Aujourd’hui plus de 30% des lycéens et
lycéennes suivent un parcours de formation dans la voie professionnelle
et préparent un CAP, un BEP ou un bac pro qui sont des diplômes
nationaux. Transférer l’ensemble des compétences en matière de formation
professionnelle initiale aux Régions revient à abandonner l’ambition
d’une scolarisation commune pour tous les jeunes de 3 à 18 ans. Ce
serait développer des logiques strictement utilitaristes et à court
terme en ne proposant que les formations répondant aux besoins immédiats
des entreprises d’un territoire. Cela conduirait à accentuer les
inégalités régionales et à offrir des formations ne permettant pas aux
futur.es salarié.es en formation d’envisager un avenir professionnel
au-delà du territoire où ils ont été scolarisés. Ce projet constitue un
recul majeur de l’État et nous ne voulons pas d’une société où l’État
se désengage de la formation de 30 % de sa jeunesse...
L’affirmation qu’il faudrait sortir
l’enseignement professionnel scolaire (lycées pro) des champs de
compétences ministérielles : Éducation nationale (LP), Agriculture (LPA)
et en charge de la mer (Lycées Maritimes) a été martelée à plusieurs
reprises par certains candidats dans la campagne électorale et le débat
public. Pourtant la mise en œuvre de la carte des formations
professionnelles est déjà pour partie une compétence régionale. Il
s’agirait donc maintenant pour ces candidats de passer à une étape
supplémentaire, en transférant aux régions l’ensemble des compétences en
matière de formation professionnelle initiale sous statut scolaire.
Ainsi, les personnels dont les enseignants (es) des lycées
professionnels seraient géré-es par les Régions. Un tel transfert
constitue une attaque frontale de leur statut. Les régions pourraient
alors être seules à construire et à mettre en œuvre les cartes
régionales des formations et fusionner facilement les CFA et les lycées
professionnels. À terme, la formation professionnelle initiale sous
statut scolaire pourrait disparaître au profit de l’apprentissage et les
contenus de formation être définis localement.
Nos organisations syndicales CGT Éduc’action, CGT-Agri ,
SNALC, SE UNSA, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, SNETAP-FSU, SUD éducation et SUD
rural sont opposées à l’abandon de la formation professionnelle scolaire
par les ministères de l’Éducation nationale, de l’Agriculture et des
Affaires Maritimes. L’enseignement professionnel a su s’adapter aux
évolutions de la société en développant son offre de formation et en
élevant le niveau de qualification des jeunes (création du baccalauréat
professionnel, développement des poursuites d’étude en BTS…). Le projet
d’une formation professionnelle gérée par les Régions est celui d’un
service public d’éducation à deux vitesses. Nous rappelons notre
attachement à l’égale dignité des trois voies du lycée (générale,
technologique et professionnelle). La formation de l’ensemble des jeunes
doit relever des prérogatives de l’état et des ministères chargés de
l’éducation.
Le 7 avril 2017
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