Le retour à la semaine scolaire de 4
jours était un engagement du président Macron auquel son ministre de
l’Éducation nationale a accédé rapidement. Pour rassurer les parents
confrontés aux manques de structures territoriales de garde pour leurs
enfants, le ministre Blanquer avait promis la mise en place d’un temps
éducatif particulier sur les mercredis. Cette mesure, annoncée depuis
longtemps, a été présentée ce 20 juin…
JM Blanquer et la secrétaire d’État à la
jeunesse ont présenté ce « plan Mercredi » comme une avancée majeure
pour le développement de l’inclusion des enfants en situation de
handicap sur le temps périscolaire. Misant exclusivement sur l’emploi
des personnels AESH pour encadrer ces enfants, le gouvernement nous
explique que cette mesure vise à élargir les missions de ces personnels
aux temps périscolaires en centre de loisirs, voire à domicile. Ceci
aura pour finalité de pérenniser leurs métiers et ainsi les sortir de la
précarité. Pour la CGT
Éduc’action, la présentation est hypocrite. En effet, l’emploi des AESH
sur ces temps périscolaires répond avant tout à une obligation légale
rappelée par la Cour administrative d’appel de Nantes qui a enjoint le
ministère de respecter les préconisations de la commission des droits et
de l’autonomie des personnes handicapées sur le sujet.
Pour la CGT
Éduc’action, instaurer cette mesure en ayant recours aux AESH, c’est
s’appuyer sur leur précarité, leur demander de travailler toujours plus
pour gagner un salaire complet. C’est surtout un chantage inacceptable !
Aujourd’hui, le travail ne manque pas aux AESH et la reconnaissance de
leur temps de travail invisible (concertation, temps de trajet, travail
en équipe, …) leur permettrait déjà un salaire décent. Nous rappelons
que les AESH assurent des missions éducatives d’accompagnement des
élèves en situation de handicap dans leurs apprentissages : c’est un
vrai métier. Cela nécessite formation et reconnaissance, et mais pas un
élargissement de leurs missions sur les autres temps de l’enfant.
La question des rythmes scolaires et ses
diverses réformes ont fait des ravages sur les élèves et les
personnels. Elle a surtout accentué les prérogatives des collectivités
qui décident des horaires hebdomadaires et qui pourront désormais
utiliser les moyens humains de l’État pour leur fonctionnement. Pour la CGT
Éduc’action, l’accompagnement des enfants dans les temps extrascolaires
doit se faire par d’autres moyens : des animateur·trices ou des
auxiliaires de vie et de loisirs suffisamment nombreux·ses, formé·es et
rémunéré·es par les collectivités.
Pour la CGT
Éduc’action, l’aménagement des rythmes scolaires et périscolaires ne
peut se faire sur le dos de la précarité ou en «bricolant » des mesures,
mais bien en réengageant une très large concertation. Nous rappelons
aussi qu’il est urgent d’augmenter les salaires de base des AESH, de
leur donner un vrai statut dans la Fonction publique avec une
titularisation et une véritable formation.
Montreuil, le 22 juin 2018
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