La rentrée sociale revêt un caractère tout à fait inédit à plus d’un
titre. Aux conséquences humaines de la crise sanitaire, s’ajoutent des
mesures régressives portées par le Gouvernement. Celles et ceux qui
travaillent et produisent les richesses, dont les salariés qui ont été
particulièrement exposés et mis à contribution pendant le confinement,
sont les premiers à payer les velléités d’employeurs qui annoncent
licenciements et délocalisations. Pendant ce temps, ils maintiennent le
versement de dividendes pour les actionnaires et exigent de nouvelles
exonérations de cotisations sociales et des baisses d’impôts.
Préparée sans réelle prise en compte de la situation sanitaire et sans
moyens supplémentaires, la rentrée scolaire et universitaire inquiète
les jeunes, les familles et les professionnels, cela dans le cadre d’un
protocole sanitaire ministériel illisible et sans cesse remis en cause.
Nous exigeons la mise à disposition gratuite de masques en quantité
suffisante à l’ensemble des collégiens, lycéens et étudiants. Il en va
de même pour l’ensemble de la population. Pour le monde du travail, il
revient aux employeurs de prendre en charge les mesures de protections
individuelles et collectives, dont la distribution gratuite de masques
en quantité suffisante. La réduction du temps d’exposition également
nécessaire induit de discuter de l’organisation, des conditions de
travail et réduction du temps de travail.
Les organisations syndicales et de jeunesse affirment ensemble que la
priorité doit être donnée à la préservation et à la création en nombre
d’emplois stables et qualifiés, à la sortie de la précarité en
particulier des jeunes travailleurs, des étudiants, avec leur mise en
protection sociale. Cela passe notamment par la réduction du temps de
travail sans perte de salaire, le développement des services publics et
des industries nécessaires à la réponse aux besoins en biens et
services, en prenant en compte l’urgence écologique.
Il est urgent d’augmenter les salaires, les traitements, les pensions et les minimas sociaux.
Il est également temps d’en finir avec les aides publiques de toute
nature dont bénéficient de grandes multinationales sans contrepartie et
contrôle d’utilisation.
La période a également confirmé les exigences communes qu’ont portées
nos organisations lors de la lutte contre la réforme du système des
retraites. Nos organisations condamnent toute nouvelle régression en
matière de retraite et de protection sociale programmée notamment par le
Gouvernement au détour du projet de loi de finance de la sécurité
sociale (création de la cinquième branche, augmentation de la CSG,
etc.).
L’urgence sociale impose aujourd’hui, tout au contraire, de préserver
notre système intergénérationnel et d’envisager une protection sociale
incluant la dimension professionnelle tout au long de la vie, des années
d’études à la retraite.
La situation impose donc des mesures de transformation profonde en
totale rupture avec les politiques économiques et sociales actuelles. Un
énième « plan de relance » qui ne remettrait pas en cause ces
politiques ne pourrait conduire qu’à une aggravation de la crise
sociale, économique et écologique.
La question de l’emploi est centrale : lutte contre la précarité et la
pauvreté, hausse des salaires, développement des services publics,
abandon définitif de la réforme des retraites. Les organisations La CGT,
FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNEF et UNL appellent à faire de la journée
du 17 septembre une première journée d’action, selon des modalités à
définir dans les secteurs professionnels et les territoires (grèves,
manifestations, rassemblements, etc.) pour imposer le changement
nécessaire.
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