dimanche 7 septembre 2014

La rente indue de la finance

Le «  coût du travail  » sert d’alibi à toutes les politiques d’austérité. Le coût du capital, lui, est passé sous silence. Pourtant, son impact est exorbitant. Sur l’activité économique. Sur notre modèle social et environnemental aussi… Imposé notamment par les entreprises du CAC 40, il affecte jusqu’aux plus petites sous-traitantes, et même l’action publique.
Un article d’Émilie Turck paru dans le supplément de la NVO.

Deux éléments, deux facteurs de production sont nécessaires à la création de richesse  : le travail et le capital. Tous deux sont rémunérés et représentent donc un «  coût  » pour l’entreprise. Le «  coût du travail  » nous est familier  : il revient en permanence depuis plusieurs années dans les propos des gouvernants, des patrons et d’un certain nombre d’experts pour expliquer la crise économique et la baisse de la croissance. Et surtout, pour justifier des réformes qui tendent invariablement à aller dans le sens d’une réduction de la rémunération du travail, des qualifications, des salaires, en particulier de leur part «  socialisée  » sous la forme des cotisations sociales, qualifiées de ruineuses pour la croissance économique. Mais l’autre coût, celui du capital, est passé sous silence. Le Medef ne s’en plaint pas. Pourtant, son impact sur l’activité économique est énorme et court des entreprises du CAC 40 jusqu’aux plus petites sous-traitantes, affectant même l’action publique.

Coût économique, coût financier

Pour bien comprendre de quoi il est question quand on parle du coût du capital, il faut tout d’abord distinguer le coût économique du coût financier. Le coût économique concerne l’ensemble des moyens de production  : machines, bureaux, usines, moyens de transport, infrastructures, brevets industriels, etc., que l’entreprise doit fabriquer ou acquérir, entretenir et remplacer quand ils sont usés ou dépassés par le progrès technique. Ce que l’on appelle couramment les «  dépenses d’investissement  » représente en quelque sorte le «  vrai  » coût du capital, dans le sens de «  capital productif  ».
Mais la dépense ne s’arrête pas à ce coût économique. Lorsqu’elles veulent acheter et mettre en œuvre ces moyens de production, les entreprises doivent aussi rémunérer les personnes ou les institutions qui leur ont procuré de l’argent. Cet argent vient soit de prêteurs, comme les banques, soit d’actionnaires (fonds d’investissement, d’épargne mutuelle, fonds de pension, compagnies d’assurances). Ainsi, un coût financier s’ajoute au coût économique. Il consiste en intérêts versés aux prêteurs et en dividendes versés aux actionnaires pour rémunérer leurs apports en liquide lors des augmentations de capital, ou lorsqu’ils laissent une partie de leurs profits en réserve dans l’entreprise.
Les intérêts des prêts et les dividendes ont comme première justification de couvrir le risque encouru par les prêteurs et les actionnaires de ne jamais revoir leur argent, en raison de la possibilité de faillite de l’entreprise. C’est ce que l’on appelle le «  risque entrepreneurial  ». La seconde justification est qu’il y a une gestion administrative de l’activité financière – un service – qui consiste à transformer et aiguiller l’épargne liquide vers les entreprises. On admet donc que le coût financier rémunère en quelque sorte du risque, de l’expertise et du travail administratif.

La «  rentabilité  » du capital

Mais il y a toute une partie de ce coût global du capital qui ne se justifie par rien et vient surcharger inutilement le «  vrai  » coût. C’est de la rente indue, un «  surcoût  » du capital qui se chiffre à environ 100 milliards d’euros annuels, soit, selon le mode de calcul utilisé, entre 50 et 70 % du coût total du capital pour l’entreprise. Pour prendre un exemple concret, quand une machine coûte 100 euros par an (avec la marge de profit), l’entreprise paye entre 150 et 170 euros parce qu’elle doit verser une rente injustifiée économiquement aux apporteurs d’argent que sont les actionnaires.
La finance a en effet ce pouvoir exorbitant d’imposer aux entreprises le versement de cette rente à un niveau qu’elle fixe elle-même et qu’elle appelle «  rentabilité du capital  ». Nasser Mansouri-Guilani, économiste de la CGT, résume  : «  Avec les mesures de déréglementation et de libéralisation des économies, les marchés financiers ont pris du pouvoir et désormais la logique financière l’emporte sur la logique industrielle. Auparavant, on commençait par produire, puis avec l’argent de cette production on rémunérait le capital. À présent, la rémunération du capital est devenue le but ultime de l’entreprise, et l’orientation de la production, c’est-à-dire ce qu’il convient de produire, où (ici ou à l’étranger) et avec quels moyens se fait en fonction de l’intérêt de la finance.  » L’exigence de rentabilité augmente et, avec elle, la part des dividendes et donc le coût global du capital. Pourquoi  ? Parce que les capitaux peuvent se déplacer rapidement, et donc «  exercer une pression avec laquelle ils s’imposent partout […], puisque l’exigence vis-à-vis des entreprises du CAC 40 s’impose aussi, par ricochet, aux sous-traitants  ». La norme financière place la barre très haut pour les projets d’entreprise, dont le seuil de rentabilité doit désormais avoisiner les 15 % du capital investi.

