Consultation sur le « métier de professeur du XXIe siècle » :
nouvelle manœuvre dilatoire du ministre
La
réforme des retraites que tente d’imposer de force le gouvernement
aurait pour conséquence une baisse drastique du montant des pensions des
personnels de l’Éducation et plus particulièrement des enseignant·es.
Les personnels l’ont bien compris et participent massivement à la
mobilisation interprofessionnelle contre la réforme depuis le 5
décembre.
Cette
réforme de la retraite par points ne fait que nourrir une colère qui se
manifeste depuis maintenant de très nombreux mois contre la politique de
JM Blanquer qui dégrade les conditions de travail des personnels et
d’étude des élèves : mobilisations contre les réformes des lycées et du
baccalauréat, contre la loi Blanquer…
Pour
calmer les personnels, le ministre promet depuis des mois une
revalorisation salariale censée compenser la baisse annoncée des
pensions. Or la seule mesure qu’il est en capacité d’annoncer est une
enveloppe de 500 millions d’euros pour janvier 2021 dont seule la moitié
serait consacrée à une prime versée à une petite partie des
enseignant·es et le reste consacré à l’indemnisation de tâches
supplémentaires (formation hors temps scolaire et remplacement des
absences de courte durée). Pire, JM Blanquer compte bien imposer des
contreparties à cette éventuelle revalorisation. C’est le désormais
fameux « travailler plus pour gagner plus ! »
Dans ce contexte, le ministère vient d’ouvrir une consultation dématérialisée des personnels sur « le métier de professeur du XXIe siècle ». On
peut s’interroger sur la pertinence et le bien-fondé d’un tel
questionnaire (et pas seulement parce que chacun·e peut le remplir
plusieurs fois !). Comment croire que le ministère sera à l’écoute des
attentes des collègues ? Comment croire que le ministère ne connait pas
déjà les attentes des personnels de l’Éducation nationale alors qu’ils
s’expriment largement dans la rue depuis des mois et que les
organisations syndicales le répètent lors de leurs audiences ?
D’ailleurs, comme on pouvait le prévoir, aucune question relative à
l’impact des réformes successives sur les conditions de travail.
Pour la CGT Éduc’action,
il ne s’agit que d’une nouvelle manœuvre dilatoire du ministre comme il
l’avait déjà fait lors du sondage à destination des directeur·trices
d’école. Les réponses données n’avaient rien de neuf et étaient connues
par tout le monde. Il s’agit bien d’une manœuvre grossière afin de
cacher le refus persistant du ministre d’avancer des pistes concrètes de
revalorisation - montant global, nombre d’années pour l’atteindre,
modalités… - ni bien sûr de dévoiler les missions qu’il compte
alourdir.
Les
enseignant·es n’ont pas besoin de cette énième consultation et exigent,
comme l’ensemble des personnels, une revalorisation immédiate de leur
salaire, sans contreparties, avec le maintien et l’amélioration du
système actuel des retraites.
Quant à
leurs conditions de travail, ils·elles l’avaient exprimé clairement au
moment du suicide de Christine Renon : en finir avec des contre-réformes
faites sans les personnels, voire contre eux, qui s’accumulent, mettre
fin aux injonctions hiérarchiques permanentes qui remettent en cause
leur liberté pédagogique et diminuer les effectifs par classes.
Montreuil, le 05 mars 2020
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