A l’issue du vote en première lecture par l’Assemblée Nationale du
projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), la CGT
alerte les assurés sociaux sur les menaces que fait courir ce PLFSS à la
Sécurité sociale.
Celui-ci se caractérise avant tout par un plan drastique de réduction
des dépenses : 9,6 milliards d’euros au total, concernant l’ensemble
des branches de la Sécurité sociale. La Sécurité sociale est ainsi le
principal contributeur du plan d’ « économies » de 21 Milliards d’euros
réalisé pour satisfaire aux injonctions bruxelloises.
L’autre mesure essentielle de ce PLFSS est une remise en cause sans
précédent de l’universalité des allocations familiales, avec la
diminution par deux de ces dernières à partir de 6 000 euros, et par
quatre à partir de 8 000 euros.
Pour la CGT, il est nécessaire de rappeler que les allocations
familiales ont été créées pour compenser les charges d’entretien et
d’éducation des enfants que n’ont pas à assumer les personnes
célibataires ou en couples sans enfants.. Pour ramener le débat à de
justes proportions, nous voulons rappeler que 6 000 euros correspond à
un couple biactif de techniciens ou d’enseignants.
La justice sociale doit passer par la justice fiscale qui repose
notamment sur l’impôt progressif sur le revenu. Elle ne doit pas passer
par une baisse des prestations sociales. L’universalité de la Sécurité
sociale est la meilleure voie pour lutter contre la pauvreté.
Par ailleurs, le raisonnement tenu aujourd’hui pour les allocations
familiales n’a aucune raison de ne pas être tenu demain pour les autres
branches de la Sécurité sociale, et notamment pour l’assurance maladie.
Ne risque-t-on donc pas demain de « moduler » les remboursements de
soins en fonction des revenus ? Cette proposition a déjà été faite dans
le passé sous le nom de bouclier sanitaire.
C’est donc l’universalité de la Sécurité sociale dans son ensemble
qui risque d’être remise en cause demain, au nom de la même logique de
baisse des dépenses de la Sécurité sociale.
Cette orientation constitue de toute évidence une impasse. La CGT
porte une autre ambition : celle d’une reconquête de la Sécurité
sociale, notamment en ce qui concerne notre politique de santé, notre
rapport au travail, l’universalité des droits conformément au principe
de base de notre Sécurité sociale : contribuer selon ses moyens,
recevoir selon ses besoins.
C’est pourquoi la CGT propose d’engager le débat autour d’autres solutions que celles qui sont en échec depuis plus de 30 ans.
Montreuil, le 28 octobre 2014
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