mardi 25 septembre 2018

Réforme de la voie pro : catastrophe confirmée


Pour la préparation du Conseil Supérieur de l’Éducation du 10 octobre, le ministère a été contraint de communiquer les projets des nouvelles grilles d’enseignement dans la voie professionnelle du lycée. Les annonces faites en mai 2018 à la presse se retrouvent dans ces projets, preuve que le ministère a été complètement sourd aux propositions des organisations syndicales.
L’arrêté concernant le baccalauréat professionnel entérine la suppression de l’équivalent de 9 à 11 semaines de cours pour les élèves sur les trois années de formation. L’arrêté fixant les horaires d’enseignement en CAP confirme également l’équivalent de 4 à 6 semaines de cours en moins sur les deux ans de ce cursus.
Les heures d’enseignement disciplinaires s’effondrent.
Par exemple, en baccalauréat professionnel, hors co-intervention :
  • les enseignements professionnels disciplinaires baissent de 25% ;
  • l’enseignement disciplinaire de mathématiques et de sciences physiques en filière industrielle baisse de 32%.
En CAP :
  • l’enseignement disciplinaire du français et de l’histoire-géographie, hors co-intervention baisse de 58% ;
  • l’enseignement disciplinaire des arts appliqués baisse de 50% ! 
Les dispositifs spécifiques annoncés dans ces arrêtés (co-intervention, chef d’œuvre, accompagnement personnalisé et préparation à l’orientation) ne compensent pas les pertes d’heures disciplinaires. Par ailleurs, des interrogations persistent sur la manière de financer ces heures. Le seront-elles par un prélèvement sur les volumes horaires aujourd’hui dédiés aux cours en demi-groupe ? Y aura-t-il encore moins de cours à effectifs réduits ?
Ces projets de grilles changent profondément les finalités de l’enseignement professionnel initial. Cette réforme porte une vision utilitariste des enseignements généraux, et réduit l’enseignement professionnel à une voie du lycée uniquement tournée vers l’insertion professionnelle, l’employabilité. En cela, ce projet s’articule complètement avec la réforme des voies générale et technologique du lycée et Parcoursup. 
Ces arrêtés confirment donc nos prévisions de suppressions de postes. Toutes les disciplines, générales comme professionnelles, seront impactées. Pour la CGT Éduc’action, le lycée professionnel doit garder sa double finalité d’insertion professionnelle et de poursuites d’études.
Il n’est plus possible d’attendre pour se mobiliser. La CGT Educ’action a raison d’appeler les personnels à faire une première journée de grève dès le jeudi 27 septembre pour imposer une autre réforme. Elle continuera à œuvrer au rassemblement de toutes les organisations syndicales pour la poursuite du mouvement. Une intersyndicale nationale se réunira le 27 septembre au soir.
Montreuil, le 24 septembre 2018.
Le communiqué au format 

Bulletin d’information LGT N°22 (Septembre-Octobre 2018

Sommaire : 
  • Spécialités en cycle terminal
  • Nouvelle circulaire PP
  • Non à la fusion des académies
Lire le bulletin d'information au format   (Septembre-Octobre 2018)

Bulletin d'information CLG N°20 (Septembre-Octobre 2018)

Sommaire : 
  • Nouvelle circulaire PP
  • Indemnités REP+
  • Élections du 29 novembre au 6 décembre
  • Non à la fusion des académies
Lire le bulletin d'information au format  (Septembre-Octobre 2018)

