Données personnelles des élèves
La CGT
se bat au côté des travailleurs migrants depuis des décennies pour
faire respecter leurs droits et en gagner de nouveaux. Les dernières
circulaires gouvernementales sont une attaque contre les droits
fondamentaux consacrés par la déclaration universelle des droits de
l’Homme qui précise dans son premier article que «Tous les êtres humains
naissent libres et égaux en dignité et en droits.»
Or, aujourd’hui, le gouvernement prépare
un projet de loi indigne des valeurs de la patrie des droits de l’Homme
en voulant «trier» entre bons et mauvais migrants… Les bons seraient
celles et ceux fuyant la guerre et les persécutions, les mauvais celles
et ceux fuyant la misère économique ou les catastrophes climatiques…
Le gouvernement fait le choix de traquer
les plus humbles y compris les mineurs isolés jusque dans les lieux
d’hébergement pour les « trier » et les renvoyer vers l’enfer qu’ils ont
quitté.
Dans la même logique, l’arrêté
concernant le traitement automatisé des données des élèves du 2nd degré
publié au BO N°2 du 11 janvier 2018, ajoute des données supplémentaires :
la nationalité et de nombreuses informations financières et bancaires.
Rappelons qu’en 2008, suite à la forte mobilisation d’organisations
syndicales et de différentes associations et à l’avis de la CNIL,
l’arrêté de création de «base élèves» dans le 1er degré interdit la
collecte d’informations sur la nationalité et sur «l’origine raciale ou
ethnique». L’Education est un droit pour tous les enfants quelle que
soit leur origine et la situation financière des parents. Plutôt que de
faire la chasse à l’étranger et aux familles qui subissent la précarité,
il serait temps de se réapproprier les valeurs de solidarité avec une
école gratuite et un abondement des fonds collégien et lycéen pour
permettre à tous les élèves d’avoir au moins un repas chaud par jour.
La CGT
demande donc le retrait des nouveaux champs introduits dans le
traitement automatisé des données des élèves du 2nd degré : nationalité
et informations bancaires qui pourraient être récupérées par des
personnes non autorisées selon le niveau de sécurité mis en place.
Parcoursup
Le ministère de l’Enseignement supérieur
met en œuvre le projet de loi «Orientation et réussite des étudiants»,
sans attendre sa ratification par le Parlement, c’est-à-dire en dehors
de tout cadre légal.
Dans un État de droit, il est difficile
de comprendre ce qui peut justifier une telle précipitation, c’est
pourtant de cette façon qu’a été élaborée la nouvelle plate-forme
«Parcoursup». Après une simple ouverture à la consultation, les lycéens
peuvent formuler leurs vœux depuis le 22 janvier 2018. Les réseaux
sociaux se font l’écho des déboires des lycéens face à la complexité, le
manque de lisibilité. Prenons un exemple simple au hasard : une licence
de physique chimie sur Lille. Pour Villeneuve d’Ascq, à côté de Lille,
le candidat a le choix entre :
- Parcours aménagé bachelier technologique
- Parcours bilingue
- Et portail SESI
Après avoir tout essayé, l’élève finira par trouver ce qu’il cherche dans le portail SESI. Il fallait y penser !
Certains ne peuvent même pas se
connecter car leur dossier personnel n’a pas été mis en ligne. La mise
en application dans la précipitation oblige à des mises à jour
progressives des formations alors que des lycéens ont déjà formulé leurs
vœux. Concrètement, jusqu’à la clôture, les élèves seront dans
l’incertitude et dans l’angoisse d’avoir raté une information
importante. Ainsi que vont devenir les vœux pour des BTS en arts
appliqués ou des MANAA alors qu’il n’y avait pas encore d’information
sur le DN MADE hier ?
Contrairement à la communication du
gouvernement, cette plate-forme ne respectera pas les aspirations des
lycéens et ne permettra pas une orientation à visage humain. Elle
institue plutôt un système opaque et injuste, qui généralise la
sélection à l’entrée de l’université. Au final un nombre élevé
d’étudiants risque de rejoindre, au terme d’un processus dont les règles
réelles ne leur sont pas connues, une licence qui ne correspond que de
loin à leurs souhaits initiaux. Et pour ceux dont aucun des choix n’aura
été satisfait, ils seront affectés par le Recteur dans les formations
ayant peut-être encore des places disponibles.
