dimanche 28 avril 2019

1er mai 2019 dans la Manche

Manifestations le 1er mai 2019 à 10h30 :
à Cherbourg à la mairie,
à Saint-Lô à la mairie,
à Coutances à la mairie,
à Granville cours Jonville,
à Avranches place de la mairie

lundi 22 avril 2019

Nouveaux Programmes de la voie pro : un manque d’ambition au service du tri social.




Nouveaux Programmes de la voie pro : 
un manque d’ambition au service du tri social.

Alors que l’ensemble des nouveaux programmes d’enseignement général de la voie pro viennent d’être publiés au BO ce 11 avril, le Ministre s’adresse une nouvelle fois aux PLP pour en vanter les mérites et tenter de les persuader de sa confiance en leur savoir-faire.
Rappelons que ces programmes ont été rejetés par l’ensemble du CSE lors de leur examen en raison de la précipitation dans laquelle ils ont été élaborés et du manque de concertation.
Qu’une fois encore ni les IGEN ni la présidente du CSP n’étaient présents pour donner des éclaircissements et répondre aux questions des représentant·es des personnels. Cela seul, démontre le manque d’intérêt pour ces programmes confectionnés en moins de 3 mois.
Non le Ministre vous ne convaincra pas les enseignant·es de la priorité donnée à l’enseignement professionnel par ce message. Encore une fois, les faits sont radicalement à l’opposé des prétentions affichées par cette réforme.
Si aujourd’hui les LP sont à l’avant-garde c’est dans la mise en œuvre d’une politique rétrograde qui n’a d’autre but que de permettre les restrictions budgétaires exigées par Bercy et de parachever la démolition de notre système éducatif en renforçant le tri et la sélection !
L’exemple de l’introduction en seconde bac pro du thème « métiers, compagnon, compagnonnage et chef d’œuvre au XIXe siècle » démontre à lui seul la profonde contradiction résumée dans la formule du ministre : « Magnifique tradition d’innovation ».  
Faire le bonheur et favoriser l’épanouissement de nos élèves en leur supprimant quasiment un trimestre de cours et en consacrant la vision utilitariste de l’enseignement, ne favoriseront pas l’émancipation des jeunes engagé·es dans cette voie.
Plus que jamais, la CGT Éduc’action dénonce cette politique déjà largement rejetée par la communauté éducative. La débauche de moyens de communication ne changera rien à notre détermination à obtenir le retrait de toutes les contre-réformes destinées à satisfaire les exigences d’un patronat toujours en quête d’un salariat à moindre coût et plus servile.
La CGT Éduc’action appelle l’ensemble des personnels à se mobiliser fortement lors des prochaines journées dont le 9 mai, pour défendre un système éducatif émancipateur dans une Fonction publique au service de chacune et chacun.
Montreuil, le 15 avril 2019
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Déclaration de la CGT Éduc’action au CSE du 11 avril 2019


