Le gouvernement présente aujourd’hui les grandes
lignes du budget 2015. La couleur avait déjà été affichée par le
président de la République et le gouvernement : il s’agit bel et bien
d’un budget d’austérité dans la droite ligne de l’économie de l’offre
que veut promouvoir le pouvoir en place.
Les dépenses publiques utiles vont être amputées de 21 milliards
d’euros, dont 7 milliards sur le compte de l’Etat, 4 milliards sur les
dotations des collectivités et 10 milliards au détriment de la Sécurité
sociale.
Les conséquences économiques et sociales de ces coupes budgétaires
sont graves. La baisse des dotations des collectivités pèse sur l’emploi
et les investissements, sachant que deux-tiers des investissements
publics sont réalisés par les collectivités. S’agissant de la Sécurité
sociale, ces coupes vont aggraver la situation des plus modestes, par
exemple en ce qui concerne les soins de santé : de plus en plus de
ménages à revenu modeste et d’étudiants se privent de ces soins.
En revanche, les entreprises continuent d’être servies généreusement.
Même Le Figaro relève que « les entreprises seront à nouveau les grandes
gagnantes ». En plus du Crédit d’impôt pour la compétitivité et
l’emploi (CICE), elles bénéficieront des nouvelles baisses de
cotisations sociales, de l’allégement de la contribution sociale de
solidarité des sociétés et contribution additionnelle (C3S), qui est un
impôt sur le chiffre d’affaires, et de la suppression d’une dizaine de
taxes.
Le gouvernement présente la suppression de la première tranche de
l’impôt sur le revenu comme une réforme favorable aux plus pauvres. Loin
d’être une réforme, c’est un trompe l’œil visant à mettre en sourdine
le fait que ce qui pèse surtout sur les ménages les plus modestes, ce
sont les impôts indirects et particulièrement la TVA. D’autant plus que
la taxe sur le gazole va encore augmenter de 2 centimes au litre.
Contrairement à ce que veut faire croire le gouvernement, nous ne
sommes pas sortis de la crise économique. L’activité économique stagne,
l’emploi continue de baisser surtout dans l’industrie, la précarité, la
pauvreté et les inégalités se développent. Ce budget d’austérité est le
contraire de ce dont le pays a besoin.
La Cgt réaffirme la nécessité d’une véritable révision des politiques
publiques dans l’intérêt des salariés, des retraités, des privés
d’emploi, dans l’intérêt aussi de la recherche et de l’investissement
productif. Il faut mettre à plat l’ensemble des aides, exonérations et
abattements sociaux et fiscaux dont bénéficient les entreprises. Ce sont
autant de dépenses publiques qui ne profitent pas, ou très peu, à
l’emploi et à l’investissement productif. La suppression des aides
inutiles est indispensable pour dégager des marges pour développer les
services publics de qualité et reconquérir la Sécurité sociale.
Il faut aussi mettre en place une véritable réforme fiscale pour à la
fois lutter contre l’injustice sociale et améliorer l’emploi et
l’investissement productif. Autant de raisons pour que chaque militant,
syndiqué, salarié et citoyen se mobilise et manifeste pour l’appel du 16
octobre 2014.
Montreuil, le 1er octobre 2014
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