Dans un communiqué triomphant,
le ministère de l'Éducation nationale annonce que la promesse de la
création de 60 000 postes sera tenue à la fin de la mandature.
Qu'en est-il réellement ? ...
Qu'en est-il réellement ? ...
Tout d'abord, cette annonce se base sur
la programmation, pour les concours 2017, de 12 842 postes censés
compléter ceux créés les années précédentes. Le ministère s'avance un
peu : programmer des postes aux concours ne signifie pas forcément les
pourvoir. On note d'ailleurs depuis plusieurs années que certaines
disciplines du second degré ont régulièrement des centaines de postes
non pourvus : pourquoi en serait-il autrement en 2017 ? C'est là la
première esquive du gouvernement : "oublier" que des centaines de postes
restent toujours à ce jour non pourvus.
Ensuite, le gouvernement parle de postes
alors qu'il s'agit en réalité d'emplois. Cette distinction n'est pas
neutre puisque sur ces 60 000 "postes", il y a 25 938 stagiaires. Comme
ces derniers sont en grande majorité à mi-temps, c'est en réalité de
l’ordre de 15 000 postes qui sont occupés.
D'autre part, le gouvernement inclut
dans ces postes des personnels précaires, 4 251 aides aux élèves en
situation de handicap (AESH) et 2 150 assistant-e-s d'éducation : non
seulement ces personnels sont presque tous à temps partiel et
sous-payés, mais ils sont surtout non-titulaires. Le gouvernement se
glorifie donc de la création de plus de 6 000 précaires…
D’ailleurs, la situation est à ce point
difficile que les rectorats embauchent de plus en plus de
contractuel-les. Il étend même et généralise cette pratique dans le
premier degré...
De plus, une part non négligeable de ces "créations" sert à financer les réformes, et en premier lieu la réforme du collège. Conséquence : des pans entiers de l'Education nationale sont totalement ignorés... c'est le cas des lycées professionnels qui ont même vu leur nombre d'enseignant-es baisser.
De plus, une part non négligeable de ces "créations" sert à financer les réformes, et en premier lieu la réforme du collège. Conséquence : des pans entiers de l'Education nationale sont totalement ignorés... c'est le cas des lycées professionnels qui ont même vu leur nombre d'enseignant-es baisser.
De fait, ces "créations" ne compensent
pas les besoins, en particulier la hausse démographique : sur le
terrain, elles restent invisibles car les classes restent surchargées...
Enfin, cette promesse (même tenue) ne compenserait même pas les 80 000 postes supprimés sous Sarkozy.
Alors engagement présidentiel tenu ? Pas vraiment. La CGT
Éduc'action considère que l'Éducation nationale vaut mieux que des
artifices comptables servant à masquer une politique éducative
désastreuse et des annonces politiciennes de pré-campagne électorale.
Montreuil, le 26 septembre 2016
Le communiqué au format
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