vendredi 31 mai 2024

Réforme de la formation initiale : stop au mépris !

 COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Ce mercredi 29 mai, la CGT Éduc’action a quitté le groupe de travail sur la réforme de la formation initiale des personnels enseignants et CPE. C’est en effet, comme il est devenu d’usage, une occasion de plus pour l’administration d’imposer un projet à marche forcée et de manière précipitée, malgré l’opposition et les alertes de la totalité des organisations syndicales.

Toutes ont dénoncé l’infaisabilité d’un calendrier qui instaurerait cette réforme dès la rentrée prochaine, les incertitudes juridiques et l’attaque du statut de la Fonction publique que constitue le statut des élèves stagiaires en M1 (qui recevraient une gratification malgré l’obtention d’un concours de la Fonction publique et n‘auraient pas le statut de fonctionnaire stagiaire). Faisant fi de ces lignes rouges, le ministère poursuit tête baissée. Une réforme de plus, bâclée, sur laquelle le ministère devra certainement revenir, au fil de l’eau et de la catastrophe annoncée en termes de recrutements.

Aucune des mesures prises ne permettra en effet de régler les graves problèmes d’attractivité de nos professions. Et ce n’est certainement pas l’obligation « d’engagement à servir » pour 4 ans dans la Fonction publique, à l’issue de l’année de titularisation, qui va faire se précipiter en masse les candidat·es !

Si la CGT Éduc’action revendique de longue date le recrutement au niveau Licence (et valide donc cette annonce), elle juge inacceptables tous les autres éléments de cette réforme. C’est par l’amélioration des conditions de travail, de rémunération et par une formation de qualité, et justement rétribuée, que l’on donne envie de devenir enseignant·es et non en cassant les statuts ou en méprisant les personnels comme s’y emploie méthodiquement le ministère.

Montreuil, le 29 mai 2024

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Ecole inclusive : un énième plan de comm’ ministeriel

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Des groupes de travail se tiennent actuellement entre le ministère de l’Éducation nationale et les organisations syndicales sur l’École inclusive et le métier d’AESH. C’est surtout l’occasion pour l’administration de se satisfaire du nombre d’élèves accompagné·es ou d’une éventuelle amélioration du cadre de gestion des AESH, légèrement modifié compte-tenu des évolutions des cinq dernières années.

L’École inclusive : un slogan de campagne

Selon les chiffres ministériels du dernier bilan le nombre d’élèves en situation de handicap est de 471 659, dont la moitié a une notification pour une aide humaine. Cependant, dans les faits, ils et elles ne sont pas pour autant accompagné·es. On peut aussi souligner que 8% des élèves en situation de handicap sont scolarisé·es exclusivement dans un dispositif ULIS (unités locales d’inclusion scolaire) et 17% d’entre eux et elles sont en attente d’une prise en charge par une structure médico-sociale. Et de cette situation, on ne peut pas s’en satisfaire, mais silence du ministère…

En réalité, il n’y a donc pas d’École inclusive qui permette la scolarisation du plus grand nombre d’élèves en milieu ordinaire. Quand va-t-on réellement mettre au débat la question des effectifs par classe, du nombre d’élèves suivi·es par un·e même AESH, du manque d’enseignant·es spécialisé·es et de la formation spécialisée, de la prévention en maternelle et du déficit de prise en charge par le secteur médico-social ? C’est de cette réalité et de cette urgence dont il est question, en décalage total avec l’affichage officiel et les sujets abordés lors de ces réunions.

Les AESH : statut, temps de travail, formation…Rien au menu !

Dans le même temps, un projet de décret sur le cadre de gestion des AESH est présenté, mais aucune des dispositions ne contribue à une évolution majeure des conditions salariales et de travail des personnels.

Cependant, la CGT Éduc’action continuera de participer à ces réunions et interviendra à chaque fois pour veiller à ce que la future circulaire soit précise, contraignante pour les administrations pour leur éviter des interprétations locales comme c’est trop souvent le cas : traitement des jours de fractionnement, prise en charge des indemnités kilométriques, autorisations d’absence pour garde d’enfant ou rendezvous médical, conduite et responsabilité des entretiens professionnels ou de renouvellement de contrat, missions des AESH référent·es, respect du droit syndical et de grève… La CGT Éduc’action continuera aussi de porter la nécessité d’une création immédiate d’un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH et d’une véritable formation professionnelle initiale qualifiante.

