jeudi 28 mai 2020

Le progrès social et environnemental c'est possible et urgent !

 

Le progrès social et environnemental c'est possible et urgents.

La pandémie du Covid-19 frappe l’ensemble de la planète sans distinction de nationalité, d’origine ethnique ou sociale. Elle met en évidence les fractures entre les citoyens et les peuples (économique, sociale, environnementale, sanitaire, numérique…).

Cette crise sanitaire donne à voir l’échec du mode de développement capitaliste fondé sur l’exploitation de l’être humain et de la nature. Les inégalités sociales et sanitaires sont plus que jamais évidentes et ce sont les populations les plus pauvres qui subissent de plein fouet les conséquences de cette pandémie. Selon l’ONG Oxfam, ce sont près de 500 millions de personnes supplémentaires qui vont basculer dans la pauvreté avec la crise – soit un retour en arrière de dix ans.

Pour accéder au dossier en ligne sur le site de la CGT, cliquer ici

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Projets de loi autour du téléenseignement et des missions de direction d’école : propositions inacceptables.

 

Projets de loi autour du téléenseignement et des missions

de direction d’école : propositions inacceptables.

 

Pendant la crise sanitaire, l’engagement et le dévouement des personnels ont permis de maintenir à flot les Services publics alors que nous subissions les effets des politiques libérales de casse de notre système (restrictions budgétaires, suppressions de postes, de lits dans les hôpitaux, externalisation et territorialisation, précarisation accrue des personnels, des missions, des locaux…). L’École a aussi dû s’adapter dans ce contexte et les personnels ont mis en place en urgence le maintien d’un lien entre les élèves et les apprentissages, loin du slogan ministériel de « continuité pédagogique ».

Un tel constat nous oblige à un changement d’orientation profond des politiques publiques pour qu’elles protègent mieux toutes les populations, mais les premières initiatives législatives sont très éloignées de cette priorité. En effet, une proposition de loi de la seule députée LR Frédérique Meunier veut rendre obligatoire, pour l'Etat, un enseignement à distance. Dans le même temps, une autre proposition de la députée LREM Cécile Rilhac envisage de modifier la fonction de direction d'école, qui, sans changer le statut (Professeur·e des écoles) des directeur·trices, leur donnerait autorité dans l'école sur les personnels et de nouvelles responsabilités en échange d'une augmentation de rémunération. La CGT Éduc’action dénonce ces deux propositions qui ressemblent étrangement aux volontés exprimées du ministre Blanquer et qui sont dangereuses pour l’École, les personnels et les usager·ères.

En effet, la crise a révélé qu’enseigner ne s’improvise pas et que cela ne pouvait pas se faire autrement qu’en présentiel, avec un contact humain, une interaction sociale et dans des situations d’apprentissage favorables (groupe d’élèves restreints). La «continuité pédagogique» l’a démontré : tout enseignement à distance via des outils numériques est illusoire car sources de profondes injustices sociales. Cette proposition est surtout un nouveau prétexte pour supprimer des postes.

De même, la CGT Éduc’action dénonce le désengagement de notre administration qui a poussé les directeur·trices à gérer seul·les cette crise avec l’aide des autres personnels de l’école. Ce n’est pas en transformant leurs missions et en leur donnant un rôle d’encadrement qu’on gagnera en efficacité. C’est surtout vouloir imposer un projet ministériel largement repoussé il y a peu par les personnels et la majorité des organisations syndicales.  

La CGT Éduc’action estime que la priorité n’est pas aujourd’hui de jouer aux apprentis sorciers, mais bien au contraire d’imposer des propositions renforçant les Services publics, garants de plus de justice sociale. Pour la CGT Éduc’action, l’urgence est la tenue immédiate d’un collectif budgétaire extraordinaire afin de recruter massivement des personnels, améliorer les taux d’encadrement des élèves pour favoriser leurs conditions d’études et améliorer significativement les conditions de travail des personnels. L’urgence, c’est aussi de porter notre projet d’une direction d’école collégiale, avec du temps à disposition des équipes pédagogiques, avec des emplois de personnels administratifs sous statut public dans toutes les écoles, permettant la prise en charge des tâches administratives, mais aussi un conseil des maître·esses aux décisions souveraines.

Pour nous, les urgences sont là. A nous de les imposer.

Montreuil, le 27 mai 2020

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Réouverture des écoles : un bilan pas aussi positif que veut le faire croire le ministre.

