mercredi 30 mai 2018
Blanquer dans la Manche : notre département mis au service d'une propagande libérale !
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Réforme des lycées professionnels : Peut-on viser « l’excellence » avec toujours moins de moyens ? (communiqué confédéral CGT)
Lors de sa conférence de presse, lundi 28 mai, le
ministre de l’Éducation nationale a présenté son plan d’actions pour la
rénovation de la formation professionnelle en lycée. La voie
professionnelle va connaître une des attaques les plus importantes de
son histoire : suppression d’un trimestre d’enseignement sur les 3 ans
du cycle baccalauréat professionnel, suppression de plusieurs milliers
de postes d’enseignant·es, nivellement de la formation par le bas.
La CGT s’est toujours battue pour faire de la voie professionnelle du lycée une des trois voies de formation aux côtés des voies générale et technologique. La CGT porte le projet d’une scolarité commune jusqu’à 18 ans pour tout-es les élèves quel que soit le mode ou la voie de formation choisi, scolaire ou apprentissage. L’important pour la CGT c’est que les élèves soient au centre du dispositif de formation et puissent choisir leur parcours.
Dans son plan de communication, le ministère prétend « viser l’excellence », faire des lycées professionnels des « Harvard du pro » … quand la politique réellement mise en œuvre met sous tutelle du patronat la formation professionnelle scolaire et creuse l’écart entre le bac professionnel et le BTS. Cette réforme de la voie pro du lycée s’articule parfaitement avec la mise en œuvre de la sélection à l’université. Elle vise aussi à casser les diplômes nationaux permettant une insertion professionnelle liant qualification et rémunération. Dans ce projet, les enfants des classes populaires, surreprésentés dans la voie professionnelle, verront leur destin scolaire figé à la sortie du collège, sans perspective crédible de poursuite d’études post-bac. Et ceci alors que le niveau d’exigence affiché pour une première embauche ne cesse d’augmenter.
Le lycée professionnel doit permettre l’insertion professionnelle et les poursuites d’étude. Cela nécessite un plan d’investissement en faveur des élèves et des personnels : des contenus d’enseignement et des volumes horaires de formation permettant d’atteindre ces deux objectifs. C’est un enjeu de société.
Montreuil, le 29 mai 2018
La CGT s’est toujours battue pour faire de la voie professionnelle du lycée une des trois voies de formation aux côtés des voies générale et technologique. La CGT porte le projet d’une scolarité commune jusqu’à 18 ans pour tout-es les élèves quel que soit le mode ou la voie de formation choisi, scolaire ou apprentissage. L’important pour la CGT c’est que les élèves soient au centre du dispositif de formation et puissent choisir leur parcours.
Dans son plan de communication, le ministère prétend « viser l’excellence », faire des lycées professionnels des « Harvard du pro » … quand la politique réellement mise en œuvre met sous tutelle du patronat la formation professionnelle scolaire et creuse l’écart entre le bac professionnel et le BTS. Cette réforme de la voie pro du lycée s’articule parfaitement avec la mise en œuvre de la sélection à l’université. Elle vise aussi à casser les diplômes nationaux permettant une insertion professionnelle liant qualification et rémunération. Dans ce projet, les enfants des classes populaires, surreprésentés dans la voie professionnelle, verront leur destin scolaire figé à la sortie du collège, sans perspective crédible de poursuite d’études post-bac. Et ceci alors que le niveau d’exigence affiché pour une première embauche ne cesse d’augmenter.
Le lycée professionnel doit permettre l’insertion professionnelle et les poursuites d’étude. Cela nécessite un plan d’investissement en faveur des élèves et des personnels : des contenus d’enseignement et des volumes horaires de formation permettant d’atteindre ces deux objectifs. C’est un enjeu de société.
Montreuil, le 29 mai 2018
Réforme de la voie professionnelle du lycée : pas un euro de plus pour les PLP, un appauvrissement de la formation et des suppressions de postes !
Jean-Michel Blanquer prétend vouloir « viser l’excellence », faire des lycées professionnels des « Harvard du pro », en réduisant les heures d’enseignements, en supprimant des postes et sans mettre un euro supplémentaire pour la rémunération des PLP. Il n’y a toujours pas d’enseignement de la philosophie en lycée professionnel, à quelques jours des examens, la conférence de presse du Ministre aurait pu fournir un sujet complexe aux élèves : peut-on viser l’excellence avec toujours moins ?