Déclaration de la CGT Éduc’action au CSE du 20 septembre 2018


Le bilan de Parcoursup est désastreux, inacceptable
À la rentrée de septembre 2017 avec APB, il restait 6 000 bacheliers sans affectation. À la rentrée 2018, ils étaient 9 000 recensés par le ministère. Mais ils étaient également 40 000 sur liste d’attente et 70 000 à avoir une place mais à espérer d’autres réponses, donc non-satisfaits, et 180 000 à être sortis du dispositif, en abandonnant Parcoursup. Ces candidats se sont résignés et ont renoncé aux études supérieures, ou sont allés s’inscrire dans des établissements privés, véritables gagnants de l’opération. Nous espérons ne pas voir passer au CSE, dans les mois à venir, des dossiers de demande de reconnaissance par l’État de ces mêmes établissements privés.
Contrairement à APB, Parcoursup ne permet pas de quantifier le nombre d’étudiants qui ont vraiment la place de leur choix, puisque le ministère a refusé qu’il y ait un classement des voeux afin que leur ordre puisse être pris en compte dans les critères d’affectation. Ce bilan, nous le dressons avec le peu de données dont nous disposons, car les critères de sélection des formations de l’enseignement supérieur n’ont jamais été communiqués que ce soient aux candidats et à leurs familles, aux enseignants du 2nd degré qui devaient émettre des avis ou aux organisations syndicales. Nous savons cependant que des pondérations de moyenne en fonction de la filière du baccalauréat et des lycées d’origine ont pu être appliquées par certaines universités, ce qui renforce la sélection sociale déjà existante dans de nombreuses filières de l’enseignement supérieur. L’établissement d’origine, c’est-à-dire sa réputation, pèse encore davantage dans l’accès à l’enseignement supérieur. Nous recevons aussi de très nombreux témoignages de jeunes, qui se retrouvent sans formation et désemparés en cette rentrée. Là où avant il leur suffisait d’avoir le baccalauréat pour avoir le droit de s’inscrire dans la formation universitaire de leur choix, les bacheliers ont été triés, sélectionnés en fonction de critères locaux. Le taux de satisfaction de Parcoursup ne peut pas être uniquement le pourcentage de jeunes ayant obtenu une place quelle qu’elle soit. Vous savez pertinemment qu’orienter des jeunes dans des formations non désirées entraîne décrochage et abandon des études en cours d’année.
Certains lycéens sans affectation ont pu faire appel aux Commissions académiques d'accès à l'enseignement supérieur (CAAES). Parmi les propositions de ces commissions, il y a eu création de places en classes passerelles et en apprentissage. Si la CGT Éduc’action revendique la création de classes passerelles pour compléter la formation générale de bacheliers pro visant certains BTS, elle s’oppose à l’ouverture de classes passerelles qui ne serviraient que de sas d’attente pour éviter le chômage avant l’ouverture de Parcoursup 2019. L’apprentissage n’est pas non plus la recette miracle à tous les problèmes du système éducatif. Les ministres ne sont pas des rebouteux, évitons les remèdes de grand-mère qui servent à tout !