Transfert de richesses

On assiste ainsi, depuis une trentaine d’années, à un transfert de richesse qui est passé de 3 % de la valeur ajoutée française en 1980 à 9 % aujourd’hui, et qui ne sert pas à investir dans le développement économique ni à augmenter les salaires et le pouvoir d’achat. Le gâchis est énorme, explique encore Nasser Mansouri-Guilani. «  Le potentiel productif ne se développe pas, car les moyens de production stagnent. Le rythme de croissance économique s’affaiblit. Là encore, les statistiques sont parlantes  : jusqu’au milieu des années 1970, le taux de croissance économique annuel était de l’ordre de 5 à 6 %. Après, on est tombé à 2 % et depuis 2008, on tend vers 0 %. Le PIB français (2000 milliards d’euros environ) est au même niveau qu’en 2007. L’économie fait du sur-place. D’où l’explosion du chômage et l’appauvrissement d’une grande partie de la population.  » Ainsi, le capital a un coût, non seulement économique et environnemental, mais également social.

Valoriser le travail

Alors, comment sortir de l’impasse économique créée par la financiarisation du capital  ? Pour l’économiste de la CGT, «  si on dit que la hausse de la part des profits dans la valeur ajoutée résulte du développement des marchés financiers, de la déréglementation, de la globalisation, cela veut dire qu’il faut maîtriser les marchés  ». Même les tenants du libéralisme pur et dur admettent que c’est nécessaire, et une intervention de l’État ne les gênerait pas, à condition que ce soit au service de leurs intérêts. C’est donc par le rapport de force entre les intérêts capitalistes et ceux des travailleurs que cette intervention publique peut réellement changer la donne. « On ne peut pas accepter un mode de développement qui détruit les emplois et le potentiel productif, conclut Nasser Mansouri-Guilani. Pour y mettre fin, il faut valoriser le travail et dévaloriser le capital. Dans l’histoire, cette dévalorisation du capital au profit du travail s’est opérée, en France, par la création de la Sécurité sociale, par l’idée du progrès social comme finalité ultime de l’économie.  » Valoriser le travail, c’est réaffirmer l’objectif d’une Sécurité sociale de qualité pour tous, contre l’argument des «  charges sociales  » qui seraient trop élevées. C’est exiger un Smic à 1 700 euros, des formations qualifiantes et des emplois qualifiés, des moyens de production développés par l’investissement. C’est remettre l’humain au cœur de l’économie. Le défi est de taille.