M le Ministre, Mme la Présidente, cher·ères collègues
Nous ne reviendrons pas sur notre travail au sein du CSE, sur les conditions d’étude des textes proposés, sur les modifications répétées d’ordre du jour ou de calendrier car il y a comme une lassitude face à la répétition et un épuisement. Nous tenions simplement à signaler une fois de plus à cette assemblée, mais également au ministère, que ces conditions de travail ne sont ni un signe de respect ni une marque de confiance à notre égard ou à l’égard du dialogue social.
Au-delà de cette remarque, la CGT Éduc’action souhaite revenir sur la situation sociale actuelle dans notre pays. Il est indéniable qu’il existe depuis de très nombreux mois, de nombreuses mobilisations sociales contre une politique gouvernementale qui est ressentie comme agressive et parfois injuste à l’encontre de bon nombre de citoyen·nes. Cette méfiance, pour ne pas dire défiance, à l’égard de la politique globale menée par le gouvernement, est, depuis plusieurs semaines, particulièrement ciblée contre l’orientation politique du ministère de l’Éducation nationale, mais aussi contre les projets de réforme de la Fonction publique.
Cette défiance se traduit aussi depuis quasiment deux ans dans notre instance. En effet, comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, tous les grands textes présentés par le ministre ont été repoussés par nos votes. Triste indicateur… Cette défiance gagne du terrain puisque depuis quelques mois, un consensus semble exister entre toutes les organisations syndicales, organisations de parents d’élèves et organisations pédagogiques pour dénoncer les réformes engagées à marche forcée, ou leurs effets et leurs risques sur le système scolaire et la scolarité des élèves. Triste indicateur là aussi…
Et cette défiance n’est pas si faible que voudrait nous le faire croire notre ministre qui minimise encore les pourcentages de grévistes ou qui se base sur les sondages de popularité parus dans la presse (qui baisse d’ailleurs…). Il est toujours dangereux de faire parler les silencieux·ses, les gens qui se taisent… Cela ne reflète jamais la réalité.
Pour la CGT Éduc’action, il vaut mieux parler des faits. À cet égard, elle s’intéresse aux mobilisations et aux actions menées sur le territoire. Et il ne se passe plus une seule journée où il n’y a rien à signaler. Ici ce sont des collègues qui interpellent les élu·es de la République, sont en grève ou mènent des actions dans le cadre pédagogique. Là, ce sont les parents d’élèves qui bloquent temporairement l‘accès aux écoles… Ces mobilisations gagnent les écoles et les blocages sont de plus en plus nombreux, répétés et longs.
Et face à ces mobilisations de parents ou des personnels, face à ces contestations, les réponses des autorités académiques et du ministère sont désormais le recours quasi systématique à l’autoritarisme ou à l’intervention des forces de l’ordre. On peut citer le cas de Toulouse avec le gazage des collègues au rectorat, le dépôt de plainte de la Dasen à l’encontre des parents d’élèves dans l’Yonne ou encore le courrier de la DGRH adressé aux rectorats visant les enseignant·es ne jouant pas le jeu des évaluations…
On sent bien que l’idée inscrite dans l’article I de la loi Pour une Ecole de la confiance et qui vise à mettre aux pas tout le monde traverse déjà tous les étages de notre administration et qu’elle est déjà parfois mise en pratique. Alors oui, nous avons entendu dans cette même assemblée que cet article n’était pas nouveau et qu’il ne changerait rien aux pratiques et aux obligations. Mais force est de constater qu’il suscite crainte et discussions au sein de notre communauté, mais également chez les parlementaires… La CGT Éduc’action veillera donc à ce qu’il n’existe pas d’abus de répression à l’égard des personnels (ou des parents d’élèves d’ailleurs) comme vous vous y étiez engagés Mme la Présidente et M le DGESCO.
On sent bien qu’aujourd’hui, il existe une inquiétude, un vent de panique qui traverse le ministère et sa direction. Nous rappelons simplement que tout ceci est le fruit d’une politique agressive de la part du gouvernement et du ministère à l’égard de l’Éducation nationale depuis deux ans. Il y a une volonté d’aller vite, très vite et de diriger seul sans prendre en compte les avis des acteur·trices du monde de l’Éducation. On ne peut pas indéfiniment gouverner, diriger et avoir raison seul face à tout le monde.
Dans ces conditions, et parce que nous dénonçons les dangers qui planent sur l’Éducation nationale, mais aussi sur le devenir de la Fonction publique, nous appelons tous les personnels, mais aussi les usager·ères à se mobiliser selon les choix et les décisions prises localement pour amplifier la contestation, pour exiger le retrait du projet de Loi Pour une École de la confiance et la suspension du projet de loi de réforme de la Fonction publique. C’est pour cela que la CGT Éduc’action appelle à la mobilisation, aux actions et à la grève les 1er et 9 mai prochains et à toute action décidée localement d’ici là.
La déclaration au CSE du 20 septembre 2018 au format 

Concours de recrutement dans le Premier degré : un scandale !


Concours de recrutement dans le Premier degré :
un scandale !