 

Réouverture des écoles : un bilan pas aussi positif

que veut le faire croire le ministre.

 

Alors que le ministre Blanquer annonce fièrement que plus de 90% des écoles sont ouvertes, la CGT Éduc’cation estime au contraire que la situation n’est pas aussi idyllique. En effet, il omet de préciser que de très nombreux personnels sont retournés travailler sans toutes les garanties sanitaires et pédagogiques pour eux et les élèves. Ces personnels ont ainsi privilégié l’exécution de leurs missions, chose qu’oublie de souligner le ministre.  

Le retour des élèves dans les écoles n’est cependant aussi massif qu’espéré par le ministre avec à peine un·e élève sur 6 actuellement accueilli·e dans les écoles, avec de grandes disparités territoriales et sociales selon les zones rouges et vertes, mais aussi entre milieux défavorisés et les autres. Beaucoup de familles restent réticentes à l’idée de laisser leurs enfants reprendre pied dans un milieu scolaire considéré encore comme une zone de confinement et anxiogène au regard des obligations sanitaires à suivre. C’est encore plus vrai chez les familles de « décrocheurs », déjà trop souvent éloignées de l’École. C’est donc sans surprise que les objectifs gouvernementaux de « justice sociale » ne sont pas atteints.

Majoritairement, les personnels ont retrouvé élèves et collègues dans les écoles, mais beaucoup sont encore très inquiets à cause des manques partiels de protections (masques, gel). Ils sont aussi fatigués après deux mois de confinement psychologiquement compliqués à affronter. Il faut aussi ajouter une surcharge de travail due à une incessante obligation d’adaptation des pratiques professionnelles afin de mettre en place la « continuité pédagogique » puis garantir des conditions de retour acceptables dans les classes. La CGT Éduc’action note aussi que les collectivités locales, sous pressions, ont très souvent dû rouvrir leurs écoles alors qu’elles ne pouvaient pas le faire correctement dès le 11 mai, faute de ressources humaines et matérielles suffisantes. Les conditions d’accueil ont donc été plus limitées. Dans ces conditions, les équipes pédagogiques se sont débrouillées seules pour organiser au mieux cette réouverture (organisation des espaces, des emplois du temps des collègues et des élèves, temps de récréations et restauration), et ont été amenées parfois à choisir parmi les élèves « prioritaires » et organiser un roulement des jours de présence, ce qui ne relève pas de leur responsabilité. Cette période a été source d’une nouvelle surcharge de travail et de stress.

À l’heure du premier bilan, la CGT Éduc’action estime qu’il reste de très nombreux aspects à surveiller, dénoncer et parfois combattre : la question de l’ingérence accrue des collectivités dans le fonctionnement de l’Éducation nationale, celle de la chaine de décisions institutionnelle, les pressions hiérarchiques sur les personnels pour la reprise du travail malgré leurs inquiétudes, la question des conditions de travail et la définition du travail en présentiel/distanciel et enfin la préparation du mois de juin et de la rentrée. En effet, pour l’heure, aucune anticipation du retour massif et inéluctable des élèves dans les mois à venir n’est réalisée. C’est inquiétant. À ce sujet, la CGT Éduc’action exige que les personnels, en élémentaire comme en collège ou en lycée, puissent collectivement (en conseil d’école, en CA) organiser les objectifs pédagogiques de cette reprise et choisir librement les notions à privilégier dans les apprentissages d’ici le 4 juillet. Le 3éme trimestre doit être neutralisé pour ne pas pénaliser les élèves et l’épreuve orale de français doit être annulée. La CGT Éduc’action exige un collectif budgétaire immédiat pour recruter des personnels et ainsi réduire les effectifs par classe dès la rentrée. 

Ces premières semaines sont malgré tout, pour de nombreux collègues, l’occasion de travailler autrement dans les écoles : effectifs réduits, approches pédagogiques diversifiées et adaptées aux élèves… Et ça les rend heureux. Ce n’est donc pas un hasard si la CGT Éduc’action continue de porter aujourd’hui ses revendications qui placent ces éléments au cœur de son projet pour une École émancipatrice.

Montreuil, le 25 mai 2020

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PLUS JAMAIS ÇA ! UN MONDE À RECONSTRUIRE

Le contexte de « déconfinement progressif » est encore très incertain et beaucoup dépend de paramètres que personne ne maîtrise, comme la mise au point d’un vaccin ou la découverte de traitements efficaces contre le Covid-19.