Spécialités du lycée général et technologique
La note de service parue au BO du 6 septembre confirme ce que la CGT Éduc’action pressentait dès le départ : la totalité des spécialités du cycle terminal du lycée général et technologique ne sera pas offerte aux élèves dans l’ensemble des établissements.
Le choix imposé de spécialités en fin de 2nd et de 1ère est fortement lié aux attendus définis pour l’accès à l’enseignement supérieur. Cela constitue le lien entre le lycée et sélection à l’entrée de l’université via Parcoursup. L’orientation post bac sera plus précoce et plus complexe. En effet, dès la seconde, les élèves et leurs familles, devront se positionner sur les poursuites d’études supérieures et déterminer le dosage de spécialités et options permettant au mieux de répondre aux algorithmes, toujours inconnus à ce jour, mis en place dans les établissements du supérieur. La restriction de l’offre de spécialités dans chaque lycée décale en partie les choix en fin de 3e. Nombre d’élèves qui, pour raisons financières ou par absence de transports en commun, choisiront le lycée le plus proche de leur domicile et hésiteront à en changer en fin de 2nd, renonceront de fait à des spécialités qu’ils auraient voulu suivre. Cette restriction de l'offre touchera particulièrement les lycées en milieu rural. Cela engendrera inégalités sociales, inégalités territoriales, concurrence entre les établissements et sélection accrue pour l’accès à l’université.
L’École est un droit
Alors que la présentation d’un acte de naissance suffit à inscrire les enfants à l’école, cette année encore, plusieurs villes dont Paris ont refusé à des enfants l’accès à l’école.
La Convention Internationale des droits de l’enfant, dont la France est signataire, stipule aux articles 28 et 29 que l’éducation des enfants est un droit. La circulaire de l’Éducation Nationale n°2012-141 de 2012 précise que «l’école est un droit pour tous les enfants résidants sur le territoire national quels que soient leur nationalité, leur statut migratoire ou leur parcours antérieur».
Le Code de l’Éducation a inscrit l’obligation d’instruction pour tous les enfants et l’obligation de mettre en place des actions particulières pour l’accueil et la scolarisation des enfants non francophones arrivants sur le territoire.
La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme stipule, dans son avis du 28 juin 2016 qu’« en France, chaque enfant et adolescent a droit à l’éducation, quelle que soit sa situation administrative ».
La CGT Éduc’action demande donc le respect du droit et que soit régularisée la situation de tous les enfants et adolescents qui se sont vus refusés l’inscription dans une école ou un établissement scolaire, à la rentrée 2018.
La réforme de la voie professionnelle va aggraver les conditions de travail des enseignants, supprimer des postes dans toutes les disciplines et entraver la réussite des jeunes !
Suite aux annonces du ministre en mai et au dossier de presse de rentrée, les collègues de la voie professionnelle sont en attente de réponses précises : Quels moyens de dédoublement ? Quel avenir pour la PSE et l’éco-droit ? Quel avenir pour la filière GA ? Quels contenus d’enseignements pour les matières générales et professionnelles ?
Pour l’heure, en dépit de la non communication des grilles horaires professeurs, les grilles horaires élèves permettent de prévoir la suppression de plusieurs milliers de postes dans toutes les disciplines. C’est une attaque majeure contre la qualité des formations professionnelles délivrées et les perspectives de poursuites d’étude en BTS. Les classes de 2nd de par famille de métiers, censées retarder l’orientation, permettront un remplissage maximal des classes. La volonté d’implantation d’unité de formation en apprentissage dans tous les lycées induisant la mixité des parcours et des publics, menace à terme les conditions de travail et le statut des professeurs de lycée professionnel.
L’intersyndicale CGT Éduc’action, SNUEP-FSU, SNEP FSU, Sud Éducation, SNALC, SNCL FAEN, SIES, appelle les collègues à se mettre en grève le Jeudi 27 septembre.

Les effectifs d’élèves augmentent, pas ceux des enseignants !
Les effectifs d’élèves du second degré sont en perpétuelle augmentation, que ce soit dans les lycées (d’enseignement général et professionnel) ou dans les collèges. Ainsi, selon le ministère, c’est environ 40 000 élèves supplémentaires qui seront attendus chaque rentrée entre 2019 et 2020. Avec la suppression de 2600 postes dans le secondaire public, prévue au budget 2019, quelles seront les conditions de travail tant pour les enseignants que pour les élèves ? Le credo selon lequel il faut faire toujours plus avec toujours moins n’est plus tenable, surtout quand les cadeaux fiscaux faits aux entreprises (CICE) et aux plus riches (ISF) ne sont plus à démontrer. Par ailleurs, on ne peut que faire le rapprochement entre la suppression des 400 postes administratifs et la volonté de fusionner les académies à l’horizon 2022. Les restructurations et fusions de services administratifs, informatiques, CROUS ont déjà commencé avec leur lot de suppressions d’emplois.
Journée d’action interprofessionnelle 9 octobre 2018
Alors que les salaires, les retraites et les minima sociaux stagnent, les dividendes versés aux actionnaires, multipliés par 5 en 3O ans, flambent !
En une décennie, les dix plus riches fortunes françaises ont vu leur patrimoine quadrupler alors qu’il faut six générations à une famille pauvre pour atteindre le revenu moyen. Les contre-réformes successives ne font qu’amplifier le creusement des inégalités.
Les organisations syndicales CGT, FO, Solidaires, FIDL, UNEF et UNL appellent, le 9 octobre, à une journée interprofessionnelle de mobilisation et de grève et revendiquent :
  • une augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux pour gagner du pouvoir d'achat ;
  • la réalisation concrète de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ;
  • un service public de proximité pour toutes et tous qui mette fin aux inégalités territoriales et sociales ;
  • l’égalité d’accès à l’éducation et à la formation pour faciliter l’insertion des jeunes dans la vie active et la fin d’une logique de sélection aveugle du plus jeune âge jusqu’à l’université ;
  • l’arrêt des réformes régressives visant la casse des droits collectifs et des mécanismes de solidarité.
Il n’est pas inutile de rappeler l’idée fondatrice en 1945 d’Ambroise Croizat d’une protection sociale solidaire pour laquelle chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins quand la politique actuelle prône le chacun pour soi inégalitaire où l’on ne reçoit qu’à la hauteur de ses moyens.
La déclaration au CSE du 20 septembre 2018 au format 

