Appel contre le démantèlement du service
public d’orientation de l’Éducation nationale
Le 26 Juin dernier le Ministre de l’EN a
présenté le rapport commandé à 3 inspecteurs généraux (P Charvet, M
Lugnier et D Lacroix). Celui-ci est censé améliorer l’information des
élèves, désormais confiée aux régions, l’accompagnement de l’élaboration
des projets d’orientation et la réussite de tous les jeunes quelle que
soit leur origine sociale.
Force est de constater que les
préconisations, si elles sont suivies par le Ministre, ne permettront
pas d’atteindre ces objectifs. Elles vont au contraire faire disparaître
le service public d’orientation de l’EN en fermant les CIO, refondre
les missions et la raison d’être des PsyEN EDO en les transformant en «
ingénieurs en orientation», chargés essentiellement de mettre en œuvre
les plans d’actions régionaux, assujettir l’orientation aux résultats
scolaires et aux besoins d’emplois dans les territoires
Les arguments présentés pour défendre cette réforme ne sont pas crédibles :
Les CIO couteraient trop chers ?
Mais le gouvernement fait le choix d’investir 70 millions d’euros dans
l’aide aux start up et plateformes numériques sur l’orientation. Avec ce
budget on pourrait maintenir tout le réseau actuel des CIO !
Les PsyEN EDO ne seraient pas assez proches des élèves ?
En quoi le seront-ils davantage, éparpillés dans différents lycées mais
ayant toujours 3 ou 4 établissements en charge et 1500 élèves en
moyenne !
Les élèves seraient mieux accompagnés par la création d’une certification de professeurs ou de CPE à l’orientation ?
En quoi l’instauration de ces référents formés en quelques semaines
serait- elle préférable à l’accompagnement que peuvent fournir des
psychologues, spécifiquement formés à la question des choix
d’orientation à l’adolescence ?
Les inégalités criantes en matière d’orientation seraient corrigées ?
Comment le croire quand les seuls critères deviendront les résultats
scolaires et les offres de formation et quand l’information sera pilotée
par les branches professionnelles et des organismes mandatés par les
régions ? Quelle objectivité garantir, quel souci du pluralisme quand l’ONISEP est démantelée !
Cette réforme présentée comme moderne
n’est qu’une reprise du projet de professeur conseiller et de conseiller
professionnel préconisé par le Ministre Peyrefitte en 1967 ! La volonté
d’imposer une régionalisation et une privatisation de l’orientation
scolaire qui motive ce rapport doit être abandonnée.
Les signataires appellent solennellement
le Ministre à ne pas détruire à nouveau un service public de proximité
fragilisant ainsi l’accompagnement des jeunes pour leur orientation et
ouvrant la porte aux organismes privés et aux risques de pression et de
manipulation sur les élèves les plus modestes.
Je soutiens le maintien du
service public d’orientation de l’EN, de ses CIO et je demande une
augmentation des recrutements de PsyEN EDO pour qu’ils puissent assurer
pleinement leurs missions.