Mais c’est précisément dans les périodes de choc d’immédiat après-crise que l’histoire s’accélère, que les bifurcations sont engagées ou pas, que les décisions prises conditionnent pour une longue période la construction du futur. L’expérience toute récente est source de prises de conscience et de réflexions de plus long terme sur lesquelles nous entendons bien nous appuyer.

Depuis plusieurs mois, des organisations syndicales et associatives convergent, convaincues que les réponses aux urgences sociales et écologiques doivent être construites ensemble. La crise qui a éclaté en ce début d’année 2020 montre une fois de plus la nécessité de changer de système. C’est pourquoi nos organisations ont constitué un front élargi et inédit pour initier une tribune, puis une pétition et un appel aux mobilisations du 1er mai. Nous pensons que le moment est venu de préciser les contours du « plus jamais ça » que nous mettions en avant dans cette tribune le 18 mars et auquel nous entendons désormais donner plus de corps.

Désormais il est nécessaire de dépasser l’effet de sidération paralysant que génère le traumatisme de la crise sanitaire. Il s’agit d’amener la population à se saisir de ce moment pour exiger que des enseignements en soient tirés.

C’est le sens de ces mesures que nous versons au débat. Elles sont volontairement précises et le plus souvent chiffrées. Il ne s’agit pas, cependant, de présenter un plan figé, ficelé et définitif. Au contraire, ces propositions ont vocation à être soumises au débat public et sont amenées à être complétées. La relative précision des mesures présentées poursuit deux objectifs.

D’abord, signifier que nous ne nous contenterons plus des grands mots, des déclarations d’intention, des formulations creuses. Nous voulons démontrer, à travers l’articulation de mesures de court et de long terme, le pragmatisme et l’ancrage dans le réel de notre démarche.

Ensuite, notre but est de faire la démonstration qu’il y a des alternatives au capitalisme néolibéral, productiviste et autoritaire, et que ces alternatives sont crédibles, désirables et réalisables, à condition que la volonté politique et les moyens financiers soient enfin mis au service des objectifs de transformation sociale et de préservation de l’environnement, au lieu de les soumettre aux pressions et désidératas des lobbies. Du reste, un grand nombre de ces alternatives relèvent d’un déjà-là qu’il s’agit de conforter, de rénover et de généraliser, que ce soient les grands systèmes collectifs mis en place dans le cadre de l’État social (protection sociale, services publics, etc.) ou les alternatives concrètes qui sont souvent autant de possibles si leur généralisation est envisagée.

L’heure est aux urgences sanitaires et sociales et à la satisfaction des besoins essentiels de la population, dans le respect des droits démocratiques : les semaines à venir seront décisives et le gouvernement doit urgemment changer de logiciel, pour répondre aux objectifs qui s’imposent et que nous nous fixons dans les deux premières parties de ce plan de sortie de crise. En particulier doit être lancé un vaste plan de renforcement et de développement des services publics.

Au mois de juin, sera présentée une nouvelle loi de finance rectificative : si l’on veut que cette crise ne soit pas l’occasion de plans d’austérité et de nouvelles régressions sociales, si l’on souhaite partager les richesses et financer la transition écologique, alors il faut refonder le système bancaire et financier et la fiscalité. C’est tout l’objet de la troisième partie.

Enfin, face aux plans de relance du gouvernement, qui ne font que relancer un système profondément insoutenable, nous en appelons dans la dernière partie à des mesures courageuses, permettant une reconversion sociale et écologique de la production agricole, industrielle et de services, pour à la fois créer des centaines de milliers d’emplois de qualité et cesser les activités les plus néfastes pour les populations et la planète. Cette reconversion doit être aussi l’occasion d’une relocalisation des activités, qui s’accompagnerait de mesures fortes de solidarité européenne et internationale, que nous précisons également.

Ce document se veut donc une contribution et même un appel au débat public. Débattons partout, mobilisons nous sur le terrain pour changer le système et exiger des pouvoirs publics des transformations radicales ! Changer en profondeur le monde qui a rendu cette crise aussi violente est l’affaire de toutes et tous, le monde d’après sera celui que nous serons capables de reconstruire.

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dimanche 24 mai 2020

Services sociaux : Lettre ouverte intersyndicale

Les services sociaux de l’Education nationale :
les « invisibles» indispensables ?
Lettre ouverte au ministre de l’éducation nationale 

Les Lilas, le 12 mai 2020
Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, 

Depuis le début de la crise sanitaire qui impacte profondément notre pays, vous avez manifesté une sensibilité particulière aux impacts sociaux du confinement sur les élèves, leurs familles et les personnels, ce que nous partageons. C’est ce qui a motivé notre engagement à assurer la continuité sociale auprès des élèves et des personnels, à distance, et cela malgré les nombreux obstacles logistiques et matériels rencontrés.

