Direction d’école : le ministre n’a pas pris
la mesure de l’ampleur du malaise des personnels
Le suicide de Christine Renon,
directrice d’école à Pantin, avait provoqué une onde de choc dans
l’Éducation nationale et auprès du grand public. Cet acte atroce avait
souligné le mal-être persistant des professionnel·les de l’Éducation
nationale et avait pointé les conditions de travail dramatiques des
directeur·trices d’école.
Face à la situation, toutes les
organisations syndicales avaient demandé au ministre Blanquer de
répondre aux attentes des collègues pour que leurs conditions d’exercice
et de vie s’améliorent. Aujourd’hui, plus d’un mois après le drame, le
ministre annonce ses premières mesures et la CGT Éduc’action estime qu’elles ne sont pas à la hauteur de l’urgence exprimée et des conditions de travail dégradées.
Alors que des propositions syndicales
concrètes ont été formulées et que la question de la direction est en
débat depuis des années au ministère, JM Blanquer et son cabinet
viennent d’annoncer qu’une journée de décharge supplémentaire sera
octroyée d’ici décembre aux directeur·trices, qu’un questionnaire à
destination de ces personnels est accessible pendant quelques semaines
et qu’un comité de suivi national et local permettra d’avancer sur
l’évolution du métier. Enfin, le ministre s’engage pour un moratoire,
jusqu’à la fin de l’année civile, de toutes les enquêtes administratives
auxquelles les directeur·trices doivent répondre régulièrement.
La CGT Éduc’action
dénonce des mesures qui ne sont que des pansements sur une plaie
ouverte et persistante. Elle s’interroge tout d’abord sur la faisabilité
de la mise en place des décharges supplémentaires sachant que les
moyens en remplacement sont déjà insuffisants et largement sollicités
dans la période ciblée. La CGT Éduc’action
dénonce aussi un questionnaire qui n’est adressé qu’aux personnels de
direction en place alors que chaque enseignant·e du premier degré est
potentiellement un·e directeur·trice et a une vision de la mission. Nous
dénonçons surtout un questionnaire qui oriente, de façon insistante et
détournée, vers la création d’un rapport hiérarchique entre direction et
adjoint·es alors que le ministère s’était engagé à ne pas le faire.
De façon plus générale, la CGT Éduc’action
dénonce des mesures et décisions ministérielles qui visent
exclusivement à parler des conditions de travail des seul.es
directeur·trices alors que c’est bien l’ensemble des personnels qui
souffre de la politique menée. Elle dénonce aussi une discussion biaisée
autour de la direction qui a pour unique objectif la création d’un
corps nouveau de direction d’école avec des prorogatives décisionnelles
et une augmentation des indemnités. La CGT Éduc’action
rappelle que ce n’est pas la réponse qu’attendent les enseignant·es.
Ils-elles réclament un travail plus collégial et humain, davantage de
respect de la part de l’Institution, et surtout moins de pressions
hiérarchiques. On en est très loin aujourd’hui.
Montreuil, le 14 novembre 2019
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