lundi 19 juin 2017

Le numérique dans l'Éducation nationale


Y voir plus clair
Le numérique a bouleversé en profondeur les pratiques pédagogiques et constitue un outil puissant pour l’enseignant en terme de diversification des apprentissages. Il permet également la gestion des masses de données administratives.
Les politiques concernant le numérique dans l’éducation revêtent toutefois un caractère complexe et nébuleux. Les personnels voient se succéder les annonces et les plans : un jour l’ENT, l’autre les manuels numériques, puis les tablettes, sans que la cohérence de l’ensemble ne soit évidente, ni que les moyens de fonctionnement soient toujours attribués...
Les prescripteurs sont multiples : l’État, les établissements, les personnels, les collectivités territoriales, parfois dans le cadre de partenariats publics-privés rarement transparents décidés par certains et qui contraignent les autres.
À ce maquis du « qui décide de quoi, qui paye quoi et qui fait quoi » s’ajoute celui du bon usage et de la protection des données numériques. La communication se joue de la cohérence et de la protection des personnels et des élèves.
Le SNES et la CGT Éduc’action demandent que l’École définisse ses propres cadres selon ses besoins et ses objectifs et non qu’elle cherche à s’adapter aux injonctions du marché ou aux aléas de la communication politique. Dans cette logique, le numérique doit faciliter la tâche de l’enseignant et les apprentissages des élèves et non être une source de stress supplémentaire.
Cette publication a pour ambition de donner aux personnels quelques clés de compréhension des enjeux du numérique à l’Éducation nationale, afin d’éclairer les décisions et les pratiques.
Valérie Sipahimalani, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU
Patrick Désiré, secrétaire général de la CGT Éduc’action

Premières mesures de J-M. Blanquer : cadre national explosé et dialogue social bafoué


Il n’aura pas fallu bien longtemps pour que les craintes de la CGT Éduc’action sur la politique du ministre Blanquer soient confirmées. La présentation de deux arrêtés au Conseil Supérieur de l'Éducation (CSE) du jeudi 8 juin concernant les rythmes scolaires et la réforme du collège, en est l'illustration...
Malgré les appels du ministre aux syndicats pour travailler "dans la confiance", celui-ci décide de présenter deux textes, travaillés unilatéralement par son ministère et sans dialogue social, qui modifieront largement les conditions de travail des personnels et d’étude des élèves. Il applique ainsi la méthode du président Macron qui souhaite légiférer par ordonnances une vaste réforme du code du travail promise dès l’été. Pour la CGT Éduc'action, cette méthode est inacceptable.
Les projets de textes démontrent la volonté du ministre d’exploser le cadre national de l’Education tout en maintenant l’architecture des réformes issues du quinquennat précédent. Ils valident ainsi les critiques de la CGT Éduc'action qui prévoyait cette dérive possible.
Le projet de décret des rythmes scolaires instaure la possibilité, pour les communes, de revenir à la semaine de 4 jours et de déroger au calendrier scolaire annuel. Ainsi, sans remettre en cause les décrets Peillon-Hamon, il aggrave la désorganisation du travail et les inégalités sur l’ensemble du territoire où plus aucune règle commune n’existera, tant pour les élèves que pour les personnels.
Le projet d’arrêté collège abroge certains principes de la réforme en permettant le retour d’options facultatives, des sections européennes ainsi que la quasi suppression des enseignements pratiques interdisciplinaires. Ce projet incite à utiliser la dotation complémentaire pour recréer les options et laisse plus de marge encore à la modulation des horaires disciplinaires annuels.
Pour la CGT Éduc'action, ce nouvel arrêté accroît davantage l’autonomie et généralise la concurrence entre établissements. Il s’agit rien de moins qu’une attaque sans précédent contre le collège unique et l’égalité entre les élèves sur le territoire.
Le ministre compte beaucoup sur ces deux textes pour marquer son arrivée et sa méthode de travail. Alors qu'il les avait présentés en ouverture du CSE, ils ont été largement rejetés, ce qui marque un premier revers pour sa politique.
La CGT Éduc'action dénonce ces deux projets de texte. Elle continue d’exiger l’abrogation des réformes des rythmes scolaires et du collège ainsi que l’ouverture de négociations pour un autre projet. Elle travaille avec la CGT et les personnels pour construire un rapport de force national pour résister à la politique gouvernementale.
Montreuil, le 9 juin 2017
Le communiqué au format