LES RETRAITĖS DANS LA FONCTION PUBLIQUE DE L’ETAT

(Document de la CGT fonction publique, remis à la réunion du 2 septembre 2014 à Mme Sophie Lebret) La CGT a sollicité cette audience suite à la mobilisation sans précédent des retraités le 3 juin dernier. Ils étaient plus de 20 000 à manifester à l’appel d’une large unité d’organisations syndicales et d’associations (CGT, FO, CFTC, CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP, LSR et UNRPA). Un indéniable succès qui trouvera des prolongements, notamment le 30 septembre prochain dans les territoires !
Pourquoi une telle démonstration malgré les difficultés à mobiliser des retraités venant des quatre coins de France, en train ou en car pour battre pendant plusieurs heures le pavé parisien ? Parce qu’ils ont ressenti l’impérieuse nécessité de faire valoir leurs revendications, parmi lesquelles celles du maintien du pouvoir d’achat et de la revalorisation immédiate de toutes les pensions. La pauvreté frappe durement les retraités et personnes âgées ; ils sont actuellement 12 % à recourir à l’aide alimentaire !
La question du développement de services publics de qualité, indispensables à l’ensemble des citoyens (transports, santé…) est au cœur des préoccupations. Leur maintien et leur développement pour plus de proximité, se pose avec acuité alors que l’on assiste à la fermeture de bureaux de poste, d’hôpitaux... et avec la réforme territoriale en perspective.
Les retraités de la Fonction Publique de l’Etat étaient massivement présents le 3 juin, porteurs également de revendications plus spécifiques à la Fonction Publique de l’Etat.
Il y a en France 1 773 922 retraités de la Fonction Publique de l’Etat pensionnés ou ayants cause (chiffre décembre 2012 – rapport annuel 2013). Le nombre d’agents partis en retraite en 2012 est en chute libre par rapport à 2011, les effets des réformes – notamment celle de 2010- se faisant ressentir avec le durcissement des conditions d’obtention de la retraite. La baisse du niveau des pensions fait que les fonctionnaires partent en retraite de plus en plus tard (60.2 ans). Les conséquences sont une dégradation de la santé et une diminution des années en bonne santé qui créent des besoins supplémentaires pendant la retraite.
LE POUVOIR D’ACHAT
Les retraités de la Fonction Publique ne sont ni des nantis ni des privilégiés. Le pouvoir d’achat des retraités est sérieusement écorné du fait de revalorisations annuelles insuffisantes ne tenant pas compte des hausses contraintes subies par les retraités. Cela a encore été accentué par le report par le gouvernement Ayrault du 1° avril au 1° octobre 2014 de la revalorisation annuelle puis par un nouveau report au 1° octobre 2015 par Manuel Valls à son arrivée à Matignon. C’est une désindexation qui ne dit pas son nom. La perte estimée pour les pensions de retraite est de 20 % en 20 ans et il vient s’ajouter ce gel sur 30 mois. De nombreux retraité-e-s ont des pensions inférieures au seuil de pauvreté et la retraite mensuelle moyenne est de 1 216 €. A noter que les femmes retraitées sont particulièrement touchées par la précarité. Les différentes réformes des retraites (1993, 2003, 2008 et 2010 et 2013) ont conduit à des diminutions importantes des pensions. La durée de cotisations pour bénéficier d’une retraite complète a été allongée et les carrières incomplètes subissent des pertes sévères avec la décote. Les dépenses de santé augmentent avec l’âge. Les retraités ne bénéficient d’aucune revalorisation complémentaire (reclassement, promotions, primes …). Une revalorisation insuffisante des pensions de retraite se traduit par une perte immédiate de pouvoir d’achat. Nous demandons en conséquence que les pensions de retraite soient indexées au salaire moyen en tenant compte de ce qu’est véritablement le panier de dépenses des retraités avec au minimum une pension égale au Smic pour une retraite complète et qu’aucune pension ne soit inférieure au seuil de pauvreté (977€). Quant aux pensions de réversion il faut les porter à 75 % de la pension du défunt sans condition de ressources et elles doivent être également servies aux pacsé-e-s. Le pouvoir d’achat des retraités a été sérieusement diminué par la fiscalité depuis les années Sarkozy. C’est une véritable réforme de la fiscalité qui est nécessaire pour les retraités comme pour les actifs. Pour l’impôt sur le revenu, la suppression de la demi-part pour les personnes vivant seules par la loi de Finances pour 2009 et le gel du barème de l’impôt sur le revenu des années 2011 et 2012 ont conduit environ 2 millions de foyers fiscaux (et parmi eux de nombreux retraité-e-s) de la situation de non-imposable à celle d’imposable avec toutes les conséquences induites en matière de CSG et autres prélèvements sociaux, de fiscalité locale et d’aides sociales. A cela est venu s’ajouter l’instauration de la CASA à compter du 1er avril 2013. La hausse de la TVA (de 7 à 10 % et de 19,6 à 20 %) au 1° janvier 2014 a renchéri la plupart des postes de dépenses et les parents de 3 enfants et plus ont vu leur majoration de retraite devenir imposable. Ainsi des retraités avec des revenus modestes et principalement des veuves deviennent imposables pour la première fois en 2014. Et la réforme annoncée de la fiscalité est renvoyée sine die.
La CGT refuse toute nouvelle dégradation du pouvoir d’achat des retraités et exige : La fin du gel des pensions et retraites ; Une amélioration du pouvoir d’achat de tous les retraités par une revalorisation des retraites et un rattrapage immédiat de 300 € ; Le retour à une revalorisation annuelle au 1er janvier des pensions et pensions de réversion ; Que le taux de la réversion soit porté à 75% ; Le rétablissement de la ½ part supplémentaire aux veufs, veuves et divorcé-e-s pour le calcul de l’impôt ; La suppression de la Contribution ASA ; La non-imposition de la majoration pour les retraités ayant 3 enfants ou plus ; La reconnaissance de l’évolution de la qualification du grade auquel ils appartenaient par le rétablissement de la péréquation.