lundi 17 septembre 2018

Une réforme inacceptable ! Toutes et tous en grève le 27 septembre 2018


Depuis les annonces du Ministre en mai, c’est silence radio du côté de la rue de Grenelle quant au projet de réforme de la voie professionnelle. Il y a pourtant urgence à ce que les personnels con-naissent le projet précis : quels moyens de dédoublement ? Quel ave-nir pour la PSE et l’éco-droit ? Quel avenir pour la filière GA ? Quels contenus d’enseignements pour les matières générales et profession-nelles ?
Du 17 au 21 septembre : organisation d’heure d’information syndicale dans tous les établissements pour discuter des conséquences de la réforme et construire la mobilisation.

Jeudi 27 septembre : journée de grève !

Lire la suite du tract à l'appel de la grève de la CGT-Éduc'action au format 
Lire également notre 4 pages sur la réforme de la voie professionnelle "Une réforme inacceptable : défendons l'enseignement professionnel public !" au format 
Lire le communiqué intersyndical "La réforme « BLanquer » de la voie professionnelle va aggraver nos conditions de travail, supprimer des postes dans toutes les disciplines et entraver la réussite des jeunes !" au format 

GA-ARCU-Commerce/Vente : Où en est-on?




Il y a 5 ans, les Bac Pro Comptabilité et Secrétariat ont été fusionnés en un seul bac Gestion-Administration (GA). Il y a eu une diminution des qualifications en comptabilité. L’insertion professionnelle des élèves a été dégradée. Pour les collègues, il y a eu un alourdisse-ment des tâches, notamment via la mise en place de l’évaluation avec cerise-pro. Diplôme dévalorisé, collègues en souffrance… Le constat est lourd. La filière GA est édifiante des dangers qui mena-cent les deux autres filières du secteur, ARCU et Commerce-Vente.
Vers une fusion généralisée
Lire la suite dans le tract de la CGT-Éduc'action au format 

Évaluations nationales… An II



La CGT Éduc’action exprimait l’an dernier ses craintes quant au caractère contreproductif des évaluations CP et 6ème.
Nous dénoncions l’absence de concertation sur leur construction, leur caractère obligatoire, l’atteinte à la liberté pédagogique et le mépris à peine voilé à l’égard du professionnalisme des collègues. Nous dénoncions aussi les risques de stresser familles et enfants, de compliquer les relations parents-enseignant·es et de stigmatiser les élèves les plus en difficulté...
Nous dénoncions l’inadaptation de ces évaluations, tant sur le fond que sur la forme quel que soit le niveau et le fait qu’elles sont des outils au service du tri : celui des élèves, des personnels et des établissements scolaires. Et surtout, la CGT Éduc’action dénonçait la volonté politique du Ministre de mettre sous tutelle idéologique les enseignant·es dans leurs pratiques pédagogiques.