Alors que les épreuves écrites du concours de recrutement des Professeur·es des écoles ont débuté ce lundi 8 avril, les candidat·es et les organisations syndicales ont appris quelques jours à l’avance le nombre exact de postes ouverts à concours et leur ventilation académique. C’est une triste première.
Au regard des chiffres annoncés, on comprend mieux pourquoi le ministère a attendu si longtemps avant de les publier. En effet, il y a 1100 postes en moins par rapport à la session 2019. C’est la seconde année consécutive que le nombre de postes diminue, alors que le nombre d’inscrit·es  est en hausse (+4%). C’est aussi ça le bilan Blanquer-Macron dans l’Éducation nationale alors que le primaire est affiché comme la priorité du gouvernement.
Pour la CGT Éduc’action, ces chiffres sont le résultat de la politique gouvernementale de suppression de 120000 emplois menée à l’encontre de la Fonction publique. Et cela touche particulièrement six académies (Rennes, Aix Marseille, Amiens, Lyon, Montpellier, Orléans-Tours) où le nombre de postes proposés sera divisé par deux en un an.
La CGT Éduc’action dénonce ces choix et leurs conséquences graves sur les conditions d’étude des élèves, de travail des personnels et qui va augmenter la crise actuelle du recrutement. Cela va aussi contraindre les académies à recourir massivement à des personnels contractuels pour combler le manque de d’enseignant·es. Cette chute du taux de recrutement va encore dégrader les possibilités de mobilités interdépartementales des personnels et restreindre les possibilités de départs en formation continue puisque les collègues ne seront pas remplacé·es dans leurs écoles…
Pour la CGT Éduc’action, il est impératif de sortir de la logique comptable d’une politique libérale pour réengager une politique volontariste de recrutement et de formation, nécessaire au bon fonctionnement du service public d’Éducation.
Il y a donc urgence à exiger cela et plus que jamais la CGT Éduc’action appelle les personnels à se mobiliser contre la politique du gouvernement et la loi Blanquer.
Montreuil, le 9 avril 2019
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE : États généraux de la Voie Professionnelle





Les États généraux de la Voie Professionnelle se sont tenues samedi 6 avril 2019 au Palais du Luxembourg. Ces rencontres ont été l'occasion pour les enseignants, les inspecteurs, les lycéens, les parents d'élèves et des élu-es nationaux ou locaux de mettre en lumière les sérieuses défaillances de la réforme proposée par le ministre de l'Education nationale. Cette réforme annoncée par voie de presse n'a en effet fait l'objet d'aucune concertation. Elle s'accompagne d'une refonte des programmes qui n'a pas non plus fait l'objet d'une concertation sérieuse. 
Au vu de ces éléments, un arc syndical inédit s'est constitué pour appeler le ministre de l'Education nationale à suspendre sa réforme ainsi que l'application des programmes.
L'arc syndical réunit :
- pour les enseignants de lycée professionnel : la CGT Educ'action, la CNT, le SNUEP-FSU, Sud éducation
- pour les enseignants d'éducation physique : le SNEP-FSU
- pour les inspecteurs : le SNPI-FSU
- pour les lycéens et Etudiant : le SGL et l'UNEF
- pour les parents d'élèves : la FCPE
Le collectif Touche pas mon lycée pro qui est à l'initiative de ces Etats Généraux de la Voie professionnelle appelle les enseignants, les lycéens, les parents, les étudiants à se joindre aux mobilisations en cours contre les réformes Blanquer
Montreuil, le 03 avril 2019

PEF 158


Sommaire :

p. 2 : Actualités : Amplifions la mobilisation.
p. 3 : Édito : La confiance ne se décrète pas.
p. 4 : Déprogrammation des lycées professionnels.
La casse de l’AFPA.
p. 5 : Intersyndicale du privé.
p. 6 : L’École de la confiance ?
p. 7 : Le projet de loi «École de la confiance». La dégra
-dation en profondeur de notre cadre de travail.
p. 8 : Le sens du métier au péril de la verticalité.
Documentaliste : référente égalité.
p. 9 : Les personnels à l’offensive.
p. 10 : Concours en fin de Master 2.
Les AESH disent NON à Blanquer.
p.11 à 14 : DOSSIER – Féminisme et syndicalisme.
p. 15 : Le droit de retrait.
p. 16 : Les droits liés à la maternité.
p. 17 : 8 mars : luttes des femmes.
Formation féministe CGT.
p. 18 : «Tous des Lyonnes».
Une lutte pour la dignité.
p. 19 : Femmes en lutte au-delà des frontières !
Assistant·es maternel·les en lutte.
p. 20 : Rencontre : Nadine Castellani-Labranche
et Sandra Gaudillère.
p. 21 : Femmes et retraitées.
p. 22 : Fichage des enfants, frégates pour la Libye.
p. 23 : F comme féminisme .

