Le président de la République et
la ministre de l'Éducation nationale ont annoncé que dans les "cinq
prochaines années, 56 000 contrats aidés seront donc progressivement
transformés en 32 000 emplois d'AESH au rythme de 11 200 contrats aidés
par an, soit 6 400 ETP d'AESH"...
La CGT
Éduc'action prend acte de cette annonce. Elle est positive car cela va
permettre une relative stabilisation pour plusieurs milliers de
personnels. Mais ce n'est en rien ni une sortie réelle de la précarité
ni le plan d'emplois pérennes pour l'accompagnement des élèves en
situation de handicap tant attendu.
En effet, si la CGT
Éduc'action faisait de cette demande de passage en AESH, une urgence
pour répondre à des situations dramatiques actuelles, étaler ce passage
sur cinq ans va exclure des milliers de personnels. Et la titularisation
des personnels qui reste l’objectif final n'est pas annoncée.
L’État va donc continuer à user de
personnels précaires et non-titulaires pour une mission essentielle et
pérenne du Service public d'Éducation, en contradiction totale avec le
statut de la Fonction publique. C'est un mépris pour les élèves qui ont
le droit à avoir des personnels statutaires et formés pour les
accompagner et c'est un mépris pour les personnels dont le travail ne
semble mériter pour l’État qu'un contrat précaire. L'annonce du
président de la République ne fait que confirmer que les personnels AESH
seront contractuel-les et non pas fonctionnaires : ils-elles restent
donc à la merci de modifications de leur contrat, de leur affectation,
de leur temps de service... voire d'un licenciement sans la protection
dont bénéficient les fonctionnaires.
De toute façon, l’État n'a pas
l'intention d'investir pour les élèves en situation de handicap. La
preuve ? Les annonces se font à moyens budgétaires constants puisque les
32 000 AESH (35h par semaine) feront le travail fait auparavant par les
56 000 contrats aidés (20h par semaine), exit les 24 000 personnels
restant.
La CGT
Éduc'action demande à ce que cette annonce, qui ne doit exclure
personne, ne soit qu’une étape provisoire vers la création d'un corps
statutaire dans la Fonction publique d'accompagnt-es des élèves en
situation de handicap et la titularisation des personnels non-titulaires
qui occupent actuellement ces missions.
Montreuil, le 25 mai 2016
Le communiqué au format
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