Rentrée 2022 :
"abondance" de promesses et une libéralisation certaine
Affirmer,
comme l’a fait le ministère au début de l’été, qu’il y aura « un
professeur devant chaque classe à la rentrée » relève au mieux d’un voeu
pieu, au pire d’une chimère. Avec plus de 4 000 postes d’enseignant·es
non pourvus, difficile pour le ministre Pap Ndiaye de jouer la carte de
l’optimisme. Dans ces conditions, l’Éducation nationale va devoir
recourir massivement aux contractuel·les recruté·es au pied levé, avec
une formation expresse de 4 jours. Cette politique de recours à des
non-titulaires non seulement ne règle aucunement la question à long
terme, du manque criant d’enseignant·es mais met aussi ces personnels en
difficulté puisque rien n’est fait pour les préparer à la prise en
charge de classes et les former à l’exercice du métier.
L’annonce
par le ministre d’un concours exceptionnel pour les non-titulaires en
2023 peut être positive si les conditions d’accès et le nombre de places
offertes permettent une réelle baisse de la précarité au-delà de
l’effet d’annonce. La CGT Éduc’action continue d’exiger la titularisation de l’ensemble des personnels non-titulaires sans condition de concours ni de nationalité.
Plus
personne n’ose dire que la profession enseignante est privilégiée.
Pourtant, les propositions qu’avancent le président de la République et
le ministre de l’Éducation doivent nous alerter, au lieu d’améliorer les
conditions d’exercice du métier (réduction des effectifs par classe,
amélioration de la formation initiale et continue, intégration de temps
de concertation dans le service, arrêt de la démultiplication des
missions…).
La
question ne s’arrête pas aux personnels enseignants : la charge de
travail des personnels administratifs s’accroît chaque année, les
personnes de santé et sociaux manquent dans de nombreux établissements,
les Aesh restent en nombre insuffisant et les PIALs demeurent un
dispositif précarisant leur situation et inopérant. Enfin, si un décret
tardif a permis le CDI pour les AEd, nombre d’entre eux·elles n’ont pas
pu en bénéficier après leurs 6 ans de contrat.
L’annonce
d’une augmentation salariale de l’ensemble des enseignant·es de 10% est
positive, mais il reste de nombreuses questions : quel calendrier ?
Sous quelle forme, indiciaire ou indemnitaire ? En plus des 3,5%
d’augmentation de la valeur du point d’indice ou non ?
En revanche, la CGT Éduc’action
s’oppose résolument à la volonté du président de faire travailler plus
pour gagner plus les enseignant·es pour l’autre partie de sa
revalorisation avec son fameux pacte comme elle s’opposera à sa volonté
de libéralisation et de mise en concurrence généralisée de l’École au
détriment des élèves et des personnels.
Pour la CGT Éduc’action,
les personnels ont besoin de meilleures conditions d’exercice de leurs
métiers ainsi qu’une augmentation immédiate de traitement de 400 euros
de l’ensemble des personnels du ministère, la réindexation de la valeur
du point sur l’inflation et le rattrapage des pertes subies depuis 10
ans, sans con-treparties !
Montreuil le 26 août 2022
Télécharger le communiqué au format
Lire la FaQ sur le décret de CDIsation