Déclaration de la CGT-Éduc'action au CSE du jeudi 8 juin 2017


Monsieur le Ministre,
Le gouvernement a dévoilé mardi son programme de réformes à court et moyen terme concernant principalement le droit du travail, les moyens d’intervention des salarié-es, la formation professionnelle, l’apprentissage, l’assurance chômage et la retraite.
La CGT a pris connaissance en même temps que la presse du contenu précis de ces propositions, ce qui laisse interrogatif sur la méthode de concertation envisagée.
Faisant référence à la mondialisation et à une mutation de l’économie, le Premier Ministre a justifié ce besoin urgent de réforme, laissant à penser que les principales causes du chômage de masse résideraient dans la rémunération du travail, et les garanties collectives des salarié-es.
Sans surprise, le gouvernement propose des recettes déjà utilisées depuis plusieurs décennies qui n’ont jamais produit d’effets si ce n’est détruire les droits et les protections des salarié-es sans aucune répercussion positive sur le niveau de l’emploi bien au contraire. 
Dès septembre 2017 est prévu un chantier concernant la réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage.
Pour la CGT Educ’action, la voie principale de la formation professionnelle doit être la formation initiale sous statut scolaire et les référentiels de formation doivent être nationaux. La CGT Educ’action est opposée à la mise en place des blocs de compétences et elle s’opposera à toute tentative de certification partielle ou locale des diplômes et des titres. La CGT est attachée au triptyque : Formation – Certification -Reconnaissance des qualifications et rémunérations.
Depuis 1945, les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de vanter l’apprentissage comme remède miracle et d’y engloutir des fonds publics afin de financer son développement. Faut-il rappeler qu’il faut avoir signé un contrat de travail pour être en apprentissage ? La limitation vient des offres d’emploi en apprentissage et pas du nombre de places dans les centres de formation. Il est donc inutile de continuer à dilapider des deniers publics pour un hypothétique développement de l’apprentissage.
Augmenter le nombre d’apprentis aurait aussi des conséquences pour l’accès à l’emploi des salarié-es qui en sont privé-es. Rappelons que l’objectif premier de chaque salarié-e est d’obtenir un CDI afin de pouvoir construire sa vie et pas de vivoter avec des emplois précaires sous-payés ou le RSA.
Malgré vos appels aux syndicats pour travailler « dans la confiance », Monsieur le ministre, vous avez décidé de présenter aujourd’hui deux textes, travaillés unilatéralement, dans l’urgence, par votre ministère et sans véritable dialogue social (exceptées des commissions spécialisées réunies in-extremis). Ces projets de textes qui modifieront largement les conditions de travail des personnels et d’étude des élèves démontrent votre volonté d’exploser le cadre national de l’Education tout en maintenant l’architecture des réformes issues du quinquennat précédent.
Le projet de décret relatif aux dérogations pour les rythmes scolaires dans le 1erdegré instaure la possibilité pour les communes de revenir à la semaine de 4 jours et de déroger au calendrier scolaire annuel. Ainsi, sans remettre en cause les décrets Peillon-Hamon, il aggrave la désorganisation du travail et les inégalités sur l’ensemble du territoire où plus aucune règle commune n’existera, tant pour les élèves que pour les personnels.
Le projet d’arrêté collège abroge certains principes de la réforme en permettant le retour d’options facultatives, des sections européennes ainsi que la suppression des enseignements pratiques interdisciplinaires. Ce projet incite à utiliser la dotation complémentaire pour recréer les options et laisse plus de marge encore à la modulation des horaires disciplinaires annuels. Le module de découverte professionnelle en 3ème pour choisir entre « la voie scolaire et l’apprentissage » confirme que la lutte contre la reproduction sociale n’est toujours pas d’actualité pour ce gouvernement.
Pour la CGT Educ’action, ce nouvel arrêté accroit davantage l’autonomie et généralise la concurrence entre établissements. Il s’agit d’une attaque sans précédent contre le collège unique et l’égalité entre élèves sur le territoire.
La CGT Educ’action dénonce ces deux projets de texte et continue d’exiger l’abrogation des réformes des rythmes scolaires et du collège ainsi que l’ouverture de négociations pour un autre projet. 
La déclaration se terminera avec le point sensible des données numériques personnelles (en lien avec le vœu qui sera présenté ultérieurement).
La CGT Educ’action comme la FSU souhaite vous interpeler sur l’ouverture des annuaires académiques et des établissements aux grands fournisseurs de services du Web.
Cela, semble-t-il, sans concertation ni au sein de l’administration centrale, ni avec les recteurs, et alors que la présidente de la CNIL déclarait récemment que « la France doit garder la souveraineté de ses données scolaires » ! 
La CGT Educ’action comme la FSU juge inacceptable que les grandes multinationales du numérique puissent puiser à leur guise dans les données personnelles des élèves et des personnels et demandent l'ouverture au plus vite d'une concertation sur le droit du numérique à l'Ecole.
La déclaration au format 
Lire les interventions de la CGT Educ’action inhérentes au projet de décret relatif aux dérogations à l’organisation de la semaine scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires publiques et au projet d'arrêté modifiant l'arrêté du 19 mai 2015 relatif à l'organisation des enseignements dans les classes de collège

