Suicide de notre collègue à Pantin.
Dans l’Éducation, comme ailleurs,
le travail ne doit plus tuer.
C’est avec une profonde tristesse que la CGT Éduc’action a
appris le décès d’une collègue directrice d’école de Pantin qui a mis
fin à ses jours sur son lieu de travail le 21 septembre dernier.
Notre organisation tient avant tout à adresser ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches et ses collègues.
Mettre fin à ses jours n’est jamais
anodin et ces terribles événements, comme ce fut le cas déjà pour le
collègue des Bouches du Rhône en juin dernier, touchent l’ensemble de la
communauté éducative. Notre collègue avait pris soin d’adresser un long
courrier à ses collègues afin d’expliquer son geste désespéré. Par ce
courrier, largement diffusé depuis plusieurs heures, notre collègue
souhaite dénoncer largement notre Institution sur ce qui use les
personnels et les pousse trop souvent à commettre l’irréparable.
Le constat porté par cette enseignante
est sans appel et reflète parfaitement le sentiment de très nombreux-ses
collègues : un métier et des missions largement vidés de leur sens, une
accumulation excessive des tâches, des attentes-exigences
administratives et hiérarchiques qui nient l’humain et le lien social…
La longueur de la liste des reproches suffit à comprendre pourquoi les
collègues craquent.
Face à de tels actes tragiques, la CGT Éduc’action
dénonce le silence du ministère de l’Éducation nationale ou sa volonté
de minimiser leurs origines et leur portée. Il n’est jamais anodin qu’un
personnel mette fin à ses jours sur son lieu de travail. Cela indique
clairement une souffrance au travail que l’Institution doit entendre et
prendre en compte. Concernant le suicide de notre collègue, nous
estimons que les réponses des autorités académiques de Seine Saint Denis
ne sont pas à la hauteur. L’intersyndicale du 93 a demandé à ce qu’un
CHSCT exceptionnel soit convoqué et nous soutenons son appel à la grève
et la mobilisation le jour de ce CHSCT.
La CGT
dénonce une politique gouvernementale qui, avec la quasi disparition
des CHSCT inscrite dans la loi Fonction publique, vise à réduire les
lieux et les moments où la question de la santé au travail est traitée.
Plus que jamais, il est temps de développer la médecine préventive dans
l’Education nationale et de mettre fin aux pressions (visibles et
invisibles) que subissent les personnels.
La CGT Éduc’action
demande au ministre de prendre en considération de tels gestes qui
révèlent une violence institutionnelle. Elle demande des mesures
d’urgence et un changement profond de politique afin que tous les
collègues retrouvent du sens à leur métier et n’aient plus peur de
l’exercer.
Montreuil, le 27 septembre 2019
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