Attaques en règles sur les postes et les enseignements disciplinaires
Au menu de la réforme annoncée la réécriture des grilles horaires de bac pro. Les nouvelles grilles horaires d’enseignement en bac pro reposeront sur trois blocs : des enseignements disciplinaires, des heures de co-intervention, une heure liée au projet d’orientation. Le tout dans un volume de 30 heures hebdomadaires de cours pour les élèves, contre 33,5 heures aujourd’hui pour les spécialités relevant de la grille 2 du BO spécial n°2 du 19 février 2009, et 34,5 heures pour celles de la grille 1. Soit, sur les trois ans du cycle, 294 heures d’enseignement en moins pour la grille 2, et 378 heures en moins pour la grille 1 : 9 à 11 semaines de cours en moins avec ce projet ! Après un an de formation en moins en 2009, voici près d’un trimestre de cours pour les élèves supprimé ! Si la co-intervention peut être bénéfique quand elle est mise en œuvre par des équipes volontaires, la financer en baissant les heures d’enseignement disciplinaires est un nouveau scandale contre les diplômes professionnels et les enseignant·es !
Enseignements généraux et professionnels affaiblis : une menace pour la qualité de la formation
La rénovation des grilles horaires s’accompagnera d’une réécriture des programmes : la vigilance s’impose quant à leurs contenus ! Les matières générales seront toutes touchées, ainsi que les matières professionnelles concernées par les regroupements dans des familles de métiers. En septembre 2019, trois familles de métiers seront identifiées :
- Transports-logistique : avec notamment les bacs pros logistique et transport. D’autres spécialités pourraient être associées.
- Bâtiment et travaux publics : avec notamment les spécialités travaux publics, gros-œuvre, intervention sur le patrimoine bâti (avec toutes les options maçonnerie, charpente…), ouvrage du bâtiment… 4 000 élèves concerné·es environ.
- Commerce, vente, relations clients : avec notamment les spécialités vente, commerce, métiers de l’accueil (nouveau référentiel pour la spécialité ARCU). La spécialité gestion-administration ne serait pas intégrée à cette famille de métiers.
Cela va entraîner une déspécialisation des baccalauréats professionnels en phase avec les demandes du patronat en main d’œuvre polyvalente. C’est une dévalorisation de l’enseignement professionnel au prétexte d’améliorer le parcours d’orientation de l’élève. Pour promouvoir l’orientation des élèves encore faut-il que les différentes spécialités d’un même champ soient toutes enseignées dans l’établissement, que les rectorats aient les budgets pour financer des classes à effectifs fluctuants… Alors, ces secondes de détermination au bénéfice de qui : l’élève ou le patronat ?
Les PLP, une nouvelle fois non-revalorisé·es
Toutes ces annonces préparent des suppressions de postes (dans cette lettre un article spécifique sur le plan social prévu pour les PLP éco-gestion administration). Le développement proposé de l’apprentissage menace les PLP d’annualisation du temps de travail pour accueillir des publics aux rythmes différents de formation dans une même classe. Les rénovations des programmes vont entraîner une charge de travail extrêmement lourde pour les PLP…
Dans le discours, les PLP et les lycées pro sont précieux pour le Ministre. Pourtant, aucune reconnaissance financière : pas d’alignement de l’ISS voie pro sur la pondération des voies générale et technologique du lycée, pas de classements des lycées professionnels en éducation prioritaire (pas de primes, pas d’accès à la classe exceptionnel possible sur ce critère pour les PLP), pas de réduction d’effectifs par classe…
La CGT Educ’action propose immédiatement une intersyndicale afin de défendre dans l’unité l’intérêt des PLP et de la voie professionnelle !
Les Campus des métiers : vitrine d’un lycée professionnel à deux vitesses !
Créés en 2013 avec la loi de refondation de Peillon, les Campus des Métiers et des Qualifications (CMQ) sont aujourd’hui au nombre de 78 sur l’ensemble du territoire.
Alors qu’un premier bilan des CMQ, daté de juillet 2017, plus que mitigé sur leur utilité vient d’être rendu public, le Ministre décide de les mettre au cœur de la réforme.
Souvent méconnus des élèves et des enseignant·es, ils sont pourtant pressentis pour devenir des « Harvard » de la voie pro.
Simple label au départ, les CMQ sont appelés à devenir de véritables « lieux incarnés » à l’image des campus universitaires, avec une mise en réseau de l’ensemble des acteurs de la formation pro et du monde économique autour d’un même champ professionnel, des lieux de culture et de pratiques sportives.
A la lumière de ce qui se passe aujourd’hui dans les universités, on se rend vite compte que c’est une fausse bonne idée !