Cette année avec l’extension au CE1, la remontée nationale des données, la dépossession de l’analyse des besoins de l’élève à la merci du logiciel du ministère, plus aucun doute n’est permis sur les intentions de notre ministre : réorientation des approches pédagogiques de l’apprentissage de la lecture, retour du B-A BA et introduction des neurosciences, mais aussi culture de l’évaluation et du classement.
C’est bien une politique éducative réactionnaire que le ministre veut imposer, celle de la reproduction sociale des élites, et qui ne permet pas l’émancipation de chaque élève.
Si sur le fond la CGT Éduc’action reconnaît le rôle primordial des évaluations diagnostiques, elle s’oppose et s’opposera toujours à tout dispositif injonctif. Elle s’oppose aussi à tout système qui vise à évaluer et rémunérer les collègues en leur imposant une concurrence entre écoles.
Face au battage médiatique organisé par le gouvernement, la CGT Éduc’action continuera de soutenir les personnels engagés dans la bataille idéologique autour de l’École. Elle appelle les personnels à se réunir dès maintenant pour discuter de ces évaluations et décider collectivement de leur utilisation. Elle soutiendra les équipes qui s'engageront contre ces évaluations selon les modalités qui leur paraîtront les plus appropriées et interviendra au besoin contre les pressions hiérarchiques.

Montreuil, le 17 septembre 2018
Lire le communiqué au format

Le Petit Cahier N°51



Le Petit Cahier N°51 : Le télécharger  
Publication nationale 1° degré de la Cgt Educ'Action
N°51 Septembre 2018
Sommaire : 
Edito  p1 
Déconstruire les compétences p2-3
« Agir pour l’École » p4
Laïcité p4
Nouveaux programmes p5
Nos droits p6

Futures spécialités du lycée général et technologique : l’hypocrisie de la réforme mise à nue



Le ministère de l’Éducation nationale vient de confirmer par une note de service ce que la CGT Éduc’action pressentait dès le départ ; les spécialités du cycle terminal du lycée général et technologique ne seront pas offertes aux élèves dans l’ensemble des établissements.
Ne seront finalement surpris de cette annonce que celles et ceux ayant bien voulu penser une seule minute que la réforme, rejetée très majoritairement par le Conseil Supérieur de l’Éducation au mois d’avril dernier, cherchait à casser la logique discriminante des  séries telles qu’elles sont organisées à l’heure actuelle.
Au contraire, le choix imposé de spécialités en fin de seconde et de 1ère est fortement lié aux attendus définis pour l’accès à l’enseignement supérieur. Cela constitue le lien entre le lycée et sélection à l’entrée de l’université via Parcoursup.

Il ne s’agit donc que de rendre l’orientation post bac plus précoce qu’elle ne l’est déjà, mais aussi plus complexe. En effet, dès la seconde, les élèves et leurs familles, devront se positionner sur les poursuites d’études supérieures et de déterminer le dosage de spécialités et options permettant au mieux de répondre aux algorithmes mis en place dans les établissements du supérieur.
Ce ne peut être que plus discriminant encore que le lycée actuel pour les élèves issu·es des classes populaires moins armé·es pour faire les bons choix que les familles qui maitrisent le système éducatif.L’annonce d’une restriction de l’offre de spécialités dans chaque lycée décale en partie ces choix à l’orientation en fin de 3e. En effet, il semble évident que nombre d’élèves, particulièrement les plus fragilisé·es socialement, choisiront le lycée le plus proche de leur domicile et hésiteront à en changer en fin de seconde malgré l’absence d’une spécialité qu’ils ou elles auraient pu vouloir suivre. Cette restriction de l'offre impactera aussi les lycées en milieu rural. Inégalités sociales, inégalités territoriales, c'est bien le service public de l’Éducation qui est ébranlé

D’autre part, cette annonce ne fait que souligner l’accentuation de la concurrence entre établissements. Elle se traduit par les tentatives d’attirer les « meilleur·es » élèves et les classes moyennes et supérieures.
Diplôme du baccalauréat qui n’a plus de national que le nom, avec la multiplication des épreuves « maisons », Parcoursup qui permet de prendre l’adresse de l’établissement comme critère de sélection et évaluations généralisées des lycées… Le lycée voulu par JM Blanquer et le gouvernement est celui de l’élitisme exacerbé et de la sélection généralisée. En bref, le lycée du tri social de plus en plus clairement assumé.