Concours, recrutements et avancement ITRF 2020

Concours I.T.R.F. de catégorie A, B et C , inscriptions aux recrutements I.T.R.F. réservés, inscriptions aux examens professionnels d'avancement de la session 2020

Les inscriptions aux concours I.T.R.F. sont enregistrées du 19 mai 2020 (12 heures, heure de Paris) au 18 juin 2020 (12 heures, heure de Paris).

Les candidats s'inscrivent en retournant par voie postale - en recommandé simple - les dossiers d'inscriptions personnalisés qu'ils ont obtenus suite à leur inscription sur le service en ligne qui leur est proposé : Accéder au service d'inscription

Les dossiers de candidature personnalisés peuvent être obtenus sur ce service du 19 mai 2020 (12 heures, heure de Paris) au 18 juin 2020 (12 heures, heure de Paris).

A noter que l'arrété du 12 mai modifie le déroulement des concours avec une seule épreuve écrite pour la session 2020 au lieu d'une épreuve écrite et d'épreuves pratiques.

Arrêté du 12 mai 2020 portant adaptation des épreuves et des règles de composition des jurys de concours et d'examens professionnalisés réservés de recrutement dans les corps d'ingénieurs et de personnels techniques de recherche et de formation du ministère chargé de l'enseignement supérieur pendant la crise sanitaire née de l'épidémie de covid-19

NOR: ESRH2011040A
Les dispositions des arrêtés du 28 décembre 2011, du 29 décembre 2011 et du 11 juin 2013 susvisés sont adaptées dans les conditions prévues par le présent arrêté pour le déroulement des concours de recrutement dans les corps d'ingénieurs et de personnels techniques de recherche et de formation du ministère chargé de l'enseignement supérieur ouverts pendant la période comprise entre le 12 mars et le 31 décembre 2020.
ELI: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2020/5/12/ESRH2011040A/jo/texte

Continuité pédagogique: où en sommes-nous?

Continuité pédagogique: où en sommes-nous?

Lorsqu’il dit mi-mars que « tout est prêt pour la continuité pédagogique », notre ministre - outre qu’il ment au vu des dysfonctionnements - ne s’intéresse qu’à l’aspect purement technique. Or, la continuité pédagogique est avant tout une question humaine.

Enseigner par télétravail n’a rien d’instinctif. Il ne suffit pas d’allumer un ordinateur et de rentrer dans la matrice ! Pour un·e enseignant·e, cela commence par la maîtrise des outils numériques nécessaires. De plus, cette situation est une nouveauté à laquelle nous devons nous habituer en urgence, sans aucune préparation ni formation et souvent dans la plus grande improvisation. Surtout, la préparation d’un cours en télé-enseignement ne peut se concevoir de la même manière qu’une séquence en présentiel et n’en aura jamais l’efficacité. Il y a dans un cours tellement de petits gestes, de remarques, de signaux qui sont le moteur de notre pédagogie. Ce sont ces interactions qui nous permettent d’aider les élèves à surmonter leurs incompréhensions, leurs erreurs, leurs difficultés.

 

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dimanche 17 mai 2020

Collèges et lycées : pas de reprise sans garanties sanitaires et pédagogiques

Collèges et lycées :


pas de reprise sans garanties sanitaires et pédagogiques


L’annonce de la réouverture des établissements du second degré (à partir du 18 mai pour les collèges dans les zones vertes et éventuellement début juin tous les collèges et lycées) a été accueillie avec inquiétude, scepticisme par les personnels que nous représentons. Inquiétude quant aux risques sanitaires que représente le regroupement de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de personnes dans un même lieu ; scepticisme quant à l’intérêt pédagogique d’une reprise tardive dans des conditions très dégradées.

Cette réouverture imposée ne peut se faire à marche forcée, prenant le risque de ne pas réunir les conditions de sécurité sanitaire des élèves et des personnels, de ne pas avoir de sens éducatif et pédagogique, de ne pas respecter les droits des personnels : charge et organisation du travail, respect des missions.

