La CGT Éduc’action quitte le Grenelle de l’Éducation
Pour
beaucoup de ministres, réunir un « Grenelle » c’est évoquer l’Histoire
et les accords de 68 pour marquer durablement et symboliquement leur
action gouvernementale. Peu importe l’objectif initial, la méthode ou
les moyens. La CGT Éduc’action
rappelle que les accords de Grenelle en mai 68 ont abouti à des
avancées certaines dans le monde du travail, imposées par le rapport de
force.
Jean-Michel Blanquer veut, lui aussi, son « Grenelle » lancé le 22 octobre à grand renfort de communication.
Dans
ce « Grenelle de l’Éducation », de dialogue social, il n’en est pas
question ou si peu… En effet, les ateliers, dont la synthèse est
probablement déjà écrite, sont dirigés par des personnalités de la
société civile non spécialistes des questions abordées et par des hauts
fonctionnaires de l’administration.
Les
enseignants et enseignantes dans tout cela, ne pèsent pas grand-chose,
tout comme les organisations syndicales, alors qu’il est d’abord
question de nos métiers, de nos missions, de nos carrières (mobilité,
rémunérations…) et d’une certaine vision de l’Institution.
La CGT Éduc’action
a néanmoins participé aux premiers ateliers et force est de constater
que les échanges ne sont pas de nature à répondre aux interrogations de
plus en plus nombreuses que les personnels ont sur le sens même de leurs
métiers.
Bien au contraire,
les modalités d’organisation des débats et les pistes de travail des
ateliers confirment nos craintes. Ce « Grenelle » vise à modifier en
profondeur le métier des enseignant·es en contrepartie d’une
hypothétique revalorisation pluriannuelle.
Au
sujet de la revalorisation promise par le ministre, les pistes
travaillées dans l’atelier dédié du « Grenelle » sont particulièrement
inquiétantes tant elles tendent à hiérarchiser les priorités entre les
catégories de personnels et à induire une individualisation des
rémunérations. La CGT Éduc’action
combattra toute volonté d’instaurer la concurrence entre les personnels
et continue d’exiger une revalorisation des salaires, c’est-à-dire de
la valeur du point d’indice et une amélioration des grilles indiciaires,
de l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale quel que soit
leur statut.
La CGT Éduc’action
refuse de servir de caution à ce qui s’apparente à une campagne de
communication et de promotion du ministre, lourde de menace sur les
statuts et les conditions de travail des personnels.
Pour toutes ces raisons, la CGT Éduc’action
a pris la décision de ne plus participer aux travaux du « Grenelle de
l’Éducation ». Elle alerte les personnels sur les attaques prévisibles
contenues dans ce « Grenelle ». Pour la CGT Éduc’action
il est urgent de construire une mobilisation unitaire la plus large
possible pour faire entendre les revendications des personnels et pour
exiger une véritable revalorisation, des créations massives de postes et
une amélioration des conditions de travail.
Montreuil le 25 novembre
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