L’inégalité au service de la sélection
pour les élèves, des dangers pour les postes et les conditions de
travail des personnels, c’est cela le projet de réforme du baccalauréat
dévoilé ce mercredi 24 janvier.
Pour les élèves, ce projet ne fait que construire un lycée du tri et de l’orientation précoce...
Les disciplines majeures sont mises en
place pour permettre d’évaluer les attendus prévus par la réforme Vidal
et ce n’est ainsi pas un hasard que leur évaluation au baccalauréat soit
avancée au printemps pour la prise en compte dans Parcoursup.
Le lycée général et technologique que
propose la mission Mathiot n’est finalement qu’une façon d’orienter les
élèves vers le supérieur, dès la fin de seconde, par leurs choix de
disciplines majeures.
La ministre de l’enseignement supérieur
cherche à imposer la sélection à l’entrée de l’université, celui de
l’Éducation nationale cherche à le faire dès la seconde pour les élèves
des voies générales et technologiques. Pour celles et ceux de la voie
professionnelle, sélectionné·es dès la 3ème, ne restera «au mieux»,
comme poursuite d’étude, que les places que l’institution voudra bien
leur laisser en section de technicien supérieur.
Loin d’un enseignement général commun à
toutes les séries, avec des heures d’approfondissement dans certaines
disciplines, que revendique la CGT Éduc’action, le tronc commun du
projet ne serait qu’un alibi cachant une hyperspécialisation.
Le projet tourne ainsi le dos à un lycée
émancipateur, aboutissement de la construction d’une culture générale
et technologique commune et va aggraver les déterminismes sociaux déjà à
l’œuvre actuellement dans le choix des séries, entre les élèves des
milieux favorisés, qui sauront choisir les bonnes majeures en fonction
des «attendus» de Parcoursup et les autres.
Il risque également d’accroitre les
disparités territoriales entre établissements en mesure de proposer tous
les duos de majeures et les autres.
Quant au baccalauréat, sa vocation de
1er grade universitaire, ouvrant aux bachelier·ères les licences de leur
choix, serait gravement remise en cause avec le poids du contrôle
continu et la sélection découlant de la prise en compte des seules
épreuves «majeures».
Pour les personnels, le projet laisse
présager une forte baisse des horaires élèves et des regroupements de
classes avec la fin des séries, plus particulièrement dans certaines
disciplines comme la SVT par exemple.
Enfin, la volonté de «semestrialiser» le
lycée constituerait une remise en cause des obligations de service
hebdomadaires des enseignant·es par une annualisation et aurait aussi un
impact évident sur d’autres personnels comme les personnels de
laboratoire par exemple.
La CGT Éduc’action portera auprès du
ministre le refus de ce projet proprement réactionnaire et le combattra,
comme elle combat l’introduction de la sélection à l’université qui
n’est que l’autre face d’une même pièce.
Elle appelle dès maintenant les
personnels à construire la mobilisation par la grève, avec les
personnels de l’enseignement supérieur, les étudiant·es et les
lycéen·nes, les 1er et 6 février.
Montreuil, le 25 janvier 2018
Le communiqué au format
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