La priorité est la santé et la sécurité des élèves et des adultes. Des conditions strictes de sécurité doivent être respectées, s’appuyant sur le protocole sanitaire national. Avant la réouverture, les personnels des collèges et des lycées doivent être partie prenantes des discussions sur les conditions sanitaires de réouverture des établissements et faire valoir leurs exigences. Si les conditions qu’elles et ils jugent nécessaires ne sont pas réunies, un établissement ne peut ouvrir. Si après réouverture, les personnels constatent que les conditions de réouverture et de reprise en présentiel leur font courir des risques pour leur santé ainsi que celles de leurs élèves, nous les accompagnerons pour qu’ils exercent leur droit de retrait.

Si les conditions sont réunies pour la réouverture, celle-ci ne peut se faire qu’à l’issue  d’un travail collectif préparatoire, dans le strict respect du protocole sanitaire. Il faut notamment que puissent se réunir les instances démocratiques des collèges et des lycées : conseil d’administration, le conseil de la vie collégienne, le conseil de la vie lycéenne et la commission hygiène et sécurité. Enfin les équipes doivent disposer du temps pour travailler ensemble à la construction du sens pédagogique de la reprise.

Dans le cadre de la préparation des reprises, une attention toute particulière doit être apportée aux internats qui ne doivent pas être ouverts quand le protocole sanitaire ne peut pas être respecté, que ce soit par manque de matériel de protection et d’hygiène, ou par manque de personnels pour en assurer l’encadrement ou le nettoyage.

L’accueil des élèves ne doit pas être guidé par des objectifs chiffrés au détriment de la sécurité et de la qualité éducative et pédagogique.

Nous sommes convaincus que c’est dès maintenant que doit se préparer la rentrée 2020, dont on sait qu’elle ne sera pas une rentrée ordinaire. Nous demandons que les personnels y soient largement associés et que les moyens nécessaires soient octroyés.  

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Réouverture des écoles : Les AESH ne sont pas corvéables à merci !

 

Réouverture des écoles :

Les AESH ne sont pas corvéables à merci !

 

 

Alors que le ministère clame haut et fort que les AESH font partie de la communauté éducative, ces agent·es se retrouvent sans masques ! De plus, malgré un protocole spécial AESH, ils et elles se voient sommé·es d’exécuter des tâches hors missions... 

Depuis le début du confinement, nombre d’AESH n’ont eu de nouvelles de leur hiérarchie que la veille de la réouverture. Les DSDEN sont injoignables et ignorent les AESH qui ne savent pas comment récupérer les documents et où les envoyer. Des académies continuent de refuser les ASA garde d’enfants alors que le ministère préconise une souplesse.

Lorsqu’il y a des masques dans les écoles, des directeurs et directrices annoncent aux AESH que, à cause de la pénurie, les masques ne sont que pour les enseignant·es ! D’autres se voient attribué·es des masques pédiatriques. Nombre d’AESH reçoivent depuis quelques jours des messages leur demandant d’apporter leurs propres masques. Le gel hydroalcoolique fait souvent défaut. Certaines mairies pallient ce manque en fournissant elles-mêmes les masques aux personnels. La hiérarchie leur demande d’être indulgent·es face à cette pénurie et de coopérer alors que nous sommes face à une pandémie !

La CGT Éduc’action rappelle que c’est à l’employeur, l’Éducation nationale, de fournir les masques en nombre suffisant pour couvrir les besoins de tous les personnels. Les masques ne se distribuent pas selon une pseudo-hiérarchie ! 

Le ministère a annoncé que les AESH devaient se rendre dans les écoles même si leurs élèves étaient absent·es. La hiérarchie en profite pour leur imposer des missions qui ne sont pas les leurs : surveillance, sans présence des enseignant·es, de groupe d’élèves ou d’élèves difficiles non notifié·es, surveillance de récréation, aide aux devoirs, organisation et désinfection des classes et du matériel, remplacement des Atsem, et, en prévision de la réouverture des collèges, travail administratif des AED...

La CGT Éduc’action rappelle que les AESH s’occupent uniquement d’élèves en situation de handicap, comme mentionné dans le protocole national, et que ce personnel n’a pas à pallier l’incompétence de l’institution face à cette rentrée.

Lorsque l’élève en situation de handicap est là, aucune distanciation n’est préconisée et les visières annoncées dans le protocole sont inexistantes ! 

Encore une fois, l’indifférence pour ce personnel est de mise malgré une communication se voulant rassurante et bienveillante. En plus du danger que ce personnel encourt, la hiérarchie abuse de sa précarité et l’exploite encore plus ! 

