Paris, le 20 octobre 2016
Madame la Ministre,
Depuis plus d'un an maintenant, vous
vous exprimez en faveur de la revalorisation de l'enseignement
professionnel. Les 30 ans du baccalauréat professionnel ont été pour
vous l’occasion de rappeler « la cohérence d'ensemble du système
éducatif et de la place qu'y occupe l'enseignement professionnel ».
Cette voie de formation, qui scolarise un tiers des lycéen-es et qui
permet chaque année de qualifier près de 153 000 jeunes au niveau IV
(bac pro, mention complémentaire, BT) et près de 206 000 jeunes au
niveau V (CAP, BEP, mentions complémentaires), est essentiel. Elle
permet d'élever le niveau de qualification global de la population et de
lutter contre les sorties sans diplômes...
Les enseignant-es qui exercent dans les
lycées professionnels mettent tout en oeuvre pour faire réussir les
élèves qui sont, pour beaucoup, les plus éloignés de la culture scolaire
et qui sont aussi souvent les plus socialement défavorisés. Dans des
conditions d’exercice souvent difficiles, ils assurent leur mission avec
dévouement et professionnalisme, allant bien souvent au-delà de ce qui
leur est demandé. Vous l'avez vous-même rappelé lors de votre discours à
Arras le 2 septembre 2016 « Sans les enseignants et les formateurs qui
font la force de cette voie, et qui allient expertise professionnelle et
innovation pédagogique, notre avenir serait compromis. »
Or, comme vous le savez, les
enseignant-es qui exercent en lycée professionnel ont été exclus de la
pondération mise en place à la rentrée 2015 dans la voie générale et
technologique. Pour des raisons purement budgétaires, le ministère a
préféré mettre en place une nouvelle indemnité de sujétion de 400 € qui
ne sera même pas revalorisée en 2017. Contrairement à ce que vous
affirmez, la mise en place de cette indemnité n'est pas de nature à
valoriser l'engagement des professeur-es de lycée professionnel dans la
préparation du baccalauréat professionnel et du CAP.
Cette différence de traitement entre les
trois voies du lycée n'est pas comprise par les enseignant-es qui
ressentent cette mesure comme inégalitaire, stigmatisante, injuste et
méprisante au regard de leur investissement.
Pour nos organisations syndicales, cette
situation ne peut plus durer. Lors du CTM du 11 février 2015, la
quasi-totalité des organisations syndicales a voté un voeu pour que les
enseignant-es exerçant dans la voie professionnelle puissent bénéficier
des mêmes conditions de pondération que leurs collègues de la voie
générale et technologique.
Nous vous demandons donc de revenir rapidement sur cette situation d'une injustice flagrante.
Veuillez agréer, Madame la ministre, l’expression de nos salutations distinguées.
Le courrier intersyndical au format
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