Le gouvernement projette de passer au parlement la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement, les 7 et 8 septembre prochain. Là aussi la CGT a des choses à dire, il faut réactiver d’urgence la 2ème partie de la Loi qui consiste à trouver des solutions pour le reste à charge des familles dans les maisons de retraite médicalisées.
La CGT demande la mise en oeuvre de La loi pour l’adaptation de la société au vieillissement dès le 1er janvier 2015 et son financement pérenne dans le cadre de la branche maladie de la Sécurité Sociale, à hauteur des besoins.
L’ACTION SOCIALE EN DIRECTION DES RETRAITES
La CGT demande, a minima, la sécurisation des moyens de l’action sociale pour préserver les prestations qu’elles soient interministérielles gérées de façon exclusive par la Fonction Publique ou à réglementation commune à charge de gestion de chaque département ministériel. L’accès aux prestations sociales ministérielles doit répondre à un principe d’égalité de droit entre actifs et retraités. Les retraités doivent recevoir régulièrement l’information et bénéficier des offres culturelles et de loisirs proposées aux agents actifs. Extrait de l’article 1 du décret 2006-21 : « Il incombe à l’Etat employeur d’organiser une action sociale dans la limite des crédits prévus à cet effet. » Pour la CGT l’action sociale est une priorité qui nécessite des moyens en conséquence. L’augmentation du nombre de retraités, l’évolution sociodémographique de la population – plus âgée et avec un niveau de pension en diminution – doivent générer la définition de nouvelles prestations. Pour cela, il faut abonder une dotation suffisante pour les droits sociaux par des moyens budgétaires supplémentaires à calculer, pour chaque ministère et l’interministériel, sur la base de 3% de la masse salariale et des pensions.
Dans le cadre du maintien du lien social des actions au seul bénéfice des retraités doivent être conduites. Il faut réaffirmer à chaque service l’obligation qu’il a de développer des actions d’information spécifique à destination des retraités ou des « retraitables ». Les retraités doivent recevoir une information régulière optimale et efficace sur leurs droits, a minima 1 fois par an, et autant que nécessaire. Autre élément qui permettrait une meilleure prise en compte des besoins des retraités en matière d’action sociale, est la représentation des retraité-e-s, au même titre que les actifs, dans les instances consultatives du personnel organisant l’action sociale. Elle devrait être possible dans chaque ministère. Ce qui n’est pas le cas. Nous notons que de grandes disparités existent entre les ministères en matière de droits sociaux (logement, restauration, transports, culture-loisirs…).
Les revendications développées ici en direction des retraités de la Fonction Publique de l’Etat ne sont pas exhaustives, elles s’inscrivent dans un champ plus large d’exigences portées par l’UGFF-CGT, la confédération CGT et son Union Confédérale des Retraités, que cela soit en matière de conditions d’obtention de la retraite, de démocratie sociale, salariale et de pension, ou pour un grand service public de la santé et de l’action sociale, pour des politiques publiques au service du développement et des solidarités sociales et territoriales.
A CHAQUE BESOIN, UNE PRESTATION
La CGT considère indispensable une évaluation contradictoire de tous les besoins des retraités. D’autre part, elle demande l’ouverture d’une discussion spécifique sur le semi-public.
Logement : pour mémoire la CGT revendique un budget pour le logement à hauteur de 1% des salaires et des pensions. L’élargissement du parc de logements et l’accès aux retraités. Privilégier des lieux de vie intergénérationnels ; La mise en place d’un suivi en matière de besoins de logements ; cela suppose un recensement et un suivi des logements subventionnés L’amélioration de l’aide à l’adaptation du logement. La construction de maisons de retraite publiques en nombre pour répondre aux besoins et afin que les retraités puissent vivrent dans la dignité.
Aide au maintien à domicile : Elargir le barème de l’AMD à la totalité de celui prposé par la CNAV afin d’augmenter le nombre de bénéficiaires, informer l’ensemble des pensionnés de laFPE sur cette prestation via le fichier du SRE, Alerter les ministères qui font déjà une communication en directions des retraités afin d’y insérer une information sur cette prestation.
Restauration : L’accès aux RIA pour les retraités doit être subventionné comme pour les actifs, il n’est pas équitable qu’ils paient le tarif normal, voire « extérieur », Pour tous ceux qui ne peuvent pas accéder à un RIA, il doit être proposé des chèques restaurant.
Transports : L’attribution d’une aide dans l’attente de la possibilité de gratuité.
Loisirs : L’instauration d’une aide aux loisirs ; Une information sur l’attribution des chèques vacances et sur les programmes spécifiques (ex : senior vacances).
Aides financières et juridiques : Là où elle existe, l’aide juridique n’est pas toujours bien structurée, Développer l’aide financière aux pensionné(e)s en difficulté ; L’attribution d’une subvention aux retraités en séjour longue durée en maison de retraite.
Santé : Pour un droit à une retraite en bonne santé Réalisation d’un bilan de santé complet avant départ en retraite ; Le suivi post professionnel systématique adapté au risque lié à l’activité professionnelle ; Le suivi social et médical des personnes en difficulté, L’amélioration de l’aide au maintien à domicile.
Les difficultés rencontrées pour l’accès aux soins ne sont pas propres aux retraités ou personnes âgées, mais elles prennent une importance particulière en raison de l’âge, la condition physique ou le handicap. Elles sont liées à l’aspect financier et au désengagement de la sécurité sociale, au coût des couvertures complémentaires, à l’organisation des soins ou aux pratiques de plus en plus courantes de certains professionnels de santé (dépassements d’honoraires) et aux difficultés d’accès aux services de santé.

