l’administration sur la base des présomptions de discrimination qui découlent sur la base des faits rapportés par la victime comme le prévoit la loi 2008- 496 du 4 mai 2008.
- de véritables négociations et des moyens fléchés pour mettre en œuvre l’axe de l’accord égalité professionnelle 2018 dans la Fonction publique.
Alors que les femmes sont les grandes perdantes de la réforme des retraites, qu’elles subissent les inégalités salariales et la plus grande part des emplois précaires souvent à temps partiel, le gouvernement doit cesser sa politique de précarisation des femmes et mettre en œuvre une politique ambitieuse de lutte contre les violences. Le ministère de l’Éducation nationale doit prendre ses responsabilités et décliner cette politique dans son secteur.
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Consultation sur le « métier de professeur du XXIe siècle » : nouvelle manœuvre dilatoire du ministre



Consultation sur le « métier de professeur du XXIe siècle » :
nouvelle manœuvre dilatoire du ministre

La réforme des retraites que tente d’imposer de force le gouvernement aurait pour conséquence une baisse drastique du montant des pensions des personnels de l’Éducation et plus particulièrement des enseignant·es. Les personnels l’ont bien compris et participent massivement à la mobilisation interprofessionnelle contre la réforme depuis le 5 décembre.
Cette réforme de la retraite par points ne fait que nourrir une colère qui se manifeste depuis maintenant de très nombreux mois contre la politique de JM Blanquer qui dégrade les conditions de travail des personnels et d’étude des élèves : mobilisations contre les réformes des lycées et du baccalauréat, contre la loi Blanquer…
Pour calmer les personnels, le ministre promet depuis des mois une revalorisation salariale censée compenser la baisse annoncée des pensions. Or la seule mesure qu’il est en capacité d’annoncer est une enveloppe de 500 millions d’euros pour janvier 2021 dont seule la moitié serait consacrée à une prime versée à une petite partie des enseignant·es et le reste consacré à l’indemnisation de tâches supplémentaires (formation hors temps scolaire et remplacement des absences de courte durée). Pire, JM Blanquer compte bien imposer des contreparties à cette éventuelle revalorisation. C’est le désormais fameux « travailler plus pour gagner plus ! »
Dans ce contexte, le ministère vient d’ouvrir une consultation dématérialisée des personnels sur « le métier de professeur du XXIe siècle ». On peut s’interroger sur la pertinence et le bien-fondé d’un tel questionnaire (et pas seulement parce que chacun·e peut le remplir plusieurs fois !). Comment croire que le ministère sera à l’écoute des attentes des collègues ? Comment croire que le ministère ne connait pas déjà les attentes des personnels de l’Éducation nationale alors qu’ils s’expriment largement dans la rue depuis des mois et que les organisations syndicales le répètent lors de leurs audiences ? D’ailleurs, comme on pouvait le prévoir, aucune question relative à l’impact des réformes successives sur les conditions de travail.
Pour la CGT Éduc’action, il ne s’agit que d’une nouvelle manœuvre dilatoire du ministre comme il l’avait déjà fait lors du sondage à destination des directeur·trices d’école. Les réponses données n’avaient rien de neuf et étaient connues par tout le monde. Il s’agit bien d’une manœuvre grossière afin de cacher le refus persistant du ministre d’avancer des pistes concrètes de revalorisation - montant global, nombre d’années pour l’atteindre, modalités…  - ni bien sûr de dévoiler les missions qu’il compte alourdir.
Les enseignant·es n’ont pas besoin de cette énième consultation et exigent, comme l’ensemble des personnels, une revalorisation immédiate de leur salaire, sans contreparties, avec le maintien et l’amélioration du système actuel des retraites.
Quant à leurs conditions de travail, ils·elles l’avaient exprimé clairement au moment du suicide de Christine Renon : en finir avec des contre-réformes faites sans les personnels, voire contre eux, qui s’accumulent, mettre fin aux injonctions hiérarchiques permanentes qui remettent en cause leur liberté pédagogique et diminuer les effectifs par classes.
Montreuil, le 05 mars 2020

mercredi 4 mars 2020

Intersyndicale : Une seule réponse s’impose, la mobilisation !

