La ministre du travail a annoncé son "big bang de la formation
professionnelle". Ces annonces remettent en cause les discussions qui
ont eu lieu entre les partenaires sociaux (voir le communiqué de la
CGT : Du big bang au néant !).
La disparition du CNEFOP (Conseil national de l’emploi, de la
formation et de l’orientation professionnelles), du COPAREF (Comité
paritaire national de l’emploi et de la formation professionnelle) et du
FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels),
fusionnés dans une instance unique (une "agence centrale") a pour
objectif de casser la gouvernance quadripartite. C’est la même logique
que la fusion des instances représentatives des personnels dans les
entreprises : regrouper pour survoler encore plus les sujets et ne pas
permettre aux organisations syndicales d’avoir leur mot à dire.
Cette fusion aura aussi pour conséquence la disparition d’OPCA
(Organismes paritaires collecteurs agréés) qui va éloigner encore plus
cette collecte du terrain et favoriser les grosses entreprises.
Le CPF (Compte Personnel de formation) change totalement de régime :
il ne sera plus comptabilisé en heures mais en euros gérés par la Caisse
des dépôts. Ce scénario avait été totalement refusé lors des
négociations entre partenaires sociaux. L’alimentation prévue correspond
à 500 euros par an avec un plafond de 5 000 euros, 800 et 8 000 euros
pour les personnes ne disposant d’aucun diplôme. Le gouvernement part
d’un coût horaire cas supérieur à 14 euros, contre 12 euros aujourd’hui.
Pourtant, selon les données collectées par la Caisse des dépôts, le
taux horaire pratiqué actuellement par les OPCA pour les formations CPF
engagées par les salarié·es a un montant moyen de 41,61 euros pour
l’ensemble des collecteurs. Bref, les salarié·es vont y perdre !
De plus, cette monétisation va de pair avec la mise en place d’une
application accessible sur smartphone ou utilisable dans les agences
Pôle emploi et avec l’aide des futurs prestataires du CEP (conseil en
évolution professionnelle) ... bref, une dérégulation totale et une
privatisation car tout ceci répond aux demandes de l’appareil privé de
formation qui y voit une opportunité de développement de son activité.
Pour les personnels chargés de la formation professionnelle, cela
signifie entrer de plein pied dans un monde totalement concurrentiel. A
terme, les formatrices et formateurs seront toutes et tous des
autoentrepreneur·es comme c’est actuellement le cas dans beaucoup
d’entreprises de formation privées. Pour les personnels de l’AFPA ou
encore du CNAM, le risque est grand de voir se démanteler les derniers
vestiges d’un service public de la formation professionnelle.
Pour la FERC-CGT, non seulement le compte n’y est
pas mais, pire que cela, ce "big bang" réduit à néant la formation
professionnelle.
Dès le 22 mars, elle appelle l’ensemble des salarié·es et des privé·es
d’emploi à se mobiliser pour défendre la formation professionnelle !
Montreuil, le 06/03/2018
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