Temps de travail des CPE, nouvelle provocation du gouvernement




Temps de travail des CPE,

nouvelle provocation du gouvernement

Le dernier rapport remis par l’Inspection Générale des Finances (IGF) cherche à légitimer les suppressions de postes de fonctionnaires promises par le gouvernement, quitte à faire preuve d’une insincérité flagrante.
La ficelle est un peu grosse…
Le temps de travail des conseillères principales et des Conseillers Principaux d’Éducation (CPE) est notamment visé par ce rapport.
La CGT Éduc’action rappelle que le travail des CPE ne s’arrête pas à la seule animation de la Vie scolaire.
Elles et ils participent à de nombreuses réunions : conseils de classe, réunions des différentes instances (Conseil d’Administration et toutes les commissions et instances qui en découlent, Comité d’Éducation à la Santé et la Citoyenneté, Conseil Vie Lycéenne, Conseil Vie Collégienne, Comité Hygiène Sécurité...), encadrement des activités (Maison Des Lycéens, Foyer Socio-Éducatif), rencontre avec des partenaires extérieurs ou avec les parents.
De plus, le rapport pointe les 4 heures laissées aux personnels pour organiser leurs missions. Ce temps couvre ce que nous appelons les « tâches invisibles » de la profession.
Pour bien pratiquer leur métier, les CPE doivent, par exemple, lire les dernières études sociologiques, pédagogiques, le B.O de l’Éducation nationale, s’informer des nouveaux textes, créer des outils, préparer les projets, parfois finir un travail qu’elles ou ils n’ont pas eu le temps de leur charge de travail.
Parfois ce temps sert tout simplement à récupérer des innombrables heures supplémentaires qu’ils et elles font gratuitement au bénéfice de l’institution…
Dans les dernières études sur la santé des personnels, les CPE sont considéré·es d’après l’enquête de la MGEN de 2012, comme étant les personnes les plus exposées aux Risques Psycho Sociaux. Dans certaines académies, ce sont les services de santé des personnels qui ont alerté les autorités sur les risques encourus par ces personnels. LE CHSCT-A a fait des recommandations pour prévenir leur souffrance.
Dans les faits, contrairement à la vision technocratique et purement comptable de l’IGF, le temps de travail réel des CPE va bien au-delà des 35 h hebdomadaires.
Les CPE sont soumis·es aux pressions et injonctions contradictoires sur le terrain ayant à faire l’interface entre les parents, élèves, les collègues et l’administration de l’établissement. Elles et ils sont aussi victimes de stress, de violence, de rapports hiérarchiques autoritaires et sont en première ligne de tous les conflits…
La CGT Éduc’action revendique une baisse généralisée du temps de travail des CPE, en passant notamment à 32 h hebdomadaires pour celles et ceux qui font 35 h aujourd’hui.
En attendant, elle exige que les 35h soient réellement respectées.
Ce qui nécessite une réflexion permettant d’aboutir à une baisse de leur charge de travail et donc à un recrutement massif de CPE.
Montreuil, le 03 avril 2019
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Le Petit Cahier N°55



Le Petit Cahier N°55 : Le télécharger  
Publication nationale 1° degré de la Cgt Educ'Action
N°55 Mars 2019
Sommaire : 
Edito  p1 
Contre la loi Blanquer p2
Analyse loi Blanquer p3 - 6
Réponse au ministre p7 - 10
Mutations nationales p11
Mouvement départemental p12 - 13
Le PAS p14 - 15
Accès à la HC p16 -17
En cas de grève p18 - 19
École du socle à Rennes p19 - 20

Enseignement pro : une note de service qui confirme les dangers de la réforme.



Enseignement pro : une note de service

qui confirme les dangers de la réforme.