Les organisations syndicales de salarié-es et de jeunesse (CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Union syndicale Solidaires, FIDL, MNL, UNEF, UNL) ont pris acte de l’annonce par le Premier ministre samedi dernier en fin d’après-midi d’utiliser l’article 49-3. Cette procédure gouvernementale permet de faire passer sans vote à l’Assemblée Nationale le projet de loi portant sur le système de retraites par points.
Cela démontre l’impuissance du gouvernement à répondre aux interrogations sérieuses et légitimes des parlementaires à propos de ce projet incomplet, très approximatif aux multiples inconnues.
C'est une nouvelle preuve, si celle-ci était nécessaire, que le gouvernement refuse le débat et veut faire passer en force ce projet de régression sociale minoritaire dans l’opinion publique.
Deux motions de censure sont désormais déposées, et imposent au gouvernement de s’expliquer par un discours de politique générale.
Les organisations réaffirment leur opposition à ce projet et la nécessité de créer de nouveaux droits pour les salarié-es, privé-es d'emploi, étudiant-es, lycéen-es, retraité-es.
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNL et UNEF appellent à poursuivre les actions sans relâche, sous toutes les formes décidées localement.
Elles appellent à multiplier partout localement des rassemblements dès lundi 2 mars, et à organiser des manifestations devant les préfectures et sous-préfectures le mardi 3 mars, y compris par le recours à la grève, au moment de ce passage en force au parlement, afin de signifier massivement avec force le rejet de ce texte.
Les mobilisations massives très importantes initiées depuis le 5 décembre n'ont pas été́ entendues par ce gouvernement mais le poussent à la faute.
Elles poursuivent et amplifient, dans ce cadre, la construction d’une grande journée de grève interprofessionnelle et de manifestations dans tout le pays mardi 31 mars pour mettre en échec ce projet de loi ainsi que les suites si nécessaire.
Montreuil le 2 mars 2020

Promotion à l'échelon spécial du grade de la Classe Exceptionnelle "Campagne 2020"

Promotion de grade :BO n°09 du 27 février 2020
  • Accès à l'échelon spécial du grade de classe exceptionnelle des professeurs certifiés, des professeurs de lycée professionnel, des professeurs d'éducation physique et sportive, des psychologues de l'éducation nationale et des conseillers principaux d'éducation - année 2020
Peuvent accéder à l'échelon spécial les agents ayant, à la date du 31 août 2020, au moins trois ans d'ancienneté dans le 4e échelon du grade de classe exceptionnelle.
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  • Accès à l'échelon spécial du grade de classe exceptionnelle des professeurs des écoles - année 2020
Peuvent accéder à l'échelon spécial les agents ayant, à la date du 31 août 2020, au moins trois ans d'ancienneté dans le 4e échelon du grade de classe exceptionnelle.

Mouvement des personnels ATSS

Suite à l’adoption de la Loi de Transformation de la Fonction publique, à compter du 1er janvier 2020, les commissions paritaires (CAP) ne sont plus compétentes pour l'examen des questions relatives aux mutations, aux détachements et aux intégrations directes.

Les opérations de mutations 2020 s'inscrivent désormais dans le cadre général fixé par les Lignes Directrices de Gestion ministérielles (LDG) de l'enseignement scolaire. Ces Lignes Directrices de Gestion déterminent la politique de mobilité ministérielle et académique.

Présentées aux CT ministériels des 5 et 13 novembre 2019, publiées au BOEN du 14 novembre 2019, ces Lignes Directrices de Gestion, ont été rejetées à l’unanimité par l’ensemble des organisations syndicales !

Sommaire

Priorités légales, quelles sont-elles ?

  • Rapprochement de conjoint∙es
  • Prise en compte du handicap
  • Exercice en quartier urbain difficile
  • Prise en compte du CIMM (centre des intérêts matériels et moraux) pour les travailleur·euses d’Outre-mer)
  • Emploi supprimé y compris dans une autre administration ou restructuration de service
Les critères subsidiaires n’interviennent que dans un 2ème temps pour départager les ex-æquo des priorités légales.
Parmi ces critères subsidiaires, l’ancienneté de corps, de poste et le grade et échelon n’interviennent qu’en dernier lieu.

Les postes à profil

Chasseur·seuses de têtes et ambitieux·euses, unissez-vous !

La volonté du ministère est également de développer les postes à profil, notamment chez les A mais aussi chez les B, voire à terme les postes de catégorie C. Il faudra donc montrer patte blanche pour obtenir certains postes, dans la droite ligne de la volonté gouvernementale d’individualiser les carrières et derrière cela, les promotions et rémunérations.

