Hier, le 1er ministre Manuel Valls
recevait les présidents de régions, en particulier pour trouver des
solutions financières à son « plan formation 500 000 demandeurs d’emploi
». Les présidents de régions sont donc venus faire leur « marché »,
réclamant la régionalisation du service public de l’emploi, remède
miracle selon eux au placement des chômeurs vers ces fameux « métiers en
tension » disponibles dans les régions…Comme un refrain suranné, il
s’agit de pourvoir les besoins dans l’hôtellerie, la restauration, les
métiers d’aide à la personne...Chacun se gardant de révéler son projet
partagé : obliger les personnes à accepter des emplois sous payés,
souvent précaires et aux conditions de travail déplorables, tout en
démantelant le service public national de l’emploi. Ces demandes
arrivent, bien entendu, à la veille de l’ouverture de la négociation
assurance chômage…
Comme ce n’est pas suffisant, le
président de la région PACA réclame le retour de de l’apprentissage à 14
ans ! Manuel Valls, au lieu d’opiner du chef à cette exigence et de
tancer sa ministre de l’éducation nationale, réticente au retour d’une
mesure inique et régressive, ferait mieux de réviser son bréviaire de
campagne présidentielle.
En effet, juste avant d’être élu
président de la République en 2012, François Hollande avait rappelé que
la proposition du président sortant, Nicolas Sarkozy sur
l’’apprentissage dès 14 ans, était « une vieille thèse de la droite
française depuis des années, finalement son refrain » et avait ajouté «
Je souhaite que, dans l’Education nationale, il y ait des filières
professionnelles de très grande qualité permettant de pouvoir orienter
les élèves dans ces filières-là pour ces métiers-là, l’apprentissage
étant une des solutions(…) quand on sélectionne trop tôt, il y a une
espèce de fatalisme social qui se reproduit ». Quelques mois plus tard,
Vincent Peillon faisait voter la suppression de l’apprentissage
’’junior’’ à 14 ans tout en conservant un dispositif pour les jeunes de
15 ans, mettant toujours en cause insidieusement l’âge de la scolarité
obligatoire.
Pour la CGT,
ces demandes réactionnaires vont à l’encontre des besoins des jeunes et
de leurs familles. Elles sont inefficaces économiquement et injustes
socialement. Nous devons, au contraire, agir pour développer les
qualifications de toute la jeunesse et ainsi répondre aux enjeux
nouveaux posés par les mutations technologiques, énergétiques,
numériques et environnementales. Nous devons miser sur l’émancipation de
toutes et de tous à partir d’une société qui sécurise, qui intègre et
se garde d’orienter précocement des enfants ou de mettre dans des voies
de garages « territorialisés » les personnes privés d’emploi.
Le gouvernement devrait plutôt que de
renouer avec les vieilles lunes de la droite en matière d’apprentissage
précoce, tenir ses engagements sur la revalorisation des salaires des
apprentis et l’amélioration de leurs conditions d’études.
Montreuil, le 3 février 2016
Le communiqué sur le site confédéral CGT
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