Aujourd’hui la porte-parole du gouvernement s’est encore illustrée, dans une intervention elle a affirmé : « Nous
n’entendons pas demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille
pas compte tenu de la fermeture des écoles de traverser toute la France
pour aller récolter des fraises ».
Visiblement, on a mal informé Mme Ndiaye, sur la situation actuelle
des enseignant·es et des autres personnels de l’Éducation nationale… En
effet, comme la majorité de la population, ils et elles sont ou malades,
ou en arrêt de travail pour garde d’enfants ou dans les écoles et les
établissements scolaires pour accueillir les enfants des personnels
soignants aux risques de leur santé et, pour la plupart, ils et elles
s’échinent à faire leur travail à distance sans moyens et sans formation
spécifique pour assurer la « continuité pédagogique ». En effet, malgré
les discours lénifiants du ministre de l’éducation, assurer cette
dernière pour des millions d’enfants et d’adolescent·es n’est ni une
évidence, ni une sinécure !
Les personnels de l’Éducation nationale et de l’Enseignement
supérieur, titulaires et précaires, travaillent de chez eux et elles
avec leur propre matériel (ordinateurs, scanners, téléphones portables,
etc.), des connexions défaillantes et des outils numériques peu adaptés
et sous-dimensionnés. C’est leur implication, leur professionnalisme et
leur inventivité qui permet l’accompagnement des élèves et des
étudiant·es. Dans l’Éducation et l’Enseignement supérieur, comme dans
beaucoup de services publics, ce sont les agent·es qui portent les
missions avec peu de moyens et peu de reconnaissance des gouvernant·es.
Les personnels de ces services publics sont habitués au peu de cas
fait de leur professionnalisme - leurs salaires sont pour rappel bien
en-dessous de la moyenne européenne - mais ils et elles se passeraient
bien dans la période, du mépris et de l’incurie de la porte-parole du
gouvernement !
Montreuil, le 25 mars 2020
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