Explosion du cadre paritaire et fin de la défense collective

La loi du 7 août 2019 modifie très profondément le rôle des CAP et les règles de mobilité à partir du mouvement 2020. Principal changement : les mutations sortent des attributions des Commissions Paritaires et seules les «Lignes Directrices de Gestion » seront présentées et discutées en CTM et CTA.
Conséquence directe de cette modification : il n’y aura plus de Groupes de Travail en amont du mouvement pour travailler sur les barèmes des collègues et plus de CAPN/CAPA en aval pour vérifier et modifier les projets de mutations élaborés par l’administration.
Les organisations syndicales n’auront donc plus aucun accès aux informations individuelles des collègues, qu’ils ou elles soient syndiqué∙es ou non syndiqué∙es, et ne pourront plus vérifier que l’équité est assurée entre toutes et tous (ce qui était possible auparavant avec la vision globale du mouvement). Les nouveaux critères fixés par les LDG ne font intervenir qu'en toute dernière instance les critères d'ancienneté.
Il est plus que légitime de reconnaître les priorités légales, mais le cadre proposé revient à délégitimer tout autre motif de demande de mutation. Or les mutations "pour convenances personnelles" répondent aussi à des motifs légitimes et devraient pouvoir trouver une place reconnue dans les LDG !

Des possibilités de recours de plus en plus restreintes

Tout·e collègue qui veut contester la décision retenue par l’administration pourra se faire défendre lors de «rencontres bilatérales» réunissant l’administration et l’organisation
syndicale qu’il ou elle aura choisie parmi celles considérées comme représentatives.
L’administration ne reconnait pas comme représentatives les organisations syndicales élues en CAP mais celles qui ont un siège au Comité Technique Ministériel (CTM) ou Académique (CTA).
En plein mandat, l’administration retire la prérogative du mouvement aux élu∙es des CAP et s’assoit par conséquent sur les résultats issus des élections professionnelles de 2018.
Les collègues ne pourront contester la décision qu’après une demande écrite désignant l’organisation syndicale les représentant...
Il est indispensable que l’administration publie une note explicative sur la procédure de recours. Mais même dans ce cadre, les organisations syndicales n’auront accès qu’aux informations des collègues qui les auront contactées et seuls leurs cas personnels seront pris en compte.

Du travail supplémentaire pour les collègues des services

L’absence de communication aux organisations syndicales de la totalité des éléments relatifs au mouvement risque d’engendrer un travail de vérification supplémentaire pour les collègues des services.
Les organisations syndicales ne pourront plus repérer facilement les éventuelles erreurs ou déblocages possibles de situation avec effet de « chaînes ».
Les collègues des services ne pourront communiquer que des informations d’ordre générale aux organisations syndicales, ce qui augmente le risque d’erreurs d’appréciation.
Un travail commun et transparent entre l’administration et les organisations syndicales permettait jusqu’ici d’avancer en bonne intelligence.

Pas de résultats de mutations aux organisations syndicales

Après le mouvement, le ministère ne fournira pas les résultats de mutations aux organisations syndicales !
Il devient par conséquent impossible de faire jouer la rupture d’équité !
La contestation de l’affectation ne pourra ensuite se faire que par recours administratif, c’est à dire en saisissant l’autorité compétente pour un recours gracieux ou le Tribunal administratif dont la rapidité de procédure laisse songeur...
Le ministère souhaiterait décourager les collègues de faire valoir leurs droits, il ne s’y prendrait pas autrement !
Pour résumer, tout∙e collègue qui ne contacte pas une organisation syndicale et ne demande pas de suivi ne pourra pas faire de recours !


8 mars : marches féministes contre la réforme des retraites.



8 mars : marches féministes contre
la réforme des retraites.

Partout dans le monde, les femmes se lèvent et se révoltent pour dénoncer la domination et l’exploitation et remettre en cause le patriarcat. Partout dans le monde, les femmes luttent pour leurs droits, l'égalité et leur émancipation.
Ainsi, en Irlande du Nord, le droit à l'avortement est enfin légalisé depuis le 22 octobre 2019, alors qu'aux États-Unis, le débat entre « pro life » et «pro choice » est de plus en plus vif et devient pour Trump, antiféministe, un axe de campagne pour sa réélection.
En Espagne, les femmes se sont battues depuis des mois pour obtenir une retraite digne avant que le nouveau gouvernement de Pedro Sanchez n'augmente les pensions en janvier 2020.
Tant de combats pour le droit des femmes qui amènent la CGT, la FSU et Solidaires avec des organisations féministes à porter le mot d'ordre de grève internationale féministe.
Cette année, en France, le contexte avec la mobilisation contre la réforme des retraites a mis un peu plus en exergue les inégalités femmes-hommes. Car, contrairement à ce que prétend le gouvernement, les femmes sont les grandes perdantes de la réforme des retraites. Et dans l'Éducation nationale, ce sera la double peine, le Ministre Blanquer, reconnaissant lui-même que sans revalorisation, les enseignant·es seront perdant·es.


N'hésitez pas à consulter le site egalite-professionnelle.cgt.fr