La Direction de l'évaluation, de la
prospective et de la performance [DEPP] vient de publier plusieurs
études qui montrent que les effectifs de l’enseignement privé se portent
bien.
Une première étude (voir en ligne)
montre une hausse sensible du nombre d’élèves dans le primaire pour
l’enseignement privé sous contrat : + 1,5 % en un an alors que les flux
d’élèves sont globalement stables...
Une deuxième étude (voir en ligne)
montre que les effectifs dans les collèges publics baissent de 10 000
élèves tandis que ceux des collèges privés montaient de 6 000 élèves.
Ces deux études ne sont que
l’illustration des conséquences des "réformes" des gouvernements
successifs. Ces réformes bénéficient à l’enseignement privé car elles
renforcent l’autonomie des chefs d’établissement et renforcent la
concurrence entre les établissements. Comment ? Rappelons que
l’enseignement privé sous contrat n’est pas dans l’obligation
d’appliquer la réforme des rythmes scolaires dans le premier degré,
qu’au collège l’enseignement privé sous contrat utilise à fond la
réforme pour concurrencer l’enseignement public, qu’une forte part des
enseignant-e-s du Privé sont des précaires corvéables à merci....
De plus, alors que le mouvement pour
défendre l’Éducation prioritaire s’étend, nous constatons ici les effets
d’une carte scolaire ouverte puisque l’inscription dans le privé permet
à une part croissante de parents de contourner la mixité sociale.
L’Enseignement catholique scolarise 17 %
des élèves, une concurrence non négligeable pour l’enseignement public…
bien intéressante pour l’État qui sait parfaitement jouer les uns
contre les autres. Alors que l’enseignement public se dégrade, c’est
aussi une façon de laisser aux classes moyennes un accès à des
établissements prétendus "meilleurs", une façon d’éviter qu’elles
expriment des exigences sur l’Éducation nationale.
La question de la scolarisation dès le
plus jeune âge est intéressante : le privé en tirera bénéfice. En effet,
ce n’est pas par progressisme que le candidat officiel de la droite
veulent baisser l’âge de l’obligation scolaire à 5 ans, mais bien parce
que cela permettra de financer le privé, ce qui n’est pas obligatoire
actuellement pour les enfants de moins de 6 ans.
Si la CGT Éduc'action et le SNEIP-CGT-Enseignement
privé revendiquent une scolarisation dès 2 ans et obligatoire de 3 à 18
ans c’est seulement dans le cadre émancipateur d’un grand service
public d’Éducation. L’enseignement privé sous contrat doit disparaitre
car l’État doit cesser de subventionner un système qui concurrence
l’Enseignement public au détriment des droits des personnels et des
élèves.
Montreuil, le 10 janvier 2017
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