Montreuil, le 27 mai 2024

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Revalorisations IFSE 2024 Personnels ITRF

 

Le jeudi 28 mai, le ministère présentait les revalorisations indemnitaires pour les personnels ITRF de l’Éducation nationale au 1er janvier 2024.

Pour mémoire, les personnels ITRF sont au nombre de 10 991 et sont répartis de la sorte : 1 945 catégorie A (IG et ASI), 1 961 catégorie B (TRF) et 5 556 catégorie C  (ATRF dont 44 dans les services informatiques ). Soit environ 5 512 ATRF ( BAP A,B,C…) dans l’Éducation nationale.

Tract  ITRF-2024-

lundi 27 mai 2024

30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école : une fin en soi ?

Depuis 1981, l’Éducation Physique et Sportive (EPS), un vocable qui n’est pas neutre sur le fond, a supplanté « l’éducation sportive » qui avait elle-même succédé, en 1962, à « l’éducation physique » chère à Pétain et mise en œuvre sous le gouvernement de Vichy. Rattachée au ministère de la Jeunesse et des Sports depuis la Libération, la discipline n’intègre le giron de l’Éducation nationale qu’au début des années 80.

L’EPS devrait être centrale parmi les enseignements à l’École, tant elle contribue et est indispensable au développement de l’enfant, et bien au-delà des seuls aspects « physiques ». Les enseignant·es de maternelle et de CP savent bien, par exemple, qu’elle contribue grandement à construire l’apprentissage de la latéralisation, du repérage dans l’espace, des verbes d’action etc… C’est un élément favorisant le vivre ensemble, la cohésion du groupe classe, l’inclusion, la coopération, l’entraide, la solidarité et a des répercussions positives sur l’ensemble des apprentissages, bien plus qu’un moyen potentiel de recentrage pour l’enfant, de retour au calme et à la concentration.

Elle va bien au-delà de l’agitation des « 30 minutes d’activité physique quotidienne » (ou 30APQ dans le jargon scolaire), qu’on présente, entre autres, comme un moyen de réduire le surpoids. Le discours ambiant tendrait à revenir aux temps emprunts d’une visée hygiéniste, de patriotisme, avec pour devise celle du (controversé) Pierre de Coubertin « Mens fervida in corpore lacertoso soit « un esprit ardent dans un corps musclé » (inspirée du poète satirique Romain Juvénal « Mens sana in corpore sano »).

Les 30APQ deviendraient, grâce au battage médiatique initié par JM Blanquer, une excellente initiative de faire « enfin » du sport à l’école ! Sous cette forme, l’activité contribuerait au bien-être physique et réduirait les risques de sédentarité et de malbouffe. Encore une fonction renvoyée à l’École tandis qu’on ne permet ni aux familles d’avoir le temps pour cuisiner, ni de fournir à toute la population les moyens financiers de mieux se nourrir, etc…

En pleine année olympique et paralympique, pour laquelle la promotion est insistante, la récente annonce de la suppression de l’oral EPS au concours de recrutement des professeur·es des écoles (CRPE) apparait comme un véritable danger pour cette matière. Ainsi, il ne serait pas étonnant qu’elle disparaisse purement et simplement des programmes au profit du sport, niant sa définition et ses objectifs, mais également tous ses apports et ses bénéfices. On assisterait alors à un nouveau recentrage des apprentissages sur les seuls « fondamentaux », objectif désormais peu dissimulé de la part de nos gouvernants alors que leur renforcement rétrograde actuel n’a en rien amélioré « les résultats » des élèves. On peut donc s’interroger sur ce qu’il restera à l’EPS, aux arts et aux autres disciplines qui sont pourtant tellement importantes pour la formation et l’émancipation des générations futures.

Le danger sera bel et bien de renvoyer l’EPS à l’extérieur de l’École, notamment aux centres de loisirs dont on sait la précarité et la difficulté à fidéliser les personnels et à construire des projets pérennes soutenus par des collectivités territoriales de plus en plus en difficulté financière (et qui se réclament de l’éducation populaire tout en s’en écartant). L’EPS serait également de plus en plus déléguée aux associations dont certaines sont plus en recherche de profits que de visée collective et surfent sur la vague libérale, profitant de fonds publics et de bénévoles et/ou de salarié·es précaires, sous-payé·es en lieu et place d’enseignant·es formé·es.

Un autre danger est de mettre en place une politique du « tout sport » en développant principalement la pratique sportive au sein des clubs dont l’optique n’est pas celle développée au sein du Service public d’Éducation et qui prônent le plus souvent d’autres valeurs que celles que nous devrions promouvoir à l’École. On a bien compris que l’objectif gouvernemental était de développer la performance, le dépassement de soi et l’esprit de compétition, toutes ces valeurs libérales qui feraient la grandeur et la réussite d’un pays… Le tout en faisant croire aux familles que leurs enfants ont le potentiel (sportif et économique) d’un Kylian Mbappé… On a bien compris également que l’objectif était de pousser clubs et fédérations à profiter du marché que tout cela représente.

Les risques d’une telle politique sont multiples. Par exemple, ne plus penser l’égalité garçons-filles alors même que l’activité physique, l’occupation des espaces et notamment celui de la cour d’école et de l’école hors les murs (comment on s’approprie le quartier et l’espace plus lointain selon qu’on est un garçon ou une fille) peuvent être des éléments favorisant (voir ce qui se joue par exemple sans le cadre de l’EPS pendant les récréations ou les interclasses) ou jugulant le sexisme. On pourrait aussi parler de l’amplification des inégalités d’accès à la pratique sportive ; en délaissant l’EPS au profit du seul sport hors l’école, le coût des licences sportives ou l’accès aux structures sont autant d’éléments de discrimination.

Une autre dérive possible serait que ces 30APQ suppléent à terme un véritable enseignement de l’Éducation Physique et Sportive. Avec peu de moyens, sans formation ni réflexion sur le sens, mais avec un carnet d’activités clé en main (2 déjà fournis) sans même prendre l’air, sans ou avec très peu d’inter-relations entre les élèves, sans empiéter sur les sacrosaints fondamentaux, mais avec une bonne conscience et un satisfecit très politiques, donc de façade. Pendant ce temps, on manque d’infrastructures sportives (terrains d’éducation physique, gymnases, piscines…) à proximité des écoles publiques parce que les choix politiques sont ailleurs. On manque de matériel parce que les budgets sont contraints et ne permettent pas de le renouveler. Ce ne sont pas les 30APQ qui permettront d’améliorer l’existant. Et si cela l’était, ce serait par l’intermédiaire de financements extérieurs (type sponsoring ou mécénat) qui feraient entrer des financements privés dans les écoles. Inacceptable.

Pour la CGT Éduc’action, il est donc plus que jamais important de redonner sa place à l’EPS dans les apprentissages, de la maternelle au lycée, de l’étendre à l’enseignement supérieur, de maintenir cette épreuve du CRPE et de former les futur·es enseignant·es.

Pour télécharger la version mise en page, c’est ici.

jeudi 23 mai 2024

Classes « prépa secondes » : un nouvel outil de tri social

Mesure du « Choc des savoirs », la création de classes « prépa-seconde » fait du DNB un examen d’entrée au lycée. À la fois outil de tri social et laboratoire de dérégulation des enseignements, ce dispositif s’inscrit pleinement dans la politique éducative du gouvernement. Une centaine de lycées « pilotes » ont été sélectionnés pour l’année scolaire 2024-2025, avant une généralisation prévue en septembre 2025.

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lundi 20 mai 2024

Cherbourg : mobilisation unitaire pour l'école publique - contre le choc des savoirs, samedi 25 mai, 10h30, place Napoléon


 

Réforme du congé de naissance : un grave recul pour le droit à la parentalité (communiqué confédéral)

Alors que le gouvernement lance ce jour une concertation sur le congé de naissance, la CGT s’alarme d’une réforme qui entrainera un grave recul du droit à la parentalité, enjeu essentiel de l’accès à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Sur la forme, la CGT déplore des méthodes à nouveau opposées à toute forme de dialogue social par lesquelles les « concertations » interviennent après la publication des détails de cette nouvelle réforme par voie de presse. 

Sur le fond, la CGT rappelle que le congé parentalité s’intègre dans un schéma global de revendications pour l’égalité entre les femmes et les hommes, et plus précisément pour l’émancipation de toutes les femmes. Cet objectif est loin d’être atteint puisque 10 ans après la première réforme du congé parental, les femmes et les hommes sont toujours loin d’être égaux face à la parentalité : seulement 1 % des pères recourent au congé parental et le nombre d’allocataires a été divisé par deux. 

Pour réduire les inégalités et encourager l’émancipation des mères, la CGT propose notamment :
L’allongement du congé maternité à 6 mois et du congé de « paternité et d’accueil de l’enfant » pour l’autre parent (quel que soit son genre) à 4 mois, intégralement rémunérés, dont deux mois obligatoires immédiatement après la naissance de l’enfant ;
Un congé parental plus partagé, en portant sa durée à 6 mois par parent et mieux rémunéré : 80 % sur la base du dernier salaire pris en charge par la Sécurité sociale avec un complément employeur pour les 20 % restants sans condition d’ancienneté et une prestation plancher à hauteur du SMIC. Ce congé peut être pris à temps partiel, rémunéré à 100 %, et peut être prolongé jusqu’aux 3 ans de l’enfant. En cas de famille monoparentale, les droits doivent se reporter sur le seul parent. Une éligibilité universelle doit être acquise quelle que soit la situation des parents (en emploi, sans condition d’ancienneté, en recherche d’emploi, en maladie, en invalidité, au RSA, sans activité…) ;
- L’organisation et le développement d’un véritable service public de proximité, d’accueil des jeunes enfants financièrement accessible à toutes et tous, ainsi qu’un service périscolaire pour la prise en charge des enfants à l’école dès l’âge de 2 ans ;
La garantie d’une articulation vie personnelle/vie professionnelle viable, en imposant une organisation du temps de travail qui assure notamment l’égalité dans le déroulement de carrière ;

Avec une réforme qui divisera drastiquement la durée du congé parental et ne permettra pas l’obtention d’une meilleure indemnité, le gouvernement est en décalage complet avec la réalité des besoins.  La récente étude IRES – CGT « Investir dans le secteur du soin et du lien » a estimé les besoins à 218 000 emplois pour garantir un service de la petite enfance de qualité. Au total, l’investissement nécessaire pour la revalorisation des métiers de ce secteur et les créations d’emplois est évalué à 11,3 milliards d’euros. On est loin du compte. 

La CGT rappelle enfin que l’égalité entre les femmes et les hommes doit faire l’objet de politiques publiques volontaristes, qui agissent sur l’ensemble des leviers, avec des budgets à la hauteur des besoins, et de négociations sérieuses à tous les niveaux et non de mesures d’affichage au rabais. 

Montreuil, le 15 mai 2024
 

lundi 13 mai 2024

Stages de seconde : du bricolage pour sauver une mesure hors sol

Annoncée depuis décembre, la circulaire sur l’organisation des stages de seconde est parue le 28 mars, moins de trois mois avant que ceux-ci n’aient lieu (du 17 au 28 juin). Si les éléments de langage qu’elle comporte pourraient prêter à rire, notamment sur le prétendu intérêt de ces stages pour réduire les inégalités sociales et de genre, son caractère vague ouvre la porte à de nombreuses dérives dans la mise en œuvre de ces « séquences d’observation ».

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dimanche 12 mai 2024

25 mai : Appel FCPE, intersyndicale éduc et syndicats lycéens

Non au « Choc des savoirs »,

journée nationale de mobilisation le samedi 25 mai pour l’École publique !

Nos organisations sont mobilisées contre le « Choc des savoirs » depuis plusieurs mois. Nous dénonçons cet ensemble de mesures, du premier degré au second degré, qui dessine les contours d’un modèle d’École passéiste et conservateur. Il vise à généraliser le tri des élèves dès le plus jeune âge, notamment par les groupes de niveaux, mais aussi en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en lycée général, technologique ou professionnel, en faisant du brevet une barrière à l’entrée au lycée. Le « Choc des savoirs » est une attaque frontale contre l’Ecole publique. Il est synonyme de retour en arrière sans précédent, en revenant sur les acquis de 60 ans de démocratisation scolaire. C’est aussi une certaine vision de la société qui est esquissée, celle du tri et de l’assignation sociale, dangereuse pour notre démocratie. Un pays où la jeunesse se trouve assignée à ses positions scolaires et sociales court un grave danger démocratique.

Nos organisations réaffirment avec force leur attachement au projet scolaire de l’École publique, laïque, gratuite et obligatoire : accueillir partout tous les élèves sans distinction d’aucune sorte, être ambitieux pour chacun, respecter et participer à une véritable liberté de conscience notamment par la construction de l’esprit critique autour de savoirs scientifiquement validés.

