Les lycées professionnels doivent rester dans l’Éducation nationale
La nomination de Carole Grandjean et la création d’un ministère délégué chargé de l'enseignement et de la formation professionnels auprès du ministre du Travail et du ministre de l'Éducation nationale sont une attaque contre la voie professionnelle sous statut scolaire. Cette double tutelle, grand bond réactionnaire renvoyant aux conceptions utilitaristes d’avant 1945, constitue un réel danger de voir l’enseignement professionnel sortir de l’Éducation nationale. C’est aussi le danger d’un nouveau développement de l’apprentissage et un plus grand mixage des publics dans les LP.
C’est pour cela que la CGT Éduc’action
dénonce la nomination d’une ministre profondément convaincue de cette
option politique, porteuse de la néfaste loi "Liberté de choisir son
avenir professionnel" et de l’amalgame formation initiale-continue. Il
est prévisible que son premier objectif sera de flouter les frontières
entre élèves et apprenti·es mais aussi de porter la feuille de route
présidentielle pour l’enseignement professionnel : doubler les PFMP en
terminale au détriment de l’enseignement général et professionnel,
fermer les formations considérées non-insérantes dans une logique
adéquationniste stricte, développement frénétique de l’apprentissage…
Ce
dernier, reposant sur un aveuglement idéologique, est un prétexte pour
redonner la main au patronat sur l’enseignement professionnel alors que
les études démontrent son caractère discriminatoire et alertent sur des
taux d’abandon vertigineux. D’ailleurs, récemment, la Cour des Comptes
dénonçait le gouffre financier de cette voie de formation et ne
constatait aucune amélioration ni en termes de qualité de formation, ni
en termes d’insertion pour les jeunes.
La CGT Éduc’action
rappelle que l’apprentissage n’est pas une voie d’excellence et
revendique une scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans. Dans les lycées
professionnels, tous les élèves sont accueillis, leur réussite aux
examens est meilleure et les poursuites d’études plus nombreuses.
Surtout, sur le long terme, les jeunes s’insèrent mieux dans la vie
professionnelle et citoyenne. C’est donc bien cette voie de formation
initiale qu’il faut développer et l’apprentissage est clairement un
choix idéologique en faveur des entreprises et non des élèves.
Face à
l’ampleur des futures attaques contre l’enseignement professionnel,
seule une mobilisation massive permettra le maintien de la voie
professionnelle et de ses personnels dans le service public d’Éducation.
Montreuil, le 5 juillet 2022
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