Les
EREA, établissements régionaux d’enseignement adapté, accueillent le
plus souvent des collégien-es et lycéen-es en grande difficulté scolaire
et sociale. Ils sont pour la plupart dotés d’un internat éducatif qui
se révèle être un outil précieux et performant de prévention du
décrochage scolaire et contribue au très fort taux de réussite au CAP
dans ces établissements comme l’a rappelé le rapport de l’Inspection
générale.
L’internat
éducatif offre en effet un environnement sécurisant et durable en lien
étroit avec la classe. Cela nécessite des personnels formés. Ce sont
principalement des professeurs des écoles spécialisés qui assurent ces
missions éducatives et pédagogiques au sein des EREA.
Lors des opérations de carte scolaire,
sur instruction d'une note de service de la DGRH, certaines académies
ont décidé, arbitrairement, de mettre fin aux missions de nuit assurés
par les enseignants et de les remplacer par des assistants d’éducation
(AED). Or, les AED ne sont pas formés aux besoins spécifiques de ces
élèves et ne peuvent se substituer aux personnels spécialisés et formés
pour ces missions éducatives difficiles. De plus, leurs contrats
précaires et leurs bas salaires vont à l’encontre d’une certaine
stabilité, pourtant nécessaire, dans l’internat. Il s’agit là d’une
mesure d’économie réalisée au détriment des élèves d’EREA et des
conditions de travail des personnels.
Ces transformations de postes, en cours
depuis la rentrée dans l’académie de Grenoble, et annoncées dans les
académies de Toulouse, Bordeaux, Lyon et Poitiers ont et auront des
conséquences regrettables : turn-over important des assistants
d’éducation, hausse des incidents et des incivilités... La dégradation
des conditions d’accueil des élèves dans l’internat rejaillit sur
l’ensemble de l’EREA, notamment en classe.
L’internat en EREA, à vocation
éducative, ne peut être confondu avec celui d’un établissement scolaire
ordinaire. Nier cette spécificité en supprimant des postes d'enseignants
éducateurs reviendrait à réduire considérablement les chances
d’insertion sociale d’élèves démunis scolairement, accentuant le
décrochage scolaire et les sorties sans qualification du système
scolaire.
Les syndicats SNUipp-FSU, Snudi-FO, CGT
et SUD exigent le maintien de la spécificité des EREA et des postes
d’enseignants éducateurs avec toutes leurs missions éducatives y compris
la surveillance de nuit et demandent, dans l'immédiat, que de nouvelles
instructions soient données en ce sens. Ils soutiennent les
mobilisations engagées par les enseignants dans les EREA et les
appellent à se réunir pour débattre et décider collectivement des
actions à mener.
Dans le même temps, au niveau national,
les syndicats viennent de faire une demande d'audience commune auprès du
ministère de l'Education nationale. Ils demandent que des discussions
sur les EREA, au point mort depuis plus d'un an, reprennent de manière
sérieuse et au plus vite afin de conforter la structure EREA en
revalorisant les personnels y exerçant et en développant les départs en
formation CAPA-SH.
Le communiqué intersyndical au format
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