Recrutement des personnels du Premier degré :
une nouvelle saignée inacceptable.
Le
ministère de l’Éducation nationale vient de faire paraitre au JO du 11
mars le nombre de postes ouverts au concours de recrutement des
personnels enseignants du premier degré pour 2020, ainsi que leur
répartition académique.
Si le
gouvernement et le ministre de l’Éducation nationale répètent à qui veut
l’entendre que le premier degré sera la priorité de ce quinquennat, les
faits sont têtus et la réalité plus brutale. En effet, depuis l’arrivée
du ministre Blanquer, les recrutements des professeur·es des écoles ont
fortement baissé, passant de 10526 en 2018 à 9515 cette année.
La CGT Éduc’action
regrette et condamne cette nouvelle saignée du recrutement alors que
les effectifs sont déjà largement insuffisants dans les départements
pour couvrir tous les besoins. Dans ces conditions, nous estimons qu’il
sera impossible aux autorités académiques de réaliser les exigences
ministérielles sur les dédoublements et le plafonnement des effectifs
dans certains niveaux de classe.
Cette
nouvelle coupe aura des répercussions dans quasiment toutes les
académies. Si dans ce marasme, les académies de Créteil et Versailles
conservent leur niveau de recrutement, cela ne résorbera pas la grande
précarité déjà existante dans ces territoires. Surtout, de très
nombreuses autres académies seront profondément touchées. Ce sera le cas
de celles de Lille (qui passe de 722 en 2019 à 480 en 2020), de Paris
(de 374 à 270) ou encore Nantes, Reims, Toulouse et l’Outre-mer.
La
situation, déjà très difficile dans de très nombreux départements, va à
nouveau se dégrader et mettre une nouvelle fois en difficulté les
collègues. La diminution des recrutements aura des conséquences sur les
effectifs de classe, sur les remplacements en cas de congés maladie ou
sur les départs en formation, mais aussi sur l’explosion du recours aux
non-titulaires. Depuis de nombreux mois, les collègues expriment dans la
rue, mais aussi à l’occasion du sondage ministériel sur la direction,
leur ras le bol quant à leurs conditions de travail et demandent des
moyens pour pouvoir travailler correctement. Cette nouvelle décision
gouvernementale est un nouveau signe de mépris à leur égard.
C’est
aussi un signal très négatif envoyé aux étudiant·es préparant
actuellement leur concours. A l’heure où la réforme des retraites
souligne déjà la faible rémunération des professeur·es des écoles, le
ministère choisit de noircir le tableau. En effet, il décourage les
vocations en abaissant le nombre des recrutements, mais aussi en
repoussant l’accès au concours en fin de master.
La CGT Éduc’action
dénonce cette politique violente à l’égard du système éducatif qui
touche sans distinction les personnels, les élèves et tou·tes les
usager·ères du système éducatif.
Montreuil, le 11 mars 2020
Télécharger le communiqué au format
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire