Alors
que la rentrée 2017 a déjà été planifiée depuis plusieurs mois et que
les dispositions ont été prises un peu partout dans les départements, le
ministre Blanquer rebat les cartes.
Il tente de mettre en place une des
promesses du candidat Macron, dédoubler tous les CP et CE1 de
l’Education prioritaire. Rappelons que les difficultés scolaires ne
s’arrêtent pas au CP...
Aussi, si la question de la baisse des
effectifs dans toutes les classes se pose (et particulièrement en
Education prioritaire), les modalités et les moyens utilisés ici sont
inacceptables. Le ministère a lancé des audits départementaux pour
recenser tous les besoins nécessaires et les capacités d’encadrement
disponibles. Le bilan est sans appel : les personnels et les locaux
manquent cruellement.
La CGT
Éduc’action a rapidement dénoncé cette décision prise dans la
précipitation qui fragilise une rentrée déjà engagée. Imposer une telle
mesure n’est pas sans conséquence sur le dispositif Plus de Maîtres-ses
que de Classes qui est largement mis à contribution pour pallier les
nécessités. Pour la CGT
Éduc’action, c’est le dévoiement d’un dispositif censé combattre les
difficultés scolaires à tous les niveaux et sur lequel les collègues se
sont engagé-es et s’investissent particulièrement. Surtout, le volume de
postes ainsi récupéré ne sera pas suffisant pour dédoubler toutes ces
classes et devra être complété par des redéploiements de postes de
remplaçant-es. Dans plusieurs départements, les DASEN ont dû largement
piocher dans ces moyens. En définitive, le ministre ne pourra remplir la
feuille de route et, à part quelques cas particuliers en REP, il n’y
aura que 2 500 classes de CP en REP+ concernées.
La CGT
Éduc’action constate que ces mesures précaires sont prises dans les
départements les plus fragiles, qui concentrent le plus grand nombre de
zones d’Education prioritaire. Les modalités d’application de cette
mesure ont été renvoyées au département, ce qui accentue la politique de
territorialisation de l’Education nationale. Dans bien des cas, en
Seine Saint Denis, en Seine Maritime, dans le Rhône ou dans le Tarn et
Garonne, elle obligera les DASEN à recourir au recrutement de
contractuel-les. C’est donc cela la politique éducative Macron-Blanquer ;
travailler par ordonnance, accentuer l’autonomie et développer la
précarité.
La CGT
Éduc’action soutient toutes les actions locales des personnels qui
s’opposent à la fragilisation des conditions d’étude et de travail dans
les zones d’Education prioritaire. Elle dépose, d’ores et déjà, des
préavis de grève pour la rentrée et prend contact avec les organisations
syndicales pour une action la plus unitaire possible.
Elle exige que la mesure soit
suspendue dans l’immédiat et qu’une large discussion sur l’Education
prioritaire, de la maternelle au lycée, s’ouvre le plus rapidement
possible.
Montreuil, le 27 juin 2017
Le communiqué au format
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