En s’attaquant conjointement à la
réforme du lycée, de la formation professionnelle et à l’orientation
dans l’enseignement supérieur, le gouvernement fait voler en éclats le
système d’Orientation des élèves.
Il transfère en très grande partie la
gestion de l’orientation des futur·es bachelier·ères aux personnels
enseignants en charge des classes de terminale et aux chef·fes
d’établissement, désormais responsables de suivre et conseiller les
élèves (et les familles) dans leurs choix de scolarité. La CGT
Éduc’action avait dénoncé ce glissement des missions vers des
personnels non formés à cette question au détriment des personnels
spécialisés sur l’Orientation, les PsyEn du second degré...
Si la réforme de la formation
professionnelle ne prévoit pas dans un premier temps le transfert
complet de la formation aux seules régions, elle leur accorde bien celui
de l’orientation. Ainsi, si les régions ont perdu le pilotage de
l’apprentissage au profit des branches, le gouvernement leur offre celui
des cartes de formations et de l’orientation. Un joli pactole qu’elles
auront à cœur de faire fructifier localement pour garantir un retour sur
investissements. C’est là, la seconde attaque contre le système
national actuel d’orientation.
Dans ce contexte, le projet de loi "Pour
la liberté de choisir son avenir professionnel", qui sera étudié à
l'Assemblée à partir du 12 avril et qui prévoit la fermeture des Centres
d'informations et d'orientation ainsi que le transfert du personnel des
directions régionales de l'Onisep aux régions finalise la destruction
du service d'Etat d'orientation.
Ces attaques sont inacceptables. La CGT
Éduc’action dénonce depuis des années une politique de casse du service
public de l’Orientation mettant en grand danger les CIO et fragilisant
le service aux usager·ères. Nous dénonçons une mesure unilatérale prise
par le gouvernement au profit des collectivités locales. La CGT
Éduc’action s’inquiète pour l’égalité de traitement de l’ensemble des
élèves sur le territoire, de la qualité de l’information et de
l’objectivité des propositions. Elle dénonce également les conséquences
sociales sur les personnels (très souvent précaires) de ce secteur. Ce
projet conforte d’ailleurs notre inquiétude (survenue au moment de la
création du nouveau corps) sur la possible décentralisation des PsyEN.
En effet, si aujourd’hui on nous promet que ces personnels formés seront
affectés dans les établissements, cette réforme globale favorisera à
terme un transfert de missions, des donneurs d’ordre et donc de
l’employeur.
Dès aujourd’hui, la CGT
Éduc’action appelle tous les personnels de l’Orientation à se
rassembler et s’organiser pour faire entendre leurs voix et leur refus
de cette réforme.
Montreuil, le 4 avril 2018
Le communiqué au format
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