jeudi 4 septembre 2014

Cinq bonnes raisons de défendre les 35 heures

Si Matignon a pris soin de démentir le tout nouveau ministre de l’Economie en assurant qu’il ne toucherait pas aux 35 heures, il a néanmoins indiqué qu’on ouvrirait des négociations par branche pour déroger à la durée légale du travail. Sous la pression du Medef, depuis le gouvernement Fillon de nombreuses dérogations aux 35 heures ont été imposées. Ce qui est en jeu pour le patronat en supprimant une fois pour toutes la référence aux 35h, c’est d’obtenir la suppression des obligations de majoration pour les heures supplémentaires.
A noter que ce 4 septembre, la CGT est auditionnée par une commission d’enquête parlementaire à l’Assemblée nationale sur la RTT.


Arguments

Beaucoup de choses ont été dites, surtout, beaucoup de bêtises, à propos de la loi Aubry sur les 35 heures. Accusée à tort et sans preuves de nuire à la compétitivité des entreprises, elle n’a cessé depuis son adoption de faire l’objet d’attaques et de remises en cause. Pourtant, régulièrement, des enquêtes d’opinion montrent l’attachement des salariés à la réduction du temps de travail.
Voici 5 bonnes raisons de défendre la réduction du temps de travail. Celles ci sont étayées par des études et des chiffres officiels. Cet argumentaire est également en ligne sur le site de l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT.