Le critère essentiel du campus c’est la mixité des parcours et des publics. Poursuivant la logique de dérégulation, il s’agit de regrouper des élèves, des apprenti.es, des stagiaires de la formation continue qui suivront des parcours individualisés avec des allers-retours entre formation et activité salariée. Le premier effet sera d’exacerber la concurrence entre l’ensemble des organismes de formation et conduira au décloisonnement entre formation initiale et formation continue. Couplée à la généralisation de la notion de compétences, avec la délivrance de certificats attestant de blocs de compétence, cela aboutira aussi à la destruction des diplômes et la fin de la reconnaissance des qualifications.
En renforçant les partenariats avec les entreprises locales et les branches professionnelles qui vont désormais être prépondérantes dans la conception des diplômes et la mise en place de la carte des formations, cela permettra la mise en adéquation des formations avec les emplois locaux et sonnera le glas des qualifications reconnues sur le plan national par tous.
Quelle place sera donnée demain à la formation initiale et à un premier niveau de qualification dans ces conditions ?
La mixité des parcours servira avant tout au renforcement de l’apprentissage. Dans cet esprit, les LP serviront d’antichambre à l’apprentissage pour préparer les élèves à intégrer l’entreprise, où ils devront être productifs·ves alors qu’ils sont en formation, et de « filet de sécurité » puisqu’ils pourront y revenir en cas d’échec ou de rupture de contrat.
Cela accentuera la mise en concurrence entre les LP et les CFA et débouchera sur un mixage des publics qui dégradera encore davantage les conditions d’études des élèves et des apprenti.es et de travail des personnels en remettant en cause le statut des enseignants par une annualisation inévitable.
Demain, une voie pro à deux vitesses.
Les « Harvard du pro » conduiront à une polarisation de la voie pro. Il y aura d’un côté les LP dans les campus adossés aux pôles de compétitivité régionaux, bénéficiant des financements et du soutien des entreprises, présentés comme la voie de l’excellence et de l’autre les LP des zones rurales ou des quartiers populaires, qui perdureront tant bien que mal pour accueillir toute une partie des élèves non-inscrit.es dans un campus, et maintenus pour assurer la paix sociale.
Le renforcement des CMQ est la dernière pierre à l’édifice du tri social et de la sélection déjà mis en place par la réforme du lycée général et technologique et la loi ORE. Combinés aux autres annonces de cette réforme, les objectifs assignés à l’enseignement professionnel sous statut scolaire seront bien l’insertion professionnelle à court terme en dispensant des formations adaptées aux besoins des employeurs dans une région et à un moment donné, rompant ainsi avec le projet républicain de l’Ecole que nous portons de former aussi des citoyen·nes émancipé·es et acteur.rices de leur avenir tant professionnel que personnel.
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Réformes de la Voie Pro : une menace directe et un plan social massif sur le GA :
Le gouvernement fait le choix idéologique de confier le pilotage de la formation au MEDEF et aux branches professionnelles. Cela fait peser un risque sur l’avenir de la filière GA qui n’est pas clairement rattachée à une branche.
Le ministre considère qu’il y a trop d’élèves en bac pro GA aujourd’hui, il annonce vouloir une réduction de 50% des effectifs élèves. Cela va s’accompagner d’un plan de reconversion massive des profs de GA : sur 4700 enseignant·es, il y a 550 non-titulaires qui sont directement menacés et 1 400 qui seront à reconvertir dans les 5 prochaines années...
Lire la suite dans le tract de la CGT-Éduc'action au format
Rémunération : les PLP toujours au bas de l’échelle !
La CGT Educ’action défend l’égalité de traitement entre les personnels quels que soient leurs lieux d’exercice. Les PLP sont discriminés par les Obligations Réglementaires de Service de 2014 (ORS) comme par la limitation du dispositif Réseau d’Education Prioritaire (REP) aux écoles et collèges. Les conséquences se calculent en net sur la fiche de paie !
ORS de 2014 : décrochage des PLP par rapport aux enseignant·es des voies générale et technologique du lycée
Les ORS des enseignant·es du second degré, décret n° 2014-940 du 20 août 2014, prévoient la mise en place d’une Indemnité de Sujétion Spéciale (ISS) voie professionnelle de 400€ par an contre une pondération pour les enseignant·es des voies générale et technologique du lycée pouvant aller jusqu’à 1 HSA soit 1256€ par an. Bilan : 856€ de moins pour les PLP !
Education prioritaire : le double effet Kiss cool !
L’exclusion des lycées de l’éducation prioritaire sanctionne doublement les PLP.