Références réglementaires

La CGT Educ’Action, depuis la publication du dossier de presse « Transformer le lycée professionnel » en mai 2018, n’a cessé de dénoncer les dangers contenus dans la réforme de la voie professionnelle. Cette note de service confirme les informations que nous vous avions fournies : attaque des heures élèves et des heures disciplinaires, développement de l’annualisation et de l’autonomie des établissements, employabilité immédiate des enseignant·es, personnalisation à outrance du parcours de l’élève !  
Assumant « l'allègement de l'emploi du temps des élèves, auquel toutes les disciplines de spécialités professionnelles et générales ont contribué (sauf PSE et Eco-gestion) »,  le ministère affirme que « cette diminution permettra un meilleur taux d’encadrement », affirmation mensongère car l’arrivée des DGH en janvier a démontré le contraire.  Il poursuit en disant que «  la mise en place de nouvelles modalités d’intervention pédagogiques pluridisciplinaires (chef d’œuvre et co-intervention)  favoriseront la réussite des élèves ». Nous en doutons, car l’installation de ces nouveaux dispositifs est une attaque en règle contre les enseignements proprement disciplinaire, et il se fait dans l’urgence et l’improvisation les plus totales. 
Dans les faits, chaque établissement est renvoyé à son autonomie pour organiser la mise en place de la co-intervention « si une répartition hebdomadaire des heures de co-intervention reste sans doute plus simple à mettre en œuvre, elle pourra être utilement aménagée en fonction des projets par quinzaine, toutes les trois semaines, ou regroupées sur une période ». L’annualisation a de beaux jours devant elle. Les équipes pédagogiques, qui découvrent les nouveaux programmes d’enseignement général, sont sommées de se mettre en ordre de bataille. Les collègues doivent s’adapter, anticiper, travailler en amont, construire un programme car « ces heures ne font pas l'objet d'un programme spécifique distinct ». Généreusement, « les heures de co-intervention des deux premières semaines de la rentrée (soit 8 heures professeurs en fait 4 heures) pourront être dédiées à la concertation ». Comme nos élèves nous sommes renvoyés à notre employabilité.  
Le chef d’œuvre est présenté comme « l'aboutissement d'un projet pluridisciplinaire construit, individuel ou collaboratif ». Or, il est bien rare dans nos établissements,  comme l’affirme pourtant cette note de service qu’en CAP « la dotation horaire professeur est égale au double du volume horaire élève », le plus souvent l’enseignement général n’est pas pourvu en heures de chef d’œuvre, il ne sera donc pas pluridisciplinaire ! De toute façon, le financement de ce caractère pluridisciplinaire devra se faire quand il se fera par une ponction sur les volumes horaires alloués jusque-là aux dédoublements, les cours à effectifs réduits. Le chef d’œuvre semble déjà en péril avant d’avoir d’avoir vu le jour. Par collaboratif il faut entendre qu’il peut se faire avec « une classe différente, un établissement différent, une entreprise…. ». Le chef d’œuvre pourra même prendre l’aspect d’une mini-entreprise.
Ces deux dispositifs portent une vision utilitariste de l’enseignement, ils appauvrissent les contenus de formation et ne permettront pas aux élèves une insertion professionnelle qualifiante ni de poursuivre leur étude. Quant à l’émancipation elle n’est jamais évoquée.
La personnalisation du parcours de l’élève est présentée comme un gage de réussite et se traduit par une augmentation vertigineuse des heures d’accompagnement de l’élève. Entre consolidation des acquis (français/maths) et orientation, ces heures ont été multipliées par six en CAP et augmentées fortement en BAC pro. Elles permettent ainsi de palier à la régionalisation des CIO et de confier aux professeurs principaux la responsabilité de l’orientation des élèves. L’orientation est un métier qui doit être exercé par des professionnels.elles, cette dérive est inacceptable. Il est écrit que «cet accompagnement à l'orientation peut aussi être mis en place en vue d'une évolution de l'élève vers un statut d'apprenti en première et terminale ». On nous demande de favoriser le « mixage » des publics et des parcours en développant l’apprentissage.  Cette personnalisation du parcours de l’élève se concrétise aussi par l’apparition des CAP modulaire (1, 2, 3 ans), néanmoins les parcours dérogatoires devraient être soumis à l’approbation des équipes. Cette logique de l’individualisation à outrance, aboutira à terme, à rendre les élèves responsables de leur propre employabilité.
Dans la réalité, les collègues dans les établissements oscillent entre inquiétude, fatigue, incompréhension et colère devant cette réforme libérale et sa mise en place à marche forcée. Outre que la charge de travail va être considérable, elle va changer en profondeur notre métier jusqu’à en interroger le sens. Cette réforme, au service du patronat, a pour objectif politique la baisse du coût du travail. C’est  pour cela qu’il faut « fabriquer » une main d’œuvre moins qualifiée, précaire, flexible et donc servile et corvéable à merci. Voilà « l’excellence » visée pour les enfants issus des milieux populaires.  C’est tout le sens du projet Blanquer pour l’enseignement professionnel.

