En cette rentrée 2016, le principal
objectif du ministère a été de communiquer pour montrer que tout s’était
très bien passé : aucun problème de sécurité grâce à la mise en place
de mesures fortes et aucun élève sans enseignant-e dans la classe. Pour
d’autres, soucieux également de communiquer positivement, les réelles
nouveautés résidaient dans la mise en place des nouveaux programmes,
l’augmentation et l’élargissement du versement de l’ISAE ou les nouveaux
moyens donnés aux directeur-trices...
Pour la CGT
Éduc'action, la très grande nouveauté de cette rentrée est
malheureusement la généralisation du recours aux personnels enseignants
précaires dans les écoles. En effet, si ce type de recours est largement
installé dans le second degré (elles-ils sont près de 30 000 !), il
n'en était pas de même jusqu’à présent dans le primaire. Depuis cinq ou
six ans, quelques départements seulement en ont eu besoin. Si le cas le
plus emblématique et problématique reste la Seine-Saint-Denis, d’autres
départements parisiens ainsi que le Rhône y ont eu recours.
Mais cette année, les exemples,
provenant de toute la France, de recrutements massifs des personnels
contractuels indiquent clairement que nous assistons à la généralisation
de cette gestion des ressources humaines par le ministère, les
rectorats et les DSDEN. Ces derniers font d’ailleurs le plus souvent le
choix de ne pas avoir recours aux listes complémentaires issues du
concours de recrutement de professeur-es des écoles comme c’était
généralement le cas auparavant. Le ministère a donc clairement fait le
choix de couvrir les besoins en personnel par la précarité.
A l’heure où la communication autour de
la création des 60 000 postes bat son plein, nous avons avec ces
données, la preuve par l’exemple que la véritable volonté politique
n’est pas de générer des emplois publics, mais bien de poursuivre une
politique qui n’a jamais donné et ne donne pas la priorité à l’École et
qui la fragilise davantage.
Le gouvernement n’est pas revenu sur les
suppressions de postes de la période 2007-2012 ; ayons une pensée
pieuse pour les 5 000 postes de RASED supprimés... Après avoir utilisé
les stagiaires "masterisés" comme moyens d’enseignement, avec ces
actuels recrutements massifs de personnels précaires et avec la Loi
Travail, le gouvernement enfonce un nouveau coin dans le statut de la
Fonction publique.
La CGT
Éduc'action dénonce et condamne cette situation et se battra partout où
cela se joue pour exiger le recrutement de personnels statutaires et
formés et pour l'arrêt du recrutement de personnels précaires.
Montreuil, le 26 septembre 2016
Le communiqué au format
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