Réforme du lycée et du baccalauréat
Alors que rapport Mathiot n’a été remis
qu’hier à Monsieur le ministre, de nombreuses informations filtraient
depuis plusieurs semaines et si on en croit les médias depuis ce
week-end, la réforme est faite. Les futurs lycéens savent déjà quelles
disciplines ils pourraient suivre et combien d’épreuves au bac ils
auraient. Si nous dénoncions régulièrement le fait que le ministère
organisait des conférences de presse avant même que le CSE ait émis un
avis, c’est quand même une grande première que la presse connaisse le
contenu d’un rapport avant qu’il ne soit remis officiellement au
ministre. Au lieu d’accompagner le penchant naturel des médias à
communiquer le plus vite possible une information quelle qu’elle soit :
vraie ou fausse, il serait temps que le rôle de chacun soit respecté et
que la transmission d’informations à la presse ait lieu à l’issue du
processus après la remise des rapports, l’information des organisations
concernées et l’avis des instances représentatives.
Journées d’actions
Pour la CGT
Éduc’action, la loi Vidal et le projet de lycée modulaire sont les deux
faces d’une politique éducative réactionnaire. La CGT s’inscrit donc
dans l’appel interfédéral de mobilisation des lycéens, étudiants,
personnels des universités et des lycées du jeudi 1er février 2018.
La CGT
Éduc’action appelle les personnels de lycées à se réunir, dès
maintenant, en assemblée générale pour débattre des réformes, à se
mobiliser sous toutes les formes décidées collectivement, y compris par
la grève le 1er février.
Elle appelle également l’ensemble des
personnels du second degré à faire grève le 6 février, contre la baisse
des dotations horaires des collèges et des lycées et contre le projet de
réforme du baccalauréat et du lycée.
Les moyens rentrée 2018
Les moyens pour la rentrée 2018 ont été
présentés lors du CTM de décembre 2017. Quelques semaines avant, la
publication des postes offerts aux concours du second degré faisait
apparaître une baisse significative alors que le nombre d’élèves ne
cesse d’augmenter.
Dans le second degré la hausse
démographique se poursuivra jusqu’en 2022, avec 26 242 élèves de plus en
2018. Plusieurs académies voient leur nombre de postes diminuer alors
qu’elles devront accueillir plus d’élèves, ce qui est le cas pour
Besançon, Orléans-Tours, Limoges, Lille et Nice.
Les élèves du second degré devront donc
travailler dans des classes de plus en plus chargées. Les suppressions
concerneront principalement les lycées professionnels et les collèges y
compris en REP et REP+.
Dans le premier degré, afin de continuer
le dédoublement des classes en REP+, il y aura 3881 moyens
d’enseignement supplémentaire provenant principalement de la
récupération des pertes d’emplois du second degré et de l’utilisation de
moyens du dispositif plus de maîtres que de classes, sans même que
celui-ci ait été vraiment évalué.
D’autre part, la suppression de 200
emplois administratifs va dégrader encore un peu plus les conditions de
travail des personnels des rectorats et des établissements qui sont déjà
en sous-effectif. C’est la moitié des emplois créés ces 5 dernières
années qui seront supprimés.
Le ministre communique habilement sur la
hausse des moyens dans le premier degré tout en diminuant les moyens du
second degré, au risque de dégrader les conditions d’études et
d’amplifier le tri social des élèves.
Situation à Mayotte
Pour terminer la CGT
Educ’action souhaite attirer l’attention du ministère sur la situation
de Mayotte. Au cours de la journée du 19 janvier, de très violents
affrontements (caillassages, bagarres, mouvements de foule) entre jeunes
ont eu lieu au sein et aux abords du lycée de Kahani nécessitant
l’intervention des forces de l’ordre pour permettre l’évacuation des
élèves. La solidarité et le professionnalisme dont ont fait preuve les
personnels et peut être la chance aussi ont permis d’éviter une
tragédie. Cette situation n’est pas nouvelle puisqu’elle s’était déjà
produite au mois de novembre 2017. Face à la situation extrêmement
tendue et dangereuse, tous les personnels ont décidé unanimement d’user
de leur droit de retrait jusqu’à nouvel ordre.
Si les personnels ont pu être reçus par
la vice-rectrice et des représentants de la DGRH, les réponses apportées
n’ont pas été jugées satisfaisantes par les personnels qui se sentent
abandonnés. Depuis, les salariés des sociétés de transports scolaires ce
sont aussi mis en droit de retrait suite à l’attaque de bus scolaires.
La CGT
Éduc’action considère que les autorités locales n’ont pas pris la
mesure de la situation vécue à Mayotte depuis de nombreux mois et
préfèrent mettre la pression sur les personnels pour assurer coûte que
coûte les cours, au risque de leur faire prendre des risques.
La CGT
Éduc’action demande qu’il y ait un audit sur l’encadrement éducatif,
insuffisant par rapport à la moyenne nationale alors que tout le
département est en éducation prioritaire. Comme en métropole aucun lycée
n’est en REP alors que les événements actuels montrent les besoins en
termes de moyens humains.
La déclaration de la CGT Éduc'action au CSE du 25 janvier 2018 au format
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