Moins d’un
an après l’élection présidentielle qui a permis l’accession pouvoir
d’Emmanuel Macron, les contre-réformes qu’il a mises en œuvre ont porté
des coups sévères au modèle social français.
Après la
casse du Code du travail, la suppression de l’impôt sur le capital, le
gel du point d’indice de la rémunération des fonctionnaires, et le
rétablissement du jour de carence, le gouvernement a franchi une
nouvelle étape, en préconisant un plan de départ volontaire dans la
Fonction publique...
Cette
annonce est en cohérence avec les projets d’abandons de missions et la
suppression de 120 000 d’emplois de fonctionnaires sur le quinquennat,
et elle s'inscrit dans le cadre du plan « Action publique 2022 », qui
doit dégager 4,5 milliards d'euros d'économies par an à partir de 2020.
La
présentation du document d’orientation pour l’ouverture de 4 nouveaux
chantiers dans la Fonction publique constitue une attaque frontale
contre le statut général des fonctionnaires et les statuts
particuliers, qui permettent de répondre aux besoins de la population
sur l'ensemble du territoire.
La volonté
gouvernementale de recours au contrat comme modalité de recrutement ne
peut se faire qu’au détriment de la nécessité de créer des emplois
statutaires dans les nombreux services qui en ont besoin. Faut-il aussi
rappeler alors que se profile la dernière session du dispositif
Sauvadet, l’absence de perspectives de titularisation des contractuels.
La question des salaires est toujours une préoccupation majeure pour la CGT,
en 2015 nous n’avons pas signé le protocole d’accord PPCR, aujourd’hui
nous constatons qu’il est largement insuffisant, son financement n’était
pas garanti comme en témoignent les mesures de report prises par
l’actuel gouvernement.
Les
personnels ont ainsi pu découvrir une baisse nette de leur salaire
depuis le 1er janvier 2018, contrairement aux promesses du candidat
Macron d’augmenter le pouvoir d’achat de l’ensemble des salariés, depuis
2000, pour les fonctionnaires, la perte cumulée de pouvoir d’achat
s’élève à près de 14 % .
Pour le
gouvernement la seule réponse aux exigences légitime de hausse des
salaires, est le développement de la part individuelle de la
rémunération. C’est déjà le cas pour les dispositifs comme le RIFSEEP ou
la mise en œuvre de la classe exceptionnelle qui n’ont permis
d’améliorer que la carrière de quelques-uns sans prendre en compte la
situation de la majorité des personnels.
Si nous
savons, comme l’a montré Pierre Bourdieu depuis plus de 50 ans, que
l’École est une machine à reproduire les inégalités sociales, le
baccalauréat permettait encore, à chaque bachelier de choisir, largement
au moins la licence de son choix.
La réforme
mise en place avec « parcours sup » généralise la sélection à l’entrée
de l’université, au prétexte que le tirage au sort n’était pas
égalitaire, alors que celui-ci ne concernait qu’un nombre très limité
d’étudiants, souhaitant s’engager dans certains cursus.
La vraie
inégalité est simplement le fait d’écarter certains jeunes des études
supérieures, souvent sur des critères géographiques et sociaux.
Nous
craignons aussi que la réforme du bac et la réforme de la voie
professionnelle engagée par le ministre n’aboutissent au même résultat.
La
spécialisation précoce des élèves va dans ce sens, la réforme organise,
en réalité, une orientation, dès la seconde, avec un choix de
spécialités vers les cursus post-bac, cela accentuera les déterminismes
sociaux, qui étaient déjà à l’œuvre dans le choix des séries, entre les
élèves des milieux favorisés, qui sauront choisir les bonnes spécialités
en fonction des « attendus » de Parcoursup et les autres.
Pour
toutes ces raisons, nous demandons que les textes sur deux bacs prévus
au Conseil Supérieur de l’Éducation du 21 mars soient retirés.
La réforme
annoncée de l’enseignement professionnel, est aussi un sujet de
préoccupation pour nous, elle présente l’apprentissage comme la solution
miracle à l’insertion des jeunes. Il s’agit là d’une approche
dogmatique de ce mode de formation où 1 jeune sur 5 ne finit pas sa
première année de formation.
Pour la CGT
Éduc’action, la voie professionnelle n’a pas vocation à servir
d’antichambre de l’apprentissage, c’est l’idée principale avancée dans
le rapport Calvez-Marcon avec les passages possibles du scolaire vers
l’apprentissage en fin de seconde et de première bac pro. Par ailleurs,
le développement de l’apprentissage par la mixité des parcours et des
publics conduira inexorablement à terme, à une remise en cause du statut
de PLP.
La volonté
de découper les diplômes en blocs de compétences et de gommer les
frontières entre formation initiale et continue enlèvera au futur
salarié les rémunérations et les conditions de travail garanties par le
diplôme dans les conventions collectives et les accords d’entreprise ;
Nous
savons bien que moins le niveau de formation initiale est élevé, moins
une personne utilise son droit à la formation continue tout au long de
la vie.
La CGT
Éduc’action partage l’ambition d’excellence pour la voie
professionnelle du lycée, c’est pour cela que nous sommes attachés à une
formation initiale exigeante, ayant pour ambition la scolarisation des
jeunes jusqu’à 18 ans.
D’autres choix politiques doivent être faits et sont possibles, pour construire le rapport de force, la CGT
appelle tous les agents de la Fonction publique à être massivement en
grève ce jeudi 22 mars et à participer aux manifestations afin de faire
entendre leurs exigences et leurs propositions pour renforcer la
Fonction publique.
Pour
terminer cette intervention, nous souhaitons attirer votre attention sur
la gestion des personnels non titulaires de l’académie de Créteil.
De nombreux problèmes sont observés, au regard de l’application des textes réglementaires.
Nous tenons à votre disposition le détail précis des points de dysfonctionnements que nous avons relevés.
Les
informations que nous avons au sujet de la préparation de la rentrée
2018 montrent que les suppressions de postes effectivement réalisées
dans certaines académies sont au-delà de celles qui avaient été
annoncées au Comité Technique Ministériel du mois de décembre. C’est le
cas notamment dans l’académie d’Amiens, nous souhaitons que cette
situation puisse être corrigée dans l’intérêt du service public
d’éducation.
La déclaration au format
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