La semaine dernière, le président du Medef a demandé au gouvernement français de « sortir de la convention 158 de l’Organisation internationale du travail ».
Celle-ci, ratifiée par la France en 1989 oblige les employeurs à justifier les motifs du licenciement.
En reprenant le vieil adage patronal selon lequel « les licenciements d’aujourd’hui feront les emplois de demain »,
Pierre Gattaz invite en fait le gouvernement français à suivre les pas
du gouvernement de l’ultra-libéral Fernando Henrique Cardoso au Brésil
qui fut le seul pays à ce jour à sortir de cette convention, en 1996.
La CGT relève que le Président Cardoso est celui qui a le plus
violemment privatisé et dérégulé l’économie brésilienne, jusqu’à servir
de référence à Jeffrey Sachs, père de la thérapie de choc et des plans
d’ajustement structurel en Europe de l’Est dans les années 90. Son bilan
sur le front de l’emploi est le plus mauvais qu’ait connu le Brésil.
Un modèle pour Gattaz, mais une démonstration de l’inefficacité des
propositions du Medef !
Par cette nouvelle provocation, Pierre Gattaz cherche à régler ses
comptes avec l’OIT qui, en novembre 2007 avait contraint le
gouvernement de l’époque à sacrifier le Contrat Nouvelles Embauches, qui
violait l’article 4 de la convention 158, justement sur cette question
de la justification des motifs du licenciement.
Comme l’a relevé Bernard Thibault, membre travailleur du Conseil d’Administration du Bureau International du Travail, « le
Medef prend désormais pour cible le code international du travail, en
écho du patronat mondial qui s’attaque frontalement à l’OIT et à ses
normes depuis plus de deux ans ».
La CGT condamne la position du Président du Medef qui insulte les engagements internationaux de la France.
Le patronat cherche à lever les derniers obstacles à la mise en
concurrence des salariés entre eux en sacrifiant leurs droits les plus
élémentaires et en les livrant à l’arbitraire et à l’injustice. Elle
s’opposera résolument aux tentatives du Medef de s’attaquer aux normes
et régulations du travail, en France comme au plan international.
Au moment où le chômage et la précarité des salariés est au plus haut
ce ne sont certainement pas les fantasmes du Medef qui nous servirons à
sortir de la crise.
Montreuil, le 3 novembre 2014
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