Aujourd’hui, le service public d’Éducation traverse une crise sans précédent : crise de recrutement, démissions, personnels qui témoignent d’une perte de sens de leur métier… A l’instar de l’hôpital public, l’École publique n’est pas loin de l’effondrement alors qu’elle doit avoir les moyens d’être l’école de la première chance. Nous ne nous y résignons pas ! Depuis plusieurs mois, nous sommes engagé-es dans la mobilisation contre le « Choc des savoirs » et pour la défense de l’École publique, réunissant au fil des jours, des semaines et des mois de plus en plus de personnels de l’Éducation nationale et de parents d’élèves. Poursuivons et amplifions la mobilisation !

Nos organisations appellent les familles, enseignants, personnels éducatifs, bénévoles et militants des associations d’éducation populaire, lycéens, étudiants et toutes celles et ceux qui se retrouvent dans le projet d’une École publique, laïque et émancipatrice à manifester le samedi 25 mai, en région ou à Paris, pour l’École publique et pour dire « non au Choc des savoirs ». Ensemble, faisons société autour de l’école !

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14 mai : Grève nationale contre « le choc des savoirs »

Pour bloquer le « choc des savoirs » et les mesures qui cassent l’École publique, pour les moyens nécessaires (postes, classes, salaires…) :

Grève nationale le 14 mai !

La mobilisation pour obtenir les moyens nécessaires à la réussite de leurs élèves, pour leur salaire et contre le « choc des savoirs », engagée depuis le mois de janvier, se poursuit malgré les périodes de vacances zonées, témoignant de la détermination des personnels de de l’Éducation.

Le « choc des savoirs » est un renoncement à toute ambition émancipatrice de l’École et instaure une ségrégation assumée entre les élèves en difficulté et les autres ainsi qu’une discrimination sociale.

L’organisation des enseignements de français et de mathématiques en groupes de niveaux en collège est une véritable usine à gaz, néfaste pour les élèves, particulièrement pour les plus fragiles et qui va dégrader les services de tous les personnels, y compris dans le 1 er degré, où des pressions se font jour pour tenter de contraindre les enseignants de CM2 de trier leurs élèves dans la perspective des groupes de niveaux de 6ème.

Les nouveaux programmes, la labellisation des manuels et la généralisation à tous les cycles des évaluations nationales vont restreindre la liberté pédagogique et remettre en cause la professionnalité des enseignant·es ; le DNB couperet et les « prépa secondes » vont aggraver le tri social.

La réforme de la voie professionnelle est dans la droite ligne de la logique de libéralisation du marché du travail, en réduisant les offres de formation des jeunes, quels que soient leurs vœux, aux besoins du bassin d’emploi et en imposant un parcours différencié réduisant le temps à l’École. C’est un renforcement du tri social des élèves en les assignant à leur classe et à leur lieu de vie. C’est de nouveau un plan « social » qui se dessine chez les PLP avec la fermeture des formations considérées comme non insérantes.

Les conditions de travail des personnels se dégradent et les travailleurs·euses subissent une perte de sens de leur métier : suppressions de postes, fermetures de classes, manque d’infirmier·es et d’assistant·es sociales face aux difficultés de plus en plus criantes de nos élèves, manque d’AED et d’AESH, qui subissent en plus la maltraitance institutionnelle, manque de remplaçants, manque d’enseignant·es spécialisé·es, manque de personnels techniques et administratifs à qui on impose l’expérimentation de nouveaux outils…

Ce n’est pas d’un choc des savoirs dont l’Éducation nationale a besoin mais bien d’un choc des moyens et des salaires. L’Éducation nationale ne peut faire l’économie des près de 700 millions d’euros dont veut la priver le gouvernement.À l’image de ce qu’a vécu l’hôpital public, le service public d’Éducation s’enfonce dans une crise sans précédent sous les coups de boutoir des politiques austéritaires et antisociales de ce gouvernement.

Les grèves nationales des 1er et 6 février des 8 et 19 mars et du 2 avril ainsi que l’ensemble des actions locales, grèves, manifestations, rassemblements, réunions publiques, pétitions, « collèges morts », « nuits des écoles et des établissements » ont démontré l’ampleur de la colère des personnels de l’Éducation nationale et permis de convaincre les parents de la dangerosité des groupes de niveaux.

C’est en ancrant cette mobilisation dans la durée par plusieurs jours de grèves consécutifs, que nous obtiendrons satisfaction des revendications.

Nos organisations CGT éduc’action, Fnec FP-FO et SUD éducation appellent les personnels à refuser de mettre en œuvre le tri des élèves dans des groupes et à bloquer la réforme. C’est pourquoi, elles soutiennent toutes les grèves, y compris reconductibles et autres formes de mobilisations (manifestations, rassemblements etc), en cours et à venir, décidées par les personnels ou proposées par les intersyndicales locales.

Le recul du gouvernement sur la suppression envisagée des heures supplémentaires et des IMP montre que celui-ci craint la généralisation des mobilisations, des grèves.

Nos organisations appellent les personnels à faire de la semaine du 13 mai une semaine d’amplification de toutes ces mobilisations avec une journée de grève le 14 mai.

Elles appellent les personnels à se réunir afin de débattre des suites et des modalités de la mobilisation.

Elles appellent à participer massivement aux manifestations unitaires avec les parents d’élèves du samedi 25 mai « contre le choc des savoirs, pour le choc des moyens et des salaires pour l’École publique ».

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Personnels administratifs : Quelle revalorisation pour 2024 ?

Les dernières annonces du ministère concernant le pouvoir d’achat des personnels administratifs sont très loin des attentes des personnels. Le ministre Guerini, ayant  balayé d’un revers de main toutes discussions autour de la valeur du point et la mise en place de nouvelles grilles.

Les personnels de catégorie C sont exclus de toutes négociations dans notre ministère sur l’IFSE. Le seul levier utilisé par le ministère est le CIA l’indemnité la plus volatile et la plus individualisée .

Pour la CGT EDUC’ACTION, le compte n’y est pas !!!

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dimanche 5 mai 2024

Lettre ouverte sur la labellisation des manuels scolaires

Objet : Lettre ouverte sur la labellisation des manuels scolaires

Madame la Ministre,

Un groupe de travail a eu lieu le 11 avril à la Dgesco sur les critères généraux qui seraient mis en œuvre pour la labellisation des manuels. Ces critères ont été déterminés par le Conseil scientifique de l’éducation nationale.

Des organisations syndicales présentes lors de ce groupe de travail souhaitent vous rappeler l’opposition que toute la communauté éducative a déjà exprimé au décret labellisation. En CSE, il a reçu un vote défavorable : 33 contre, 2 abstentions, 2 pour, l’arrêté sur la procédure de labellisation a lui aussi été rejeté par 69 voix contre (5 abstentions). La communauté éducative, les éditeurs vous ont signifié leur opposition à cette labellisation des manuels. De plus, des sénateurs et sénatrices vous ont écrit pour vous demander d’abandonner cette mesure et pourtant le ministère continue d’avancer.

Le fait même de vouloir labelliser les manuels scolaires montre une volonté politique de reprendre en main les contenus et les pratiques enseignantes. Il convient de vous rappeler que si cela se fait dans certains pays européens, c’est le plus souvent dans des pays où les partis politiques d’extrême droite sont au pouvoir et où la démocratie est remise en cause.

Pour être utilisés dans les classes par les enseignantes et enseignants, les manuels doivent avant tout être conformes aux nouveaux programmes sans devoir, comme le permet le décret sur la labellisation, répondre à d’autres critères subjectifs. C’est ensuite aux professeur·es de choisir parmi les manuels celui qui correspond le mieux à leur pratique tout en restant conforme aux programmes en vigueur.

De façon générale, le document qui a été présenté traduit un total manque de confiance pour les enseignantes et les enseignants mais également un mépris de leur professionnalité.

A terme, l’objectif de la commission est bien de labelliser des manuels qui se fonderaient sur « les données probantes issues de la recherche en didactique et en sciences de l’éducation ». Derrière cela, il est fait référence explicitement aux « evidence based », excluant de fait les recherches fondées sur une méthodologie qualitative ou les recherches collaboratives. Cela reviendrait à exclure des manuels ayant pourtant une assise didactique établie, d’ailleurs vérifiée sur le terrain par les enseignantes et enseignants. Par ailleurs, la mention de “recommandations scientifiques” laisse dans l’ombre qui est légitime à exprimer ces recommandations.

Pour toutes les raisons évoquées, les organisations syndicales FSU, UNSA Éducation, SGEN-CFDT, CGT Educ’action et SUD Éducation considèrent les critères établis comme extrêmement dangereux pour les pratiques enseignantes et vous demandent de vous en tenir au critère de base qui reste la conformité aux programmes.

Veuillez croire, Madame la Ministre, en notre profond attachement au service public d’éducation.