 
Madame la présidente,
En plagiant un célèbre slogan 
publicitaire : « Il se passe toujours quelque chose au Ministère ». 
Aujourd’hui, nous allons donc innover avec le CSE ordinaire du 11 juin, 
qui est avancé et nécessite le quorum, et le report du CSE du 28 mai 
donc sans quorum ; tout çà pour 2 textes qui n’ont même pas été 
présentés en commissions spécialisées alors qu’ils relèvent bien de 
l’enseignement scolaire. C’est une conception pour le moins curieuse du 
fonctionnement des instances. En gros, dès qu’il y a un créneau de CSE, 
le ministère en profite pour faire passer tous les textes en 
préparation, qu’il y ait eu concertation ou pas, qu’il y ait nécessité 
de quorum ou pas et quelle que soit la durée prévisible de la séance...
Manque de concertation aussi pour la circulaire de rentrée. L’an dernier, la CGT
 Éduc’action avait été oubliée pour le groupe de travail. Cette année, 
nous avons pris connaissance du projet de circulaire de rentrée 2015 par
 une dépêche AEF. Plusieurs annonces concernent la voie professionnelle,
 pourtant les réunions de bilan de la réforme de l’enseignement 
professionnel, prévues en avril-mai 2015, ont été annulées sans que nous
 ayons eu connaissance d’une nouvelle programmation.
Lors du CSE du 10 avril, a été présenté 
un texte pour un retour partiel, en bac pro, à des épreuves ponctuelles 
en économie-gestion, éco-droit et PSE. Pour la CGT
 Éduc'action, ce n’était qu’un premier pas qui nécessite maintenant 
d’engager une vraie discussion sur les CCF. Or sans bilan préalable, une
 proposition de modification des épreuves de français et 
d’histoire-géographie pour le BEP, à la rentrée 2015, a été examinée 
lors de la FIP. Alors qu’aucun texte n’était publié, des équipes ont été
 sollicitées pour la mise en place. Nous venons d’apprendre, un peu par 
hasard, par des IEN d’une académie que cette modification était 
suspendue.
Toutes ces situations montrent qu’il y a
 un manque de concertation avec le organisations syndicales et qu’il 
faut un bilan de la réforme des 3 voies de formation des lycées. 
Le rapport "Développer et pérenniser 
l’apprentissage dans la fonction publique" du conseiller d’État Jacky 
Richard à peine remis le 20 mai 2015, que les chefs d’établissements des
 EPLE recevaient des messages pour le recrutement d’apprentis précisant 
le nombre, les emplois ciblés, le nom des tuteurs potentiels avec une 
réponse attendue pour le 30 mai. Pourquoi tant de hâte dans les délais ?
 Cette décision ne peut pas être prise uniquement par le chef 
d’établissement avec son ou ses adjoints, le conseil d’administration 
doit pouvoir se prononcer sur le recrutement d’apprentis. 
Les EPLE ont certes un manque criant de 
personnels administratifs car de nombreuses tâches assurées auparavant 
dans les rectorats et les inspections académiques, maintenant DSDEN, ont
 été reportées sur les EPLE, la situation risque même de s’aggraver avec
 la réforme territoriale. Cette situation est également due aux 
suppressions massives d’emplois qui ont aussi concerné ces catégories de
 personnels. Pour autant, un contrat d’apprentissage est avant tout un 
contrat de formation. L’agent désigné comme tuteur, en plus de son 
colossal travail quotidien devra donc aussi former l’apprenti.
Un certain nombre de questions éthiques 
se posent. Cet apprenti ne sera pas agent de l’Etat, difficile de lui 
imposer l’obligation de réserve ou de confidentialité. Pourtant, il 
pourra avoir accès à des données personnelles concernant les élèves, les
 familles et les personnels. 
L’EPLE peut aussi se retrouver juge et 
partie, à la fois l’employeur et l’organisme de formation au travers de 
l’UFA. On se prépare quelques problèmes juridiques en cas de rupture du 
contrat de travail par l’EPLE. 
D’autre part, ces apprentis, en tant que
 salariés de l’EPLE devront pouvoir être électeurs au Conseil 
d’administration de l’EPLE comme l’étaient les CES et CEC ou les CUI 
aujourd’hui. 
L’Education nationale, comme la fonction
 publique, n’a pas vocation à tester tous les types de contrat qui 
existent. Les missions de service public doivent être assurées par des 
fonctionnaires titulaires.
La CGT
 Éduc’action appelle à la journée d’action du 4 juin et à la grève le 11
 juin contre la réforme du collège, comme elle l’avait déjà fait le 19 
mai même si, dans les informations transmises aux rectorats, la CGT Éduc’action avait curieusement été oubliée dans la liste des organisations syndicales ayant déposé un préavis de grève.