La CGT Éduc’action demeure résolue à construire, avec les personnels, le rapport de force permettant de le mettre en échec et d’élaborer collectivement un projet de lycée permettant l’émancipation et le libre choix des poursuites d’études au sein d’une scolarité obligatoire de 3 à 18 ans.

Montreuil, le 07 septembre 2018
Lire le communiqué au format

Rentrée 2018 : la riposte




Des réformes à marche forcée :

Mouvement étudiant, grèves SNCF, mobilisations dans les hôpitaux… Le printemps a connu de nombreux mouvements sociaux contre des réformes imposées par le gouvernement. L’été a marqué un temps d’arrêt et le gouvernement comptait sur la torpeur estivale pour endormir toutes ces contestations. Malgré son image quelque peu écornée par « l’affaire Benalla », le gouvernement n’entend pas, cependant, mettre un frein aux réformes. Au regard du menu concocté par nos dirigeant·es, la rentrée ne laissera guère de répit aux salarié·es !
Lire la suite dans le tract de la CGT-Éduc'action au format 

PEF 154 Septembre 2018


Sommaire : 

p. 2 : Actualités : Être à l’offensive dès la rentrée contre la réforme de la voie pro !
p. 3 : Édito, Patrick Désiré
p. 4 : Nouveautés de l’année : une rentrée au son du clairon !
p. 5 : Éducation prioritaire, laboratoire de la dérégulation.
p. 6 & 7 : Financiarisation de la petite enfance.
p. 7 & 8 : «Action publique 2022» : plan de contractualisation contre la titularisation.
p. 8 & 9 : Loi «liberté de choisir son avenir professionnel» : machine à déréguler !
Seconde de détermination : déspécialisation et déprofessionnalisation des formations.
p. 10 : Précarité dans l’enseignement privé ou comment économiser «un pognon de dingue»!
p.11 à 14 : DOSSIER – Élections : 4 pages BD En attendant les jours heureux
p. 15 : Le Registre Santé et Sécurité au travail (RSST) : toutes et tous concerné·es !
p. 16 : Quand la loi caractérise et condamne sexisme et harcèlement. Après les paroles, des actes ? !
p. 17 : La CGT Éduc’action contre le sexisme, les harcèlements, les violences faites aux femmes.
Gagner l’égalité professionnelle dans la Fonction publique.
p. 18 : Bilan des luttes : comment résister à la blitzkrieg macroniste ?
p. 19 & 20 : Rencontre : Jean-Pierre Devaux, PLP retraité.
p. 20 : Hommage à Paul Castel.
p. 21 : Retraites: une campagne en «ordre de marche».
p. 22 : Loi immigration, affaire Benalla... Le vrai visage de Jupiter.
p. 23 : E comme... «Élections».

dimanche 2 septembre 2018

Communiqué commun CGT – FO – Solidaires – UNEF – UNL

Pour les organisations syndicales de salariés, d’étudiants et de lycéens – la CGT, FO, Solidaires, UNEF et UNL- réunies le 30 août 2018, un constat s’impose et se renforce, celui d’une politique idéologique visant à la destruction de notre modèle social, favorisant notamment l’explosion des inégalités et la casse des droits collectifs.
Cette politique, ainsi que les mesures encore récemment annoncées par le gouvernement, relèvent d’une logique d’individualisation mettant à mal la solidarité et la justice sociale, valeurs essentielles de la cohésion sociale, et fragilisant une fois de plus les plus faibles, les précaires et les plus démunis.
Qu’il s’agisse :
-  des risques qui pèsent sur les droits des salariés-es et demandeurs d’emploi en matière d’assurance chômage ;
-  de la remise en cause du droit à l’avenir des jeunes par l’instauration d’une sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur et par le gaspillage que constitue le service national universel ;
-  des atteintes au service public, en particulier CAP 22 ;
-  des destructions d’emplois au travers de la désindustrialisation
-  des attaques portées à notre système de santé ;
-  de la destruction de notre système de retraites ;
-  du gel des prestations sociales.
Les organisations signataires appellent le gouvernement à entendre les attentes sociales multiples qui s’expriment dans le public et le privé, par les actifs, les jeunes, les demandeurs d’emploi et les retraités-es, et qu’il ne soit plus uniquement guidé par l’obsessionnelle diminution de la dépense publique. Au moment où est annoncée une fois encore l’explosion des dividendes en France et dans le monde, il est temps de mener une politique de partage des richesses pour augmenter les salaires, les pensions et les minima sociaux.
Face à cette situation et à des décisions régressives qui s’opposent aux demandes légitimes des travailleurs et de la jeunesse, l’heure est à la défense des fondements de notre modèle social et à la conquête de nouveaux droits.
C’est pourquoi, les organisations signataires décident de faire du 9 octobre prochain une première journée de mobilisation et de grève interprofessionnelle, étudiante et lycéenne.
Concernant la date de la journée de mobilisation et de grève interprofessionnelle, l’Union syndicale Solidaires la validera lors de son instance nationale la semaine prochaine.
Les organisations signataires invitent les autres organisations syndicales et de jeunesse à s’y associer largement et à s’inscrire dans un processus de mobilisation.
Paris, le 30 août 2018

