Suite aux attentats perpétrés en
France, le Président de la République et la ministre de l’Éducation ont
fait, tour à tour, des annonces sur les "valeurs républicaines", mais
aussi sur l’autorité...
En martelant le mot "autorité" dans son
intervention du 21 janvier, F. Hollande confond grossièrement
autoritarisme et méthode pédagogique. Le lendemain, la ministre complète
les propos du Président reprenant diverses mesures comme
"l'enseignement moral et civique", la "nécessité de la maîtrise du
français", la "réserve citoyenne d'appui aux écoles et aux
établissements", la mise en place d'une "journée de la laïcité" et de la
formation.
Pour la CGT
Éduc'action, les réponses ne sont pas à la hauteur des enjeux. Non
seulement elles occultent le fait que les enseignant-e-s se sont
emparé-e-s depuis longtemps des questions de liberté et de laïcité, mais
surtout elles laissent une nouvelle fois les personnels seuls face au
sujet. Nous ne savons rien sur les moyens administratifs, techniques et
humains ou sur les outils pédagogiques qui seront à la disposition des
personnels pour lutter contre les discriminations et le racisme.
Nous aurions aimé avoir des propositions
concernant, par exemple, l'amélioration de la gestion des groupes ou de
la prise en compte de l'agressivité pour être au plus près de la
réalité sociale où les sentiments d’injustice ou d’impunité côtoient la
violence.
Nous aurions aimé que le MEN prenne en compte le projet d’École, de transformation sociale et de coopération pédagogique de la CGT
Éduc'action. Il faut changer radicalement l’École pour qu’elle ne soit
plus un lieu d’inégalité et de reproduction sociale, mais au contraire
un lieu d’échanges et de l’apprentissage du "vivre ensemble". Elle doit
permettre la construction des savoirs et de la liberté de pensée,
d’épanouissement de chacun-e et porter des valeurs de solidarité et du
droit à l’Éducation pour tous, sans aucune discrimination.
Plus que jamais, la CGT
Éduc'action rappelle que l’École que nous voulons est un service public
national, laïque, gratuit, obligatoire de 3 ans (dès 2 ans pour les
familles qui le souhaitent) jusqu’à 18 ans.
Montreuil, le 23 janvier 2015
Le communiqué au format
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