Lire également la note de service au format 

Déclaration de la CGT-Éduc'action au CTM du 28 mars 2019


La grève interprofessionnelle du 19 mars a regroupé plusieurs centaines de milliers de manifestants dans toute la France, cela a été une étape significative dans cette construction du rapport de force engagé pour contraindre le gouvernement à entendre les revendications de millions de Français.
Dans les cortèges, de nombreux enseignants, ont fait entendre leurs revendications, la grève dans les écoles maternelles et élémentaires a été très suivie, et dans plusieurs départements des assemblées générales se sont tenues et ont décidé de poursuivre et d’amplifier leur mobilisation pour marquer leur opposition à la politique menée par le ministre.
Le projet de loi « École de la confiance » votée en première lecture à l’Assemblée nationale, cristallise les oppositions et suscite le rejet d’un nombre croissant de personnels.
L’article 1 permettra d’accentuer les moyens de pression sur les personnels au détriment de leur liberté d’expression, l’article 2 sur la scolarité dès 3 ans, induit un transfert d’argent public vers le privé, estimé entre 50 et 150 millions d’euros par an pour les communes.
Le regroupement des écoles du premier degré avec le collège pour former les établissements publics des savoirs fondamentaux, autrement dit, les Écoles du Socle introduit par un amendement d’une députée « La République en Marche » conduira à une évolution majeure fortement rejetée par les professeurs des écoles.
Cette mesure d’une importance considérable n’a fait l’objet d’aucune étude préalable, d’une expérimentation limitée jamais évaluée et d’aucune concertation avec les organisations syndicales.
En dépit de tout cela c’est amendement a été retenu avec l’aval du gouvernement.
Le ministre de l’Éducation qui ne rate pas une occasion d’évoquer le pilotage des politiques éducatives par l’évaluation et l’analyse des résultats produits a simplement oublié sur ce sujet d’appliquer ce principe à sa propre action.
Ces futurs établissements qui seront instaurés par l’État sur demande des pouvoirs publics locaux constituent un nouveau transfert des prérogatives du ministère de l’Éducation nationale vers les collectivités territoriales.
Un ratio enseignants/élèves calculé sur la base d’une entité plus importante engendrera des classes plus chargées, voire des fermetures.
Ce nouveau cadre réglementaire va contraindre l’autonomie des écoles en les rattachant à l’autorité de la direction des collèges.
Nous nous inquiétons aussi de la disparition du CNESCO, dont la mission était d’évaluer le système éducatif, comme si casser le thermomètre faisait disparaître la fièvre.
Ce texte contient aussi des articles concernant le pré recrutement d’enseignants par le biais de contrats d’assistants d’éducation, qui seront utilisés comme moyen d’enseignement en Master 1, la création des PIAL va dégrader les conditions de travail de nos collègues AESH, que dire de la possibilité donnée au gouvernement de légiférer par ordonnance sur la réforme territoriale sans aucun dialogue social. Car si la fusion des académies a été abandonnée par le ministre, à l’exception des académies de Caen et Rouen, d’autres éléments de la réforme territoriale sont toujours d’actualité.
Nous demandons toujours au ministre de revenir sur sa décision de fusionner les académies de Caen et de Rouen.
Nous sommes aussi très inquiets de l’amendement gouvernemental adopté en catimini, permettant de transférer une partie des compétences des conseils d’administration des EPLE vers la commission permanente.
La CGT Éduc’action avec d’autres organisations syndicales appellent les personnels et tous les usagers de l’école à participer aux manifestations du 30 mars partout sur le territoire.
Cette date doit permettre d’engager un processus de mobilisation passant par des actions diversifiées permettant aux parents d’élèves et aux organisations de jeunesse de s’associer à un mouvement contre la casse de notre École.
D’autres actions nationales sont déjà prévues, la CGT Éduc’action avec des syndicats de la FSU, la FNEC FP Force ouvrière et Sud éducation appelle les personnels à se mettre en grève le 4 avril.
Nous demandons aussi au ministre de renoncer aux réponses autoritaires qui remettent en cause les libertés d’expression et de manifestations.
Il ne doit pas laisser planer des menaces de sanctions pour intimider les collègues qui expriment leur désaccord avec sa politique.
Cela concerne en particulier celles et ceux qui s’opposent aux évaluations nationales et au tri de parcours Sup.
Hier, le projet de loi fonction publique a été présenté en conseil des ministres, pour la CGT, il s’agit d’une attaque sans précédent contre le statut général des fonctionnaires.
Si ce projet est adopté, les commissions administratives paritaires seront vidées de la plupart de leurs prérogatives.
Le projet de loi est une négation du rôle essentiel de défense des dossiers menés par les représentants du personnel.
Cela serait la fin des CAP, tel qu’elles fonctionnent aujourd’hui c’est-à-dire la disparition de règles de gestion nationales clairement établies et la remise en cause des statuts particuliers.
Ce projet que la CGT dénonce favorise aussi la carrière et la rémunération au mérite et une contractualisation à marche forcée de la Fonction publique.
Le 9 mai, avec d’autres organisations syndicales, la CGT appelle les personnels à faire grève contre la casse de nos services publics.
L’École et plus généralement les services publics sont des éléments essentiels à la cohésion de notre société.
Le gouvernement doit prendre la mesure de la colère qui s’exprime et retirer ces projets de loi.
La déclaration au format