Revalorisation : l’arnaque
Le ministère a présenté aux organisations syndicales des premières pistes de revalorisation pour les personnels enseignants.
Au vu des annonces, la CGT Éduc’action
ne peut que pointer l’inconséquence du ministère sur une question que
le ministre juge pourtant essentielle pour compenser les baisses
massives de pension des enseignant·es avec la réforme des retraites.
En effet,
il n’y a toujours aucune piste sur le montant et les modalités de
revalorisation concernant la loi de programmation pluri annuelle
annoncée par le gouvernement.
Pour le
moment, donc, la revalorisation se limite aux 500 millions d’euros pour
janvier 2021 promis par le ministre, sans commune mesure avec les 30% de
perte de pension qu’engendrerait la réforme.
Pire, sur
cette somme, seule environ la moitié, d’après le ministère, serait
consacrée à une réelle augmentation du traitement. Le reste serait
consacré à l’augmentation du nombre de formations indemnisées pendant
les vacances scolaires et des heures de remplacement interne dans les
établissements pour les absences de courte durée. C’est-à-dire :
travailler plus pour gagner plus. Le ministère ouvrirait également des
discussions pour améliorer les changements de grade pour les personnels
en fin de carrière.
Quant aux
augmentations, elles se feraient sous la forme d’une « prime
d’attractivité » dégressive selon l’ancienneté (l’échelon des
enseignant·es). Ce n’est donc pas une augmentation de salaire via une
refonte des grilles mais un dispositif qu’un futur gouvernement pourrait
plus facilement annuler.
Le
ministère demande aux organisations syndicales de choisir entre 4
scenarii de versement de la prime à partir du 2e échelon jusqu’au 5e,
6e, 8e ou dernier échelon du premier grade. C’est-à-dire de revaloriser
très peu de monde correctement (14% des enseignant·es pour le scenario
1) ou beaucoup plus de monde mais sous forme d’aumônes pour une
majorité.
De plus,
les exemples proposés induisent des inversions de carrière dans 3 cas,
c’est-à-dire des promotions d’échelons qui se traduisent… par une baisse
du traitement net des personnels !
Pour résumer les pistes du ministère :
- aucune visibilité pour les personnels sur les prochaines années ;
-
une revalorisation limitée pour le moment à 500 millions d’euros (on est
bien loin des 10 milliards parfois lâchés en interview) écartant les
personnels non enseignants du ministère ;
- une
prime, versée à une partie seulement des enseignant·es et basée sur des
scenarii visiblement bâclés, assortie d’une volonté manifeste
d’augmenter le temps de travail ;
… et toujours avec une réforme des retraites rejetée par les personnels qui baisserait drastiquement leurs pensions.
Décidément, ce gouvernement et ce ministre continuent de mépriser les personnels.
Plus que jamais, la CGT Éduc’action
exige l’abandon de la réforme des retraites et une revalorisation
salariale immédiate de 400€, une hausse de la valeur du point d’indice
et des grilles indiciaires, sans contrepartie, pour TOUS les personnels
de l’Éducation nationale.
Montreuil le, 12 février 2020
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