1 En France, la durée moyenne hebdomadaire pour l’ensemble du salariat à temps complet est de 39,5 heures

C’est ce que relève la dernière enquête sur le temps de travail de la DARES.Elle est donc supérieure à la durée légale hebdomadaire de 35 h (ou 1 600 h par an).
Entre 2003 et 2011, elle a augmenté pour toutes les catégories socioprofessionnelles :
- ouvriers (+2,3%)
- employés (+2,2%) ;
- profession intermédiaire (+4,3%) ;
- cadres (+5,8%).
Pour les cadres, l’horaire hebdomadaire est passé de 42,6 h en 2003 à 44,1 h en 2011.
Et l’horaire annuel passe pour les cadres de 1765 h (2003) à 1867 h (2011). Cette augmentation du temps de travail s’explique notamment par l’extension du forfait jour à l’ensemble des salariés introduite par les gouvernements Fillon. Ainsi, entre 2003 et 2011, le nombre de salariés en forfait jours est passé de 5 à 12,5%. Pour les seuls salariés en forfait jours l’horaire annuel est de 1 939 heures ! A noter que ces chiffres tiennent compte des jours RTT supplémentaires accordés aux cadres en forfait jours.
Le travail de nuit augmente également
3,5 millions de personnes, dont plus d’un million de femmes, travaillent régulièrement la nuit, selon la Dares, soit un million de plus qu’il y a 20 ans. Parmi les salariés amenés à travailler de nuit, il ne s’agit plus d’une modalité occasionnelle mais d’une organisation du travail régulière (la proportion de travailleurs nocturnes « habituels » a doublé en 20 ans).
Le travail s’intensifie
L’intensification du travail générée notamment par les changements organisationnels incessants et un rythme de travail de plus en plus contraint est une réalité partagée par de plus en plus de salariés.
Ainsi, selon la DARESla part des salariés dont le rythme de travail est imposé par un contrôle ou un suivi informatique est passée de 25% en 2005 à 35% en 2013. Cette hausse est plus sensible pour les cadres (+12 points) et les professions intermédiaires (+13 points).
L’enjeu aujourd’hui est donc d’obtenir une effectivité de la réduction du temps de travail (en particulier pour les ingénieurs, cadres et techniciens).

2 En faisant sauter la durée légale du temps de travail, on baisse les salaires

Aujourd’hui, les employeurs disposent des souplesses nécessaires pour augmenter le temps de travail des salariés au-dessus de 35h, dans la limite de 48h par semaine ou de 44h sur une durée consécutive de 12 semaines.
Ces limites disparaissent même pour les salariés en forfait jours. Par contre, dès lors que l’on dépasse les 35h, les heures supplémentaires doivent être majorées.
En supprimant la référence aux 35h, le patronat veut obtenir la suppression des obligations de majoration pour les heures supplémentaires.

3 La baisse du temps de travail s’est accompagnée d’une hausse de la productivité

Selon l’INSEE, les 35h sont à l’origine de gains de productivité de 4 à 5% pour les entreprises.
Suite aux 35h, en 2004, la France se place au 2ème rang mondial pour la productivité horaire du travail (devant les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon, le royaume Uni, l’Italie,…) et à 20% au-dessus de la moyenne Européenne.

4 La baisse du temps de travail est un levier de création d’emploi

Entre 1998 et 2002, la mise en place des 35 heures a permis la création d’environ 350 000 emplois supplémentaires, selon une étude de la DARES publiée en 2007. Auxquels il faut ajouter près de 50 000 emplois indirects dans les secteurs du sport, des loisirs, et du tourisme.
« Les 35h n’ont pas eu d’impact négatif sur les coûts salariaux. Les coûts salariaux unitaires (masse salariale sur valeur ajoutée) ont baissé de 10% entre 1996 et 2002, liés aux allègements de charges et aux gains de productivité », soulignait ainsi Martine Aubry en 2004.
En ramenant la durée effective moyenne hebdomadaire du travail de 39,5 h (durée moyenne actuelle) à 35 h cela libèrerait l’équivalent de 2,7 millions d’emplois.

5 Si le patronat souhait faire travailler plus les salariés, qu’il s’attaque aux temps partiels…

Le gouvernement et le patronat feraient mieux de s’attaquer aux temps partiels qui explosent et concernent maintenant 18% des salarié-e-s (dont 80% de femmes !).
Les temps partiels sont aujourd’hui le 1er facteur d’inégalité salariale entre les femmes et les hommes.
Pourtant, les emplois à temps partiels bénéficient à plein des exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires.
Les emplois à temps partiels sont donc subventionnés par les pouvoirs publics.

CGT - Le gouvernement parle des chômeurs... pas du chômage !

L’entreprise appartient aussi aux salariés !


Mais, comment est-il possible d’en arriver-là  ? C’est la question que nombre de salariés sont en droit de se poser  ! Deux ans après l’arrivée d’une nouvelle majorité aux élections présidentielles et législatives, le patronat applaudit debout le Premier ministre le jour-même de la publication des catastrophiques chiffres du chômage. Le patronat jubile.