Une réforme inacceptable : défendons l'enseignement professionnel public !

Le gouvernement Macron poursuit sa politique libérale. Avec le projet CAP 2022, il veut développer la précarité contre le statut de la Fonction publique. Il s’attaque aux services publics et menace le sys-tème de retraite. Le ministre de l’Éducation nationale a présenté ses mesures pour la "revalorisation" de la voie professionnelle et, sans sur-prise pour nous, c'est une prolongation de la réforme Penicaud sur la formation professionnelle qui est, elle aussi, une mise à sac du service public !
Lire la suite dans le tract de la CGT-Éduc'action au format 

Voie professionnelle : une rentrée sous tension.



À l’initiative de la CGT Éduc’action, les organisations syndicales de la voie professionnelle se sont retrouvées en intersyndicale le mardi 28 août.
Début juin, une première rencontre initiée par la CGT Éduc’action, avait abouti à la rédaction d’un courrier commun adressé au Ministre. Le Ministre a répondu à ce courrier le 3 août. Sa réponse dilatoire renvoie les organisations syndicales au dossier de presse sans répondre aucunement aux questions posées.
L’intersyndicale considère qu’il est indispensable que le ministre apporte des réponses concrètes aux personnels. Il est en effet impensable que les services du ministère ne disposent pas à ce jour d’éléments précis qui vont concrétiser cette réforme dont les annonces inquiètent profondément les personnels.
Pour donner une réalité au dialogue social, l’intersyndicale a donc décidé d’une nouvelle adresse au ministre afin de lui demander des précisions sur les éléments de la réforme dans le cadre d’une réunion en urgence dès la semaine prochaine.
Une nouvelle réunion de l’intersyndicale est programmée pour le 11 septembre afin de discuter des suites et des actions à mener.
Montreuil, le 31 août 2018
Lire le communiqué au format

Dialogue social : Pour la CGT, le gouvernement reste sourd aux salariés

Trois sujets étaient fixés à l’ordre du jour de la rencontre entre le gouvernement et les organisation syndicales le 28 août : assurance chômage, santé au travail et indemnités journalières. La CGT a souligné, en premier lieu, que la méthode employée par le gouvernement depuis son arrivée ne change décidément pas, et cela même après les déclarations d’intention du président de la République en juillet. Il n’y a donc aucune volonté de prendre en compte les aspirations des salariés.
La CGT a dénoncé l’envoi du courrier de Matignon invitant les organisations syndicales quelques heures avant la parution de l’interview du Premier ministre dans Le Journal du dimanche et annonçant une série de nouveaux reculs sociaux (gel de nombreux minima sociaux, désindexation des pensions…). Peu d’éléments ont été apportés sur les différents sujets abordés. Nous avons rappelé que nous voulions justement parler des salaires alors que les dividendes explosent à l’échelle mondiale comme en France. Trois des 10 plus grosses entreprises concernées sont d’ailleurs françaises (Sanofi, Total, BNP). L’argent existe pour les actionnaires et jamais pour celles et ceux qui créent les richesses et n’ont que leur travail pour vivre.


