Les Inspections Générales viennent de publier un rapport intitulé "Comment développer l'apprentissage dans les lycées professionnels".
Ce rapport considère l'Éducation
nationale dans un "contexte concurrentiel", l'école n'est donc plus
qu'une marchandise comme une autre.
Ce rapport préconise une extension de la
mixité des parcours (alternance d’années de formation sous statut
scolaire et de périodes en apprentissage) et de la mixité des publics
(accueil dans une même section de jeunes sous les deux statuts). Il veut
faire de l’apprentissage une "composante naturelle" des établissements
technologiques et professionnels...
Sans aucun élément d’analyse,
l’apprentissage est présenté comme la solution à tous les problèmes :
manque d’attractivité des filières, échec de l’insertion
professionnelle, décrochage… Tant pis si la réalité de l'apprentissage
n'est pas vraiment celle-là !
Alors qu'ils admettent eux-mêmes que le
nombre de sections mixtes est très faible, les Inspecteurs font des
quelques statistiques dont ils disposent (sur l'académie de Caen) leurs
seuls arguments en faveur de la mixité des publics, ignorant, de fait,
les problèmes pédagogiques et d'organisation importants que cela
engendre. Les obstacles pédagogiques à la mixité des publics sont
balayés d’un revers de manche. Méprisant le savoir-faire des
enseignant-es de lycée professionnel, le rapport préconise une
"professionnalisation des acteurs en termes d’ingénierie pédagogique".
Le rapport menace clairement le statut
des PLP. Les obligations réglementaires de services, hebdomadaires, sont
perçues comme un "problème". Il propose tout simplement de les casser
en faisant en sorte que l'on ne distingue pas la quotité de service
effectuée en direction d'élèves ou d'apprenti-es, via "un
conventionnement à reversement du CFA vers l’État de la partie des
salaires correspondante".
Au bout du compte, l'augmentation du
nombre d'apprenti-es pour répondre aux vœux du gouvernement est le seul
objectif. Mais pour quoi faire ?
La CGT
Éduc'action continue d'exiger l'arrêt de cette promotion de
l'apprentissage uniquement pour répondre aux besoins du patronat. Elle
continue de penser qu'une formation professionnelle initiale de qualité
doit d'abord pouvoir se faire sous statut scolaire. Non pas par
sectarisme idéologique mais bien parce que cette formation est plus
efficace, plus démocratique et porte l'idée de l'émancipation.
Montreuil, le 11 octobre 2016
Le communiqué au format
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