La CGT Éduc’action demande au ministère de prendre les mesures nécessaires pour faire appliquer ses protocoles par les académies et DSDEN afin faire cesser ces abus et que les AESH ne soient plus mis·es en danger ! La CGT Éduc’action rappelle aux AESH leur possibilité d’exercer leur droit de retrait et de refuser toute mission qui n’est pas dans leur fonction ! 

Montreuil, le 13 Mai 2020 

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dimanche 10 mai 2020

Cherbourg en Cotentin : une reprise d’activité des écoles décidée sans les personnels de l’éducation


Communiqué


de


presse


Cherbourg en Cotentin : une reprise d’activité des écoles décidée sans les personnels de l’éducation


Lundi 11 mai est jour de pré-rentrée pour les personnels d’enseignement et d’éducation (professeur-e-s des écoles, AESH…). Les écoles des Cherbourg en Cotentin rentrent dans la reprise de service décidée par le Président de la République. Mais, contrairement à ce qu’affirme la mairie de Cherbourg en Cotentin dans son communiqué du 30 avril, la réouverture ou les modalités ont été imposées. Jamais il n’y a eu de consultation, notamment des directrices et directeurs. Les horaires, l’alternance des jours de classe (2,5/ jours), par exemple, sont mis en place sans se soucier des problématiques de suivi des élèves qui ne seront pas en classe (organisation du télé-enseignement…). Par ailleurs, nous ne savons pas si toutes les garanties sanitaires seront réellement respectées. C’est pourquoi nous condamnons ce mode de fonctionnement. La CGT se tiendra évidemment aux côtés de tous les personnels, à Cherbourg comme ailleurs, décidant de se protéger, de protéger les élèves, notamment par le droit de retrait.


Fait à Cherbourg en Cotentin,

le 10 mai 2020



jeudi 7 mai 2020

Communiqué de presse : Déconfinement !


Face aux incohérences du gouvernement et aux pressions hiérarchiques,

les personnels doivent s'organiser collectivement

Le Président de la République et le Premier ministre ont annoncé leur volonté d’imposer l’ouverture des écoles à partir du 11 mai, allant ainsi à l’encontre des avis de l’INSERM et du Conseil scientifique qui s’est exprimé le 16 avril, soit trois jours après l’annonce présidentielle.
Considérant que le risque de transmission est important dans les lieux de regroupement massif que sont les écoles ou les établissements scolaires et que les mesures barrières chez les plus jeunes seront difficiles à appliquer, les autorités sanitaires préconisent la fermeture de ces établissements jusqu’en septembre.
Si nous entendons que les avis scientifiques ne sont pas la seule base des décisions politiques, la CGT Educ’action considère qu’il est indispensable d’appliquer le principe de précaution afin de limiter les risques sanitaires encourus par les élèves et les personnels afin d’éviter une seconde vague.
Si nous comprenons la nécessité de travailler à un déconfinement, la volonté du pouvoir exécutif d’imposer une reprise rapide est une décision hasardeuse et dangereuse.  Si malheureusement cette ouverture prématurée des écoles provoquait une résurgence de l’épidémie de Covid 19 dans notre pays, ce gouvernement porterait une lourde responsabilité politique et morale. De plus, nous dénonçons l’existence et le maintien de l’État d’urgence sanitaire qui permettent notamment de restreindre la liberté de circuler, de tenir réunion et qui s’attaquent au droit du travail. Les libertés ne sont pas négociables et encore moins au nom de l’intérêt économique. La CGT Éduc’action a bien compris que la décision arbitraire de réouverture a pour unique objectif la relance économique et que les questions sociales ou de décrochage ne sont qu’un prétexte ministériel.
Pour parvenir à cette réouverture, le ministère a produit des protocoles sanitaires et une circulaire pédagogique moins d’une semaine avant le 11 mai. La CGT Éduc’action considère que ces consignes s’opposent fortement car comment croire qu’un travail pédagogique puisse se faire correctement dans les conditions sanitaires imposées. C’est leurrer les personnels, les élèves et les familles que de leur faire croire que l’École sera la même que celle d’avant mars. Ce travail dans l’urgence insécurise tout le monde. Il ne permettra ni une réflexion ni un travail de préparation intense ainsi qu’une adaptation des locaux et des modalités d’accueil (restauration, transports, entretien). Notre organisation estime surtout que cette méthode de travail exigée par l’administration isole une nouvelle fois les seul·les acteur·trices de terrain (collectivités, directeur·trices d’école, chef·fes d’établissement) et dédouane les autorités de leurs responsabilités.
La CGT Éduc’action considère que les conditions sanitaires et pédagogiques ne seront pas réunies pour une reprise le 11 mai. Elle estime qu’il est nécessaire de laisser du temps pour que les collègues se réunissent et travaillent à l’élaboration des conditions sanitaires, pédagogiques et matérielles, qu’ils·elles jugeront nécessaires à leur retour au travail. Cette action collective est indispensable afin d’éviter l’isolement des personnels qui pourraient subir des pressions hiérarchiques. La CGT Éduc’action mettra à disposition des collègues tous les outils nécessaires leur permettant de faire valoir collectivement leurs droits (droit d’alerte, droit de retrait, interpellation des CHS et préavis de grève) et elle les accompagnera dans leurs actions et défense.
Au-delà de cette question des conditions de reprise immédiate, la CGT Éduc’action continue de revendiquer des moyens supplémentaires permettant une meilleure rentrée sécurisée 2020 pour les personnels et les élèves. La crise que nous traversons montre combien les Services publics sont indispensables pour l’ensemble de la population et particulièrement les plus précaires. Notre organisation appelle à se mobiliser contre les attaques gouvernementales faites aux droits des salarié·es et qui se concentrent actuellement dans la loi d’Urgence sanitaire. Au-delà de la crise sanitaire, la CGT Éduc’action rappelle que nous avons l’obligation de combattre la crise sociale directement issue de la politique du gouvernement et du patronat. Dès maintenant et en septembre, défendons nos conditions de travail.
Montreuil, le 07 mai 2020

