Le
ministère de l’Éducation nationale a présenté, le 10 novembre, une
expérimentation visant à favoriser la mixité sociale dans les collèges
publics à la rentrée 2016.
Le candidat Hollande avait fait de cette
question un axe fort de sa campagne présidentielle. Pourtant, après
trois années et demie de mandat, nous n’en sommes, pour le moment, qu’à
une expérimentation dans quelques zones de dix-sept départements
volontaires...
Concrètement, il s’agit de créer un
secteur commun composé de plusieurs collèges par délibération du conseil
départemental après consultation de la communauté éducative. Les
parents doivent classer leur choix d’établissements. Si le nombre de
premiers vœux dépasse les capacités d’accueil des établissements, les
conseils départementaux concernés établiront des critères d’affectation
en concertation avec les familles.
Pour la CGT Éduc’action, il convient surtout de remarquer la faiblesse des mesures proposées et de s’interroger sur leur pertinence.
En effet, le choix des critères d’affectation est laissé aux conseils départementaux. Le flou demeure sur les exemples de critères fournis par le ministère (les départements pourront-ils en choisir d’autres, les services de l’Éducation nationale auront-ils un pouvoir de contrôle sur les choix ?).
Le risque d'une remise en cause de l’égalité sur le territoire existe et rien ne garantit que les critères retenus ne soient pas, au final, contraires au but recherché.
En effet, le choix des critères d’affectation est laissé aux conseils départementaux. Le flou demeure sur les exemples de critères fournis par le ministère (les départements pourront-ils en choisir d’autres, les services de l’Éducation nationale auront-ils un pouvoir de contrôle sur les choix ?).
Le risque d'une remise en cause de l’égalité sur le territoire existe et rien ne garantit que les critères retenus ne soient pas, au final, contraires au but recherché.
La création de ces secteurs ne doit pas
se traduire par un éloignement trop important entre le domicile et le
collège, source, pour les élèves, de fatigue supplémentaire.
En insistant sur la carte des formations
des collèges et la fin des options issue de la réforme des collèges, le
ministère oublie de préciser que cette réforme -que la CGT
Éduc’action continue de refuser et de combattre avec la majorité des
personnels- institutionnalise au contraire un peu plus encore la mise en
concurrence des établissements, bien loin donc d’une logique de mixité.
Pour nous, cette carte des formations n’a jamais constitué une soi-disant attractivité des collèges mais simplement un moyen de contourner la carte scolaire. Rien n’assure que les futurs critères départementaux garantiront la fin de ce contournement.
Pour nous, cette carte des formations n’a jamais constitué une soi-disant attractivité des collèges mais simplement un moyen de contourner la carte scolaire. Rien n’assure que les futurs critères départementaux garantiront la fin de ce contournement.
Pour la CGT
Éduc’action, cette expérimentation est insuffisante et laisse trop de
questions sans réponses. La mixité sociale est importante pour la
réussite des élèves. Mais avec cette "réformette", le ministère élude la
question de la mixité sociale dans les quartiers et celle de la
concurrence de l’enseignement privé. Ce sont bien là les causes
principales de ghettoïsation de certains collèges.
La réussite des élèves passe aussi par une hausse des moyens permettant de diminuer le nombre d’élèves par classe et une véritable politique d’Éducation prioritaire.
Mais, au-delà de la question légitime de la mixité, il serait enfin temps de rompre avec une École élitiste de la reproduction sociale, de nationaliser l’enseignement privé et de s’attaquer aux inégalités sociales. Nous en sommes loin.
La réussite des élèves passe aussi par une hausse des moyens permettant de diminuer le nombre d’élèves par classe et une véritable politique d’Éducation prioritaire.
Mais, au-delà de la question légitime de la mixité, il serait enfin temps de rompre avec une École élitiste de la reproduction sociale, de nationaliser l’enseignement privé et de s’attaquer aux inégalités sociales. Nous en sommes loin.
Montreuil, le 12 novembre 2015
Le communiqué au format
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