Après le contrôle des chômeurs, prôné par le ministre du travail
François Rebsamen, le premier ministre, Manuel Valls, relayé par son
ministre des relations avec le parlement, Jean Marie Le Guen, s’en est
pris aux allocations chômage, trop généreuses en montant et en durée
selon eux.
Il reprend la rhétorique du Medef lors de la négociation du
printemps, Gattaz ayant même eu du mal à signer l’accord du 22 mars,
estimant que les économies faites sur le dos des chômeurs étaient
insuffisantes.
Pourtant ces économies (830 millions d’euros en 2015 selon l’UNEDIC)
se traduisent depuis juillet par une baisse des droits pour la majorité
des allocataires de trois jours par mois en moyenne. La formule des
droits rechargeables retenue par les signataires du 22 mars n’apportera
pas grand-chose avant 2018 et pousse les salariés privés d’emploi à
accepter n’importe quel petit boulot, renforçant la précarité.
Pourtant François Hollande affirmait en janvier 2013 « qu’on ne baisse pas les droits des chômeurs en période de crise ».
Pourtant, encore 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés du tout,
cette proportion étant en augmentation. Les chômeurs non indemnisés ne
trouvent pas plus facilement du travail : au contraire les chômeurs de
longue durée sont encore plus éloignés de l’emploi et sont de plus en
plus nombreux.
Pour dénoncer la convention assurance chômage issue de l’Accord
National Interprofessionnel (ANI) du 22 mars, la déloyauté des
négociations et les baisses de droits, la CGT a assigné les signataires
au Tribunal de Grande Instance (TGI) et saisi le conseil d’état contre
l’agrément par le gouvernement. Nous attendons le délibéré du TGI le 18
novembre et une date d’audience au Conseil d’Etat d’ici quelques mois.
Manuel Valls, en accord avec la ligne dure du patronat, anticipe-t-il
des décisions de justice qui risquent de nous donner raison ?
Prévoit-il de donner un blanc-seing par avance en cas de renégociation à
un nouveau massacre des droits, une nouvelle augmentation de la
précarité des travailleurs pauvres, catégorie en pleine augmentation ?
Les salariés privés d’emploi dont l’allocation moyenne est de moins
de 1000 euros par mois et d’une durée moyenne de 10 mois, ne sont pas
des privilégiés ! Le chômage et la précarité pèsent sur eux et par
ricochet sur tous les salariés, y compris dans la fonction publique à
travers les contrats de droit privé.
Une autre politique est possible : une mise à contribution des
employeurs qui usent et abusent des contrats précaires, une augmentation
des salaires pour lutter contre la concurrence entre salariés, une
véritable sécurité sociale professionnelle, assurant notamment un revenu
de remplacement à tous. Une autre politique de l’emploi est nécessaire y
compris pour réduire le déficit de l’UNEDIC et de l’ensemble des
caisses sociales, déficit inclus dans la dette de l’état.
Le 16 octobre sur « La reconquête de la sécurité sociale » pour
défendre la protection sociale, le 6 décembre avec les privés d’emploi
« Pour l’emploi, contre le chômage et la précarité », nous serons
mobilisés.
Montreuil, le 8 octobre 2014
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