Droit d'alerte, Droit de retrait, Danger Grave et Imminent

Droit d'alerte, Droit de retrait,

Danger Grave et Imminent

Les modalités et leurs limites


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Communiqué de presse : AESH et 11 Mai : Flou total et danger !


AESH et 11 Mai : Flou total et danger !

Alors que la réouverture des Écoles annoncée par le Président Macron suscite incompréhension et craintes, la communication faite aux AESH par l’administration reste des plus floues ou inexistante et varie selon chaque académie voire établissement.
Dans nombre de départements, le mot “volontariat” est utilisé pour ce personnel, lui laissant croire que sa présence dans l’établissement se fera selon son bon vouloir. Pour les AESH dont les élèves ne seraient pas présent·es, on les informe qu’ils ou elles s’occuperont d’autres élèves non notifié·es ou de groupe d’élèves. La CGT Éduc’action craint que ces AESH, devant être au sein des établissements, finissent par accepter par pression des missions qui ne sont pas les leurs.
Pour les AESH parents d’enfants dont l’accueil est impossible, il leur est proposé de les emmener sur leur lieu de travail. Il semblerait que les enfants des personnels AESH soient aussi considéré·es comme prioritaires et prendraient la place d’autres enfants. La CGT Éduc’action s’étonne de cette proposition allant à l’encontre d’une volonté gouvernementale de relance de l’économie et dénonce les injonctions contradictoires envers ce personnel.
La CGT Éduc’action dénonce la fin de l’autorisation d’absence pour garde d’enfant en juin qui montre que le retour bénévole des enfants n’est qu’un simulacre et un non-respect de la crainte des parents face à la pandémie actuelle.
Les AESH sont dans une grande proximité avec leurs élèves, la distanciation ne peut se faire. Les nouveaux protocoles sanitaires préconisent juste un port du masque grand public pour l’agent·e sans se soucier des risques encourus par les contacts réciproques et la manipulation des objets dont les fauteuils roulants. Un masque type FFP2 serait le minimum ! Par ailleurs, des départements excluent les AESH des formations aux gestes barrière. La CGT Éduc’action dénonce une mise en danger de ce personnel !
Encore une fois, l’absence de clarté de communication pour ce personnel renforce abus et pressions des employeurs et montre le mépris de l’institution pour ce personnel oublié, perdu, craignant pour sa vie et celle de ses proches.
Les conditions sanitaires sont donc inacceptables et dangereuses pour les AESH dans le cadre de leurs missions d’accompagnement des élèves en situations de handicap. Les AESH doivent rester à leur domicile ! Dans le cas où ce personnel serait mis en danger, la CGT Éduc’action leur rappellera leur possibilité d’exercer leur droit de retrait et elle a déposé un préavis de grève au cas où ce droit de retrait serait contesté.
Montreuil, le 07 mai 2020