Concernant l’assurance chômage, plusieurs réunions bilatérales vont avoir lieu (4 séances sur 3 semaines). La CGT a exigé en préalable la tenue de réunions multilatérales. Après les gages donnés au patronat, on peut s’interroger sur la volonté de lutter contre la précarité. Quel sens donne le gouvernement au terme de « permittence » et s’agit-il de culpabiliser encore les privés d’emplois ? Quelles nouvelles attaques contre les allocataires (dégressivité, suppression de l’indemnité en cas d’activité réduite, plafonnement à l’encontre des salariés cadres...) ? À toutes ces questions, pas de réponses, seul un calendrier de négociation interprofessionnelle est avancé entre octobre et janvier.
Concernant les questions de santé au travail, le rapport Lecoq devrait servir de base à une concertation, voire une négociation sur le volet qualité de vie au travail, mais ni le périmètre ni les questions retenues dans le rapport n’ont été explicités. Le gouvernement s’y refuse, malgré notre exigence d’ouvrir le débat autour de l’organisation et des conditions de travail.
Cette question est bien entendu à l’origine de l’augmentation des arrêts maladie, troisième sujet que le gouvernement veut traiter d’une manière budgétaire sans réfléchir aux causes, au coût et aux conséquences du mal-travail.
Le report de l’âge de la retraite et le maintien de salariés plus âgés en activité est timidement reconnue par la ministre comme une des causes de l’augmentation des arrêts, mais pas question de parler de pénibilité ou de départ anticipé ! Une concertation pourrait être programmée dans le courant du mois du septembre.
La CGT a dénoncé l’amalgame fait par le Premier ministre comparant les arrêts maladie à des jours de congés payés supplémentaires, propos insultants pour tous les salariés concernés. La CGT a réitéré la demande d’une réunion multilatérale avec le haut-commissaire à la réforme des retraites afin que le gouvernement dévoile enfin ses réels objectifs en la matière. Le gouvernement s’est mollement défendu de vouloir faire des économies sur le dos des travailleurs et des retraités. La CGT a signifié qu’elle n’est pas dupe de ce double discours et qu’elle revendique une véritable liberté de négocier pour gagner de nouveaux droits.

Retraités : Une journée de mobilisation nationale se prépare le 9 octobre

Suite aux déclarations du Premier ministre le dimanche 26 aout 2018, notamment sur les pensions de retraite, l’Union confédérale des retraités et 8 autres organisations et associations appellent à une grande journée nationale d’actions et de manifestations à travers toute la France le 9 octobre.

Édouard Philippe a annoncé dans Le Journal du dimanche du 26 août un ensemble de mesures mettant à mal — comme d’habitude — le pouvoir d’achat des plus vulnérables (voir notre communiqué du 27 août 2018), dont bien sûr les retraités.
Après trois ans de blocage des pensions, une année 2018 sans aucune augmentation, la hausse de la CSG, le Premier ministre annonce une hausse des pensions de 0,3 % en 2019 et en 2020… pour un taux d’inflation mesuré par l’Insee de 2,3 % sur les douze derniers mois ! Pour rappel, la CGT revendique que les pensions soient indexées automatiquement sur l’évolution des salaires, pas soumises au bon vouloir du gouvernement.
Dans son communiqué, l’Union confédérale des retraités CGT (UCR-CGT) et « 8 autres organisations syndicales ou associations appellent les retraités à se mobiliser pour faire entendre leur voix et manifester leur mécontentement et leur colère à l’égard du gouvernement et de son président », dans une grande journée d’actions et de manifestations à travers toute la France, le 9 octobre prochain.
L’intersyndicale retraités des « 9 » se réunira le 7 septembre pour apprécier la situation. Des mobilisations sont d’ores et déjà prévues pour organiser la riposte et, le 5 octobre, des délégations venues de tout le pays déposeront les pétitions recueillies au président du groupe LREM.
Les retraités CGT appellent par ailleurs à se mobiliser sans attendre sous toutes les formes appropriées, en participant notamment aux initiatives proposées par l’intersyndicale.