Communiqué de presse.
Les
organisations syndicales de la voie pro, CGT Éduc’action, SE UNSA,
SNALC, SNETAA FO, SNUEP FSU, SUD Éducation se sont réunies pour faire le
bilan de la période de crise sanitaire que nous venons de vivre et sur
les mesures nécessaires pour la préparation de la rentrée.
Elles
font le constat que les élèves de LP ont plus que les autres pâti de la
fermeture des établissements et des difficultés liées à la mise en
oeuvre de la continuité pédagogique.
En effet,
ces élèves dont une majorité est issue des milieux populaires et
confrontée à des difficultés économiques, sociales et familiales sont
parmi les principales victimes de la fracture numérique et un grand
nombre d’entre eux·elles sont aujourd’hui décrocheur·euses.
La crise sanitaire a mis en exergue et renforcé des inégalités qu’il est urgent de corriger.
La
voie professionnelle comporte des spécificités telles que des cours en «
atelier » et des périodes de formation en entreprises, qui ont été
totalement interrompues pendant toute la période de fermeture des
établissements et dont l’absence est aujourd’hui pénalisante pour la
suite de leur scolarité. La période de confinement a généré la perte de
nombreuses heures d’enseignement disciplinaire à laquelle il va falloir
remédier.
La formation
professionnelle sous statut scolaire possède des atouts qu’il s’agit de
renforcer pour préparer les jeunes aux formations diplômantes de niveau 3
et 4 que sont les CAP et les Bac pro et leur permettre d’aborder et de
finaliser un parcours professionnel diplômant de qualité.
Il
faut remettre en question les familles de métiers, il faut redonner du
temps à l’enseignement disciplinaire pour rattraper le retard pris dans
les cursus menant aux diplômes. Ce temps peut être trouvé par
l’allègement des dispositifs introduits par la réforme de la voie
professionnelle.
Afin de
garantir une solution au plus grand nombre, il est indispensable
aujourd’hui d’augmenter les capacités d’accueil dans de nombreuses
filières, notamment pour tou·tes les jeunes qui espéraient se tourner
vers l’apprentissage et qui ne trouveront pas d’employeur en raison de
la crise économique.
Par
conséquent, cette augmentation des capacités d’accueil demande des
moyens humains qui se traduisent par plus de personnels présents dans
les établissements, à tous les niveaux. Ces postes doivent être
budgétaires. Le recrutement de personnels sous statut de fonctionnaire
est en effet indispensable et un plan de titularisation de tou·tes les
contractuel·les permettrait de répondre à cette exigence, sachant que
40% des contractuel·les enseignant·es sont dans la voie pro. Il s’agit
par ailleurs de rendre possible les dédoublements de classe qui
permettront d’améliorer les conditions d’étude des élèves et de travail
des personnels.
C’est pourquoi
l’ensemble des Organisations syndicales signataires conviennent de
s’adresser au ministre afin de lui demander un engagement et des moyens
pour la voie professionnelle.
Paris, le 22 juin 2020
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