Les PLP, hormis celles et ceux affectés dans un collège classé car exerçant en SEGPA, sont exclu·es du régime indemnitaire lié à ce classement. Alors même que la voie professionnelle concentre bien souvent des élèves aux difficultés sociales et scolaires importantes. Bilan : prime REP, 1734 € / an ou REP+, 2312 € /an, autant de moins pour les PLP !
L’exercice pendant 8 ans en éducation prioritaire est un des critères d’accès au nouveau grade « classe exceptionnel », encore une incidence défavorable pour les PLP ! Rappelons que 90% des PLP n’accèderont jamais à ce nouveau grade introduit par le dispositif PPCR que la CGT a rejeté ! Ce grade est extrêmement discriminant puisque l’avis du recteur est prépondérant sur tout autre critère… La CGT Educ’action défend une grille d’avancement automatique au même rythme pour tou·tes.
Personnels d'accompagnement des élèves en situation de handicap : vers un renforcement de la précarité ?
Lors du Comité Technique Ministériel du
16 mai, le ministre a présenté un projet de décret modifiant celui
relatif aux conditions de recrutement et d'emploi des AESH (décret
2014-724 du 27 juin 2014). Ce projet prévoit de réduire la durée
nécessaire aux AVS sous contrat CUI, de 2 années à 9 mois pour prétendre
à un CDD AESH, auxquelles s'ajouteront 6 années de CDD AESH pour
prétendre à un CDI...
Est-ce réellement une bonne nouvelle ? La CGT
Éduc’action rappelle que le passage de CUI à CDD AESH s'accompagne trop
souvent d’une perte de salaire. En effet, si les CUI sont rémunérés à
20 h par semaine soit une rémunération 57,2 % du SMIC, celle d'un·e
salarié·e AESH pour le même nombre d'heure n’est que de 49 % avec
l’annualisation. C’est donc une perte conséquente de près de 100 €/mois,
pour les personnels travaillant à temps partiels imposés.
Depuis 2005 et la Loi sur le handicap,
des dizaines de milliers de salarié·es ont accompagné des élèves en
situation de handicap avec un contrat d'insertion (CAE/CUI). La très
grande majorité de ces personnels s'est retrouvée au chômage à l'issue
de leur 2 ou 3 voire 5 années de CUI et remplacée par d'autres
salarié·es précaires. Quelques un·es ont pu obtenir le fameux CDD AESH
depuis sa création en 2014, relançant une nouvelle période de 6 années
de CDD. La CGT
Éduc’action estime que la prise en compte des années d’emplois aidés
dans le décompte pour obtenir un CDI aurait été une mesure minimale
d’avancée.
Depuis août 2017, le gouvernement
annonce sa volonté de mettre fin aux contrats aidés. En réduisant le
nombre d'années nécessaires pour obtenir un CDD AESH de droit public, le
ministre de l’Éducation Nationale met en place les possibilités
d'extinction des CUI pour l'accompagnement des élèves en situation de
handicap. Il instaure aussi l'obligation faite aux salarié·es sous
contrat CUI de basculer en CDD AESH avec le risque de perte de salaire
pour le même nombre d'heures travaillées.
La CGT
Éduc'action revendique toujours la création de réels emplois
d’accompagnement des élèves en situation de handicap sous statut de la
Fonction publique et la titularisation de tous les salarié·es qui le
souhaitent quel que soit leur contrat. Pour les AESH, la CGT
Éduc’action exige aussi que leur temps de service intègre non seulement
le temps de présence avec élèves mais aussi tous les temps de
concertation, de réunions d'équipe de suivi de scolarité (ESS), des
rencontres avec la famille, les temps d’échanges avec l'enseignant·e, et
des temps de formation initiale et continue. En ce sens, la
modification de l'article 8 qui précise la durée minimale (au moins 60
heures) de la formation pour les AESH qui ne sont pas titulaires d'un
diplôme professionnel peut apparaître une bonne nouvelle, compte-tenu
des disparités d'offre de formation selon les départements. Mais pour la
CGT Éduc’action,
elle reste nettement insuffisante pour permettre une bonne connaissance
des différents handicaps que peuvent rencontrer les AESH dans le cadre
de leur mission d'accompagnement. La CGT
Éduc’action regrette aussi que la question des salaires soit absente
des discussions, plongeant encore plus ces personnels dans la grande
précarité.
Montreuil, le 25 mai 2018
Le communiqué au format
vendredi 18 mai 2018
Appel interpro pour le 22 dans la Manche
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