Titularisation des stagiaires
La
crise sanitaire actuelle avec son lot d’incertitudes et d’angoisse
n’épargne personne et interroge l’avenir proche ou lointain d’un très
grand nombre d’entre nous. Parmi eux, les stagiaires de cette année en
attente de la validation définitive de leur accès au rang de
fonctionnaire.
Après
la réussite au concours, cette année de stage est l’ultime étape à
franchir avant la titularisation. Déjà très éprouvante en temps normal,
la situation vécue par ces jeunes collègues a pris, cette année, un tour
complètement inédit avec l’apparition du Covid-19.
La mise en confinement et l’instauration du télétravail conduit les professeur.es stagiaires, comme toutes et tous les enseignant.es du pays, à mettre en place la continuité pédagogique pour leurs élèves.
Ils
ou elles ont de fait vécu les mêmes contraintes et les mêmes
difficultés pour poursuivre leur enseignement et garder le lien avec
eux. À la différence de leurs ainé·es, leurs difficultés ont souvent été
accrues en raison de leur précarité statutaire ou financière.
Depuis 6 semaines, ces collègues ont donc non seulement avec « les moyens du bord » fait
face à leurs missions pédagogiques, mais ils ou elles ont également
poursuivi leur formation à distance avec l’INSPE, comme l’exige leur
statut de fonctionnaire-stagiaire.
Au
terme d’une année déjà très éprouvante en temps normal, afin d’intégrer
définitivement l’Éducation nationale, la règle voudrait qu’ils et elles
passent sous les fourches caudines d’une inspection, encore que
celle-ci n’est impérative que pour le corps des agrégés !
Le
plan de déconfinement annoncé aujourd’hui, laisse un grand doute sur la
reprise réelle de tous les élèves avant le mois de juin, de sorte que
les visites d’inspection ne seront sans doute pas réalisables pour
toutes et tous.
Nos
collègues sont donc, dans l’angoisse, en attente de la décision
ministérielle qui fixera leur sort. Pourtant, c’est tout au long de
l’année qu’ils et elles ont fait la preuve de leurs capacités à exercer
leur métier et celle de leur engagement. Le ministère envisagerait une
prolongation de stage dans l’académie d’affectation obtenue au mouvement
inter-académique. En dehors de situations particulières, rien ne
saurait justifier qu’ils ou elles soient prolongé·es au-delà de l’année
scolaire et dans l’obligation de voir leur attente durer jusqu’en
décembre, pour cette ultime reconnaissance, même avec un effet
rétroactif !
C’est pourquoi pour ne pas prolonger davantage l’extrême tension vécue par ces collègues, la CGT Éduc’action et la CGT FERC Sup
demandent que le ministère se prononce rapidement et annonce la plus
grande souplesse dans l’examen des dossiers par les jurys et une
validation définitive massive avant les congés. Il serait
incompréhensible que le taux de validation de stages en cette fin
d’année scolaire soit moindre que d’habitude et que les stagiaires
paient le prix d’une épidémie dont elles et ils ne sont pas
responsables.
Montreuil, le 29 avril 2020
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