9ème congrès de la CGT-Éduc'action à Guidel (56) du 29 mai au 2 juin 2017 : Les textes approuvés, l'appel du congrès, les motions adoptées


La CGT-Éduc'action a organisé son 9ème congrès national à Guidel (56) du 29 mai au 2 juin 2017.
Ont été présentés :
  • Rapport d'activité (non amendable)
  • Projet de modification statutaire : Mise à jour des statuts de la CGT-Éduc'action - Union Nationale des Syndicats de l'Éducation Nationale CGT -
  • Résolution 1 : " Résister et construire les revendications, toutes et tous ensemble ! "
  • Résolution 2 : " Quel syndicat CGT Éduc'ation pour quel syndicalisme ? "
  • Résolution 3 : " Egalité femmes-hommes "
L'ensemble de ces textes amendés a été approuvé à une très large majorité. Nous ne manquerons pas de publier les résultats des travaux.
Lire l'appel du congrès "Macron président : Loi Travail, Ordonnances, poursuite de l’Etat d’urgence… DEFENDONS NOS DROITS SOCIAUX ET NOS LIBERTES ! RESISTANCE !
Lire les motions qui ont été approuvées par ce congrès :
  • Motion contre les attaques faites à la Médecine du travail
  • Motion de solidarité avec les grévistes de la faim en Palestine !
  • Motion de soutien aux habitant.es de la Roya qui aident les réfugié.es
  • Motion de soutien à Pinar Selek

Rencontre avec le ministre : le flou persiste


 
La CGT Éduc'action a rencontré le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, vendredi 26 mai. C’était l’occasion d’entendre ses premières orientations et décisions, mais aussi de demander des éclairages sur les premières mesures annoncées par voie de presse...
A l’issue de ces premiers échanges, nous n’en savons pas plus que ce que le ministre a bien voulu dire dans les médias. Concernant le premier degré, où les premières mesures emblématiques pour la rentrée 2017 sont annoncées, nous n’avons pas eu droit aux détails sur les dédoublements ni sur l’évolution des rythmes scolaires. Ces dédoublements ne concerneront que les CP en REP+, et les villes en mesure de revenir à quatre jours pourront le faire immédiatement.
Concernant la réforme du collège, elle serait aménagée pour que les modalités de mise en œuvre des EPI soient assouplies si les équipes et les chef-es d’établissement le souhaitent. Les classes bilangues, européennes ainsi que le latin pourront être réintégrés.
Nous avons bien compris que le ministre ne souhaitait pas en dire trop avant les élections législatives afin de ne pas effrayer les électeur-trices. Cependant, nous avons bien entendu deux engagements de sa part et nous serons lui rappeler si nécessaire : il n’y aura pas de suppression de postes dans l’Éducation nationale sur le quinquennat et le transfert aux régions des personnels de l’enseignement professionnel n’est pas à l’ordre du jour.
Plus que jamais, la CGT Éduc'action reste attentive aux futures annonces ministérielles et saura se mobiliser avec les personnels et les usager-ères afin de faire valoir nos droits et nos revendications.
Guidel, le 31 mai 2017
Le communiqué au format