Revalorisations salariales : travail bâclé et copie à revoir
Depuis
des semaines, de nombreux et nombreuses salarié·es se mobilisent pour
exiger le retrait de la réforme des retraites. Alors que les enseignants
et enseignantes, de l’aveu même du gouvernement, seraient les grand·es
perdant·es de cette réforme, le ministre de l’Éducation nationale, Jean
Michel Blanquer, devant la forte mobilisation dans ce secteur, a annoncé
des revalorisations et proposé aux organisations syndicales un
calendrier de concertations sur ce sujet. Nous avons déjà dit que ces
pistes ministérielles de revalorisations étaient opportunistes, floues
et nettement insuffisantes pour des personnels touchés depuis des années
par le gel du point d’indice. Nous dénonçons des revalorisations qui se
feraient majoritairement par l’introduction de primes, essentiellement
pour les enseignant∙es, et qui viseraient, en parallèle, à « redéfinir »
le métier. Pour rassurer un secteur largement mobilisé et méfiant, le
ministre a dû calmer le jeu en promettant d’inscrire ce budget de
revalorisation dans une loi de programmation pluriannuelle.
Pourtant,
les conclusions du Conseil d’État, rendues public le vendredi 24
janvier, pourraient bien contraindre Jean Michel Blanquer à revoir sa
copie ! En effet, selon le Conseil d’État, inscrire l’obligation d’une
revalorisation via un futur projet de loi, dans un autre projet de loi
(sur les retraites) est « inconstitutionnel ».
Pour la CGT Éduc’action,
ce camouflet résulte de la précipitation dans laquelle cette réforme
est menée et ne manquera pas d’accroitre la défiance des personnels de
l’Éducation nationale à l’égard du ministre. En effet, comment garantir,
désormais, la pérennité des revalorisations promises qui seraient
échelonnées jusqu’en 2037 ? Ce gouvernement n’a-t-il pas suspendu
pendant un an des revalorisations prévues dans le PPCR ?
Lors de nos diverses réunions avec le ministère cette semaine, alors que la CGT Éduc’action
a évoqué les conclusions du Conseil d’État, l’entourage du ministre a
rappelé que cet avis était indicatif et non partagé par le gouvernement.
Dans ces conditions, le ministère s’est dit confiant pour continuer sur
sa lancée et passer outre, comme il le fait avec les instances de
l’Éducation nationale.
La CGT Éduc’action dénonce un dialogue social biaisé et réaffirme que les pistes annoncées par le ministre ne sont pas crédibles.
Plus que jamais, la CGT Éduc’action
se dit déterminée pour empêcher ce gouvernement d’aller au bout de sa
réforme et exige une revalorisation salariale immédiate sans
contrepartie et pour l’ensemble des personnels.
Plus que jamais, la CGT Éduc’action
appelle l’ensemble des personnels à poursuivre et amplifier la
mobilisation sous toutes ses formes. Montreuil, le 29 janvier 2020
Le 28 janvier 2020
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