Au même moment, dans le pays le désespoir l’emporte sur l’espoir de pouvoir vivre mieux demain, de retrouver les chemins du progrès, du développement et de l’emploi.
Pourtant le pays tout entier a envoyé des signaux très clairs lors des élections municipales et européennes. Les records d’abstentions, la démobilisation des électeurs désabusés, les votes eux-mêmes étaient des messages envoyés pour un changement des conditions de vie et de travail.
Pendant combien de temps encore le pouvoir politique va-t-il repasser les plats au patronat et aux actionnaires déjà gavés  ? Jusqu’où vont-ils aller  ? Pouvons-nous accepter plus longtemps une croissance nulle, le chômage de masse, le recul des droits, le manque d’embauches dans toutes les professions  ?
Comment s’en sortir  ? :
-   Prenons nous-mêmes nos affaires en main  !
-  Choisissons de ne pas subir mais de nous unir.
- Ne laissons pas le Medef diriger le pays et gagner toujours plus à chaque changement de gouvernement.
La question de la répartition des richesses dans notre pays et du contrôle des aides publiques par les salariés et leurs représentants est posée avec force. Cet argent, c’est le nôtre !
Il faut vraiment être ringard pour dire que l’entreprise ce sont les patrons et les actionnaires  ! Nous produisons. Nous créons la richesse. L’entreprise, c’est aussi nous  !
Débattons entre syndiqués, militants, salariés pour ne pas baisser la tête et refuser l’inacceptable, pour nous opposer résolument à la mise en route de la machine à remonter le temps  !
Le chacun pour soi n’est pas la solution, c’est l’arme des patrons. La nôtre, c’est notre union, le syndicat pour être plus forts et gagner.
Les entreprises viennent de recevoir le versement de la première tranche du Crédit Impôt Compétitivité Emploi payé par nos impôts. à qui profite cet argent  ?
Aux actionnaires : en France, au deuxième trimestre 2014, la part des dividendes qui leur a été versée a augmenté de 30  %. Vendanges exceptionnelle pour eux, mais c’est autant qui ne va ni à l’investissement, ni à l’emploi, ni aux salaires.
Au secteur bancaire : il touchera, à terme, en année pleine, près d’1 milliard d’euros de l’enveloppe et fera preuve de la même générosité pour ses actionnaires au lieu de financer les entreprises sur le long terme.
41 milliards d’euros supplémentaires d’aides aux entreprises, en particulier avec le Pacte dit de responsabilité : joli cadeau au patronat ! Il s’ajoute aux 180 milliards déjà offerts. Pour quel résultat : + 5 % de chômeurs… Comment est-ce justifiable ?

mercredi 3 septembre 2014

Rentrée scolaire. 11 ouvertures de classes annoncées (ouest france)

  L'école de Saint-Sauveur-Lendelin bénéficie d'une ouverture mais provisoire.

 

Onze écoles de la Manche bénéficient de réouvertures ou d'ouverture provisoires après comptage à la rentrée.

De source syndicale, et alors que le directeur académique de l'Éducation nationale s'exprime en ce moment devant la presse, 11 classes bénéficient d'ouverture dans la Manche. Il convient de distinguer deux cas de figure. Pour les ouvertures et "réouvertures", les écoles concernées sont le RPI de Bourguenolles, Cherbourg - La Polle, Marigny, le RPI de Montaigu-la-Brisette, la maternelle de Villedieu et Virey.
Pour les ouvertures provisoires, donc pour un an, il s'agit de Gouville-sur-Mer, le RPI de Jobourg - Auderville, Saint-Jean-des-Baisants, Saint-Sauveur-Lendelin et Tonneville.
Par contre, 11 autres écoles, aux effectifs proches des seuils d'ouverture, n'obtiennent pas d'ouverture. Au final, suite aux décisions annoncées en avril, la carte scolaire dans la Manche se solde par 13 ouvertures de classes et 28 fermetures, soit un solde négatif de 15 classes.

mardi 2 septembre 2014

Mobilisation à l'école de Digosville

En ce jour de rentrée, les parents d'élèves de Digosville se sont mobilisés sur les conditions de fonctionnement de l'école.
La rentrée s'est faite avec seulement quatre classes pour 105 élèves.

L'action a retardé la rentrée et permis de dénoncer cette situation. Il ne manque en effet que l'arrivée d'un enseignant, les locaux étant prêts à recevoir la cinquième classe. La réponse de l'autorité peut être très rapide puisque les CTSD et CAPD se réunissent cette semaine.