Déclaration intersyndicale au CTM : réouverture des écoles


 
Déclaration des organisations syndicales au CTM
Après le discours du Premier ministre devant l’Assemblée nationale, nos organisations syndicales ne peuvent que constater, à ce jour, que la date d’ouverture de l’École et l’organisation de la reprise sont précipitées.
La reprise scolaire envisagée par le gouvernement repose sur le volontariat des familles ce qui contrevient aux objectifs du système scolaire. Beaucoup d’entre elles d’ailleurs subiront des pressions économiques qui les contraindront à envoyer leurs enfants à l’École.
Les annonces du Premier ministre d’une reprise avec un cadre insuffisamment préparé mettent les personnels en difficulté et insécurité et font peser sur les acteurs locaux une responsabilité qui n’est pas la leur.
Les réalités matérielles existantes (sanitaires, superficie des salles de classe et des locaux…), le nombre d’adultes effectivement présents (enseignants, AESH et ATSEM) et les équipements de protection réellement disponibles font que les conditions sanitaires d’une réouverture des écoles n’ont pas été apportées par le gouvernement pour une reprise à partir du 11 mai.
Notre priorité est d’abord la santé des élèves et des personnels et l’ouverture des écoles doit être conditionnée à des garanties indispensables.
Nos organisations demandent au président de la République et à son gouvernement de renoncer à l’imposer, elles s’opposeront à toutes tentatives de pression sur les personnels.
Paris, le 05 mai 2020

lundi 4 mai 2020

Titularisation des stagiaires



Titularisation des stagiaires

La crise sanitaire actuelle avec son lot d’incertitudes et d’angoisse n’épargne personne et interroge l’avenir proche ou lointain d’un très grand nombre d’entre nous. Parmi eux, les stagiaires de cette année en attente de la validation définitive de leur accès au rang de fonctionnaire.
Après la réussite au concours, cette année de stage est l’ultime étape à franchir avant la titularisation. Déjà très éprouvante en temps normal, la situation vécue par ces jeunes collègues a pris, cette année, un tour complètement inédit avec l’apparition du Covid-19.  
La mise en confinement et l’instauration du télétravail conduit les professeur.es stagiaires, comme toutes et tous les enseignant.es du pays, à mettre en place la continuité pédagogique pour leurs élèves.
Ils ou elles ont de fait vécu les mêmes contraintes et les mêmes difficultés pour poursuivre leur enseignement et garder le lien avec eux. À la différence de leurs ainé·es, leurs difficultés ont souvent été accrues en raison de leur précarité statutaire ou financière.
Depuis 6 semaines, ces collègues ont donc non seulement avec « les moyens du bord » fait face à leurs missions pédagogiques, mais ils ou elles ont également poursuivi leur formation à distance avec l’INSPE, comme l’exige leur statut de fonctionnaire-stagiaire.
Au terme d’une année déjà très éprouvante en temps normal, afin d’intégrer définitivement l’Éducation nationale, la règle voudrait qu’ils et elles passent sous les fourches caudines d’une inspection, encore que celle-ci n’est impérative que pour le corps des agrégés !
Le plan de déconfinement annoncé aujourd’hui, laisse un grand doute sur la reprise réelle de tous les élèves avant le mois de juin, de sorte que les visites d’inspection ne seront sans doute pas réalisables pour toutes et tous.
Nos collègues sont donc, dans l’angoisse, en attente de la décision ministérielle qui fixera leur sort. Pourtant, c’est tout au long de l’année qu’ils et elles ont fait la preuve de leurs capacités à exercer leur métier et celle de leur engagement. Le ministère envisagerait une prolongation de stage dans l’académie d’affectation obtenue au mouvement inter-académique. En dehors de situations particulières, rien ne saurait justifier qu’ils ou elles soient prolongé·es au-delà de l’année scolaire et dans l’obligation de voir leur attente durer jusqu’en décembre, pour cette ultime reconnaissance, même avec un effet rétroactif !
C’est pourquoi pour ne pas prolonger davantage l’extrême tension vécue par ces collègues, la CGT Éduc’action et la CGT FERC Sup demandent que le ministère se prononce rapidement et annonce la plus grande souplesse dans l’examen des dossiers par les jurys et une validation définitive massive avant les congés. Il serait incompréhensible que le taux de validation de stages en cette fin d’année scolaire soit moindre que d’habitude et que les stagiaires paient le prix d’une épidémie dont elles et ils ne sont pas responsables.
Montreuil, le 29 avril 2020